Et sinon pour en revenir à l'épilation, la liste des arguments/contre arguments, façon végé
:
1) les poils puent. L'argument hygiéniste revient souvent. Or, c'est la peau qui fait qu'on sent, pas les poils. Si on se lave tous les jours et qu'on utilise du déo, avec ou sans poils, on ne sent pas. J'ai déjà croisé des femmes parfaitement épilées mais qui dégageaient une odeur de transpiration très forte. Comme exemple, on peut citer les pieds qui sont rarement poilus et qui dégagent parfois des odeurs nauséabondes. On peut aussi dire à ceux qui s'épilent que s'ils étaient logiques avec eux-mêmes, ils ne devraient plus se laver puisque pour eux, la source de l'odeur, c'est les poils.
J'ai déjà lu "l'épilation est une mesure d'hygiène car on la pratique en cas d'opération". Non, on rase dans le cas d'une opération car un poil pourrait pénétrer la plaie et créer une infection. Sinon il n'y a rien d'hygiénique à avoir ou non ses poils.
edit : pour l'odeur, voir l'article du blog de Raffa
http://raffa.grandmenage.info/post/2005 ... Respirez...
2) les poils ne sont pas féminins. C'est une ineptie véhiculée par la pub et les censeurs américains d'Hollywood. Les poils sont une signe de maturité sexuelle et différencient les femmes des fillettes impubères. On entend souvent dire d'une femme qui a des poils qu'elle est masculine, on n'entend jamais d'un homme qui se rase la barbe qu'il est féminin.
Commentaires de femmes concernant l'épilation sur un site de gays et lesbiennes
- « C'est un critère de séduction. Les musulmanes s'épilent la veille de leur mariage pour pouvoir s'offrir à leur mari, c'est le moment où elles deviennent femmes. Le poil est laid, si tu vas contre ce fait de société, tu seras isolée. La femme poilue est indésirable, elle se suffit à elle-même.»
- Si tu as des poils, tu es considérée comme impure, animale, cannibale, je m'enfoutiste, bûcheronne, égoïste, douillette, bizarre, moche, arriérée... La poilophobie ça se soigne avec des médicaments comme la cire, les crèmes dépilatoires, le rasoir, la pince à épiler, le laser...
Voici la réponse d'une femme, suite à un sujet que j'avais ouvert sur un autre forum
plus que subir une dictature de l'épilation pour etre conformes à des diktats sociaux-culturels, les femmes pratiquent selon moi l'épilation simplement pour une "mise en beauté" de leur corps...tous ces gestes qui précèdent une rencontre, à plus forte raison si elle a une connotations sexuelle , sont un éveil à la sensualité, à la parade amoureuse, à la séduction.
3) on s'est toujours épilé. Seuls quelques privilégiés (en Europe occidentale) avaient le temps et le loisir de s'épiler, je parle des rois, des nobles. L'écrasante majorité de la population pensait d'abord à sa survie car on mourait de faim, il y a quelques siècles et on ne se préoccupait pas de l'esthétique comme aujourd'hui. D'ailleurs, si tant de femmes s'étaient épilées dans le passé, il y aurait eu comme pour les hommes, des métiers spécifiques pour s'en occuper (les barbiers, par exemple). Que je sache, les esthéticiennes n'existent pas depuis très longtemps.
4) ailleurs dans le monde, les femmes s'épilent. Ça dépend. Dans de nombreux pays (Afrique noire, Inde), les poils sont même considérés comme un attribut de séduction et on ne les montre pas en public. Mais c'est vrai que dans ce que nous appelons le monde occidental, la pub et les médias ont bien influencé les femmes.
5) c'est une mode, ça va changer. Non, car quand une nouvelle mode arrive, toute la population ne s'y soumet pas. Voir le piercing, le tatouage, le crâne rasé chez les hommes, etc. On ne stigmatise pas celui qui ne se soumet pas à la nouvelle mode, sauf peut-être dans les milieux "branchouille". Une mode arrive, puis disparaît ou diminue d'intérêt. Ce n'est absolument pas le cas pour l'épilation puisque la tendance est vers une femme sans poils : a-poil et non plus à poil quand elle est nue
Les médias en général ne montrent JAMAIS de femme aux aisselles non-épilées, induisant ainsi que c'est la peau lisse qui est naturelle et les poils qui ne le sont pas. D'autre part, aucune mode n'est suivie par 100% des femmes dans la sphère publique alors qu'on ne voit pratiquement jamais de femme non-épilée en été, par exemple.
