Frontière de la sentience

Pour moi, mon identité personnelle consiste en ce que je suis un unique flux d'énergie consciente ininterrompu. Comme une décharge d'énergie consciente dans l'univers, une étincelle unique et éphémère. Chaque étincelle a sa propre émergence, son propre parcours et sa propre extinction, quand bien même elle serait faite de la même matière que toutes les autres étincelles. Le pire des comas ne l'interrompt pas totalement, seule la mort cérébrale l'interrompt de manière absolument irréversible. Que des flux de conscience continuent ailleurs ne me concerne absolument pas puisqu'il aura suffi d'une interruption totale pour que le mien s'éteigne et ait disparu à jamais.

D'accord Synae, je ne veux surtout pas te choquer. Je vais tenter de t'expliciter davantage mon point de vue.

A vrai dire, c'est tout à fait compréhensible que tu aies du mal à être en accord avec moi si tu n'as jamais eu d'approche des philosophies orientales mais tu me rejoins sur un point, c'est qu'à la mort, la personnalité disparait.

Dans ma croyance, d'origine bouddhique, le moi se dissout au moment de la mort mais la conscience continue d'expérimenter en un continuum sans support matériel (on trouve une très belle et poétique évocation de ce "courant de conscience", au moins pendant la vie, dans Les Vagues, de l'immense auteur Virginia Woolf). Bref, nous expérimentons la vie individuelle comme quelque chose en rupture avec l'autre alors qu'il est dit dans le bouddhisme que nous sommes tous interdépendants (cf. effet papillon ou théorie du chaos) tout en restant une individualité (le temps d'une incarnation), le moi, l'ego en fait, est en quelque sorte une illusion et ce n'est pas ce "moi" qui se perpétue dans la croyance en la "réincarnation" (le mot est inexact mais bon...).

En ce qui me concerne, que l'ego n'ait pas d'existence propre serait plutôt rassurant car quand on voit toute les abominations qui sont perpétuées du fait de l'égotisme... mais, ça, c'est mon côté sombre.

Qu'est-ce qui te déplait Synae dans l'idée d'une individualité reliée au fond à, allez disons le carrément, l'univers ? Une perte d'identité ?

Mais veuillez m'excuser, je crois que je me suis particulièrement éloigné du sujet de départ.

Enfin, une citation vaut parfois mieux que de longs discours :

L'ego est sans réalité. [ ... ] il suffit de laisser passer les illusions, de les laisser s'évanouir d'elles-mêmes, de laisser oeuvrer l'ordre cosmique. À ce stade, il ne reste plus trace de la moindre ombre de discrimination. Cet état est appelé le Nirvâna, l'extinction totale de toute forme discriminée dans l'Un absolu.

Taisen Deshimaru, (1914-1982), moine et philosophe japonais zen

Sinon, côté discursif, il y a ça qui expliquera bien mieux que moi ce que je ressens : http://www.centrebouddhique.net/content/view/198/30/
 
Picatau":3eaeejpb a dit:
Qu'est-ce qui te déplait Synae dans l'idée d'une individualité reliée au fond à, allez disons le carrément, l'univers ? Une perte d'identité ?

Rien ne me "déplaît" dans cette idée, c'est juste qu'elle ne me parle pas, que je n'ai pas la sensation que je serais plus heureuse en y croyant puisque je suis déjà heureuse, que je ne vois pas en quoi elle pourrait être particulièrement utile pour fonder une éthique dans la mesure où aujourd'hui c'est en la science que les gens croient, sur elle qu'ils se basent pour agir. Je ne dis pas qu'ils ont raison, que la science est plus proche de la vérité, mais c'est juste une constatation : aujourd'hui on considère en général que la science est capable de nous amener plus près d'une supposée vérité que tout sentiment mystique.

