Cinq façons de réussir la transition vers le végétarisme

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Élève des carottes
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« Je suis d’accord avec ce que tu dis mais je ne pourrais pas devenir végétarien ». Vraiment ? Il y a probablement autant de façons de devenir végétarien qu’il y a de végétariens. Tous ceux qui sont passés par là vous le diront, c’est beaucoup plus facile qu’il ne le parait, il s’agit de trouver la bonne méthode. Ça vous dit d’essayer ? Voici quelques approches qui pourront vous aider à diminer votre consommation de viande :

1. Modèle « trois repas »
2. Modèle « trois listes »
3. Modèle « extérieur/intérieur »
4. Modèle « une journée à la fois »
5. Modèle « défi »

1. Modèle « trois repas »

Comme il existe trois repas dans la journée (déjeuner, dîner, souper), il s’agit d’y aller un repas à la fois, celui de votre choix. Lorsque vous êtes bien habitué à ce que ce repas soit végétarien, il suffit d’en choisir un deuxième, puis après un certain temps, d’y aller pour le troisième. Le tour est joué !

2. Modèle « trois listes »

Pour ne pas que les repas à la maison semblent répétitifs, la plupart des familles se servent d’un répertoire de dix à douze recettes qui alternent continuellement. Autrement dit, il suffit de connaître une douzaine de recettes végétariennes pour pouvoir manger végétarien au quotidien. Mais comment y parvenir ? Vous allez voir, c’est fort simple.

Faites une liste d’au moins dix plats que vous préparez déjà ou mangez régulièrement, incluant les déjeuners. La première étape est de constater s’il s’y trouve déjà des plats végétariens. Peut-être le quart de la liste répond déjà à l’objectif ! Mais si ce n’est pas le cas, rien de grave.

La deuxième étape consiste à transformer les recettes qui contiennent de la viande (ou d’autres produits animaux) en version végétarienne, donc en remplaçant les produits animaux. C’est plus facile qu’on le croit, surtout avec la panoplie de produits simili-viandes sur le marché ! Par exemple, au lieu d’un spaghetti sauce à la viande, essayez un spaghetti aux lentilles rouges ou au « sans-viande » hachée ; une soupe aux pois et jambon… sans jambon ; au lieu de paner du poulet, il est possible de paner du tofu. Il existe aussi du faux bacon sur le marché, mais des recettes au tempeh sont aussi satisfaisantes. Des tacos à la viande hachée peuvent se transformer en tacos aux fèves noires. Le lait de vache se remplace par les laits végétaux, même pour faire des recettes. Vous comprenez le principe !

En ce qui concerne les fausses viandes commerciales, il est important de savoir que de la même manière que ce ne sont pas toutes les viandes qui sont réussies et qui plaisent à tout le monde, ce ne sont pas toutes les fausses-viandes qui sont réussies et qui plaisent à tout le monde. Il ne faut pas juger l’ensemble trop vite à partir d’un échantillon. Certaines marques réussissent à imiter la viande, du moins quant à son goût, alors que d’autres marques sont simplement bonnes, sans pour autant rappeler la viande elle-même. Et aussi, il existe des marques qui ne sont pas mangeables ! De toute façon, l’appréciation des fausses-viandes n’est en rien un passage obligé vers le végétarisme.

La troisième étape consiste tout simplement à découvrir et à s’approprier quelques recettes végétariennes, afin de compléter cette nouvelle liste de dix à douze mets. Il y a tant de nouveautés disponibles, une si grande variété, qu’il est bien possible que vous maîtrisiez encore plus de plats qu’autrefois. Qui a dit que les menus végétariens sont limités ? C’est un mythe ! Pour découvrir de nouvelles recettes, procurez-vous un bon livre de recettes végétariennes ou naviguez sur la Toile. Découvrez de nouveaux ingrédients (il existe des milliers de légumineuses et de légumes), rendez visite à une épicerie d’aliments naturels. Essayez de nouvelles vinaigrettes et sauces qui peuvent changer radicalement le goût d’un plat.

Évidemment, dans votre nouvelle liste de recettes, privilégiez celles qui vous plaisent le plus et qui sont les plus faciles. Mais aussi, n’hésitez pas à en essayer de nouvelles de temps en temps.

