Genderqueer

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Anonymous

Guest
Bonsoir.

Suite au sujet sur les intersexes et sur les hommes féministes, je souhaiterais parler avec vous des queers.

Tout d'abord il y a beaucoup de façon différentes de définir les queers.
Parfois ce sont des homosexuelLEs, qui ne remettent pas forcément en question leur genre mais surtout leur sexualité, et parfois des personnes qui se définissent agenres, genderqueer, neutrois, transidentitaires ou Unknown. Ces personnes sont plus apparenté(E/U)s aux transgenres qu'aux cis.

http://www.txy.fr/glossaire/
http://www.asexuality.org/fr/wiki/index ... enre_queer

Pour ma part, je parle surtout des genderqueers et agenres et je considère en faire partie ainsi que mon amourum (et très peu d'autres personnes de mon entourage).

Pour moi, découvrir cela a été une révélation car je suis né homme (pas viril certes) et j'ai eu pas mal de trouble de genre (parler au féminin, avoir une apparence féminine) et quand on me faisait vraiment sentir que je ne correspondais pas à mon sexe biologique, je pensais à la transition MtF. Je ne l'ai jamais fait car ça me gênait de quitter un genre pour me retrouver dans un autre moule.

Du coup aujourd'hui ce mouvement queer me permet d'assumer mon absence de correspondance au schéma binaire des genres et de militer pour les droits des trans, intersexes, intergenres (et transidentitaires en général) ainsi que toutes les discriminations liées au sexe ou genre.

Qu'en pensez-vous? Est-ce que vous aussi vous vous situez dans ce cas?
 
Je suis biologiquement un homme, et j'ai jamais remis ça en question, je me sens juste bien comme ça. J'ai toujours été attiré sexuellement exclusivement par des femmes, donc même la question d'une sexualité autre qu'hétéro ne m'a jamais vraiment traversé l'esprit. J'ai juste appris à accepter les autres tel qu'illes sont. J'ai juste envie que tout le monde puisse vivre son corps, sa relation à lui et sa sexualité sans être jugé.
 
Alors, non... je ne me situe pas dans ce cas car clairement "normale" (au sens dans la norme, d'ailleurs sûrement le seul sujet où ça soit le cas, parce que pour le reste, je te raconte même pas...)

Par contre, ton sujet m'interroge :

Ne penses-tu pas qu'à force de faire des cases, sous-cases et re sous-cases on multiplie les moules justement et que le message des personnes concernées se dilue passablement ? ça commence à faire terriblement "sectes" toutes ces distinctions de genres. En tout cas je dois avouer que moi je m'y perds un peu.

Après tout, quel que soit son genre ou orientation, faut-il vraiment dépenser autant d'énergie pour se justifier ? Chacun vit sa vie comme il l'entend un point c'est tout (... en dehors des pratiques où seul l'un des deux partenaires est d'accord, bien évidemment !)
 
zen5223":2gz2t6tg a dit:
Chacun vit sa vie comme il l'entend un point c'est tout
Oui ça c'est l'idéal...

Mais en pratique on est tellement conditionné pour plein de choses qu'on a besoin de définir les choses et nommer ce qui est différent du conditionnement dans lequel on baigne depuis fort longtemps... aussi pour ne pas se sentir trop isolé d'être si différent des "normes" en vigueur... (quand on ne mange pas de viande, quand on ne veut pas d'enfant, quand on n'a pas envie de sexe...)
 
zen5223":3osh5yxx a dit:
Après tout, quel que soit son genre ou orientation, faut-il vraiment dépenser autant d'énergie pour se justifier ? Chacun vit sa vie comme il l'entend un point c'est tout (... en dehors des pratiques où seul l'un des deux partenaires est d'accord, bien évidemment !)

Dans l'idéal oui chacun vit sa vie comme il l'entend, mais toutes les personnes n'ayant pas un genre ou une orientation sexuelle "dans la norme" sont soumises à une pression sociale de folie.
J'ai beau être un homme cis blanc hétéro, rien qu'en étant un peu moins "masculin" que la moyenne, j'ai bien ramassé à l'école, et même si c'est moins fréquent ça m'arrive encore maintenant. (mais de manière plus insidieuse) Je n'ose même pas imaginer ce qui peut se passer pour les personnes réellement hors de la norme.
Je pense que c'est là qu'il y a un besoin d'identification, de dire "on existe". Parce que je ne sais pas la réaction que j'aurais eue face à des personnes "hors norme" (encore une fois rien de péjoratif entendons nous bien) avant de connaître un peu tout ça.
Sinon personnellement, j'ai fini par accepter ma nature biologique d'homme, même si ça m'est souvent arrivé de me dire "j'aurais aimé être une fille". (c'est moins présent maintenant, mais je me souviens de périodes assez difficiles vers mes 13-15 ans)
 