Je cherche à être cohérente dans un monde qui se veut rationnel et où la majorité des gens, pour accorder de l'importance à ma parole, attendent de moi que je sois rationnelle et que j'utilise des arguments scientifiques. Le jour où le bouddhisme sera la nouvelle logique, comme le christianisme l'était il y a quelques siècles, je chercherai à être cohérente au coeur du système bouddhiste. Mais aujourd'hui ce système n'est pas le mien, je ne le connais pas, et je ne suis pas prête à abandonner mon système rationaliste/scientiste (je ne vois pas pourquoi je le devrais) qui me semble entièrement suffisant pour construire mon éthique. Tout en admettant que mon éthique part d'un irrationnel : le sentiment d'empathie, et notamment la compassion (souffrir avec), qui est le sentiment d'être lié à la souffrance des autres. Je ne peux pas m'empêcher d'éprouver de l'empathie alors que je pourrais très bien vivre sans, mais je pense quand même (sans certitude) que si j'avais été élevée différemment ou que si mon cerveau fonctionnait différemment pour une raison chimique quelconque je n'en ressentirais pas forcément. Je pense qu'il y a une grande part de culturel dans l'empathie, parce qu'elle est très utile pour vivre en groupe. Bref, cette connexion à la souffrance d'autrui, je n'ai pas besoin de l'appeler "individualité reliée à l'univers" pour la prendre en compte. Elle est là. Culturellement ? Physiologiquement ? Mystiquement ? Qu'importe, l'important c'est de faire avec, et le système rationaliste/scientiste est pratique, il me permet de vivre avec paisiblement, en m'aidant à être cohérente avec moi-même.

Je dis tout ceci avec un grand respect pour ta croyance et tes propres efforts pour vivre en cohérence avec toi même :) . Et à partir du moment où ni toi ni moi ne croyons en une vérité absolue, je pense qu'on peut tout à fait réfléchir ensemble même en partant de systèmes différents.
 
Même les écoles théologiques utilisent la logique. La "rationalité" ou les arguments scientifiques ne se comparent pas à des religions car ils se placent à un autre niveau.
 
Synae":11ddgmbd a dit:
(...) aujourd'hui c'est en la science que les gens croient, sur elle qu'ils se basent pour agir. Je ne dis pas qu'ils ont raison, que la science est plus proche de la vérité, mais c'est juste une constatation : aujourd'hui on considère en général que la science est capable de nous amener plus près d'une supposée vérité que tout sentiment mystique.

Il ne s'agit pas de croyance. La science se fonde sur le doute au contraire, et chacun et invité à vérifier ses affirmations de lui-même. C'est en ça qu'elle peut dire des vérités.
 
baer":1bjqvwf3 a dit:
Il ne s'agit pas de croyance. La science se fonde sur le doute au contraire, et chacun et invité à vérifier ses affirmations de lui-même. C'est en ça qu'elle peut dire des vérités.

Ça dépend ce que tu appelles vérité. Croire qu'il y a des vérités absolues est bien une croyance.
http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9rit ... 9rit.C3.A9
La vérité est ce qu'on décide de considérer comme vrai en fonction de certains critères, par exemple "l'accord de nos jugements de perception ou de connaissance avec la réalité" comme le dit Wikipédia. Toutes ces notions, connaissance, réalité, vérité sont problématiques en soi... D'où l'épistémologie, la philosophie des sciences. Tout cela n'est pas si simple...
 
Je vais résumer ce que j'ai dit parce qu'il y a un truc qui t'a échappé, Picatau :

"Je suis" est le postulat de toute réflexion (Et non pas "Je pense donc je suis." qui est une phrase que je trouve inutilement redondante, et même inintéressante, réductrice.), parce qu'il définit le mot "être", "exister". Sans ça, qu'est-ce que ça peut vouloir dire "exister" ? Quelle est la définition ? Il n'y en a pas. (Tu peux vérifier dans le dictionnaire : "être" et "exister" se renvoient l'un à l'autre.) "exister", "être" sont également des concepts de bases, des postulats, des atomes de raisonnement. On ne les décompose pas, on ne les définit pas. On les pose parce qu'on pose "J'existe", voire "Ce que je vois existe (probablement).". Alors remettre en cause sa propre existence, ça ne débouche tout simplement sur rien puisque le terme "existence" ne peut alors plus se définir et se vide de sens... On ne peut même plus se demander ce qui existe, puisque la question elle-même devient vide...

"Je ne suis pas", ça ne veut rien dire, parce que si je ne suis pas, alors le verbe "être" n'est plus un concept, ne peut plus être employé, et la phrase "x n'est pas" ne transporte aucune signification. (Ça serait l'équivalent de dire "x ne frtgoph pas".). Et si "être" n'a plus de sens, plus aucune phrase n'a de sens. Donc plus aucune réflexion n'a d'utilité.

Que je sois plus que ce que je crois être, que je sois l'univers entier (sans en avoir conscience), c'est une toute autre question. Ça ne remet pas en cause "Je suis.". Que je puisse avoir une fin, non plus.

