comment êtes-vous devenu végé ?

Aredros y a des salons sympa en simili (c'est ce que j'ai chez moi d'ailleurs)
Par contre pour les voitures c'est clair qu'y a toujours du cuir. Même dans des voitures plus anciennes avec sièges en tissus t'as une partie en cuir en général. A quand le simili pour les voitures ??!! Grr
 
Le simili existe dans les voitures mais c'est rare et c'est souvent dans le mid gamme...

Puis rare sont les voitures sans volant+soufflet de vitesse+soufflet de frein à main en cuir, y'a 10 ans c'étais sur les series haut de gamme des voiture, aujourd'hui même sur les caisses de base...

Puis bon, même sans cuir tu as l'huile de poisson dans le cablage entre autre...

La seul voiture possible en vegan pur c'est la fisker karma... 116 000€ de base... (Une hybride fonctionnant par extension d'autonomie donc 2 litre au 100 maxi avec les perfs d'une porsche d'entrée de gamme, pouvant rouler 100km en full electrique avec un max de materiaux recyclé, du rembourage de siege en fibre de soja bio, des sieges au choix en alcantara, tissus, cuir d'elevage a viande...)

La prius du riche, si je gagne à Euromilion j'en offre une à tous ceux ici qui ont le permis! (Désolé moivegeados :D t'aura des vegetarianshoes :confus:)
 
Aredros":13x3w8dn a dit:
La prius du riche, si je gagne à Euromilion j'en offre une à tous ceux ici qui ont le permis! (Désolé moivegeados :D t'aura des vegetarianshoes :confus:)

Je me contenterais d'une Leaf si ça ne te dérange pas. ;)

Une compacte familiale électrique "sans cuir" (choix de Nissan), même positionnement que la Prius. :whistle:
Avec les économies, tu offriras une paire de chaque sorte de vegetarianshoes à MoiVegAdo. :)
 
Aredros":22evorly a dit:
Le simili existe dans les voitures mais c'est rare et c'est souvent dans le mid gamme...

Puis rare sont les voitures sans volant+soufflet de vitesse+soufflet de frein à main en cuir, y'a 10 ans c'étais sur les series haut de gamme des voiture, aujourd'hui même sur les caisses de base...

Puis bon, même sans cuir tu as l'huile de poisson dans le cablage entre autre...

La seul voiture possible en vegan pur c'est la fisker karma... 116 000€ de base... (Une hybride fonctionnant par extension d'autonomie donc 2 litre au 100 maxi avec les perfs d'une porsche d'entrée de gamme, pouvant rouler 100km en full electrique avec un max de materiaux recyclé, du rembourage de siege en fibre de soja bio, des sieges au choix en alcantara, tissus, cuir d'elevage a viande...)

La prius du riche, si je gagne à Euromilion j'en offre une à tous ceux ici qui ont le permis! (Désolé moivegeados :D t'aura des vegetarianshoes :confus:)

ça je ne vais pas l'oublier ;)
 
Puis c'est juste moche le cuir... (avis 200% subjectif, mais que j'ai depuis tout petit)
 
J'ai toujours trouvé dégoutant les fauteuils en cuir, entre l'odeur, les bruits quand on s’assoit, le touché... beurk.
Par contre j'adore les vestes en cuirs donc je dis merci aux similis. Bien que maintenant que je l'écris je me rend compte que je n'en ai pas. J'en ai pas en vrai cuir non plus. J'ai rien en fait.
( superbe et indispensable intervention )
 
Mes new rock sont du simili, mais elles n'ont pas cet espèce de brillant glauque... Et 2 vieilles paires de chaussures de sécu et des caterpillars. C'est tout ce que j'ai de cuirs et simili...

(elle ne semble pas fonctionner l'image de ta signature chère amie)
 
( oui c'est étrange je vais voir ça ... )

J'ai pas mal de chaussures en cuir, qui datent d'avant ma vegetarisation, mais que je garde quand même, achetées à Emmaüs en plus donc ça me gêne pas trop de les garder jusqu'a ce qu'elles ne me plaisent plus/ me lâchent. Par contre j'ai des manteaux avec de la laine, d’Emmaüs aussi, pareil je les aime trop pour les jeter et de toute façon j'ai pas de fric pour en racheter donc j'attends de trouver l'occaz... à Emmaüs. Nan je suis pas monomaniaque.
 
Je suis devenu végé un peu du jour au lendemain, j'aime l'état d'esprit pacifiste pour toute chose. Je n'ai pas d'attrait spécial pour les animaux, (j'en ai même peur) même si je m'émerveille sur leur état de conscience. Mais ce qui m'a décidé au veganisme c'est earthling après avoir versé beaucoup de larmes...
Et cet obscurantisme constant dans lequel la société nous plonge!
 