Pour moi ces sous-cases sont surtout dues au fait que cette absence de correspondance à la norme est apparue et a été nommée différemment dans pleins d'endroits, mais pas mal peuvent correspondre à la même chose.
Se nommer, c'est revendiquer son existence, par exemple les transgenre ont été nommés par les psychiatres transsexuelLEs, aujourd'hui le terme est péjoratif, voire insultant, car c'est un nom de maladie mentale inventé par les psychiatres.

Avec cette absence de sous-cases je serai soit: "une tapette", "bizarre".

Je pense qu'en montrant que ces gens existent, les personnes perdues dans l'identité de genre pourront s'affirmer sans jouer les mecs ou les meufs pour s'intégrer.
 
Oui, je comprends bien vos arguments. Le droit à la différence est bien trop souvent nié par la société dans laquelle nous vivons, c'est certain. Et j'en sais déjà quelque chose de par ma modeste expérience de vie, croyez-moi !

Je me demandais juste si c'est bien judicieux de créer autant de différentes "branches". A force de multiplier les "tiroirs" ne risque-t-on pas d'isoler encore plus les membres des minorités (quelles qu'elles soient). L'union ne fait-elle pas la force ?

J'ai un peu de peine à exprimer clairement ce que je veux dire, désolée :red:
 
Pour ma part, j'ai sorti une multitude de termes car il y a pleins de façon de nommer ces personnes hors du système binaire de genre, pour ma part je parle souvent de queer pour parler de toutes ces personnes même si ce terme prête à confusion.
EDIT: C'est comme les différences entre végétarienNEs, véganEs, végétalienNEs, au final on est plus ou moins dans le mouvement VG.


Ces personnes ne sont pas opposées entre elles je pense et veulent la même chose, comme par exemple l'absence de la mention homme ou femme sur la carte d'identité, mais surtout de l'absence de pression normative autour des genres.
 
Désolé de double-poster (peut-être qui faut en faire un autre sujet? je sais pas), je remonte le sujet car via le blog de veggie poulette, je suis tombé(e) sur cet article, je sais pas ce que vous en penser.

Ca vient de "la Terre d'abord". Certain-e-s connaissent, je pense.

http://laterredabord.fr/?p=14875


Ici le dessin de veggei poulette à propos de l'article en question:
http://veggiepoulette.blogspot.fr/2014/ ... abord.html


Personnellement, l'article présente les groupes et mouvements d'une façon un peu trop trop bloqués sur leur opinion. Le reste n'est que de la transphobie pour moi.
 
J'ai pas compris grand chose à l'article, si quelqu'un a des liens pour expliquer concrètement le mouvement Queer et ses branches je suis preneuse :) (plus étoffé que wiki) Je maîtrise pas trop non plus les différences pointues entre sexe et genre, la bébé-féministe que je suis étudie encore les fondamentaux, désolée pour ce néant intellectuel.

Mais puisqu'on est dans ce topic, je voudrais exposer un "problème" dont je n'ai jamais parlé à personne. Je suis une femme, bien dans ma peau, j'aime les hommes, mais...Je suis déjà tombée amoureuse d'une femme par le passé, ce n'était pas réciproque et je n'arrive toujours pas à me positionner sur une éventuelle attirance sexuelle. En fait je crois que je pourrais aimer une personne, homme ou femme pour elle même et non parce qu'il faut être hétéro ou gay et se mettre en couple...J'ai l'impression que ce sont des questions d'ado qui se cherche :oops:
 
La Terre D'abord, c'est "La Nature est parfaite, Gaïa a tout prévu avec sa Grande Conscience Gaïesque.", donc bon, après quand on est bloqué là-dedans, c'est difficile de s'interroger sérieusement sur la notion de genre, le fait qu'on en fasse une "identité" là où le sexe ne devrait être qu'un mot décrivant un ensemble de composantes physiques (tout comme les Grands sont grands, les Blonds ont les cheveux blonds, les Yeux-bleux ont les yeux bleux... sans qu'on donne un genre grammatical à chacune de ces caractéristiques, sans qu'on l'érige en quelque chose de socialement fondamental, le premier de tous les a priori, censé définir l'identité).
Et avec une telle réflexion baclée, c'est pas étonnant qu'ils n'y comprennent rien, et aillent confondre queer et trans, qui n'ont strictement aucun rapport.


erulelya : Tu es bi. Voilà. Problème réglé.