Même chose pour la sensibilité : Parler de la sensibilité hors d'un individu n'a pas de sens, puisque le concept même de sensibilité est défini par moi-même et par cet ensemble de perceptions qui m'entoure et se concentre en moi, dans lequel mon individu est observateur. Sans observateur, pas de perception, pas de sensibilité. La sensibilité, c'est la définition même de ce qui est ressenti par un individu... Donc à essayer de donner la sensibilité à autre chose qu'un individu, on se mord la queue...
 
baer":18qx870r a dit:
S'il n'y a pas de vérité, rien n'a de sens.

Les choses ont le sens qu'on leur donne, généralement un sens pratique qui nous permet d'organiser l'univers et d'exister confortablement tous ensemble.

Ta vie a-t-elle un but absolu en dehors de celui que tu lui donnes ? Ce n'est pas parce que la vie n'a "pas de sens" absolu qu'on n'a pas envie de lui en donner un relatif uniquement à nous-même, de la préserver, de la vivre, de l'organiser.

Les humains construisent ensemble une vérité relative à eux-mêmes, sans qu'il soit pour cela nécessaire qu'une vérité absolue existe.

Enfin je pense.
 
Synae":kw6343k9 a dit:
Les humains construisent ensemble une vérité relative à eux-mêmes, sans qu'il soit pour cela nécessaire qu'une vérité absolue existe.
Affirmer ceci n'est pas gratuit. Par exemple cette affirmation, si elle était vraie, consisterait en soi une vérité absolue.
 
Je vais poster pour la 3ème fois cette vidéo sur ce forum ^^, dont la conclusion je crois trouverait sa place à merveille ici, tout en gardant son postulat relatif au monde dans lequel on vit (tout étant relatif à quelque-chose)

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gRoJuLHmYBQ[/youtube]

Sinon plus pragmatiquement, pour en revenir au cri de la carotte (puisque c'est l'origine de la création de ce topic semble-t-il), plutôt que de partir en discours philosophico-biologiques pour démonter cet argument qui de toute façon est avancé de façon absurde et sans réelle sérieux de la part de tout carniste (même les plus cons), et parce qu'avec le temps je suis convaincu que la quasi totalité des usager de cet argument n'ont juste rien à branler de la réponse, je crois que la meilleure réponse reste l'approche purement pratique : "Les plantes souffrent ? Et bien ça tombe bien, quand on est végé on en "tue" moins qu'en mangeant de la viande !"

Et "pouf" l'argument de merde: évaporé dans la 26ème dimension ^^
 
Synae":3qxctznh a dit:
Les choses ont le sens qu'on leur donne, généralement un sens pratique qui nous permet d'organiser l'univers et d'exister confortablement tous ensemble.

Ta vie a-t-elle un but absolu en dehors de celui que tu lui donnes ? Ce n'est pas parce que la vie n'a "pas de sens" absolu qu'on n'a pas envie de lui en donner un relatif uniquement à nous-même, de la préserver, de la vivre, de l'organiser.

Les humains construisent ensemble une vérité relative à eux-mêmes, sans qu'il soit pour cela nécessaire qu'une vérité absolue existe.

Enfin je pense.

Je serais assez d'accord avec cet avis de Synae. L'univers, la vie, n'a pas, pour moi, de sens en soi. J'ai souvent éprouvé un sentiment d'absurdité face aux phénomènes. J'en ai induit que la vie avait le sens qu'on veut bien lui donner. S'il existe un sens absolu, il m'est inaccessible, en tous cas par la raison.
 
Rien n'a de sens en soi et j'irais plus loin en disant que tout n'est que vacuité "en soi". tout ne trouve d'existence que par la somme d’interactions avec le reste (l'environnement, les autres, les échanges d'énergie et de matière, etc...)

cf => http://fr.wikipedia.org/wiki/%C5%9A%C5%ABnyat%C4%81

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Concept qui se marie à merveille avec tout ce que l'ont sait de l'écologie notamment.
 
Si tu parles de ma vidéo, elle répond directement au post précédent, qui en parlait encore, me semble-t-il.

Pour la suite, je parle bien de sens aussi.
 
baer":2laptjmz a dit:
Synae":2laptjmz a dit:
Les humains construisent ensemble une vérité relative à eux-mêmes, sans qu'il soit pour cela nécessaire qu'une vérité absolue existe.
Affirmer ceci n'est pas gratuit. Par exemple cette affirmation, si elle était vraie, consisterait en soi une vérité absolue.