(Suis nouvelle, ceci est aussi un peu un post de présentation, bonjour tout le monde, et attention c'est super long.)

J'ai toujours rejeté la nourriture se présentant sous la forme d'animaux entiers : crevettes, coquillages, poissons de petite taille. Longtemps cela m'a paru (et a paru aux yeux de mon entourage) être une sorte de phobie, de sensiblerie, bref un genre de problème psychologique. Aujourd'hui, avec le recul, et maintenant que je me suis documentée sur la question, j'y vois évidemment le lien viande-animal qui se connectait dans mon cerveau, mais sans que ce soit intellectualisé, formulé comme tel. En particulier, les yeux des poissons et crevettes, c'est un truc qui m'a toujours mise horriblement mal à l'aise, l'impression d'un reproche venant de l'assiette, ce regard braqué sur moi, et l'envie de fuir, de me cacher sous la table. Sinon, l'autre élément présent de manière assez spontanée dans mon esprit, c'était un étonnement face aux distinctions entre les espèces animales et l'usage qu'on en fait : sur le principe, les mangeurs de chiens ou de chats ne m'ont jamais spécialement choquée (pourquoi ça poserait plus de problème que de manger du poulet ?) et j'ai toujours trouvé un peu bizarre les gens qui refusent de manger un animal spécifique en raison de sa mignonitude (cheval, lapin). En gros, je me suis toujours plus ou moins dit, soit on mange les animaux, soit on ne les mange pas, sinon ce n'est pas logique.

Je suis devenue végétarienne à 16 ans, mais j'ai arrêté à 20. À l'époque, pas de motivation claire. Ni santé, ni droit des animaux, ni écologie, rien. Juste une sorte de sentiment flou comme quoi la chair animale dans ma bouche, c'est une sensation que je ne désire pas. Je suppose que ça m'a aussi servi de truc identitaire, être différente, tout ça. Mais il n'y avait pas de socle fort, de conviction derrière. Je me rappelle notamment que je disais : oh, je ne suis pas contre le fait qu'on tue les animaux pour les manger, après tout c'est la nature, c'est simplement que moi la viande cela ne m'intéresse pas. Mes parents l'ont bien accepté, ma mère me faisait même des plats au soja texturé et tout ça. Cependant c'était pénible chez les gens, quand j'étais invitée, j'avais du mal à assumer, surtout dans un contexte familial. Alors je ne sais plus trop comment, mais j'ai repris la viande, sans jamais devenir une grosse consommatrice (essentiellement au restaurant ou chez des amis), avec une nette tendance à me tourner vers des "aliments-œillères" : saucisson, poisson pané, nuggets de poulet, etc., soit des trucs bien propres et carrés dont la forme est très éloignée de celle de l'animal. Et puis j'ai fini par quasi oublier que j'avais été végétarienne. Mon seul "souci" des animaux se traduisant par l'achat d'œufs de poules élevées en plein air.

Et c'est là, depuis quelques mois, à 30 ans passés, que je suis redevenue végétarienne, et d'un végétarisme très différent. Le processus prend sa source dans l'affaire de la viande de cheval dans les lasagnes (voyez comme c'est récent). Quand on a commencé à en parler dans les médias, il y a eu pas mal d'articles sur l'industrie de la viande en général, je suis tombée sur un article de rue89 faisant référence au bouquin de Nicolino, et de fil en aiguille, de clic en clic, j'ai commencé à m'intéresser à la question des conditions d'élevage des animaux. Alors même que j'avais toujours eu vaguement conscience du fait que les conditions d'élevage étaient problématiques, cela m'est subitement apparu comme un scandale inacceptable et incompréhensible, un truc barbare dont l'humanité du futur aurait honte, tout comme nous avons honte aujourd'hui du massacre des Indiens, de l'esclavage ou des camps de concentration.