6) les femmes s'épilent comme les hommes se rasent. Ce n'est pas pareil. Dans nos contrées, la barbe ou la moustache ne sont ni stigmatisées ni obligatoires, on en voit partout et ça ne dérange personne. De plus, les poils de la barbe (comme les cheveux) ne s'arrêtent jamais de pousser, il faut donc se décider à se raser ou à tailler la barbe. Les autres poils du corps s'arrêtent de pousser, rien n'oblige donc à les épiler, sauf les raisons esthétiques ou sociales.
7) s'épiler, c'est naturel. Non, c'est culturel, ça varie en fonction de l'époque et de la civilisation. Si c'est naturel de s'épiler (je suppose qu'on parle des jambes et des aisselles), pourquoi ne pas s'épiler complètement les sourcils, le duvet des épaules, les avant-bras (de nombreuses femmes y ont beaucoup de poils) ? Et pourquoi vouloir souffrir ? C'est naturel de souffrir ? La majorité des hommes ne s'épilent pas, ils sont donc "artificiels" ? L'idée que s'épiler, c'est naturel est la conséquence du lavage du cerveau entretenu par la pub.
8) ce sont les lesbiennes qui ne s'épilent pas. Certes, il semble que parmi les lesbiennes, il y ait une plus forte proportion de femmes qui ne s'épilent pas mais établir un lien entre pilosité et préférence sexuelle me paraît très douteux.
9) les hommes s'épilent aussi, "preuve" que ce n'est pas une injonction machiste. Aïe, ça se complique. Il est vrai que depuis qq années est apparue une nouvelle variété d'hommes, les métrosexuels, qui passent un temps fou à la salle de bain, s'épilent, vont chez l'esthéticienne, etc. Le fait que ce phénomène soit récent est très important, j'y vois l'influence majeure de la pub et des médias, l'industrie cosmétique ayant fait le "tour" du corps des femmes, il faut maintenant culpabiliser les hommes. Il y a aussi l'imagerie gay de l'homme épilé. Donc pour moi, mettre les hommes et les femmes dans le même sac sur ce coup me paraît un raccourci erroné.
10) c'est un choix, on est libre de s'épiler ou pas. Bienvenue dans le monde des aveugles. Celles qui pensent qu'on est libre de ne pas s'épiler ne sont jamais sorties en été avec des poils visibles. En fait, une Occidentale est aussi "libre" de ne pas s'épiler qu'une Iranienne de se promener à Téhéran sans voile. Je mettrais un bémol pour l'Italie car il semble y avoir plus de tolérance dans ce pays mais pour combien de temps encore ?
Voici un témoignage d'une femme dans mon sujet sur le forum des CDG qui en dit long :
essayez donc de vous promener jambes et épaules nues non épilées, avec une ombre sur la lèvre supérieure : dans les yeux des autres, vous êtes un monstre ! Même élephantman recevrait plus de compassion !
J'ai renoncé aux plages et piscine alors que je nage comme une sirène.
C'est facile de dire qu'on se fout du regard d'autrui, c'est moins facile de s'en foutre réellement quand tout le monde exprime son dégoût et refuse de vous côtoyer, vous rejette littéralement comme un monstre.
En ville, habillée, j'attire la sympathie et l'amitié : sur la plage, je suis seule, isolée et méprisée
Un choix, vraiment ? No comment.
11) les poils ne servent plus à rien. Faux, comme Miel l'explique dans la page d'accueil de ce site, les poils ont été sélectionnés au cours de l'évolution et si on en a encore, ce n'est pas de la garniture. On pourrait discuter de l'utilité des poils de certaines parties du corps mais comme on en a partout, ce serait fastidieux. De toute façon, un argument imparable, ce sont les cheveux. Ils ne servent à rien non plus si on réfléchit bien et pourtant, les femmes sont traumatisées si elles perdent leurs cheveux, en cas de maladie par exemple. C'est donc une contradiction de plus et les Musulmans ont bien compris leur potentiel érotique en obligeant les femmes à se voiler. Pour moi, s'épiler ou mettre le voile, c'est pareil. Cela ne plaît pas à celles qui pensent être "libres" de s'épiler mais rien n'empêchera que je le dise.
Les poils pubiens et aux aisselles participent à la communication émotionnelle entre les êtres en raison de l’émission de phéromones. Si vous coupez les poils, plus de phéromones, on n'ira pas jusqu’à dire que les choses deviennent impossibles, mais on se supprime une fonction et une facilité !