Comme je ne suis pas prof de philo et que j'ai la flemme de ressortir mes cours de philo de prépa, je crois que toi et moi gagnerions beaucoup à lire ce genre d'article :
http://www.maphilo.net/verite-cours.html
qui, par sa seule existence et densité, prouve que les choses ne sont pas si simples. Il y a beaucoup de choses entre "absolument vrai" et "absolument faux". Une chose est vraie relativement au système dans lequel elle est pensée. Une théorie scientifique est (edit : considérée comme) vraie tant qu'elle n'a pas été prouvée fausse, mais personne ne peut dire à l'avance que les faits ne contrediront absolument jamais telle ou telle théorie.

la vérité scientifique est un construit de l’esprit ; ce n’est pas une description du monde mais bien plutôt une reconstruction de celui-ci (c’est pourquoi il peut exister des théories concurrentes)
[...]
- La vérité scientifique : La science, bien que dépendante des faits, n’est pas une pure et simple description de la réalité. Les hypothèses scientifiques sont des anticipations, des interprétations qui précèdent l’expérience. De plus, la science ne vise pas l’essence des choses, mais leurs rapports mutuels (les lois de la nature). La science est un construit. Elle échappe à la fois à l’idéalisme et au réalisme (elle n’est ni dialogue de l’esprit avec lui-même, ni copie de la réalité)
 
V3nom":2wju5dp0 a dit:
Rien n'a de sens en soi et j'irais plus loin en disant que tout n'est que vacuité "en soi". tout ne trouve d'existence que par la somme d’interactions avec le reste (l'environnement, les autres, les échanges d'énergie et de matière, etc...)

Concept qui se marie à merveille avec tout ce que l'ont sait de l'écologie notamment.

C'est précisément le fond de ma pensée, merci V3nom. Tu habites à Limoges au juste ?
 
J'ai peur de vous ennuyer avec mes histoires car je ne voudrais surtout pas donner l'impression de vouloir vous convaincre. Je tente juste d'expliquer ma propre compréhension de la vie et cela n'engage que moi.
Dites-moi si vous pensez que j'abuse de mon espace de parole sur ce forum, qui n'est pas un forum spiritualité.

Voilà toutefois mes dernières réponses :

Synae":1s9hmfun a dit:
Rien ne me "déplaît" dans cette idée, c'est juste qu'elle ne me parle pas, que je n'ai pas la sensation que je serais plus heureuse en y croyant puisque je suis déjà heureuse, que je ne vois pas en quoi elle pourrait être particulièrement utile pour fonder une éthique dans la mesure où aujourd'hui c'est en la science que les gens croient, sur elle qu'ils se basent pour agir. Je ne dis pas qu'ils ont raison, que la science est plus proche de la vérité, mais c'est juste une constatation : aujourd'hui on considère en général que la science est capable de nous amener plus près d'une supposée vérité que tout sentiment mystique.

Dans le bouddhisme, ce n'est pas vraiment cela en soi qui fonde l'éthique. Ce serait plutôt l'interdépendance et l'impermanence, l'empathie bien sûr et la compassion qui peut en découler.
Je ne suis pas vraiment sûr que les gens soient tous très rationnels. Même si tu leur prouves par A+B que les animaux souffrent, ils vont souvent qd même continuer de manger de la viande.

Quant à l'empathie, c'est en fait quelque chose d'assez répandu dans le monde animal.
Ci-après deux petits liens vers des articles de journaux à ce sujet :
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/952780c ... S-rXleulv0
http://www.liberation.fr/livres/0101623 ... mammiferes

L'empathie ne s'oppose pas à la raison et on ne peut pas dire qu'elle soit par essence culturelle. Certaines personnes peuvent notamment se trouver privées d'empathie (on se demande si ce serait le cas chez les grands criminels) parce-qu'ils ont une certaine aire du cerveau lésée (je ne sais plus laquelle).
Mais le propos du bouddhisme n'est pas tant spéculatif que pragmatique, il s'agit "juste" de se libérer de la souffrance en en coupant la racine qui est avant tout décrite comme un attachement, une identification, à un moi séparé, source de souffrance pour soi-même et surtout pour les autres.

