Jezebel":2rhp1c7q a dit:
Pers0nne":2rhp1c7q a dit:
Et j'espère que les féministes (femmes) de ce forum vont confirmer.
Pourquoi, vous avez l'air de maitriser le sujet, non?
Disons que j'ai encore le droit d'utiliser mon esprit critique pour lire un texte et voir les erreurs de raisonnement. Notamment quand un texte déclare de but en blanc (implicitement) qu'il faut commencer par nier totalement le vécu et le ressenti des hommes et considérer qu'ils sont tous identiques pour comprendre comment tous les hommes fonctionnent, ressentent et pensent comme des clones (qu'on appellera donc Lôme) et qu'il est impossible de changer cet état de fait.
Et donc j'ai aussi le droit de dire que toutes les féministes sans exception n'ont pas intrinsèquement raison, et de ne pas simplement déclarer : "Toutes les féministes ont obligatoirement raison, puisque je suis Lôme donc je ne suis pas capable de réfléchir au sujet parce que toutes mes pensées sans exception sont obligatoirement perverties par ma condition de Lôme, tandis que ce sont des femmes, donc non-formatées par rien, et qu'elles ont le badge féministe donc elles ont obligatoirement raison."
Avec son mode de raisonnement, on peut TOUT démontrer.
Y compris le fait que manger et digérer est une source d'immenses risques (blessures dans la bouche, aphte, morsure de la langue, infections, maladie du système digestif, allergie à tel ou tel aliment, cancer de l'estomac, cancer du colon, ulcères, cirrhoses, intoxication alimentaire, etc.), y compris de risques VITAUX. Des milliers ou peut-être des millions de gens MEURENT du fait d'avoir mangé. Donc l'alimentation est une oppression sociale, qui met en danger la vie des gens. Sans la société qui nous formate et nous pousse à prendre plaisir à manger, personne n'aurait l'idée saugrenue de prendre de tels risques en ingérant des aliments, en absorbant des objets extérieurs à notre corps, des objets qui peuvent blesser notre corps, ce qui est intrinsèquement une violation de notre espace intime, de l'intérieur de notre corps. Donc par éthique, il faut immédiatement cesser de manger. (Solution possible : Les perfusions.)
(Je ne dis pas que la pénétration n'est pas liée à la domination, et que la réflexion sur le sujet n'est pas intéressante. Je dis qu'elle court-circuite toute réflexion en résumant tout au seul aspect qui l'intéresse. Elle commence par déclarer arbitrairement que tout n'est que domination masculine pour en déduire que tout n'est que domination masculine.)
Plantte":2rhp1c7q a dit:
Or, cette dame n'a jamais vécu de rapport sexuel en disposant d'un pénis. Donc, pour elle, le plaisir masculin n'existe même pas. D'ailleurs, elle n'en parle pas. D'après elle, le seul plaisir masculin est la domination. Donc comme la domination est non-éthique, le plaisir masculin doit disparaître. En tout cas, je ne vois nulle part ce qu'elle propose comme alternative pour le plaisir masculin.
Le plaisir masculin est probablement écarté car on peut considérer qu'étant donné les ravages (viols, grossesses non-désirées, domination des hommes, etc), le centre de la question n'est pas le plaisir du groupe qui domine. Et je peux comprendre à quel point cette question est délicate (je suis d'ailleurs plutôt content d'être homo) car on peut difficilement nier qu'il y a des rapports de dominations dans la sexualité des humains.
Le plaisir masculin n'est pas juste écarté, il est nié. Pour elle, les hommes prennent du plaisir
parce qu'ils dominent. S'ils arrêtent de dominer, ils n'ont plus de plaisir.
Plantte":2rhp1c7q a dit:
Pour les plaisirs masculins, je ne sais pas moi, tout ce qui n'est pas coït? Ca laisse le champs libre à pas mal de choses, ce que font les hommes-homos peut être reproduit dans un couple hétéro aussi... d'ailleurs la sodomie dont tu parles est rarement pratiquée par les hommes-hétéros (car ça fait trop soumis, femme ou pédé, c'est sale et autre débilité).
Je peux te dire que la masturbation manuelle ne me donne aucun plaisir, de même que la vision de mon sexe. Ça me donne la gerbe en fait. Je n'aime pas sentir une main sur mon sexe.
