L'éthique pratique du vegan...

  • Auteur de la discussion tom
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tom

Élève des carottes
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Je me posais deux petites questions, même pas pièges, par rapport à l'éthique de la non-exploitation du veganisme. Vous en aurez sûrement d'autres...

1. Où trouvez-vous vos affaires vegans (ceinture, chaussures, déo, pulls...) ? Biocoop, internet, magasins "traditionnels" ?

2. Les vegans étant contre toute exploitation, j'espère qu'ils refusent les produits végétaliens s'ils sont le fruit d'une exploitation humaine (genre certaines marques de chocolat ou café, pour reparler de discussions récentes) ?! ou s'ils sont le fruit d'une exploitation environnementale (genre palmiers à huile, qui dévastent les fôrets diversifiées et "trop longues" à pousser) ?? Y'a-t-il un logo "garanti anti-exploitation" ??

Merci des infos !!
 
C'est pas par rapport à l'huile de palme (enfin je crois pas) mais ma mère m'a acheté du chocolat (côte d'or il me semble) avec le logo rainforest alliance (que je ne suis pas encore allée vérifier par contre). Bon je me fais pas trop d'illusion non plus quant à ce que le label promet, mais ça peut peut être quand même valoir le coup de chercher des produits certifiés?
 
tom":i9nyt73t a dit:
2. Les vegans étant contre toute exploitation, j'espère qu'ils refusent les produits végétaliens s'ils sont le fruit d'une exploitation humaine (genre certaines marques de chocolat ou café, pour reparler de discussions récentes) ?! ou s'ils sont le fruit d'une exploitation environnementale (genre palmiers à huile, qui dévastent les fôrets diversifiées et "trop longues" à pousser) ?? Y'a-t-il un logo "garanti anti-exploitation" ??
Une réponse à cette question a été apportée dans cette discussion : http://vegeweb.org/viewtopic.php?pid=223463 (messages d'Epiméthée)
Bonne lecture :)
 
Le logo végan signifie qu'il n'y a pas eu recours à l'exploitation animale (uniquement animale).

Oui je suis végan et j'use parfois de produits ayant exploités les humains parce que c'est dur à éviter, parce que ce n'est pas toujours synonyme de mort pour les humains, pour les animaux c'est quasiment lié.
 
Il y a sûrement autant de motivations d'être vegans que de vegans ; je comprends que la prise de conscience de toute la souffrance animale nous incite à refuser tout ce qui est de l'exploitation animale, mais ces problèmes sont évidemment également liés aux Hommes, à l'exploitation ou en tout cas l'emprise unilatérale de l'Homme sur l'Homme, et de mon point de vue il est aussi important de combattre l'exploitation humaine que l'exploitation "classique" animale.

Je pense même que le jour où l'Homme n'exploitera plus son prochain, cela voudra dire qu'il aura une prise de conscience suffisante pour ne plus exploiter non plus les animaux, car sa manière de vivre avec les autres est liée à ce qu'on s'autorise à faire aux animaux, et vice-versouille.

Après, c'est sûr qu'il est difficile de remonter les filières et de s'assurer que les labels sont bien équitables et éthiquables... Mais n'est-ce pas notre boulot que d'exiger cette transparence, ou notre boulot de se procurer le maximum de nos produits par circuits courts, c'est-à-dire des circuits dont nous connaissons le détail et la non-exploitation ?
 
tom":4ry5dh3n a dit:
Je pense même que le jour où l'Homme n'exploitera plus son prochain, cela voudra dire qu'il aura une prise de conscience suffisante pour ne plus exploiter non plus les animaux, car sa manière de vivre avec les autres est liée à ce qu'on s'autorise à faire aux animaux, et vice-versouille.
J'aurais tendance à voir les choses sous l'angle inverse: le jour ou l'humain sera parfaitement capable de respecter les plus "faibles (qu'on ne se méprenne pas, j'emploie ce mots dans le sens où nous avons réduit le règne animal à notre merci) il sera alors capable d'envisager son prochain de manière juste.
Je me base sur la manière dont on été considéré les African-Americans durant l'esclavage (les animaux n'ont pas d'âme, les A.A n'en n'ont pas non plus= on peut les traiter comme des animaux) ou encore la Shoah (désolée pour le point Godwin): "rationalisation" des camps sur le même schéma que les abattoirs. Si l'humain avait eu ne serait-ce qu'un peu plus de considération pour le règne animal, en serait on arrivé à de tels extrêmes?

Désolée, mon but n'est pas de choquer. Je m'interroge réellement sur "l'ordre" de l'action à entreprendre, si je peux l'exprimer ainsi.
 
Ma vision Tom, c'est qu'en disant non aux produits d'exploitation animale, on s'attaque aux fondations du problème de la discrimination.
Si l'Humain est capable de reconnaître de droit à l'existence et la valeur intrinsèque d'autres espèces, il sera capable de le faire pour sa propre espèce.

Ensuite, en ce qui concerne l'opposition "Droits des humains" et "Droits des animaux" : il n'y en a pas, car l'un n'empêche pas l'autre.