3. Modèle « extérieur/intérieur »

Peut-être avez-vous peur du végétarisme et que vous doutez de vos habiletés culinaires. Cette méthode est pour vous. Elle se déroule en trois étapes. La première est de faire la connaissance de la cuisine végétarienne à l’extérieur de chez soi, lorsque vous ne cuisinez pas vous-même. Essayez les restaurants végétariens de votre ville et découvrez les options végétariennes des restaurants réguliers. N’hésitez pas à découvrir les restaurants ethniques qui possèdent, pour la plupart, une tradition végétarienne, par exemple ceux qui sont d’origine indienne, thaïlandaise, chinoise, mexicaine, etc. Pendant ce temps, continuez à préparer vos plats habituels à votre domicile. Cette étape vous permettra d’apprécier des plats végétariens bien cuisinés et en général plus économiques que les plats contenant de la viande. C’est sans effort, autrement dit !

La deuxième étape consiste à faire l’inverse : cessez d’acheter de la viande et d’en préparer, et relevez le défi d’être végétarien à la maison, tandis qu’à l’extérieur (dans les restaurants et chez des amis) mangez comme vous le voulez. Vous pourrez ainsi vous inspirer des plats que vous avez découverts dans les restaurants. Soyez indulgent avec vous-même ! À force de persévérance, il n’y a aucune raison pour que vous ne deveniez pas un bon cuisinier – et plus vous vous améliorerez, plus vous aurez du plaisir à cuisiner. Des cours de cuisine végétarienne peuvent ainsi tomber à point.

La dernière étape est de complètement cesser de manger de la viande. Au début, ce plaisir vous manquera peut-être, mais la plupart des végétariens admettent qu’après quelques semaines (trois, la plupart du temps) ils n’en ressentent plus l’envie. Comme cette méthode vous permet de vous familiariser progressivement avec la cuisine végétarienne, vous saurez que vous découvrez en fait plein de nouvelles saveurs.

4. Modèle « une journée à la fois »

Cette méthode est la continuité logique du mouvement Lundi sans viande : y aller une journée à la fois. Cela peut se faire par des journées déterminées (par exemple le lundi, puis le lundi et le mercredi, etc.) ou par le nombre de journées (deux par semaine, puis trois, etc.). Après un certain temps, vous pourriez décider de manger de la viande uniquement durant la fin de semaine, ou l’inverse – jusqu’à enfin vous sentir confortable d’être végétarien sept jours sur sept.

5. Modèle « défi »

Il s’agit d’une transition à temps plein, mais temporaire : être végétarien pendant un temps prédéterminé. Cette méthode est très populaire, par exemple avec Oprah et son équipe de 378 employés qui l’ont pratiqué pendant une semaine, mais aussi avec des blogues comme Brutalimentation qui ont pris le temps de partager leur expérience quotidienne. Il existe même des programmes, comme le 21-Day Vegan Kickstart de PCRM, qui facilitent l’expérience. Il semble que cette méthode soit contraignante et radicale, mais elle peut être prise comme une première plongée. Toutefois, elle ne donne pas toujours la meilleure impression, surtout lorsqu’on ne connait pas suffisamment de recettes. Pour d’autres personnes, au contraire, il s’agit en fait du coup de pouce qu’il faut pour adopter ce changement une bonne fois pour toutes.

***
Autres conseils

Si vous en avez la chance, invitez un proche à tenter la transition avec vous : à deux, c’est d’autant plus facile et agréable. Si vous connaissez un végétarien, demandez-lui des de vous aider. Par exemple, faites une visite à l’épicerie en sa compagnie : il vous donnera sans doute plein d’idées ! Aussi, pour être encore plus confiant dans votre transition, prenez le temps de lire sur la nutrition végétarienne ; une fois bien informé, il n’y a vraiment aucune raison de s’inquiéter. Vous pouvez aussi consulter des vidéos sur le sujet, comme celui du Dr Greger (en anglais).

Il y aurait sans doute d’autres méthodes, mais l’essentiel est de savoir s’adapter selon nos propres capacités et critères, en y allant à notre rythme, toujours en faisant en sorte que ce soit une expérience agréable et stimulante. Il n’y a aucune raison pour que le passage vers le végétarisme ou le végétalisme soit un sacrifice : ce peut plutôt être une découverte et un progrès. Non une contrainte, mais un simple ajustement – et si vous ne pouvez vous passer du yogourt, alors coupez tout le reste… sauf le yogourt ! Le végétarisme ne se dit pas nécessairement comme une restriction (« ne pas manger de viande », etc.), mais se dit surtout comme une ouverture sur une nouvelle façon d’être, où les possibilités sont infinies.

Il est ainsi important de se rappeler régulièrement pourquoi nous voulons être végétariens, ou pourquoi nous avons choisi de l’être. Accorder nos gestes avec nos valeurs est après tout l’une des plus belles réussites qui soient.
 
je bookmarke pour les petits newbies à venir ^^
 
Par expérience le modèle défi me semble à proscrire, trop aléatoire. Par contre les autres méthodes sont acceptables, mais la première des conditions c'est: le vouloir.D'où "Il est ainsi important de se rappeler régulièrement pourquoi nous voulons être végétariens, ou pourquoi nous avons choisi de l’être. Accorder nos gestes avec nos valeurs est après tout l’une des plus belles réussites qui soient."
 
