Cantine scolaire sans menu végétarien

Serait-elle assez grande pour prendre conscience de l'éthique qu'il y a derrière le choix du végétarisme ?

Je pense que c'est la question à se poser dans un premier temps. Elle est jeune, et ça va peut-être être compliqué d'avoir ce genre de discussion avec elle, mais ça se tente peut-être. Je n'y connais rien en enfant (encore moins les plus petits), mais je ne sais pas si à 3 ans on a conscience de ce qu'est la mort, de ce que manger un animal implique pour l'animal etc...

Si elle en a conscience et qu'elle comprends et fait le choix de ne pas manger d'animaux (encore une fois, à 3 ans, je ne sais pas si c'est possible), la solution pourrait être de lui expliquer qu'on va lui en servir à la cantine, et que si elle ne veut pas en manger, elle mange le reste. Si on lui pose des questions, elle n'aura qu'à y répondre avec ses arguments à elle. Si ça coince, il faudra intervenir (scandale : est-ce qu'il serait normal de forcer des môme juifs ou musulmans à manger du porc ? c'est une conviction au même titre que le végétarisme).

ça, se serait la solution si elle a conscience de ce qu'est le végétarisme, et si elle l'accepte.

Dans le cas contraire, (je sens que je vais m'attirer les foudres des vegewebiens), serait-il grave qu'elle mange de la viande (uniquement à la cantine j'entends) jusqu'à ce qu'elle prenne elle-même conscience et accepte (ou non) de revenir au végétarisme ?

Je pars du principe que le végétarisme est un choix, basé sur une conviction. Chacun devrait pouvoir faire ce choix lui-même.

Pas taper, j'essaye juste de présenter une autre manière de voir les choses.
 
Je ne vais pas te taper à titre personnel parce que la réflexion que tu poses, je crois qu'un peu tous les parents y ont eu droit en leur for intérieur, et en pire au sein d'un couple végano-carniste :p



Concernant la cantine en elle-même, comment dire...Des fois c'est cool, mais dans la majorité des cas les enfants sont forcés de goûter à tout, encore plus quand ils sont petits.
 
Au menu de ma fille ce midi :
- jambon (ou oeuf dur)
- brandade de morue
- yahourt à la fraise

j'en parle à une femme de l'école, elle me dit "ah oui, y'a même pas de légumes"...

:><:

donc je rentre à la maison ce midi pour manger avec elle !
(ce repas, je le paye, bien sûr... mais c'est de ma faute, j'aurais dû prévoir, bien sûr, lire les menus à l'avance... Hm? discrimination ? nan je vois pas de quoi vous voulez parler !)
 
Les protéines animales sont obligatoires à la cantine, mais les légumes ne semblent pas avoir cette importance.
 
Ah, puis là y en a de la protéine animale. Il manque juste un petit morceau de boeuf pour bien diversifier les protéines et équilibrer le repas.
 
Fabicha":2mesae3t a dit:
Ah, puis là y en a de la protéine animale. Il manque juste un petit morceau de boeuf pour bien diversifier les protéines et équilibrer le repas.
En effet, il manque une petite dose de Fer dans ce repas
 
Ah oui, c'est ça le truc qu'il manque. J'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Et le boeuf c'est une bonne source de fibres aussi : il en a plein les muscles !
 
Tcharls":3pqvap1z a dit:
Au menu de ma fille ce midi :
- jambon (ou oeuf dur)
- brandade de morue
- yahourt à la fraise

j'en parle à une femme de l'école, elle me dit "ah oui, y'a même pas de légumes"...

:><:

donc je rentre à la maison ce midi pour manger avec elle !
(ce repas, je le paye, bien sûr... mais c'est de ma faute, j'aurais dû prévoir, bien sûr, lire les menus à l'avance... Hm? discrimination ? nan je vois pas de quoi vous voulez parler !)

tout va bien il y a des fraises quand même ... :mur:
 
y'a peut-être un peu de patates dans la brandade ! avec le poisson et la crème...

remarquez, si à la place de l'oeuf-dur-pour-les-musulmans, ils avaient mis, par exemple, des carottes râpées, ce midi elle aurait mangé... des carottes râpées et du pain. C'est pas super équilibré !
 
