antispesisme : ne nous trompons-nous pas de combat ?

A Nanat:

j'ai écrit au dessus que pour moi, la politique, c'est bien plus que les "partis politiques". Tu travailles? Tu es étudiante? Tu as des enfants à l'école? Tu vis dans un quartier où il y a des conseils de citoyens? Voilà plein d'occasions de t'organiser avec d'autres, pour ne pas laisser les décisions se prendre d'en haut. La politique, c'est d'abord cela. Te rendre compte que tu n'es pas un pion dans le monde, mais que tu peux réfléchir avec d'autres, et décider de ce qui te concerne.

Par ailleurs, Nanat, est-ce que tu t'informes bien des lois qui sont passées par le gouvernement, sur les impôts, sur l'éducation, sur la santé, sur l'immigration? Ca ne te fait pas réagir? Si oui, c'est aussi un positionnement.

A Roro:

en effet l'autogestion n'est pas exempte de problèmes, surtout quand il faut prendre une décision à beaucoup. Nous la pratiquons dans mon mouvement (les Alternatifs) et il y a souvent des prises de bec. Mais l'avantage, c'est que rien n'est caché, que les décisions ne sont pas prises dans un bureau fermé, par un petit groupe de gens.
 
En tout cas le mode autogestion est bien plus sympa.
En plus, à Lausanne ils sont presque tous végi :YE: :vg:
 
Je pense aussi que les petites structures sont meilleures que les grandes. Les peuplades sont potentiellement plus épanouissantes que les civilisations, car tout le monde se connaît et sait la valeur des gens qui composent leur peuple. Un des grands problèmes de nos civilisations, c'est que, même en sachant quelques unes des saloperies que font les "puissants" qui nous gouvernent, on n'en a pas vraiment conscience. De plus, l'attention aux autres s'efface devant les statistiques, et tous les débordements sont permis. Exploiter ses congénères devient admissible, du moment que ça nous apporte un plus grand confort personnel.

Concernant la politique, je pense aussi qu'il peut être bon de s'engager, au sein d'un tissu associatif par exemple, ou encore dans un parti... Mais la révolution des consciences est inévitable et primordiale, comme Barbux je pense qu'il faut revoir tout depuis le départ, depuis l'éducation des jeunes générations. Changer d'état d'esprit ne changera certes pas LE monde, mais est déjà suffisant pour changer son monde, et se lancer dans la politique tête baissée n'apportera à mon avis aucun changement rapide non plus, puisque ça suppose de continuer à "jouer" selon les mêmes règles imposées. Il n'y a qu'à voir les trente dernières années de galère des écologistes, qui ne commencent à se faire entendre qu'une fois que le pétrôle arrive à épuisement et qu'il est déjà peut-être trop tard... Il faut d'abord redéfinir nos souhaits pour l'avenir, nos valeurs communes, et l'idée même de la politique, afin que celà redevienne le "questionnement du peuple", et non une "démocrature oligarchique" destinée à faire rentrer dans le rang les voix discordantes et marginales.

Entrer en politique pour "changer le monde", aujourd'hui celà m'évoque simplement un individu ambitieux qui veut se faire une place au soleil en faisant voter une ou deux lois qui lui donneront raison. Je pense que chaque idéologie du 20e siècle aurait pu fonctionner (euh sauf la nazie, entendons-nous bien), mais chacune n'a été qu'une excuse de plus pour profiter de l'autre. C'est pourquoi, pour moi, le changement de comportement est plus important que l'entrée en politique. Je vois deux manières de "changer le monde" réellement :
- la révolution des consciences (changement pouvant être individuel, rapide et ne s'appuyant pas forcément sur les choix imposés par nos "gouvernants", par exemple en revoyant sa façon de consommer - un boycott généralisé signifierait la fin du pouvoir en place)
- la politique "alternative" (destinée à être longtemps marginalisée et stigmatisée par le pouvoir en place, à moins de construire autour de ce choix des structures associatives proposant localement des choix nouveaux, autour de petits groupes d'individus)

Gardons également à l'esprit que nous ne vivons que quelques décennies tout au plus, au sein d'une civilisation, dans une période et un environnement particuliers. On ne peut pas vouloir changer le monde et le faire à sa façon, car c'est là le début des dictatures. Il FAUT laisser le choix aux autres, car il n'y a pas qu'une seule vérité, malgré la globalisation et l'uniformité de la pensée mondiale à laquelle on assiste aujourd'hui, au plus grand déni de la diversité de toute vie. La nature ne connaît ni la justice ni la vérité, rien que des choix. A mon avis. Faisons les nôtres dans le temps qui nous est imparti et essayons d'en savourer le maximum.
 