En même temps, il s'agit d'un mode défi, justement dans le but de se "contraindre" pour faire quelque chose (ce qui peut être vu comme une sorte de jeu): on relève le défi pendant XX jours et on peut soit y éprouver du plaisir et donc s'attacher au végétarisme, soit revenir à l'étape arrière (mais si le défi a plût la personne pourra recommencer).

Après, ça dépend du caractère des personnes: par exemple certaines préfèrent la marche à pied, à leur rythme, et d'autres adorent se jeter d'un pont haut de 25 mètres (edit: pour faire du saut à l'élastique).
En résumé, certaines aiment y aller petit à petit et d'autres préfèrent y aller tout de go.
 
Foxy
je me suis occupé pendant quelques années à aider des fumeurs à arrêter la cigarette. Les sessions étaient ouvertes à tous, motivés ou pas. Or la plupart des échecs étaient liés au manque de motivation, soit par ce que la personne n'y croyait pas vraiment, soit parce qu'on les avait invités à y participer et qui se résumait en deux phrases: "Voulez-vous arrêter de fumer?" ou "voudriez-vous arrêter de fumer?" et le plus gros pourcentage d'échecs était toujours dans la deuxième catégorie.
Donc applicable au végétarisme: "Voulez-vous devenir végétarien?" ou "voudriez-vous devenir végétarien?"
 
Je trouve cela très intéressant mais effectivement, il faut avant tout avoir vraiment l'envie de devenir végétarien sinon ça ne sert pas à grand chose.

Je me rends compte que finalement j'ai appliqué quasiment toutes ces méthodes lol... j'ai commencé par un défi (une semaine vgl alors que j'étais vraiment omni), puis j'ai fait des listes de repas, puis j'ai augmenté le nombre de jours végé dans la semaine...

(Au fait j'aime bcp ce blog.)
 
Pour résumer, tu conseilles le flexitarisme pour transiter vers le végétarisme :)
 
L'arrêt de la cigarette et le végétarisme c'est tout de même différent :), il n'y a pas de dépendance physique à la viande et une fois que tu as fait le lien entre l'entrecôte et la pauvre petite vache tu ne peux pas le défaire. Personnellement du jour au lendemain je me suis dit "c'est fini, maintenant que j'ai compris ça la viande c'est fini". Alors que les fumeurs ne peuvent pas arrêter de fumer par conviction.
 
c'est vrai, la cigarette est reconnue comme l'une des drogues les plus dures... mais dire qu'il n'y a pas d'addiction à la viande...
Eureka, ce n'est pas donné à tout le monde non plus :)
Le flexitarisme comme transition est à mon avis effectivement majoritaire (si on considère que le flexitarisme n'est pas plutot un état qui se veut définitif...) Encore un bon sujet de sondage non scientifiquo approuvé...
 
vassiliz
L'arrêt de la cigarette et le végétarisme c'est tout de même différent , il n'y a pas de dépendance physique à la viande et une fois que tu as fait le lien entre l'entrecôte et la pauvre petite vache tu ne peux pas le défaire. Personnellement du jour au lendemain je me suis dit "c'est fini, maintenant que j'ai compris ça la viande c'est fini". Alors que les fumeurs ne peuvent pas arrêter de fumer par conviction.
Désolé de te contredire, les fumeurs que nous avons encadré cessaient la cigarette en une semaine sans les problèmes de dépendance comme avec les substituts nicotiniques. Le cas le plus important rencontré fut un entraineur de foot qui fumait jusqu'à 5 paquets par jour et a arrété dès le premier jour sans difficultés et n'a pas repris.
Par ailleurs, la viande contient des alcaloïdes au même titre que la cigarette, les ptomaïnes, qui comme tout alcaloïde provoque une dépendance.
 
VassiliZ":3k0kvr43 a dit:
L'arrêt de la cigarette et le végétarisme c'est tout de même différent :), il n'y a pas de dépendance physique à la viande et une fois que tu as fait le lien entre l'entrecôte et la pauvre petite vache tu ne peux pas le défaire. Personnellement du jour au lendemain je me suis dit "c'est fini, maintenant que j'ai compris ça la viande c'est fini". Alors que les fumeurs ne peuvent pas arrêter de fumer par conviction.
C'est vrai, mais ça ne m'empèche pas de trouver toujours l'entrecote apétissante au bout d'un an et demi de végétarisme.
 