Moi, j'aimerais bien être bi aussi, parce que ça serait rationnellement plus cohérent qu'hétéro ou homo, mais il se trouve que mon vécu, mon formatage social, m'ont donné une espèce de phobie du sexe masculin, en tout cas une phobie-dégoût de l'acte sexuel avec un homme (biologique). Car tel est le tabou que nous impose le patriarcat. Tabou qui est même plus fort pour les hommes je pense (puisque les femmes sont définies comme "cibles sexuelles universelles" par la domination masculine). Et je peux vous dire que c'est bien ancré. Et que si je devais le déconstruire, j'en serais traumatisé.

Du coup, j'aurais tendance à essayer de me diriger vers l'autre extrémité rationnellement cohérente, et qui me semble plus simple (surtout pour moi) : L'asexualité, et la recherche de l'absence totale de désir sexuel ou de conception amoureuse. Ce qui est infiniment rationnel. (Au fond, les humains ne sont que des machines organiques terriblement médiocres, et d'un certain point de vue, les sentiments amoureux et rapports sexuels, ça a quelque chose d'un peu pitoyable voire répugnant...)
 
erulelya":3fyw0fmu a dit:
Je suis une femme, bien dans ma peau, j'aime les hommes, mais...Je suis déjà tombée amoureuse d'une femme par le passé, ce n'était pas réciproque et je n'arrive toujours pas à me positionner sur une éventuelle attirance sexuelle. En fait je crois que je pourrais aimer une personne, homme ou femme pour elle même...
Bi ou bien... pansexuelle (ou encore panromantique)
 
Merci pour le diagnostic docteur Pers0nne^^

snoopyne tu m'as appris un nouveau mot.

Alors l'asexualité j'ai testé malgré moi, c'était à cause d'une problème hormonal (donc pas vraiment de la vraie, mais quand même) et même si ça a failli ruiner mon couple j'ai bien aimé cette période d'amour calme, sans besoin de sexe. Mon mari beaucoup moins :/
 
Oui l'article mélange allègrement les notions de queer et trans, et pour qui n'est pas cale de ce côté la ( mon cas) c'est un peu la misère pour démêler tout ça. D'autant qu'on traite des courants étasuniens, donc je connais encore moins. Pour moi les théoriciens du mouvement queer c'était des auteurs comme Judith Butler ou Monique Wittig, si à se trouve je me plante complètement, mais leurs écrits nem'avaient pas semble cartésiens au sens que c'est " l'homme qui domine la nature".
Et sinon, pour les attirances, il me semble (ce n'est que mon point de vue) que n'importe qui, quel que soit son conditionnement de base, son éducation, peut tomber amoureux d'une personne de son sexe, sans que ça ait avoir avec des chamboulements hormonaux d'adolescents, ça doit arriver à des septuagénaires comme à des teen-agers...
 
@ erulelya

Je ne pense pas que ça soit des questions d'ado qui se cherche. Ce genre de questions se posent quand elles se posent. Chez certaines personnes c'est plus tard que chez d'autres.

Est-ce important que tu puisse te définir de telle ou telle orientation sexuelle ? Je ne pense pas qu'il y ai une séparation bien nette entre les différentes orientations. Certaines personnes savent avec certitude qu'elles sont attirées par les hommes ou les femmes ou les deux. Pour d'autres c'est plus flou, ça peut changer au cours de la vie ou alors elles peuvent tomber amoureuses d'une personne qui ne correspond pas à leur orientation sexuelle, sans que leur orientation ne change par rapport à tous les autres.

Je propose que tu laisse venir. Si tu est en couple exclusif alors vois les femmes qui t'attirent de la même façon que tu vois les hommes qui t'attirent. Dans cette situation tu peux seulement regarder mais pas toucher, quelque soit la personne qui t'attire. Si tu n'est pas en couple ou en couple non exclusif, la question à se poser est, là aussi, la même pour les femmes et pour les hommes : est-ce que la personne qui t'attire est attirée par toi.
 