Partant de là, la première étape a été de dire : je ne mangerai plus de viande torturée, c'est-à-dire provenant d'animaux n'ayant pas été élevés dans de bonnes conditions. Alors j'ai cessé de manger de la viande dehors, et à la maison, c'était uniquement du bio ou label rouge. Sauf que plus je creusais la question, et plus je réalisais que 1) ces labels n'étaient pas forcément une garantie de "bonne vie" pour les animaux, et que 2) il restait le problème des abattoirs. J'ai peu à peu réalisé que le principe "je ne mange que de la viande heureuse" était intenable, et je suis passée végétarienne (ce qui est du reste beaucoup plus simple dans la pratique). En parallèle, j'ai continué mes lectures et j'ai découvert avec horreur ce qu'on faisait aux poussins mâles des poules pondeuses, comment se passait les choses pour les veaux et les chevreaux. Cela a été un vrai choc, car autant pour l'élevage, je me doutais bien que cela ne pouvait pas être éthique, autant pour le lait et les œufs, je pensais en toute bonne foi que cela n'impliquait pas forcément de souffrance pour les animaux. Actuellement, j'essaie de transiter vers le végétalisme (je le suis à la maison et au restaurant, mais pas - ou pas encore - chez les gens). Sinon, pour accompagner mes réflexions, j'ai lu des tonnes de bouquins et de blogs, j'ai adhéré à L214, bref j'ai fait en quelques mois un parcours assez accéléré ! Et pour tout vous dire, je ne comprends pas comment j'ai pu ne pas me soucier de cette question pendant des années. Le 24 décembre 2012, je servais du foie gras à mes invités, avec un grand sourire...

Concernant le déclic, parce que forcément la question qui se pose c'est pourquoi un déclic à l'occasion de cette histoire de viande de cheval (qui est anecdotique au fond, c'est juste que grâce à cette affaire, les infos sur l'élevage industriel étaient plus visibles qu'en temps normal) et pourquoi pas avant. J'ai recueilli un chaton nouveau-né (abandonné par une chatte sauvage) il y a environ un an (donc avant mon début de réflexion sur la condition animale). J'ai passé des semaines à le nourrir au biberon, à en prendre soin comme jamais je n'avais pris soin d'aucun être vivant. Je crois que cette expérience a joué un rôle essentiel, car quand je me suis trouvée confrontée aux infos sur l'élevage industriel, je me suis dit : comment tu peux consacrer autant d'énergie à un chaton (après tout la vie ou la mort de ce petit chat n'aurait eu aucun impact notable sur la marche du monde) d'un côté, et de l'autre cautionner la maltraitance de millions d'animaux ? Bon, sinon le chaton va bien, c'est un beau chat adulte maintenant.

Par ailleurs, ma réflexion a aussi évolué, au départ j'étais vraiment centrée sur le bien-être animal, aujourd'hui j'ai plus tendance à être contre la viande en général. Et là encore c'est un peu l'histoire du chaton qui m'a aidée : quand j'ai décidé de le recueillir, ce n'était pas pour qu'il ait du bien-être, c'était pour qu'il reste en vie. Cela va vous paraître fou, mais il n'y a que très récemment que j'ai réalisé qu'on tuait les animaux quand ils étaient jeunes, et que donc on interrompait leur vie de manière précoce, ce qui est un autre problème que celui des conditions de l'abattage.

Dernier truc : il m'est arrivé, ces dernières années, de me (re)poser la question du végétarisme, sans trop de réflexion derrière, juste avec l'intuition que c'était une pratique moralement bonne. Et un des plus grands freins, la raison pour laquelle je ne suis pas allée plus loin, c'est une réflexion entendue (de la bouche d'un gros viandard, c'est tout le paradoxe) comme quoi "les végétariens qui portent du cuir ne sont pas crédibles". Ca m'a énormément bloquée, j'avais l'impression que devenir végétarien impliquait de devenir totalement irréprochable, cela me semblait au-dessus de mes forces, et en plus j'avais l'impression qu'être végétarien impliquait de devoir rendre des comptes de tous ses faits et gestes, d'être soumis à une sorte de contrôle éthique permanent. C'est finalement une discussion avec une collègue végétarienne (la seule que je connaisse) qui m'a débloquée lors de ma transition : je lui ai demandé comment elle gérait les attaques du genre "tu es végétarienne mais tu fais ci ou ça qui est mauvais pour les animaux, tu es incohérente" et elle m'a dit, "eh bien je réponds que je ne suis pas parfaite et que je ne prétends pas être parfaite". C'est tout bête, mais ça m'a énormément déculpabilisée, je me suis dit ok, donc on a le droit d'être végétarien et de ne pas être parfait à 100%, le choix ce n'est pas forcément tout ou rien, ça peut aussi être "je fais ce que je peux".

Niveau état d'esprit, je suis passée par plein de phases à partir de ma prise de conscience : désespoir profond (le monde est affreux, j'ai honte d'être une humaine, le seul geste éthique serait le suicide) ; une sorte d'exaltation (nous les végés, sommes les éclaireurs, plus tard on dira de nous que nous étions les seuls lucides) ; une joie simple (je suis en accord avec moi-même, je peux regarder mon chat dans les yeux sans rougir) ; des accès d'intégrisme (bande de salauds comment pouvez-vous continuer à manger de la viande maintenant que vous savez, que je vous ai raconté ?). Bon, j'espère me stabiliser prochainement !
 