12) s'épiler, c'est s'affranchir de l'animalité. Bof, c'est un argument qui revient parfois et j'ai du mal car la comparaison qu'on fait souvent, c'est avec le singe. Or, chez la plupart des singes, il n'y a pas de poils là où l'humain en a (pubis, aisselles). Je pense qu'on traîne là de l'atavisme. De plus, on dit ça pour la femme mais pour l'homme, on n'invoque jamais l'argument animal. Pour moi, c'est une fausse excuse mais je sais que tout le monde ne pense pas comme moi.
13) l'épilation est une injonction parmi d'autres pour contrôler les femmes. Oui mais non. Elle fait partie des nombreuses injonctions mais curieusement, elle semble plus suivie que les autres. Ma femme ne se maquille pas et personne ne lui a jamais rien dit à ce propos, il faut dire que ses yeux sont magnifiques et qu'elle n'a pas besoin d'artifice pour les mettre en valeur. L'absence de maquillage se voit toute l'année pourtant, contrairement aux poils. De même pour les régimes, on est bombardé d'images de femmes minces ou maigres mais à côté de ça, on voit des femmes dans les médias qui n'ont pas peur de montrer leurs formes : Laurence Boccolini, Marianne James et plein de chanteuses, je croise aussi dans la rue bcp de femmes qui ont une taille plus proche du 50 que du 36. Je pourrais citer d'autres injonctions mais le constat est le même à chaque fois. Que faut-il en conclure ? A mon avis, c'est le poids de siècles d'interdits sur la pilosité féminine qui provoque cette adhésion presque unanime, contrairement au poids, au maquillage, à l'habillement.
14) sous un climat tropical, on ne supporte pas les poils. Je discute depuis peu avec des gens sur un forum et un gars prétend mordicus que ça pose problème. Il dit ceci
Sous des climats chauds ce sont de véritables éponges à sueur c'est très desagréable. Enfin pour l'hygiène, le plus simple est de tester, après quelques semaines de climat chaud et d'activité sportive, presque tous mes amis se sont rasés aussi. Ils se foutaient pourtant bien de ma gueule les premières fois qu'il m'ont vu aisselles rasées.
N'ayant jamais vécu cette situation, je ne peux rien en dire mais je m'interroge tout de même sur les millions de gens vivant sous les tropiques. Que je sache, ils ont des poils aux aisselles (peut-être moins qu'en Occident ?) et pourtant, ils ne se rasent pas tous les aisselles. A mon avis, c'est dans la tête que ça passe.
15) beaucoup de bruit pour rien, ce ne sont jamais que des poils et il y a plus important pour défendre la cause des femmes. C'est un argument qui revient souvent et qui n'est pas évident à contrer. En fait, ce problème concerne TOUTES les femmes, ce qui en soi est déjà assez rare. C'est une activité douloureuse, coûteuse en temps et en argent. Or, on dit souvent qu'une femme est plus belle épilée. Mais pourquoi doit-elle souffrir pour se priver d'une partie de sa féminité ? Est-ce qu'une femme a mal quand elle se peigne, se maquille ?
De plus, il s'agit clairement d'une discrimination insidieuse puisque le sujet est tabou, la seule question qu'on voit dans les magazines féminins est "quelle méthode pour s'épiler" au lieu de "faut-il s'épiler". C'est donc un exemple parfait de l'intériorisation d'une injonction et rien que pour ça, elle mérite d'être décortiquée de manière à expliquer comment les hommes ont toujours voulu contrôler l'image et la sexualité des femmes.
16) je m'épile car mon homme aime ça. On l'entend souvent également. Des femmes m'ont dit que j'étais le premier homme qu'elle rencontrait (virtuellement) à ne pas être dérangé par la pilosité féminine. En fait, en creusant un peu, on se rend compte que certaines s'épilent dès qu'elles sont en couple, sans même en parler avec le compagnon, tellement elles craignent qu'il réagisse mal. Celui-ci, formaté par la pub et/ou les films X, trouve "normal" qu'elle s'épile mais si ça tombe, il ne serait pas dérangé par les poils. Mais ils n'en parlent pas entre eux et ce non-dit s'auto-alimente avec tout ce qu'on voit dans les médias. Le meilleur test pour le savoir est la raison "médicale" : prétexter une irritation de la peau empêchant l'épilation. S'il pousse des "berk" en voyant les poils, c'est qu'il n'a aucun respect pour sa compagne.
