Nokto
Mange de la salade
Je lance ce nouveau topic un peu par désespoir, suite à une conversation quelque peu houleuse que j'ai eu avec mon père (enfin, conversation est un bien grand mot, vu que j'avais un mal de crâne énorme et une réactivité quasi nulle, si bien que mon père a cru que je m'en foutais, ce qui le conforte dans l'idée que je suis une égoïste). Je vais essayer de faire aussi détaillé que possible et de ne rien oublier, pour que vous puissiez comprendre ma situation. Je me doute que celle-ci n'a rien d'exceptionnelle, mais peut être pourriez-vous m'aider (oh, espoir), et à défaut, cela me servira au moins de défouloir (ce n'est pas le terme adapté puisque je ressens plus de la tristesse que de la rage, mais là je ne trouve pas mieux).
Pour le contexte, je suis végétalienne depuis un peu plus d'un an maintenant. Mes parents habitent à l'étranger et je ne les vois donc que très peu. Je m'entends globalement bien avec ma mère, qui, elle, a du mal à aborder le sujet de mon alimentation et bien que comprenant l'intérêt du végétaRisme, trouve le végétaLisme trop extrémiste. Avec mon père c'est une autre histoire. On a vraiment du mal à communiquer sur de nombreux sujets, et il me connait beaucoup moins bien que ma mère. En résumé, je suis quasi systématiquement contre lui lorsqu'il y a un parti à prendre. Je m'en rends bien compte, mais j'ai bien du mal à m'en empêcher (même si je fais des efforts en ce sens). Cela vient en grande partie du fait que je n'ai été élevé quasi uniquement que par ma mère lorsque mon père habitait seul à l'étranger, entre mes 5 et 17 ans environ. Ensuite ma mère est parti le rejoindre à l'étranger avec mes frère et sœur. Je vis donc seule depuis (j'ai 23 ans).
Je ne sais pas si un tel déballage de ma vie privée est nécessaire ou pas, mais j'essaie simplement de rendre compte de ma situation du mieux que possible.
Maintenant, pour ce qui est de ce que pense et ce que m'a dit mon père à propos de mon alimentation :
Il ne comprend pas ce qui m'a fait "passer d'un extrême à l'autre", moi "qui mangeait bien et était gourmande". J'ai beau lui expliquer que non, il n'y a ni gourou, ni secte, ni beau garçon derrière mon changement d'alimentation, mais bien une prise de conscience due à ma propre réflexion, il cherche absolument un coupable. La dernière fois qu'on s'était vu (à Noël me semble-t-il), il m'avait même demandé le nom du médecin qui m'avait soutenu qu'on pouvait être en bonne santé tout en étant vgl pour pouvoir l'attaquer en justice (manque de bol pour lui, il ni en avait pas, et j'ai de toute façon refusé de l'accompagner dans son délire).
Au-delà même des arguments classiques qui n'ont pas de sens pour lui : pro-animal ("oh, pauvre petit poisson !" -ironique-), environnement ("mais pourquoi se donner tant de mal et risquer sa santé, ça ne sert à rien"), et bon pour la santé ("tu vas gagner quoi, 2 ou 5 ans d'espérance de vie ? peut-être mais tu n'en auras pas profité puisque tu te prives et que tu vas t'isoler socialement"), j'ai bien l'impression que c'est le côté anormal à tendance asociale qui le dérange. Selon lui, quand bien même j'ai/aurai des amis qui comprennent/respectent/se foutent complètement de mon alimentation "hors-norme", je suis en train de créer un "fossé" familial. Soit-disant qu'en réalité tout le monde est hypocrite avec moi et se fout de ma gueule par derrière du fait de mon alimentation, qu'ils pensent que c'est passager. Mon père -ce héros- se présente même comme le seul qui ose me dire la vérité en face, parce qu'il m'aime et qu'il ne souhaite que mon bonheur. Bref, selon lui, mon mode alimentaire m'isole de plus en plus.
Il "souffre de cette situation" qu'il refuse d'accepter, et m'a donc demandé (encore une fois) de reconsidérer la chose, quitte à être hypocrite avec lui et ne manger de tout qu'en sa présence. Il a même été jusqu'à me dire "tu peux bien faire ça pour moi, au moins le temps qu'il me reste à vivre, après tu seras tranquille". D'autant plus qu'il a fait un effort jusque là, durant les deux périodes où l'on a cohabité ensemble cette année, pour ne pas me faire de remarque au quotidien, c'est donc à mon tour d'y mettre du mien. (c'est relatif puisqu'il y a eu quelques remarques et engueulades de temps en temps, mais je dois reconnaître que c'était déjà un bon début -moi qui me demandais où était le piège...)