Un touchant témoignage Agrafeuse.
 
Bravo pour ton témoignage Agrafeuse. Ça n'est pas seulement touchant, c'est surtout très très instructif.
Personnellement, pour les dernières phases dont tu parles, des quatre, je préfère la deuxième : l'exaltation. Ça peut paraître prétentieux, un peu dingue, un peu malsain diront certains, mais c'est pourtant la plus productive, la plus efficace. Ça permet d'entretenir le militantisme, sans baisser les bras, sans s'écraser. Parce que ce qui permet de bouger les choses, c'est d'en parler, de transmettre les infos, les images, les réflexions, de mettre un maximum de monde aussi souvent que possible en contact avec ces infos et réflexions. Sans ça (si on se tait parce qu'on ne croit plus en soi, en notre efficacité, en la possibilité de l'objectif à atteindre), on devient invisible, et c'est l'apathie collective qui s'auto-entretient.

Quant à la quatrième phase : l'intégrisme... A mon humble avis, l'intégrisme colérique en tant que tel ne sert à rien (à ne pas confondre avec le fait de maintenir des convictions fortes et ne céder sur rien). Il faut comprendre que le carnisme (et toutes les autres pratiques du spécisme, d'ailleurs) est une maladie mentale collective, pas un simple problème d'être "méchant" ou "gentil". Il y a une différence entre "savoir" et "être conscient" des choses. C'est un autre état d'esprit, ça implique de pousser la réflexion suffisamment loin, de remettre en question et même se mettre en conflit (au moins mental) avec TOUT ce qui ne nous entoure, tout ce qu'on croyait savoir. C'est loin d'être simple.
 
Pers0nne":26x2q8we a dit:
A mon humble avis, l'intégrisme colérique en tant que tel ne sert à rien (à ne pas confondre avec le fait de maintenir des convictions fortes et ne céder sur rien). Il faut comprendre que le carnisme (et toutes les autres pratiques du spécisme, d'ailleurs) est une maladie mentale collective, pas un simple problème d'être "méchant" ou "gentil". Il y a une différence entre "savoir" et "être conscient" des choses. C'est un autre état d'esprit, ça implique de pousser la réflexion suffisamment loin, de remettre en question et même se mettre en conflit (au moins mental) avec TOUT ce qui ne nous entoure, tout ce qu'on croyait savoir. C'est loin d'être simple.
Complètement d'accord. D'ailleurs mon intégrisme est très contenu, quand j'insulte les gens cela se passe exclusivement dans ma tête, et je fais très attention (peut-être même trop) à y aller en douceur avec mon entourage. Ne serait-ce que parce que moi-même, si dans le passé, j'avais été "agressée" par un végétarien intégriste, cela ne m'aurait sans doute pas spécialement incitée à réfléchir à ces questions. Au contraire, je pense que j'aurais eu une réaction de rejet. Pour autant, j'avoue que parfois, j'aimerais que tout le monde devienne végéta*ien, et vite si possible ! Je crois que c'est le propre de tout changement important : on a découvert un truc qui nous semble essentiel et on voudrait que tous nos proches s'engagent dans la même voie, tout de suite, immédiatement. Je suppose que c'est aussi un travers de jeune végétarienne, et qu'ensuite, on apprend à être un peu plus patient.

Ce que tu dis sur la maladie mentale collective, je trouve cela non seulement très juste, mais aussi très utile comme outil pour penser la situation actuelle.

J'ai lu (je ne sais plus où, mais je peux essayer de retrouver) une étude américaine sur les manières dont les gens deviennent végétarien. Si j'ai bonne mémoire, la plupart du temps, il s'agirait d'un processus assez solitaire, d'une réflexion qui chemine tout doucement, avec, ensuite, un déclic lié à un film vu ou à un événement personnel. Je suppose que le déclic vient quand on est déjà prêt, qu'on est prêt à voir ce qui était sous nos yeux depuis longtemps.

Un exemple : il y a quelques jours, je discutais avec ma mère de mon végétarisme, et elle m'a dit "ne me raconte pas pourquoi tu ne manges pas de chair animale, car si tu m'expliques trop en détails, je serai obligée de devenir végétarienne moi aussi". Je parle de cela non pour la blâmer (je serais bien mal placée au demeurant), mais parce que ça illustre bien ce que tu dis ci-dessus, je trouve : elle sait que ce qu'on fait aux animaux n'est pas acceptable, elle sait même que face à cet état de fait, la conclusion qui s'impose logiquement est le végétarisme, mais pour le moment, elle ne souhaite pas en prendre conscience.
 
