J'ai peur de vous ennuyer avec mes histoires car je ne voudrais surtout pas donner l'impression de vouloir vous convaincre. Je tente juste d'expliquer ma propre compréhension de la vie et cela n'engage que moi.
Dites-moi si vous pensez que j'abuse de mon espace de parole sur ce forum, qui n'est pas un forum spiritualité.
Voilà toutefois mes dernières réponses :
Synae":1s9hmfun a dit:
Rien ne me "déplaît" dans cette idée, c'est juste qu'elle ne me parle pas, que je n'ai pas la sensation que je serais plus heureuse en y croyant puisque je suis déjà heureuse, que je ne vois pas en quoi elle pourrait être particulièrement utile pour fonder une éthique dans la mesure où aujourd'hui c'est en la science que les gens croient, sur elle qu'ils se basent pour agir. Je ne dis pas qu'ils ont raison, que la science est plus proche de la vérité, mais c'est juste une constatation : aujourd'hui on considère en général que la science est capable de nous amener plus près d'une supposée vérité que tout sentiment mystique.
Dans le bouddhisme, ce n'est pas vraiment cela en soi qui fonde l'éthique. Ce serait plutôt l'interdépendance et l'impermanence, l'empathie bien sûr et la compassion qui peut en découler.
Je ne suis pas vraiment sûr que les gens soient tous très rationnels. Même si tu leur prouves par A+B que les animaux souffrent, ils vont souvent qd même continuer de manger de la viande.
Quant à l'empathie, c'est en fait quelque chose d'assez répandu dans le monde animal.
Ci-après deux petits liens vers des articles de journaux à ce sujet :
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/952780c ... S-rXleulv0
http://www.liberation.fr/livres/0101623 ... mammiferes
L'empathie ne s'oppose pas à la raison et on ne peut pas dire qu'elle soit par essence culturelle. Certaines personnes peuvent notamment se trouver privées d'empathie (on se demande si ce serait le cas chez les grands criminels) parce-qu'ils ont une certaine aire du cerveau lésée (je ne sais plus laquelle).
Mais le propos du bouddhisme n'est pas tant spéculatif que pragmatique, il s'agit "juste" de se libérer de la souffrance en en coupant la racine qui est avant tout décrite comme un attachement, une identification, à un moi séparé, source de souffrance pour soi-même et surtout pour les autres.
Pers0nne":1s9hmfun a dit:
Je vais résumer ce que j'ai dit parce qu'il y a un truc qui t'a échappé, Picatau :
"Je suis" est le postulat de toute réflexion (Et non pas "Je pense donc je suis." qui est une phrase que je trouve inutilement redondante, et même inintéressante, réductrice.), parce qu'il définit le mot "être", "exister". Sans ça, qu'est-ce que ça peut vouloir dire "exister" ? Quelle est la définition ? Il n'y en a pas. (Tu peux vérifier dans le dictionnaire : "être" et "exister" se renvoient l'un à l'autre.) "exister", "être" sont également des concepts de bases, des postulats, des atomes de raisonnement. On ne les décompose pas, on ne les définit pas. On les pose parce qu'on pose "J'existe", voire "Ce que je vois existe (probablement).". Alors remettre en cause sa propre existence, ça ne débouche tout simplement sur rien puisque le terme "existence" ne peut alors plus se définir et se vide de sens... On ne peut même plus se demander ce qui existe, puisque la question elle-même devient vide...
"Je ne suis pas", ça ne veut rien dire, parce que si je ne suis pas, alors le verbe "être" n'est plus un concept, ne peut plus être employé, et la phrase "x n'est pas" ne transporte aucune signification. (Ça serait l'équivalent de dire "x ne frtgoph pas".). Et si "être" n'a plus de sens, plus aucune phrase n'a de sens. Donc plus aucune réflexion n'a d'utilité.
Que je sois plus que ce que je crois être, que je sois l'univers entier (sans en avoir conscience), c'est une toute autre question. Ça ne remet pas en cause "Je suis.". Que je puisse avoir une fin, non plus.
Quelque chose m'avait bien échappé, je m'en suis rendu compte juste après avoir écrit mes réponses. Tu n'avais en effet pas écrit "je pense donc je suis".
Je n'estime par contre pas que exister et être aient exactement le même sens. En tant que linguiste, je sais qu'il n'existe pas de vrais synonymes et s'il existe deux termes différents, c'est qu'il existe deux concepts différents. En dehors du dictionnaire, des philosophes ont déjà traité la question, Sartre entre autres :
http://www.revue-relief.org/index.php/r ... Article/38
Par ailleurs, la question que je me pose est la suivante : et si mon existence était pareille à un rêve ? Pas vraiment un rêve mais qui possèderait certains de ses attributs. J'existe, sans doute, mais suis-je ? ou encore suis-je
vraiment, pleinement ? ou encore ne serais-je qu'une illusion ?
Tu n'y verras peut-être aucun sens mais cela en revêt un pour moi.
pers0nne":1s9hmfun a dit:
Même chose pour la sensibilité : Parler de la sensibilité hors d'un individu n'a pas de sens, puisque le concept même de sensibilité est défini par moi-même et par cet ensemble de perceptions qui m'entoure et se concentre en moi, dans lequel mon individu est observateur. Sans observateur, pas de perception, pas de sensibilité. La sensibilité, c'est la définition même de ce qui est ressenti par un individu... Donc à essayer de donner la sensibilité à autre chose qu'un individu, on se mord la queue...
Pour la sensibilité et la perception, je crois que la question a déjà été traitée. Je ne sais pas vraiment si cela a un rapport mais le bruit d'un arbre qui tombe en Amazonie produit quand même un bruit (une onde) même s'il n'y a personne pour le percevoir.
Pour les plantes, il a été prouvé qu'elles réagissent à des stimuli. Le problème est : faut-il nécessairement avoir conscience de soi pour "souffrir" ? Qui souffre ?
Les carnistes ne sortent-ils pas un argument semblable pour expliquer que les animaux ne ressentent pas la souffrance car ils n'ont pas conscience d'eux-même ?
Tu me répondras sans doute que c'est parce-qu'ils ont tort sur la conscience des animaux car le système nerveux complexe de ces derniers implique la conscience. Peut-être as-tu raison...