C'est vrai, mais ça ne m'empèche pas de trouver toujours l'entrecote apétissante au bout d'un an et demi de végétarisme.
c'est aussi vrai pour le tabac, si le besoin disparait, la mémoire de tout ce qui y est attaché ne disparait que lentement, voire jamais. C'est la même chose pour l'alcool et les autres drogues.
 
vassiliz bonjour
Non ce que je veux dire c'est surtout qu'arrêter de fumer c'est rarement une conviction politique ou éthique^^.
Lorsque l'Etat interdit le tabac, en certaines circonstances, qui implique d'autres que soit même ça relève de la politique autant que de l'éthique: le respect d'autrui. Sur le plan individuel, c'est la même chose sauf que l'individu, dépendant de sa drogue, perd ce sens de l'éthique vis à vis de lui même et d'autrui (considéré comme de l'égoïsme) et comme la politique c'est la vie dans la société, imposer son tabagisme (alcoolisme, viandisme,etc...) aux autres c'est aussi une décison politique personnelle.
 
Le modèle "2" me paraît très bien. Il me semble que, bien souvent, les gens hésitent à pencher vers le végétarisme, tout simplement parce qu'ils ne savent pas quoi manger en dehors de la viande ! Il faut leur trouver des recettes, variées, pour tous les goûts, qui calent bien, faciles etc. Et dès qu'on le fait, ils disent "ah oui, je n'avais pas pensé à préparer ceci ou cela...", et là ils réalisent que c'est possible. Et le processus s'enclenche. A côté des aspects éthiques, les aspects purement pratiques, du quotidien (que va-t-on faire à manger à midi ?) sont très importants. ça ne suffit pas de dire que c'est bien pour les animaux ou pour la planète. Il faut proposer des alternatives concrètes.

Le parallèle avec l'arrêt de la clope est bien trouvé et Janic a raison : si on n'est pas motivé, ça ne marche pas, quels que soient les bénéfices invoqués. Et il faut une sacré motivation pour arrêter. Là, oui, on peut parler de défi, voire de combat pour la plupart des gens. La volonté est primordiale.

aëlys":jk19hqts a dit:
ça ne m'empèche pas de trouver toujours l'entrecote apétissante au bout d'un an et demi de végétarisme.
:) Les entrecôtes ne m'ont jamais fait envie, en revanche, quand je sens l'odeur du poulet grillé, au marché, je suis toujours aussi conquise. Pour autant, ai-je envie d'en manger ? Eh bien non. Je n'associe plus l'odeur au goût du poulet. C'est bizarre mais c'est ainsi.
 
Intéressant :)

J'aime bien l'idée de chercher des remplacements aux plats "classiques" (bien que je mange peu de plats classiques je mange dissocié ). Mais à présent ce que je me demande c'est comment savoir que ce par quoi on remplace la viande contient ce que la viande apporte au corps ?

J'aime bien aussi l'idée de remplacer un plat par semaine ou par jour pour commencer. Je pense que je vais réintroduire de cette façon.

J'ai une autre difficulté : je ne sais jamais quoi faire à manger et je n'aime cuisiner que rarement (quand j'ai le temps et envie ce qui n'arrive pas souvent).
 
Il faut oublier l'idée de "remplacer" la viande! Un repas avec viande n'est pas du tout une référence! Quand on se fait un repas avec de la viande, on ne se demande pas si celle ci "remplace" correctement les céréales, légumineuses, fruits, légumes, oléagineux, etc qu'on mange. C'est culturel mais ça semble bien incrusté :)
 
arf!":mgfk9fg3 a dit:
Intéressant :)

J'aime bien l'idée de chercher des remplacements aux plats "classiques" (bien que je mange peu de plats classiques je mange dissocié ). Mais à présent ce que je me demande c'est comment savoir que ce par quoi on remplace la viande contient ce que la viande apporte au corps ?

J'aime bien aussi l'idée de remplacer un plat par semaine ou par jour pour commencer. Je pense que je vais réintroduire de cette façon.

J'ai une autre difficulté : je ne sais jamais quoi faire à manger et je n'aime cuisiner que rarement (quand j'ai le temps et envie ce qui n'arrive pas souvent).
Fais toi un planning, et le dimanche oblige toi à faire au moins deux plats que tu feras d'avance. Je sais ça peut paraitre casse pieds, mais moins que d'être malade non. Dis toi que à chaque fois que tu prépares un truc, tu te fais un médoc ^^
 
Je prends conscience d'avoir un vrai problème avec ça :s

En fait dès qu'il y a contrainte et absence de plaisir je zappe :s Mais je vais étudier des solutions :)
 
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