[France Inter] La tête au carré

Un article qui va à l'encontre de ce qu'affirmait le professeur Lachapelle sur France Inter (à savoir une nette baisse de l'expérimentation car évitée de plus en plus). Si on avait encore besoin de se convaincre que ses déclarations n'étaient que de l'enfumage.

http://www.vegactu.com/actualite/gaia-d ... ope-11912/
 
Lukah":1gwgwx9s a dit:
"On relativise ; les charcutiers, on sait dès le départ qu'ils sont là pour ça, alors on ne s'y attache pas. Alors que les truies, on les soigne pendant plusieurs années, on les connaît, on s'y attache, alors quand une truie meurt, on a de la peine."

En fait, quand le cochon part à l'abattoir, c'est normal, on est insensible et quand la truie meurt et qu'elle part à la boucherie, ça leur fait de la peine.

C'est pas une question de logique ou de réflexion (parce qu'il y en a pas, ici ) mais une question de proximité : il passent du temps avec donc ils s'y attachent.

Pour les éleveurs de vaches c'est pareil, sauf qu'ils les envoient quand même à l'abattoir.

C'est le même attachement qu'ils ont pour leur voiture : y'a un lien parce qu'on l'a depuis longemps mais faut bien s'en débarasser à un moment pour en prendre une nouvelle.

Ok, merci à vous. Je cerne un peu mieux. Je peux éventuellement comprendre l'attachement d'un éleveur pour certains de ses animaux (parfois, y en a même qui seront épargnés !) même si pour moi, ce n'est pas à proprement parler de l'amour ou alors un amour très ordinaire (comme j'aime la confiture). Je peux même comprendre la tendresse éventuelle que l'agriculteur éprouve à l'égard des animaux qu'il élève et je vois bien en effet que cela rentre en conflit avec un principe de réalité "économico-alimentaire" (qui n'aurait plus lieu d'être aujourd'hui en fait puisqu'on peut se passer de manière pratique assez facilement de viande). Il y a bien une ambivalence, on est finalement pas si loin de la tension entre Eros et Thanatos (dans certains cas car on va pas non plus me faire croire que tous les agriculteurs "aiment" leur bêtes, même de cette étrange manière, j'en connais suffisamment pour savoir que beaucoup n'en ont rien à foutre).
 
Je pense qu'un.e éleveu.r.se peut véritablement éprouver une forme d'amour ou d'attachement pour ses « bêtes » sur un fond de fatalité puisque qu'elles représentent son gagne-pain et que la norme les place au rang de matières destinées à produire de la viande ou des produits laitiers.
 
Un peut comme un proxénète aime ses filles ou un esclavagiste aime sa marchandise ?

Mais bon, faut bien vivre hein ?

Là on relativise parce que c'est que des produits, c'est pas des personnes.
 
Lukah":1c8sfy0v a dit:
Là on relativise parce que c'est que des produits, c'est pas des personnes.

Voilà.
 
J'imagine que le rapport entre les éleveurs et leurs animaux est proche de celui entre un général et ses soldats :
on les aimes, on les respecte, mais il "faut bien" défendre la patrie/manger.


Avec un peu de chance, vu qu'on s'émeut de plus en plus de la mort d'un soldat (qui lui a "choisit/signé")on finira peut-être par s'émouvoir du sort des animaux qui n'ont pas le choix. (dans cette phrase, le "on" s'entend comme "la société")
 
Je trouve inutile d'attaquer un omnivore sur la question de l'amour des animaux ; nier les sentiments des gens sous prétexte qu'on les trouve incompatibles avec leur comportement n'est pas une bonne façon d'entrer en communication.

C'est très bien dit je trouve !

De mon point de vue, je ne me suis jamais considéré comme une personne qui aime particulièrement les "animaux"... de même que je n'ai pas besoin d'aimer les "êtres humains" (en admettant la distinction humain / animal, qui a peu de sens à mes yeux) pour les respecter. L'avantage du respect sur l'amour est qu'on peut forcer le respect par la raison, alors que difficilement un simple raisonnement peut conduire à l'amour.

J'ai moi-même adhéré au végétarisme principalement sur la base d'un raisonnement. Et en général quand je parle avec des non-végétariens je trouve plus efficace de donner des arguments pour le respect des animaux que d'inciter à l'amour inconditionnel du vivant. Cela n'empêche que l'amour a bien d'autres vertus !
 
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