Végétarisme mis à part (non pas que je n'ai rien à dire dessus, mais vous l'avez déjà dit ^^), je trouve vraiment dérangeant la phrase "les enfants se doivent de goûter à tout" (la phrase, et reliée à mes sales souvenirs d'enfance où on me forçait à manger des trucs que je détestais et qui me donnaient le haut-le-coeur). Je trouve que ça reflète bien tout le mépris à l'égard des enfants.
 
Entre gouter une bouchée pour tester et être forcé à manger un truc qu'on n'aime pas, il y a un monde quand même.
 
Entièrement d'accord avec toi. D'ailleurs on pourrait démarrer un fil de la remarque âgiste.
 
Je trouve que c'est normal de goûter, surtout pour les enfants, parce qu'on les méprise mais parce qu'il y a une phase où ils refusent systématiquement tout aliment qu'ils (re)connaissent pas dans l'assiette et parfois en goûtant ils découvrent que c'est bon.

Après le soucis c'est d'obliger à goûter "a tout", ça c'est vraiment mépriser les choix et les religions des gens.
 
En autorisant l'enfant à choisir quoi manger, et goûter ou non, risque-t-il de finir par ne plus rien manger, ou finira-t-il par goûter s'il ne note aucune angoisse liée à l'alimentation chez ses parents?
c'est une vraie question que je me pose, je sais que j'ai testé avec mon fils mais c'est réduit, comme panel de test! lol
 
Un des rares points qui fait l'unanimité dans les conseils que j'ai entendus/lus sur l'alimentation du jeune enfant (<3 ans), dans mon entourage ou sur des fora (et même pendant mes études !) : ne pas focaliser sur ce qu'il mange, ne pas insister quand il refuse quelque chose, en clair, ne pas le braquer.
Explication scolaire : en matière d'alimentation, le goût fonctionne beaucoup avec du renforcement positif (ou négatif).
Situation 1 : je vois un aliment inconnu, qui par son aspect ou son odeur me semble appétissant. Je goûte, ça me plaît. Je suis confrontée ultérieurement au même aliment : je me rappelle avoir aimé quand j'ai goûté, je m'attends à du plaisir en le mangeant, et je l'apprécie d'autant mieux.
Situation 2 : je vois un aliment inconnu, qui par son aspect ou son odeur ne me semble pas appétissant. Je suis obligée d'en manger pour répondre à une pression sociale. Cette pression que je subis va favoriser perception négative du produit. Confrontée à nouveau au même aliment, je n'aurai pas envie d'y goûter à nouveau.
Situation 3 : je vois un aliment inconnu, qui par son aspect ou son odeur ne me semble pas appétissant. Une personne de mon entourage en mange et semble se régaler : je goûte en me disant que l'aspect est peut-être trompeur, et effectivement, je trouve ça bon. Confrontée à nouveau au même aliment, je me rappellerai avoir apprécié le goût/la texture/... et surmonterai facilement le sentiment négatif lié à l'aspect "externe" du produit.
Situation 4 : je vois un aliment inconnu, qui par son aspect ou son odeur me semble appétissant. Je goûte, ça ne me plaît pas. Une autre fois, je n'en prends pas.
Situation 5 : je vois un aliment inconnu, qui par son aspect ou son odeur me semble appétissant. Je goûte, ça ne me plaît pas. La personne qui l'a préparé me dit "oh la la, je l'ai complètement raté". Une autre fois, je goûte à nouveau, pour voir si le produit me plaît quand il est bien cuisiné.
Situation 6 : j'adooooooore le chocolat. j'en mange quotidiennement depuis des années. Aujourd'hui, ma friandise favorite a un goût douteux : je jette la tablette, et entame la suivante.
Situation 7 : depuis toute petite, je n'aime pas les poireaux. Enfin surtout, ma maman n'aime pas ça donc je n'en mange jamais. A la cantine, j'évite systématiquement de prendre du poireau quand il y en a. Un jour, invitée chez une amie, je goûte une fondue de poireau "pour être polie". J'adore ça.

Nos premières rencontres avec un aliment nous incitent à reconduire ou au contraire éviter de renouveler ces expériences. Dans le cas d'un renforcement positif, une expérience négative est mise de côté (il en faudrait beaucoup pour que j'arrête de manger du chocolat). Dans le cas d'un renforcement négatif, il en faut beaucoup pour que je surmonte l'idée que "le poireau, c'est pas bon" (convention sociale, souci de ne pas froisser mon hôte).