Pers0nne":1s9hmfun a dit:
Je vais résumer ce que j'ai dit parce qu'il y a un truc qui t'a échappé, Picatau :

"Je suis" est le postulat de toute réflexion (Et non pas "Je pense donc je suis." qui est une phrase que je trouve inutilement redondante, et même inintéressante, réductrice.), parce qu'il définit le mot "être", "exister". Sans ça, qu'est-ce que ça peut vouloir dire "exister" ? Quelle est la définition ? Il n'y en a pas. (Tu peux vérifier dans le dictionnaire : "être" et "exister" se renvoient l'un à l'autre.) "exister", "être" sont également des concepts de bases, des postulats, des atomes de raisonnement. On ne les décompose pas, on ne les définit pas. On les pose parce qu'on pose "J'existe", voire "Ce que je vois existe (probablement).". Alors remettre en cause sa propre existence, ça ne débouche tout simplement sur rien puisque le terme "existence" ne peut alors plus se définir et se vide de sens... On ne peut même plus se demander ce qui existe, puisque la question elle-même devient vide...

"Je ne suis pas", ça ne veut rien dire, parce que si je ne suis pas, alors le verbe "être" n'est plus un concept, ne peut plus être employé, et la phrase "x n'est pas" ne transporte aucune signification. (Ça serait l'équivalent de dire "x ne frtgoph pas".). Et si "être" n'a plus de sens, plus aucune phrase n'a de sens. Donc plus aucune réflexion n'a d'utilité.

Que je sois plus que ce que je crois être, que je sois l'univers entier (sans en avoir conscience), c'est une toute autre question. Ça ne remet pas en cause "Je suis.". Que je puisse avoir une fin, non plus.

Quelque chose m'avait bien échappé, je m'en suis rendu compte juste après avoir écrit mes réponses. Tu n'avais en effet pas écrit "je pense donc je suis".
Je n'estime par contre pas que exister et être aient exactement le même sens. En tant que linguiste, je sais qu'il n'existe pas de vrais synonymes et s'il existe deux termes différents, c'est qu'il existe deux concepts différents. En dehors du dictionnaire, des philosophes ont déjà traité la question, Sartre entre autres : http://www.revue-relief.org/index.php/r ... Article/38

Par ailleurs, la question que je me pose est la suivante : et si mon existence était pareille à un rêve ? Pas vraiment un rêve mais qui possèderait certains de ses attributs. J'existe, sans doute, mais suis-je ? ou encore suis-je vraiment, pleinement ? ou encore ne serais-je qu'une illusion ?
Tu n'y verras peut-être aucun sens mais cela en revêt un pour moi.

pers0nne":1s9hmfun a dit:
Même chose pour la sensibilité : Parler de la sensibilité hors d'un individu n'a pas de sens, puisque le concept même de sensibilité est défini par moi-même et par cet ensemble de perceptions qui m'entoure et se concentre en moi, dans lequel mon individu est observateur. Sans observateur, pas de perception, pas de sensibilité. La sensibilité, c'est la définition même de ce qui est ressenti par un individu... Donc à essayer de donner la sensibilité à autre chose qu'un individu, on se mord la queue...

Pour la sensibilité et la perception, je crois que la question a déjà été traitée. Je ne sais pas vraiment si cela a un rapport mais le bruit d'un arbre qui tombe en Amazonie produit quand même un bruit (une onde) même s'il n'y a personne pour le percevoir.
Pour les plantes, il a été prouvé qu'elles réagissent à des stimuli. Le problème est : faut-il nécessairement avoir conscience de soi pour "souffrir" ? Qui souffre ?

Les carnistes ne sortent-ils pas un argument semblable pour expliquer que les animaux ne ressentent pas la souffrance car ils n'ont pas conscience d'eux-même ?
Tu me répondras sans doute que c'est parce-qu'ils ont tort sur la conscience des animaux car le système nerveux complexe de ces derniers implique la conscience. Peut-être as-tu raison...
 
Merci pour cette vidéo éloquente. Mes grands-parents, limousins, ont vécu la même chose. Quand ils parlaient leur langue à l'école, on leur donnait un signal/symbole et ils devaient le passer à un autre et à la fin de la journée, tous ceux qui n'avaient pas parlé que français étaient punis. Quant à leur croyances, moeurs, savoirs, contes, chansons... tout ça n'était bon qu'à jeter aux oubliettes. Bref, ils étaient considérés comme des étrangers, des étrangers de l'intérieur en somme.


V3nom":1l58k5h0 a dit:
Je vais poster pour la 3ème fois cette vidéo sur ce forum ^^, dont la conclusion je crois trouverait sa place à merveille ici, tout en gardant son postulat relatif au monde dans lequel on vit (tout étant relatif à quelque-chose)
 
C'est précisément ce dont j'ai parlé dans les 2 autres topics où je l'avais postée. (je suis et habite encore en Limousin)

Mais je la postais surtout en rapport avec la notion de vérité plurielle qui constituait la voie vers la vérité "commune". :)
 
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