Ayant refuser d'être hypocrite et de lui faire plaisir, tout en lui faisant remarquer la gravité de ses propos, je passe donc pour l'égoïste de la famille qui ne pense qu'à elle au lieu de penser à son père, ainsi qu'au bien être familial. Mon père a une fâcheuse tendance à transformer chacun de nos désaccords (lorsqu'ils sont important) en crise familiale, en faisant retomber ça sur ma mère qui, bien évidemment, n'a pas su nous élever lorsqu'il était absent, et menace donc de demander le divorce. D'où le lien végé -> égoïste dans la tête de mon père (et pas que, puisque mon frère m'avait également affublée du même terme lors de mon coming-out qui s'était transformé en crise familiale un an auparavant, pour les raisons que je viens d'évoquer).
Je me sens dans une impasse avec lui (redit en partant ce matin, "en espérant avoir bientôt la bonne nouvelle que tu manges à nouveau au moins des produits laitiers et des produits de la mer"), il est très têtu et moi aussi, surtout que nous sommes tous deux persuadés d'avoir raison. J'ai bien peur que le sujet ne revienne éternellement sur le tapis, agrandissant ainsi le fameux fossé évoqué, qui selon moi est déjà bel et bien présent. Le pire c'est que je sais qu'il fait ça "pour mon bien". Il est vraiment persuadé d'avoir raison. Le végétalisme est quelque chose qu'il ne peut comprendre. Je pense que c'est notamment dû à la différence de culture. Pour lui les hommes ont été créés ainsi, devant manger des animaux pour vivre, de même que certains animaux pour nourrir l'Homme. Fin de la discussion. Et toute réflexion ou action qui n'est pas dans la norme n'est que bizarrerie, maladie, ou signe d'appartenance à une secte.
Désolée pour le pavé. Je pense que d'écrire tout ça me permet de réfléchir à comment faire évoluer la situation. Je n'ai aucune envie de couper les ponts avec lui (même si c'est bien tentant par moment), ni de faire preuve d'une odieuse hypocrisie, et j'ai bien du mal à voir comment cela pourrait se finir autrement... Toutes aides, suggestions, et autres participations à la discussion sont bien évidemment les bienvenues !
P.S. : Je tiens à préciser que j'ai du mal à affirmer mes convictions face aux gens que je connais, par manque de confiance en moi et peur d'être jugée notamment je pense. Même si le végétalisme m'a permis d'évoluer sur ce point, j'ai donc beaucoup de mal à tenir un argumentaire précis et pertinent sur le sujet à mes proches, alors que cela ne me pose aucun problème face à des inconnus dans la rue (true story). D'où peut-être cette incompréhension à mon égard dans ma famille...
Pour le contexte, je suis végétalienne depuis un peu plus d'un an maintenant. Mes parents habitent à l'étranger et je ne les vois donc que très peu. Je m'entends globalement bien avec ma mère, qui, elle, a du mal à aborder le sujet de mon alimentation et bien que comprenant l'intérêt du végétaRisme, trouve le végétaLisme trop extrémiste. Avec mon père c'est une autre histoire. On a vraiment du mal à communiquer sur de nombreux sujets, et il me connait beaucoup moins bien que ma mère. En résumé, je suis quasi systématiquement contre lui lorsqu'il y a un parti à prendre. Je m'en rends bien compte, mais j'ai bien du mal à m'en empêcher (même si je fais des efforts en ce sens). Cela vient en grande partie du fait que je n'ai été élevé quasi uniquement que par ma mère lorsque mon père habitait seul à l'étranger, entre mes 5 et 17 ans environ. Ensuite ma mère est parti le rejoindre à l'étranger avec mes frère et sœur. Je vis donc seule depuis (j'ai 23 ans).
Je ne sais pas si un tel déballage de ma vie privée est nécessaire ou pas, mais j'essaie simplement de rendre compte de ma situation du mieux que possible.
Maintenant, pour ce qui est de ce que pense et ce que m'a dit mon père à propos de mon alimentation :
Il ne comprend pas ce qui m'a fait "passer d'un extrême à l'autre", moi "qui mangeait bien et était gourmande". J'ai beau lui expliquer que non, il n'y a ni gourou, ni secte, ni beau garçon derrière mon changement d'alimentation, mais bien une prise de conscience due à ma propre réflexion, il cherche absolument un coupable. La dernière fois qu'on s'était vu (à Noël me semble-t-il), il m'avait même demandé le nom du médecin qui m'avait soutenu qu'on pouvait être en bonne santé tout en étant vgl pour pouvoir l'attaquer en justice (manque de bol pour lui, il ni en avait pas, et j'ai de toute façon refusé de l'accompagner dans son délire).