Agrafeuse":2ayto0so a dit:
Je suppose que c'est aussi un travers de jeune végétarienne, et qu'ensuite, on apprend à être un peu plus patient.
Par la force des choses, oui... Il faut bien, on n'a pas trop le choix.
Mais je ne sais pas si c'est un travers de jeun.e végétarienn.e par contre. J'ai été patient pendant 16 ans en tant que végétarien, et je n'ai pas vu de vrai changement dans mon entourage... J'ai commencé à en parler plus après mon passage au végétalisme, après une petite crise, et c'est là que j'ai vu les choses commencer à changer... Par contre, ce sont souvent les gens qu'on n'imagine pas changer qui changent les premiers... Ceux à qui on ne demande pas directement de réfléchir au problème, finalement. Mais qui bénéficient des informations qu'on transmet, sans se sentir eux-mêmes visés.
Agrafeuse":2ayto0so a dit:
Ce que tu dis sur la maladie mentale collective, je trouve cela non seulement très juste, mais aussi très utile comme outil pour penser la situation actuelle.

J'ai lu (je ne sais plus où, mais je peux essayer de retrouver) une étude américaine sur les manières dont les gens deviennent végétarien. Si j'ai bonne mémoire, la plupart du temps, il s'agirait d'un processus assez solitaire, d'une réflexion qui chemine tout doucement, avec, ensuite, un déclic lié à un film vu ou à un événement personnel. Je suppose que le déclic vient quand on est déjà prêt, qu'on est prêt à voir ce qui était sous nos yeux depuis longtemps.
Là-dessus, je suis partagé... C'est le problème du libre-arbitre... Personne ne peut se dire "J'ai fait un choix responsable après y avoir été poussé.", on a tous besoin d'assumer nos convictions, d'être fier d'avoir eu une réflexion personnelle. Donc quoi qu'il arrive, quand on en parle, on mettra en avant notre propre responsabilité plutôt que de souligner qu'on a vécu des événements qui nous ont orienté sur cette réflexion. Bien sûr, personne ne peut dire "C'est moi qui t'ai transformé en végétarien." (parce que de toute façon, on a toujours besoin d'accumuler diverses réflexions et informations de diverses sources, donc il n'y pas qu'une seule cause, mais un certain nombre de causes), mais... tout est lié, quoi. On transmet des infos, les gens les reçoivent, et s'ils les acceptent honnêtement, sans se défendre par un déni total, ils font le chemin d'eux-mêmes, ils entrent dans la dynamique de réflexion et d'information, dans le bon sens...
Agrafeuse":2ayto0so a dit:
Un exemple : il y a quelques jours, je discutais avec ma mère de mon végétarisme, et elle m'a dit "ne me raconte pas pourquoi tu ne manges pas de chair animale, car si tu m'expliques trop en détails, je serai obligée de devenir végétarienne moi aussi". Je parle de cela non pour la blâmer (je serais bien mal placée au demeurant), mais parce que ça illustre bien ce que tu dis ci-dessus, je trouve : elle sait que ce qu'on fait aux animaux n'est pas acceptable, elle sait même que face à cet état de fait, la conclusion qui s'impose logiquement est le végétarisme, mais pour le moment, elle ne souhaite pas en prendre conscience.
Oui, totalement, c'est un symptôme flagrant de cet état de "maladie mentale". C'est un truc que je constate aussi dans d'autres témoignages, ou en échangeant via internet. La personne déclare d'elle-même : "Si j'acceptais de m'informer pour prendre une décision éclairée et raisonnable, je changerais de comportement. Donc aujourd'hui, je sais que j'ai tort et je préfère continuer comme ça. Je suis donc folle/fou."... Et ça ne choque personne de faire une telle déclaration. Ils affirment ouvertement qu'ils sont fous sans même voir où est le problème de dire une telle chose... Je suis chaque fois ébahi.

Mais des symptômes du même genre, on peut en voir des tas d'autres... La peur de l'information, le refus absolu de lire/voir par peur d'être "manipulé" (donc de ne pas être capable soi-même d'analyser la crédibilité des informations fournies ?... de ne pas être capable de multiplier ensuite les sources pour confirmer ou infirmer ?...), le déni total même devant les images (en supposant donc que la seule vérité acceptable ne peut qu'être invisible... que ceux qui disent la vérité sont seulement ceux qui ne montrent rien, ne prouvent rien, et ont des intérêts financiers en jeu...), ou l'énervement face aux végétariens non pas pour le contenu des informations (une fois qu'on les sait vraies) mais pour la façon dont elles nous remettent en cause parce qu'on nous les transmet sans pincette... Ou alors des sophismes qu'on démonte ensemble, et qui reviennent plus tard sur le tapis alors qu'on les a déjà démontés... Des tas de réactions totalement schizophréniques, de pur déni, d'orgueil, de peur, de colère sans aucune réflexion...