En fait la case n'est pas importante, mon ressenti oui par contre. Ces questions me troublent depuis longtemps, je ne cherche pas forcément une définition, ça va bien au delà de ça. On commence par se demander si c'est normal d'être en émoi devant une fille tout en sachant qu'on aime aussi les hommes, puis on fini par s'accepter pleinement et à voir plus loin que chatte ou queue pour d'intéresser à l'âme d'une personne, à une énergie particulière qui émane d'elle et peut faire tomber amoureux, avec ou sans désir de relations intimes.

Vu que la "théorie du genre" c'est la mode en ce moment, les questions ressurgissent.

Sinon merci mais je n'ai pas tellement besoin qu'on me dise ce que je peux faire ou non au sein de mon couple.
 
Je suis désolée si je t'ai offensée. Ça n'était pas mon intention. :oops:
 
Kinsey a fait une théorie (c'était dans les années 50 me semble) disant que nous sommes tous bisexuels, à différents degrés. Les personnels entièrement hétérosexuelles ou entièrement homosexuelles ne seraient qu'une infime partie de la population (selon lui). (je vous mets le lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Kinsey)
Ce qu'il appelle occasionnellement homosexuelle/hétérosexuelle désignent les personnes pouvant être attirées par quelqu'un du même sexe/du sexe opposé sans forcément vouloir que quoi que ce soit ne se passe.
Je trouve son échelle assez intéressante (au moins d'un point de vue intellectuel, je ne dis pas forcément qu'elle est juste scientifiquement), même si assez vieille.


Sinon l'article me semble juste... :facepalm:
OUtre les passages que je n'ai pas forcément compris, c'est surtout leur conclusion qui m'a choqué.

La théorie du queer est fondamentalement opposée à la reconnaissance de Gaïa: c’est une conception totalement anthropocentrique.


Oui euh... enfin bon... comment dire...
Je ne connaissais pas ce site internet, mais ça ne me donne pas vraiment envie de les connaître quand je vois ça.



Et pour en revenir au sujet initial, je n'avais pas vu ce topic, mais j'avoue que je me reconnais assez dans ce que tu décris monsidlateci. Je suis née fille, mais en fait petite je ne faisais aucune différence entre le sexe des personnes (je voyais une différence, mais je ne la comprenais pas). Et quand j'ai commencé à grandir, et donc à entrer dans ma puberté, j'ai été pas mal perturbé, surtout au début. C'est stupide, mais le jour où on m'a dit qu'il fallait que j'arrête de jouer torse nu dans le jardin, ça a été un véritable choc pour moi. Pour la première fois, on me disait que j'étais une fille. Alors que dans mes jeux, j'étais toujours un garçon, parce que c'est comme ça que je me voyais (je prenais mon frère comme modèle je pense). Je n'arrivais pas à me mettre dans la tête d'une fille, parce que ça me semblait tellement éloigné de ce que j'étais, sans que je me sente d'ailleurs vraimen garçon non plus. Comme toi, j'ai longtemps écris au masculin (encore maintenant, sur internet j'écris au masculin, on me prend la plupart du temps pour un homme d'ailleurs, dans ma façon de parler sur la toile) et je parle souvent de moi au masculin à l'oral. Hésitation à répondre lorsqu'ils demandent quelque part: homme ou femme. Je me suis déjà demandé si je devrais faire une transition, mais en fait, ça me semble complètement ridicule et je ne me sentirais pas plus masculin que je ne me sens féminine. Je me suis demandé si c'était de l'homosexualité que je cherchais à refouler ou autre, mais je suis au clair sur mon orientation sexuelle donc c'pas ça non plus. Je connaissais deux autres personnes dans ce cas-là, et on a déjà eu des nombreuses discussions sur ce sujet, à chercher si on devait y voir de l'homosexualité, de la transsexualité, ou autre. On n'a jamais réussi à trouver une réponse qui nous satisfasse.

Le concept que tu présentes me semble vraiment intéressant, parce que dans ce système binaire, je ne me suis jamais retrouvé nulle part. Ni tout à fait garçon, ni tout à fait fille. Je ne dis pas que j'utiliserai ce terme pour parler de moi, parce que je n'ai pas non plus envie de m'enfermer dans une case autre, mais je le mets dans un coin de ma tête :D
 
Si ce n'est pas indiscret, qu'est-ce que tu veux dire par te "mettre dans la tête d'une fille" ?
 
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