Sauf que quand je vois les vieux machins au pouvoir sa donne moyennement envie de s'engager en politique.
Je vote,c'est déjà ça. Et en Suisse on vote tout le temps et pour plein de chose. Comme ça on sait se qui se passe quand les lois sont votées. D'ailleurs se w-e y a votations chez nous, sur l'imposition des PME et sur la réduction des espaces de vol des avions de chasse(vous voyez on vote pour tout)
 
Ah ha, on te retrouve là où il faut ...
Ce serait sympa que tu développes un peu plus en fonction du premier post (de Barbux), j'suis sûr t'as plein de trucs à dire (moi je ferai de même prochainement car ça rejoint un post que je prépare)
T'es allé voir sur le lien qu'il donne (l'île aux fleurs)

pis t'es pas bavarde là, pas en forme, pas encore "tes repères" ici, que 35 messages en 2 jours ?!
Allons où est super pim's
 
normal, pim elle est timide, c'est marqué :)

barbux":3hk0530h a dit:
Plus je me pose la question de la condition animale, plus je me dis que l'on ne mène pas le bon combat. Le spécisme est-il une cause ou une une conséquence ? ...
Bref, est-il réaliste de combattre le spécisme alors que c'est le "profisme" qui en est aujourd'hui le moteur ? L'homme est plus qu'antispéciste, il est égoïste, là est l'origine du problème. Et le meilleur moyen - aujourd'hui - d'assouvir cet égoïsme, c'est de faire du profit : JE suis le plus puissant.
"L'homme est plus qu'antispéciste, il est égoïste," malheureusement, petite coquille :)

le "profisme" et l'égoisme, moteurs du spécisme, vous avez 4 heures...
canon le sujet de philo ! :)

ben, oui et non pour moi. oui pour toi parce que tu as franchi l'etape du specisme je pense...
ma preuve, c'est que des gens parfaitement pas égoistes, qui n'ont pas une ambition et un ego surdimensionné, peuvent parfaitement etre speciste, carnivore, voir hair les animaux... car ils ne seront pas egoistes envers les autres humains, pour des raisons morales, mais ne trouveront rien à redire a exploiter et consommer les animaux.
par défaut, tu élargis l'égoisme à l'animal, mais c'est ton antispecisme deformant qui veut ca...
bien sur qu'il faut combattre le specisme, comme on a combattu le racisme, meme si ca n'empeche pas de combattre le profisme.
le probleme est bien sur moral, celui qui est capable de faire n'importe quoi pour le profit, ou le pouvoir, n'en aura rien plus à faire d'un animal que d'un humain, mais pour la majorité, la norme morale fait pour l'instant une différence catégorique entre l'humain et l'animal. c'est cette limite que veut faire bouger l'antispécisme.

je ne pense pas, pour des raisons d'efficacite du discours, qu'on puisse dire, le profisme et l'egoisme englobe tout.

sur ce sujet, je suis impatient de lire eternel treblinka, qui doit bien montrer ce mecanisme moral qui rend possible moralement l'exploitation humaine en "rabaissant" l'humain à l'animal...

bon, j'espère avoir été un peu clair et avoir traduit un peu ma pensée...
 
Pas mal Kerlo,
Du dis des choses qui me semblent fort justes, par contre je ne sais pas si tu t'es mal exprimé mais pour moi il ne faut pas exclure l'égoîse comme un paramètre du problème.
A mon avis le problème s'articule entre la morale et l'egoïse :
- d'égo et + de morale => conscience + élevée càd l'"éveil"
 
Je place cette petite vidéo sur le travail des enfants dans les champs de coton au Tadjikistan, car elle me fait penser à la vidéo de l'île aux fleurs du départ... Je me demande dans quelle mesure la manipulation n'est pas de mise des deux côtés, mais bon ça a au moins le mérite de mettre le doigt sur le véritable problème : la volonté de l'Homme d'exploiter quoi qu'il arrive les moins forts (= les moins adaptés à un moment donné).
 
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