Ça rend perplexe quand on se rend compte de tout ça, quand on voit ça de l'extérieur...

Tout ça vient aussi du sentiment que "devenir végétarien", c'est devenir "un autre", donc quelqu'un qu'on n'aimerait pas, qui aurait des intérêts incompatibles avec ceux qu'on a aujourd'hui. Qui n'aimerait plus la viande, qui ne pourrait plus aimer la viande, alors qu'aujourd'hui on AIME la viande... On a peur de devenir autre, de mourir, de se faire tuer par son pire ennemi : Son moi futur...
Et il y a beaucoup de phobies dans tout ça, notamment à cause de l'image méprisable/terrifiante du végétarien (et sa ribambelle de clichés, pas tous compatibles entre eux) entretenue par la collectivité (c'est-à-dire la société carniste qui ne veut pas disparaître et qui se défend comme elle peut)...

Bref, c'est à la fois très compliqué, frustrant et fascinant.
 
Pers0nne":3f35zt8f a dit:
Là-dessus, je suis partagé... C'est le problème du libre-arbitre... Personne ne peut se dire "J'ai fait un choix responsable après y avoir été poussé.", on a tous besoin d'assumer nos convictions, d'être fier d'avoir eu une réflexion personnelle. Donc quoi qu'il arrive, quand on en parle, on mettra en avant notre propre responsabilité plutôt que de souligner qu'on a vécu des événements qui nous ont orienté sur cette réflexion.
C'est vrai, c'est sûrement un biais de cette étude, qui se fondait sur des entretiens, donc sur du déclaratif. Au fond, elle nous apprend comment le processus est raconté a posteriori, et non pas comment il se déroule effectivement (peut-être que les deux peuvent se recouper, mais ce n'est pas certain). Après, je t'avoue que les ressorts du changement (qu'il s'agisse de végétarisme ou d'autre chose) restent très mystérieux à mes yeux.

Pers0nne":3f35zt8f a dit:
Oui, totalement, c'est un symptôme flagrant de cet état de "maladie mentale". C'est un truc que je constate aussi dans d'autres témoignages, ou en échangeant via internet. La personne déclare d'elle-même : "Si j'acceptais de m'informer pour prendre une décision éclairée et raisonnable, je changerais de comportement. Donc aujourd'hui, je sais que j'ai tort et je préfère continuer comme ça. Je suis donc folle/fou."... Et ça ne choque personne de faire une telle déclaration. Ils affirment ouvertement qu'ils sont fous sans même voir où est le problème de dire une telle chose... Je suis chaque fois ébahi.
C'est marrant, moi cela ne m'étonne pas tant que cela. J'ai l'impression qu'on fait tous un tas de trucs dont on sait confusément, voire pertinemment, qu'ils sont mauvais pour nous-même ou pour le monde (cigarette, pollution, achat d'articles produits dans des conditions de travail douteuses, etc.), sans pour autant avoir la force mentale de se documenter sérieusement. Regarder en face la brutalité du monde (y compris si on se limite à un seul sujet) est difficile et douloureux. Du moins, pour moi ça l'a été, et j'ai encore parfois des moments de profond désespoir où j'ai l'impression que tout est corrompu, qu'il n'y a pas autour de moi un seul objet qui ne soit pas, d'une manière ou d'une autre, entaché de souffrance ou d'injustice. Partant de là, je ne suis pas étonnée qu'on tende spontanément vers les œillères, qui garantissent un certain confort mental (et encore une fois, je ne jette la pierre à personne, je serais bien mal placée). Par contre, j'ai quand même plus de mal à comprendre le déni pur et dur que tu décris ensuite (dire "je sais mais je veux fermer les yeux" me paraît moins choquant que de dire "vous mentez, tout cela n'est pas vrai").

Merci en tout cas pour toutes ces réflexions !
 
C'est parce que nous vivons dans une société de consommation (et ce nom n'est pas un gadget) que nous avons apprit dès le plus jeune âge à consommer de façon réflexe et sans réfléchir. (la pub est intégralement basée sur ces rouages psychiques).

