Au fond, ce n'est pas bien difficile de ressentir plus d'amour et de compassion pour les animaux non-humains que pour ceux de notre espèce. Que ce soit leur innocence, leur forme de perfection, leur naïveté... Les raisons ne manquent pas et de là à les trouver "meilleurs" que certains humains le pas à franchir n'est pas si grand. Malheureusement parfois j'ai même l'impression qu'une certaine forme d'amour des animaux constitue un levier de plus pour la xénophobie, une comparaison peu flatteuse pour certains humains, qui arrange bien les partisans de
certaines mentalités. Qu'y a-t-il de pire, dans une société où "chien" est une insulte, que de valoir moins qu'un chien ?
Mais personne ne prétend qu'il est aisé d'aimer l'espèce humaine. Si les religions nous martèlent depuis des millénaires qu'il faut "aimer notre prochain" c'est bien que ce n'est pas si évident. Il n'y a rien de plus simple que de s'enfermer dans la misanthropie, finalement. Il suffit de se laisser aller à nos plus primitives pulsions d'agressivité, et l'amour des animaux devient un prétexte comme le serait devenu le mythe de la race ou le mythe de l'infériorité féminine.
JPBACMAN ne comprend donc pas qu'à l'origine de son mépris pour certains humains on trouve exactement la même chose qu'à l'origine de l'exploitation animale. Un sentiment de supériorité aveugle et un laisser-aller face aux pulsions d'agressivité. Seul le prétexte diffère mais il s'agit vraiment du même mécanisme qui aboutit à n'importe quel
killing spree, qu'il ait pour cible des humains ou des non-humains : "intrinsèquement et irrémédiablement, je vaux mieux que vous". A mon avis il ne vaut donc pas mieux que ces gens qu'il méprise. Ces gens avec qui il partage pourtant d'emblée 99,9% de son génome. Où se situe alors la différence entre nous et ces criminels, à part dans les simples contingences de chaque parcours personnel ? Et qui sommes nous pour juger que ces effets contingents (violence, mépris...) sont irrémédiables avant même d'avoir essayé d'y remédier ? JPBACMAN a-t-il déjà tout découvert en psychologie criminologique pour considérer qu'il n'y a plus rien à faire pour ces gens ? Peut-être est-ce en réalité un plaisir narcissique pour certains que de reluquer ces échecs humains qui les font se sentir supérieurs ?
Pourtant je considère que chaque échec humain, chaque meurtre, chaque viol, chaque discrimination, relève en grande partie de la responsabilité de la société entière qui fournit un contexte défavorable, donc de ma responsabilité entre autres. Cet homme a tué ce chien, tel autre a tué cette femme, parce que JPBACMAN, moi et tous les autres humains ne sommes pas parvenus à le mettre sur une voie plus paisible. L'échec de l'exploitation animale, c'est notre échec à tous, même si nous n'y contribuons plus directement, c'est notre échec parce que nous ne parvenons pas encore à expliquer correctement les choses, à ouvrir efficacement les yeux des autres. "Supprimer" ceux qui n'ont pas encore compris, c'est vraiment la réaction la plus stupide, la plus stérile et la plus lâche qu'il soit. Ca revient à tuer tous les futurs vegans, ça aurait pu vouloir dire tuer JPBACMAN avant qu'il ne prenne conscience du problème, quand il dévorait encore goulûment sa platée de viande, comme la majorité d'entre nous auparavant. Qu'aurait-il pensé alors ?
S'il y a des êtres qui valent moins que les autres animaux, ce sont peut-être les humains, mais alors
tous les humains, vu qu'ils sont zoologiquement tous les mêmes. Une belle leçon d'humilité que beaucoup devraient apprendre.
Sinon, +1 pour V3nom et Pers0nne.