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Membre supprimé 15539
Guest
Un article que je trouve intéressant sur l'évolution de l'alimentation : http://www.lanutrition.fr/Pascal-Picq-L ... a-684.html
Comment se nourrit-on avant le Paléolithique ?
Les australopithèques comme Lucy ont des mâchoires démentes, qui leur servent à broyer des aliments végétaux comme les noix, les tubercules, les racines. On a longtemps cru qu’ils étaient spécialisés, mais les études sur traces isotopiques révèlent qu’il étaient omnivores. Quand ils pouvaient bouffer des antilopes, ils ne se gênaient pas. Après eux, arrivent les premiers hommes, il y a 2,5 millions d’années. Ils ne savent ni ne peuvent atteindre de gros animaux : l’accès à la viande se fait sur les carcasses.
Le premier homme est un charognard ?
Oui, il y a à l’époque abondance de carcasses en raison du grand nombre de grands carnivores. Mais dans une savane découverte, la viande se décompose vite. En revanche, elle se conserve plusieurs jours dans la savane arborée ou près de l’eau. L’homme vivait là. Avec son silex tranchoir, Homo abilis peut accéder à la moëlle, la cervelle, découper la langue. C’est ainsi que la viande entre dans la stratégie alimentaire.
La consommation de viande a-t-elle eu des conséquences sur l’évolution ?
Leslie Aiello, un chercheur britannique a émis l’hypothèse que la consommation accrue de viande a pu favoriser le développement du cerveau humain. La digestion fait peser un coût métabolique important sur l’organisme et le cerveau est gourmand en glucose. A partir du moment où les hommes se sont mis à consommer de la viande, dont la digestion est aisée, la charge métabolique qui pesait sur l’intestin a pu être dédiée au développement d’un gros cerveau.
Nous devrions donc notre gros cerveau à ce goût pour la viande ?
Il n’y a pas que cela. Prenez le cas du feu. Les premiers foyers datent de – 500 000 ans, mais on utilisait le feu bien avant. Selon une hypothèse récente, la cuisson aurait favorisé l’encéphalisation. La cuisson de la viande ne modifie guère sa digestion par l’organisme. En revanche, elle rend les nutriments des végétaux plus disponibles. En faisant cuire les légumes, les racines, nos ancêtres auraient permis au cerveau d’accéder plus facilement et de manière plus importante à des molécules importantes pour son développement.