Cela m'amène à parler d'un sondage, je reprends les renseignements d'un autre forum (vassilia.net) où un gars a posté un sujet "l'épilation de nos copines". Il parle d'un magazine féminin (sans citer le nom) qui aurait interrogé près de 12 mille hommes sur la pilosité féminine, voici ce que ça donne :
- Monsieur, si votre compagne ne s'épilait pas, est-ce que ça vous gênerait ? (sur 11822 réponses)
OUI : 87 %
NON : 13 %
- Quelle est d'après vous la partie du corps qui doit être absolument épilée chez une femme (une seule réponse possible) ? (sur 12006 réponses)
Tout doit être impeccable : 56 %
Les aisselles : 14 %
Les jambes : 13 %
La moustache et le menton : 8 %
Le maillot : 7 %
Les bras : 1 %
J'ignore tout de l'âge des hommes, de leur origine, etc. Ce n'est sûrement pas un sondage avec un panel représentatif mais cela donne tout de même des indications. 13% qui ne seraient pas gênés par leur compagne pas épilée, ça me paraît peu. Pour les aisselles, si on cumule les 56% qui veulent l'épilation complète aux 14% qui n'exigent que les aisselles, cela donne 70% contre les poils à cet endroit donc 30% que ça ne dérange pas. C'est déjà plus encourageant. Les mécréants qui exigent que leur compagne soit entièrement épilée devraient se soumettre au moins une fois à la même chose, se faire épiler à la cire pour avoir une idée de ce que ça fait. Je crois qu'ensuite, ils réfléchiraient à deux fois avant d'exiger ce genre d'ineptie.
Dans un sondage Ipsos sur l'épilation, on a posé plein de questions dont une très intéressante :
Et si demain la femme de votre vie décidait d'arrêter de s'épiler, quelle serait votre réaction la plus probable ?
Cela ne vous plairait pas du tout : 57% chez les hommes de 15-25 ans, 42% chez les plus âgés
Cela vous serait égal ou vous amuserait : 43% chez les hommes de 15-25 ans, 54% chez les plus âgés
Cela prouve tout de même que les hommes ont une capacité d'adaptation, s'il s'agit de la femme de leur vie, il faut voir si on avait posé la question à propos d'une aventure.
Voici le lien :
http://www.ipsos.fr/canalipsos/poll/8222.asp
17) vous faites une fixation sur les poils. Je concède qu'en parler autant peut paraître bizarre. Mais il faut comprendre qu'au départ, ma démarche vient de la discrimination dont ma femme est victime (comme plein d'autres, d'ailleurs). Si demain, on est indifférent à la pilosité féminine (cela passe à mon avis par une plus grande visibilité de la pilosité dans les médias, soit le contraire de la situation actuelle), comme on l'est à la couleur de cheveux, à l'habillement, je rangerai mes archives aux oubliettes avec plaisir. En fait, la fixation émane des intolérants, pas de celle qui est victime d'une discrimination. Un peu comme une Iranienne qui se baladerait sans voile et qui attirerait des regards hostiles. Ce n'est pas elle le problème mais les intolérants qui obligent les femmes à en porter.
18) je m'épile pour moi, je ne le fais pas pour les autres et je ne suis pas influencée par la pub. Il faudrait des pages entières pour répondre à ça. Pour moi, il ne fait AUCUN doute que celles qui s'épilent en pensant le faire pour elles (parce que c'est plus beau, plus féminin) ont intériorisé la norme sociale, comme le dit Miel ailleurs sur ce site. Il est clair que toute modification du corps des femmes est issu d'un héritage millénaire d'injonctions machistes et l'épilation en est la plus emblématique car presque tout le monde a intégré qu'une femme "normale" n'a pas de poils. En fonction de l'interlocutrice, on peut moduler les réponses. Si la personne est suffisamment ouverte à la remise en question, on peut lui dire carrément qu'elle agit en obéissant à des injonctions inconscientes, en rappelant le tabou de la pilosité, jamais représentée dans les oeuvres d'art au cours des siècles et plus récemment, carrément interdite par le comité de censure d'Hollywood, suivi rapidement par les marchands du temple de l'industrie cosmétique qui n'en demandaient pas tant pour vendre leur camelote. Cela heurtera bien sûr celles qui sont persuadées d'avoir leur "libre-arbitre" (voilà un mot galvaudé quand on a un peu étudié le fonctionnement de l'inconscient). Je n'ai pas peur de la confrontation virtuelle et je me suis déjà "fritté" avec certaines personnes mais c'est plus dur à faire de visu.
http://ecologielibidinale.les-forums.co ... les-poils/