L'enfant en est au stade des premières rencontres : si elles sont contraintes, on risque d'entrer dans un cycle de renforcement négatif.
C'est aussi pour ça qu'il ne faut pas dire "mais si c'est bon" sans avoir goûté soi-même le plat : et s'il était vraiment raté ? trop assaisonné ? Et il ne faut pas refuser à l'enfant le droit de ne pas aimer quelque chose.


(Je ne sais pas si mes exemples sont très clairs...)
 
si, si, cest très clair je trouve, et ça me conforte dans mes choix d'ailleurs ! :red:
 
Chaque enfant est différent, mais en règle générale si on incite pas l'enfant à goûter il ne le fera pas de lui-même (inciter = gouter devant lui, imiter les copains, faire des jeux où on goute des choses...). Ils passent tous par une période de néo-phobie alimentaire normale, pression parentale ou pas, c'est une période où l'enfant sera porté instinctivement sur des aliments caloriques, il se dépense beaucoup et a besoin d'énergie. En même temps il se peut qu'il refuse les légumes, c'est un réflexe archaïque (mémoire des mamifères) car dans la nature ce qui est vert ou rouge peut être du poison. On dit qu'il faut resservir une dizaine de fois un nouvel aliment avant que l'enfant l'accepte.

Le risque de ne pas faire goûter, c'est de conforter l'enfant dans son attitude en lui présentant uniquement des aliments qu'il aime et d'arriver à la pré-adolescence en n'acceptant au mieux qu'une dizaine d'aliments (souvent c'est purée, pâtes, riz, saucisses, yaourt) et en étant carencé. (Ça c'est le constat de la nutritioniste scolaire qui nous a formé).

Après c'est sûr que quand les parents se focalisent beaucoup sur la bouffe, les enfants comprennent l'importance de l'enjeux et certains en jouent. être détendu est la meilleure attitude à adopter^^
 
En fait mon post précédent était en réponse à celui de Grussie, je n'avais pas vu le post de yapuka.

Ma position : oui pour proposer des aliments nouveaux à l'enfant, oui pour donner l'exemple (sans se forcer non plus, juste montrer quand on se régale), mais non pour l'obliger à goûter ne serait-ce qu'une bouchée d'un aliment. Je ne sais pas d'où ça vient, ce truc d'obliger à goûter, mais je trouve ça hyper violent. Pas besoin forcément d'avoir l'aliment dans la bouche pour savoir qu'un truc ne nous tente pas ou nous dégoûte. La forme, la couleur, la texture, l'odeur, savoir d'où ça vient, ça joue aussi (y a qu'à voir les enfants qui ne mangeront pas une carotte sauf quand elle vient du potager familial, c'était le cas de Fiston et de mon filleul l'année dernière). Et quand bien même on ne s'apercevrait pas à 4 ans mais seulement à 15 qu'on aime les carottes, franchement je ne vois pas trop où est le pb.

erulelya > pour moi dans ton post tu confonds "faire goûter" et "proposer". Ne pas faire goûter, ça n'est pas synonyme de ne proposer que la petite quantité d'aliments que la personne, l'enfant en l'occurrence, aime. C'est juste laisser le choix entre les divers aliments disponibles.

Eh je suis pour ma part convaincue que la plupart des enfants goûteront d'eux-mêmes tôt ou tard à peu près tout ce qu'il leur tombera sous la main si on leur fiche la paix et leur laisse le temps. Je rappelle qu'un enfant est infiniment curieux, donc à part handicaps, allergies sévères, traumatismes ou batailles de pouvoir autour de la nourriture, perso je ne me fais vraiment pas de souci pour ça si on respecte leur ressenti et leur droit à disposer de leur corps, ce qui passe par ce qu'on met dans sa bouche et son estomac.
 
Le problème c'est qu'il y a certaines familles (par manque de moyens, par méconnaissance, par goût de chiotte..) où les enfants ne goutent finalement que très peu de choses. (bon, les repas cantine, c'est quand même pas ce qu'il y a de mieux pour favoriser la découverte non plus)
 
j'ai passé une enfance pâtes-jambon, mes parents n'avaient pas le temps de cuisiner... et j'ai jamais aimé les épinards (de la cantine, forcément ça aide pas) jusqu'à 22ans, quand j'ai eu l'occasion d'en acheter sur le marché et de me les cuisiner moi-même. Comme quoi rien n'est perdu, et j'ai survécu jusqu'à 22 ans sans aimer les épinards (et bien d'autres aliments par ailleurs). :cuistot:
 
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