Les industriels et nos dirigeants seraient les plus heureux si nous étions tous que purs conditionnés à 100% (certains n'en sont pas loin)

Ceci dit ne culpabilise pas d'être restée "si longtemps sans rien foutre", comme tu le dis c'est un long cheminement intérieur, dont la pérennité de l'issue n'est stable qu'une fois que le sentiment d'être prêt nous tombe dessus comme une évidence, une révélation, et son lot de crises de lucidité angoissante et ses regains de volonté quasi extatiques. (ton témoignage m'a ramené des années en arrière, avec ces montagnes russes de moral ^^)

Pour ce qui est de la volonté de vitesse de changement, bien que je sois le premier à dire aux personnes voulant changer de prendre leur temps, sans quoi elles risquent de mal le vivre et d'en être dégoutées, je souhaite ardemment ne jamais m'habituer à cette forme de patience polie, de respect de l'inertie sociale, car quoi qu'on dise, qu'on fasse, c'est toujours des océans de sang qui sont versés chaque secondes... Parfois l'empressement et l'impatience me saisissent le soir, transi par cette angoisse d'une marée moribonde que rien n'arrête.

Concernant ta mère, même si son discours est ultra classique, c'est aussi de mon point de vue un certain aveux de fainéantise, de confort et d'égoïsme doublé d'un sentiment d'impuissance et d'incapacité d'évolution à priori (en général totalement erroné).

Il y a quand même une différence d'attitude entre quelqu'un qui a des œillères sans vraiment s'en rendre compte, et quelqu'un qui les retient de ses mains alors que le vent commence à les décoller...

Le déni de cet horreur se nourrit de tout ce que véhicule notre société et qui assoie confortablement l'hégémonie du discours consumériste : tradition, culture familiale, consommation, propriété, épanouissement matériel (beau concept xD), culte de la personnalité par le choix des achats et l'ostentation de ces faux signes extérieur de richesse (et de vide intellectuel inversement proportionnel)

Mais j'estime qu'une personne qui, prenant conscience qu'en cas de preuves trop tangibles se sentira obligée d'embrasser une éthique différente de son immobilisme, demande comme d'être épargnée par un bourreau lui montrant la clef des champs, fait preuve à la fois d'hypocrisie morale, et d'ignorance pratique concernant la façon de vivre en étant végé.

Aidons-les à y voir plus clair ! C'est le moment, il n'y a jamais eu autant d'astuces et de moyens qu'aujourd'hui pour vivre sans exploiter d'animaux ! :D
 
[mode contage de vie on] Pour ma part c'est assez long à raconter.

Mes réflexions ont commencé il y a longtemps. C'était en janvier 2012. J'ai lu Le miroir de Cassandre de Bernard Werber. Ce livre m'a vraiment déprimée. J'ai vraiment eu l'impression de voir toutes les horreurs du monde (il est assez "soft", mais je ne m'en rendais vraiment pas compte, étant donné que je n'ai pas la télé, et que, par conséquent, je ne suis pas les actualités).
Ce livre évoque à peine le végétarisme. Il évoque à peine l'élevage. A vrai dire, il est très centré sur l'espèce humaine (en gros on fonce dans le mur). Je ne vais pas le raconter (ce serait trop long, et si vous voulez le lire, vous n'aurez pas de spoil).
Ce livre m'a fait déprimer environ 2 ans. J'avais l'impression d’être un monstre. J'ai décidé assez rapidement de faire 0 ou 1 unique enfant.
Mais ça ne suffisait pas. J'avais une sorte de poids sur mes épaules. J'avais l'impression que je consommais trop.

En parallèle, j'ai appris que la production de bœuf nécessitait énormément d'eau. Idem pour le porc. J'ai assez rapidement arrêté le bœuf (sauf au restaurant et chez les gens). Mais je continuais à me sentir coupable. Je mangeais du poulet midi et soir (c'est la viande la moins polluante que je connais).

Puis, il y a 2 mois, ça a fait tilt. Pourquoi ne pas devenir végétarienne, tout simplement ? Ce serait bien plus simple.

Et je suis devenue végétarienne.

Depuis 1 mois, je mange des œufs et des produits laitiers uniquement à l'extérieur. Je n'aime plus tellement ça. J'ai arrêté les céréales industrielles il y a 4 mois (ou plus, je ne me souviens plus de la date exacte). Puis il a 3 semaines, j'ai purement et simplement arrêté les produits industriels (sauf les pâtes et les produits de base type farine, boites de conserve, etc.), sauf à l'extérieur.


Depuis que je ne mange plus de viande, je suis beaucoup plus heureuse qu'avant :) . Je me sens moins coupable de vivre (c'était ça le problème je pense). Bref. C'était l'histoire de ma vie.

