Gwenn
Avale du tofu
Topo rapide : mes parents tiennent une supérette, dotée d'un rayon boucherie traditionnelle, j'y bosse un peu cet été, en tant que caissière et larbine. A l'origine, mon père est boucher, le rayon est très réputé dans la ville du coup.
Mais là au bout d'une semaine, il faut que ça sorte : j'en ai plein de cul d'encaisser des carnivores .
- Il y a les gens qui achètent pour 30€ de bidoche, dans des paquets qui pèsent disons 3kg : j'hallucine du prix de la viande ! Je comprends mieux l'argument "manger bio c'est pas cher si on diminue la viande", et je comprends mieux pourquoi je suis pas prête de manger bio tous les jours... (quoique, en supprimant les chocolatines, ça doit se faire)(pardon, je digresse).
- Il y a les traîtres, qui me laissent croire qu'ils sont végétariens comme moi, lait de noisette bio, légumes, yaourt de soja, chocolat bio et hop, 24€ de viande, fail (ça me déprime, faut que j'arrête de scruter le caddie des clients).
- Il y a les problèmes diplomatiques "Ahlala qu'elle est bonne la viande chez vous hein ! On vient exprès pour ça !". Il m'a été formellement déconseillé de leur exposer mon avis personnel .
- Il y a ces colis de viande dont l'os du jambon dépasse
- Il y a le saucisson et le chorizo non emballés, je tente au mieux de les choper par la ficelle
- Il y a les sachets de saumon qui suintent, bonjour l'odeur
- Il y a l'odeur de viande, bien sûr. Les bouchers sont ravis, je leur serre pas la main, je leur fait la bise
Et le pire ; les déchets, que les gens récupèrent pour les chiens, mis en sachet transparent pour montrer que c'est pas de la marchandise payante. Un gros sac d'os, gras et viande, quatre kilos sur le tapis, au petit déj' ça réveille
Au delà de ça, le caddie des gens me déprime, entre les produits ménagers pas safe/vegan du tout (on en vend pourtant, des pas mal d'ailleurs, non testés et tout), la junk food, les alcolos, et une quantité impressionnante de produits à base de lait, jamais j'avais fait gaffe. A la décharge des clients, je dois aussi signaler une importante part de produits bio, et Sojasun qui fait un tabac chez les petites vieilles.
Dans le bureau paternel, des magasines destinés aux professionnels signalent l'importance du rayon boucherie : jusqu'à 10% du chiffre d'affaire. Chez mes parents : 25% du chiffre d'affaire, avec 30% de benef' sur la marchandise (en épicerie sèche, c'est de l'ordre de 5%, pour donner une idée de l'avantage à développer un tel rayon).
A titre de comparaison, le rayon fruits et légumes, également très bien tenu, représente 8% seulement du chiffre, pour 34% de bénéf (donc un rayon intéressant aussi). Les gens préfèrent prendre ces trucs-là au marché du samedi, en général.
Voilà, c'était juste pour apporter un petit témoignage "de l'intérieur", moi pauvre végée coincée entre un magasin fréquentée par des omnis et des repas chez les parents avec viande deux fois par repas (vous avez bien lu).
Je veux bien un peu de soutien pour mon sacerdoce, si vous être allés au bout du pavé
Mais là au bout d'une semaine, il faut que ça sorte : j'en ai plein de cul d'encaisser des carnivores .
- Il y a les gens qui achètent pour 30€ de bidoche, dans des paquets qui pèsent disons 3kg : j'hallucine du prix de la viande ! Je comprends mieux l'argument "manger bio c'est pas cher si on diminue la viande", et je comprends mieux pourquoi je suis pas prête de manger bio tous les jours... (quoique, en supprimant les chocolatines, ça doit se faire)(pardon, je digresse).
- Il y a les traîtres, qui me laissent croire qu'ils sont végétariens comme moi, lait de noisette bio, légumes, yaourt de soja, chocolat bio et hop, 24€ de viande, fail (ça me déprime, faut que j'arrête de scruter le caddie des clients).
- Il y a les problèmes diplomatiques "Ahlala qu'elle est bonne la viande chez vous hein ! On vient exprès pour ça !". Il m'a été formellement déconseillé de leur exposer mon avis personnel .
- Il y a ces colis de viande dont l'os du jambon dépasse
- Il y a le saucisson et le chorizo non emballés, je tente au mieux de les choper par la ficelle
- Il y a les sachets de saumon qui suintent, bonjour l'odeur
- Il y a l'odeur de viande, bien sûr. Les bouchers sont ravis, je leur serre pas la main, je leur fait la bise
Et le pire ; les déchets, que les gens récupèrent pour les chiens, mis en sachet transparent pour montrer que c'est pas de la marchandise payante. Un gros sac d'os, gras et viande, quatre kilos sur le tapis, au petit déj' ça réveille
Au delà de ça, le caddie des gens me déprime, entre les produits ménagers pas safe/vegan du tout (on en vend pourtant, des pas mal d'ailleurs, non testés et tout), la junk food, les alcolos, et une quantité impressionnante de produits à base de lait, jamais j'avais fait gaffe. A la décharge des clients, je dois aussi signaler une importante part de produits bio, et Sojasun qui fait un tabac chez les petites vieilles.
Dans le bureau paternel, des magasines destinés aux professionnels signalent l'importance du rayon boucherie : jusqu'à 10% du chiffre d'affaire. Chez mes parents : 25% du chiffre d'affaire, avec 30% de benef' sur la marchandise (en épicerie sèche, c'est de l'ordre de 5%, pour donner une idée de l'avantage à développer un tel rayon).
A titre de comparaison, le rayon fruits et légumes, également très bien tenu, représente 8% seulement du chiffre, pour 34% de bénéf (donc un rayon intéressant aussi). Les gens préfèrent prendre ces trucs-là au marché du samedi, en général.
Voilà, c'était juste pour apporter un petit témoignage "de l'intérieur", moi pauvre végée coincée entre un magasin fréquentée par des omnis et des repas chez les parents avec viande deux fois par repas (vous avez bien lu).
Je veux bien un peu de soutien pour mon sacerdoce, si vous être allés au bout du pavé