Pour la sodomie, je n'en sais rien, et le dégoût irrationnel (à l'idée de la vivre) que j'en ai est très probablement construit, ça, je ne le nie pas. (Et la sodomie sur une femme ne m'attire pas du tout non plus. Pas plus que la fellation. Ce sont deux pratiques qui impliquent tellement la domination, sans notion de plaisir féminin, que rien que l'idée me répugne.)
Mais visiblement, les hommes homos qui pratiquent la sodomie y prennent un réel plaisir physique, y compris celui de se faire pénétrer. Mais selon le raisonnement de l'auteuse, c'est non-éthique et doit être abandonné.
La pénétration est la mise en contact des deux sexes, la stimulation des sexes l'un par l'autre, dans une position qui implique une réciprocité immédiate (s'il y a plaisir réciproque et pas juste focalisation sur son propre plaisir, évidemment). Et la sensation éprouvée, simplement physiquement, par contact sur toute la surface du pénis, n'est pas reproductible autrement.
Il y a un problème de domination dans la pénétration, soit. Mais tout résumer à ça (notamment parce qu'on peut se le permettre puisqu'on est lesbienne), et se croire capable de savoir précisément ce que ressent physiquement pendant l'acte sexuel quelqu'un doté d'un pénis sans en avoir jamais eu soi-même, je n'appelle pas ça une réflexion. C'est le reflet exact de ce que les féministes reprochent aux hommes.
Autre raccourci dans sa réflexion : Elles supposent que les femmes ne prennent jamais de plaisir à la pénétration. Ou alors que c'est juste un plaisir construit. C'est facile de déclarer ça arbitrairement, quand on n'a aucun moyen de démontrer l'inverse, puisqu'il faudrait changer la totalité de la société pour être capable d'observer si c'est vrai ou faux. (Mais je constate quand même que tous les autres mammifères prennent du plaisir au coït, et je ne pense pas que leur plaisir soit simplement une construction sociale...)
Au final, on ne sait même pas quelle est la société idéale et éthiquement acceptable dans laquelle elle souhaite vivre. On sait que toutes les femmes doivent y être homosexuelles (puisqu'elle dit que la stimulation du clito ne peut pas être faite par les hommes), puisque c'est la seule solution éthique... Et les hommes, on ne sait pas. On n'en parle pas. Il semblerait que le plaisir sexuel ne leur soit pas indispensable pour vivre. Mais ils peuvent aussi bien mourir, a priori.
akkana":2rhp1c7q a dit:
J'avais lu l'article sur "le vagin n'est pas un organe sexuel", et j'avais effectivement trouvé ça tout pourri, plein de contre-vérités en plus, et puis le coup du "la pénétration c'est uniquement pour faire des bébés", et les injonctions aux femmes à avoir tel type de sexualité uniquement (alors qu'on critique justement les injonctions quotidiennes qu'on reçoit)... Ca m'avait "un peu" énervée.
Parce que y'a tellement de choses à dire et à déconstruire sur la sexualité, et notamment sur l'obligation de la pénétration à tout rapport sexuel (parce que sinon ça n'en est pas un bien sûr, le reste n'étant que des "préliminaires"). Ainsi qu'en effet sur la contraception, la libération sexuelle, etc...
Parce que j'ai déjà lu des réflexions intelligentes sur ce sujet, notamment sur le forum féministe que certains connaissent.
Du coup cet article, j'aime vraiment pas, pour plein de raisons que j'ai encore la flemme de développer. (Et entre autre, j'espère que personne ne va croire que c'est la seule réflexion sur le sujet, et qu'on ne peut pas faire mieux)
Par contre je n'ai pas lu le reste du blog, mais je pense qu'il y a des choses intéressantes. En tout cas il y a plein de réflexions intéressantes dans le féminisme radical, "radical" pour s'attaque au sexisme à la "racine", donc déconstruit et critique beaucoup de choses, ce qui n'est pas toujours facile à entendre.
Bref, on est pas forcément d'accord avec tous les articles d'un blog, ni avec toutes les positions d'une personne, mais ce serait dommage de tout jeter quand même. (D'ailleurs, y'a aussi des trucs sensés et intéressants dans cet article, mais ils sont noyés dans tellement de conneries à mes yeux que ça peut pas le sauver).
Je suis d'accord avec tout ce que tu viens de dire. Et sur les deux textes, j'ai aussi été capable de voir des éléments de réflexion intéressants. Sauf que dans les deux textes cités, ces éléments sont noyés dans les amalgames, les généralisations, les postulats arbitraires, et les raccourcis de réflexion sans la moindre démonstration.
Donc en gros, pour toi : Bisou.