[mode contage de vie off]
 
J'arrive pas à dormir, alors j'ai qu'à vous raconter la mienne, d'histoire.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai été récalcitrante. Parce que je dois mon végétarisme à une amie, Poulette, qui n'est pas sur ce forum mais que je remercie bien fort quand même :kiss: . Amie qui m'a tannée des heures au téléphone à ce sujet, alors que moi je vivais ma petite vie d'omni bien tranquille, et que vraiment c'était pas gentil de me faire ça (j'avais pas envie de savoir, je m'étais trouvé des tas de raisons pour justifier ma consommation d'animaux, et d'abord, j'avais rien demandé). Elle m'a passés des docs en me faisant promettre de les lire, je les ai finalement lus pour lui faire plaisir...

Et là, le choc. Ou plus exactement, le traumatisme. La réalité de l'élevage intensif n'avait jamais effleuré mon petit cerveau de sauvageonne sans télé et ayant eu peu accès à internet (j'avais alors 18 ans). J'ai pleuré (une chose que je retiendrai du végétarisme, c'est que ça fait beaucoup pleurer) et j'ai arrêté de manger de la viande du jour au lendemain.

Enfin presque. Parce que sur le coup, je me suis dit, c'est l'élevage intensif, mais les animaux bien traités dans les campagnes, il sont heureux non (non ?) ? Alors, j'ai continué à manger des animaux à la conditions qu'ils ne soient pas issus de l'élevage intensif, et surtout (j'ai honte) j'ai continué de manger du poisson (parce que ça devait être la seule chose dont les documents ne parlaient pas).

C'est là que mes amis omnivores entrent en jeu. Leur caractéristique n°1, à mes amis omnivores, c'était d'être pénibles. Et donc, ils m'embêtaient dès qu'ils pouvaient sur le végétarisme, mais le pire, c'était sur les poissons. Ils me disaient que les poissons aussi c'était de l'élevage intensif, que les poissons souffraient et que c'était pas cohérent, mon truc. Moi je les croyais pas parce que je voyais pas comment l'élevage intensif pouvait faire souffrir les poissons, et aussi, c'était carrément galère de pas manger de viande à la cantine en internat, alors si je mangeais plus de poissons en plus...!

Finalement, pour en avoir le cœur net et leur rabattre un peu leur caquet, je me suis renseignée sur l'élevage intensif des poissons. J'ai re-pleuré, et j'ai définitivement arrêté de manger du poisson.

Après, c'est encore une omnivore (une amie adulte, cette fois) qui m'a enquiquinée sur ma consommation d'animaux "bio", en disant que dans son enfance, à elle, c'est pas parce que le cochon avait vécu tranquille qu'il était pas égorgé ensuite. L'idée me gênait bien un peu, mais je continuais à considérer comme "normal" que, en tant qu'êtres vivants dans une chaîne alimentaire, nous devions tuer pour vivre et qu'ensuite nous serions nous-mêmes mangés, touça touça (les conneries qu'on peut inventer, quand même). Et puis un jour, je me suis dit que l'homme de toute façon il en avait rien à cirer de la chaîne alimentaire et du cycle de la nature (que moi j'y croyais à fond, en bonne sauvageonne), qu'il cherchait plutôt à s'en extraire pour être dominant - exploiteur, que donc le cycle de la nature, c'était de la rigolade et que si nous pouvions vivre sans tuer, c'était de notre devoir moral de le faire.

Pouf, je suis devenue végétarienne (pour de bon). Et en même temps, militante (mais question arguments, je m'étais déjà un peu fait les dents sur mes amis omnivores u.u). Je n'ai jamais cessé de l'être depuis, en abordant le sujet dès que je peux, en faisant des "exposés informatifs" en classe sous couvert d'anthropologie (bon d'accord c'était vraiment de l'anthropo, j'interrogeais juste systématiquement les représentations liées à l'animal ou à la viande :D ).

Et depuis quelques semaines, le véganisme que je pensais adopter après mes études s'est imposé à moi suite à des découvertes sur le lait (les produits laitiers sont nos amis pour la vie, tu parles). Et j'ai encore plus envie de militer et j'échafaude des tas de projets, mais je sais pas encore trop comment agir concrètement.

Voici mon histoire, peu glorieuse ma foi, d'omnivore récalcitrante (et pourtant je n'ai jamais été viandarde). Mais peut-être que d'autres omnivores en questionnement pourront s'y reconnaître, et moins culpabiliser des difficultés rencontrées. Courage everybody ! On est tous passés par là, vous le pouvez aussi ;)
 
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