Au-delà même des arguments classiques qui n'ont pas de sens pour lui : pro-animal ("oh, pauvre petit poisson !" -ironique-), environnement ("mais pourquoi se donner tant de mal et risquer sa santé, ça ne sert à rien"), et bon pour la santé ("tu vas gagner quoi, 2 ou 5 ans d'espérance de vie ? peut-être mais tu n'en auras pas profité puisque tu te prives et que tu vas t'isoler socialement"), j'ai bien l'impression que c'est le côté anormal à tendance asociale qui le dérange. Selon lui, quand bien même j'ai/aurai des amis qui comprennent/respectent/se foutent complètement de mon alimentation "hors-norme", je suis en train de créer un "fossé" familial. Soit-disant qu'en réalité tout le monde est hypocrite avec moi et se fout de ma gueule par derrière du fait de mon alimentation, qu'ils pensent que c'est passager. Mon père -ce héros- se présente même comme le seul qui ose me dire la vérité en face, parce qu'il m'aime et qu'il ne souhaite que mon bonheur. Bref, selon lui, mon mode alimentaire m'isole de plus en plus.
Il "souffre de cette situation" qu'il refuse d'accepter, et m'a donc demandé (encore une fois) de reconsidérer la chose, quitte à être hypocrite avec lui et ne manger de tout qu'en sa présence. Il a même été jusqu'à me dire "tu peux bien faire ça pour moi, au moins le temps qu'il me reste à vivre, après tu seras tranquille". D'autant plus qu'il a fait un effort jusque là, durant les deux périodes où l'on a cohabité ensemble cette année, pour ne pas me faire de remarque au quotidien, c'est donc à mon tour d'y mettre du mien. (c'est relatif puisqu'il y a eu quelques remarques et engueulades de temps en temps, mais je dois reconnaître que c'était déjà un bon début -moi qui me demandais où était le piège...)
Ayant refuser d'être hypocrite et de lui faire plaisir, tout en lui faisant remarquer la gravité de ses propos, je passe donc pour l'égoïste de la famille qui ne pense qu'à elle au lieu de penser à son père, ainsi qu'au bien être familial. Mon père a une fâcheuse tendance à transformer chacun de nos désaccords (lorsqu'ils sont important) en crise familiale, en faisant retomber ça sur ma mère qui, bien évidemment, n'a pas su nous élever lorsqu'il était absent, et menace donc de demander le divorce. D'où le lien végé -> égoïste dans la tête de mon père (et pas que, puisque mon frère m'avait également affublée du même terme lors de mon coming-out qui s'était transformé en crise familiale un an auparavant, pour les raisons que je viens d'évoquer).
Je me sens dans une impasse avec lui (redit en partant ce matin, "en espérant avoir bientôt la bonne nouvelle que tu manges à nouveau au moins des produits laitiers et des produits de la mer"), il est très têtu et moi aussi, surtout que nous sommes tous deux persuadés d'avoir raison. J'ai bien peur que le sujet ne revienne éternellement sur le tapis, agrandissant ainsi le fameux fossé évoqué, qui selon moi est déjà bel et bien présent. Le pire c'est que je sais qu'il fait ça "pour mon bien". Il est vraiment persuadé d'avoir raison. Le végétalisme est quelque chose qu'il ne peut comprendre. Je pense que c'est notamment dû à la différence de culture. Pour lui les hommes ont été créés ainsi, devant manger des animaux pour vivre, de même que certains animaux pour nourrir l'Homme. Fin de la discussion. Et toute réflexion ou action qui n'est pas dans la norme n'est que bizarrerie, maladie, ou signe d'appartenance à une secte.
Désolée pour le pavé. Je pense que d'écrire tout ça me permet de réfléchir à comment faire évoluer la situation. Je n'ai aucune envie de couper les ponts avec lui (même si c'est bien tentant par moment), ni de faire preuve d'une odieuse hypocrisie, et j'ai bien du mal à voir comment cela pourrait se finir autrement... Toutes aides, suggestions, et autres participations à la discussion sont bien évidemment les bienvenues !
P.S. : Je tiens à préciser que j'ai du mal à affirmer mes convictions face aux gens que je connais, par manque de confiance en moi et peur d'être jugée notamment je pense. Même si le végétalisme m'a permis d'évoluer sur ce point, j'ai donc beaucoup de mal à tenir un argumentaire précis et pertinent sur le sujet à mes proches, alors que cela ne me pose aucun problème face à des inconnus dans la rue (true story). D'où peut-être cette incompréhension à mon égard dans ma famille...