D'autant plus qu'être vegan, c'est facile !
Est-ce que tu trouves le temps pour manger, pour t'habiller, pour nettoyer ta maison ?
Alors tu trouveras le temps d'être vegan, parce qu'être vegan c'est juste ça : faire ce qu'on fait d'habitude, en choisissant d'autres produits que ceux qui exploitent les animaux.
 
Jezebelle et moi, qui sommes d'accord ! :happylove:
 
Kasui":19a5j0j7 a dit:
Est-ce que tu trouves le temps pour manger, pour t'habiller, pour nettoyer ta maison ?
Alors tu trouveras le temps d'être vegan, parce qu'être vegan c'est juste ça : faire ce qu'on fait d'habitude, en choisissant d'autres produits que ceux qui exploitent les animaux.
Pour l'exploitation des humains, c'est pareil non ?
 
Le véganisme ne s'attaque pas directement à l'exploitation des humains : ce n'est pas sa problématique.
Ca n'empêche pas un vegan d'être aussi contre l'exploitation humaine, bien sûr.

Ca a été expliqué ici.
 
Dans les deux approches, je dirai que l'Homme n'est de toutes façons pas prêt de (à) respecter la vie :(
Si on doit attendre qu'il respecte l'animal, le soleil aura déjà implosé.
Si on doit attendre qu'il se respecte lui-même, c'est qu'il ne restera qu'un seul survivant de l'espèce.

Même si potentiellement, l'histoire relate de nettes améliorations dans les droits humains (au moins sur le plan théorique), elle relate aussi la permanence d'abus dans tous les sens (esclavage, meurtre, exploitation, spoliation...), abus dont la force semble augmenter conjointement avec la technologie (au sens large) disponible. Je me demande s'il y a vraiment un gain net du coup.

Et pour finir, il me semble que si au plan personnel on a déjà la démarche de respecter les animaux, alors on doit avoir celle de respecter les humains (sans attendre que toute l'humanité respecte les animaux). De la même façon, si un omni a la démarche de respecter l'humain (ça existe), alors je lui dirai qu'il pourrait très bien avoir celle de respecter les autres espèces de la même façon (même si dans ce cas il peut très justement me répondre qu'il accorde plus d'importance à l'espèce humaine, ce qui n'est en soi pas complètement critiquable. Même si toutes les espèces sur cette planète sont liées).

Ce qui me conduirait à dire que peu importe qui l'Homme doit respecter en premier (l'animal ou lui), à notre niveau individuel, on se doit de faire les deux sans distinction. Se contenter de l'un sans l'autre est certes bien, mais pas complètement logique et satisfaisant (pour moi en tout cas).
 
Kasui":2tcez5ad a dit:
Jezebelle et moi, qui sommes d'accord ! :happylove:
Tout arrive :whistle: ;)

(mais je ne suis pas d'accord avec "être vegan c'est facile" désolée. Non ne me lynchez pas)
 
Ben oui hein, manquerait plus qu'on soit totalement d'accord, ce serait trop beau ! :p
 
Kasui":piyh90ea a dit:
Ca n'empêche pas un vegan d'être aussi contre l'exploitation humaine, bien sûr.
Je pense qu'on en revient à la notion de citoyen du monde évoqué dans un autre fil à ce sujet. Citoyen de la planète serait peut-être plus parlant (aspect plus global et pas focalisé sur le monde humain en l'occurence) d'ailleurs.
Si je comprends que sur le plan marketing, afficher cette définition du veganisme est une idée valable (ce sont les causes les mieux ciblées qui obtiennent en général les meilleurs résultats), sur le plan de l'évolution personnelle (et on est ici sur un forum où on discute aussi de trajectoire personnelle, d'idéal... plus qu'un forum où on cherche à afficher nos convictions dans le but de convaincre) s'arrêter au strict sens du veganisme semble frustrant.

Je ne doute pas une seconde qu'être vegan n'empêche pas d'être contre l'exploitation humaine, mais plein d'omnis peuvent se dire contre l'exploitation animale... Il reste donc un cap à passer, sur le plan de l'action. D'un côté, être hyper strict sur l'exploitation animale, et de l'autre s'annoncer contre l'exploitation humaine, mais ne pas accorder son action avec, me semble compliqué à tenir. Et au final, on perd en crédibilité. S'attaquer de front aux deux problèmes en revanche est une démarche plus globale et potentiellement plus visible aussi.
 
Kasui":ffpc0b4u a dit:
Ben oui hein, manquerait plus qu'on soit totalement d'accord, ce serait trop beau ! :p
tu veux dire: ça serai pas drôle sinon? :whistle:
 
barbux":1k5az9p4 a dit:
Kasui":1k5az9p4 a dit:
Est-ce que tu trouves le temps pour manger, pour t'habiller, pour nettoyer ta maison ?
Alors tu trouveras le temps d'être vegan, parce qu'être vegan c'est juste ça : faire ce qu'on fait d'habitude, en choisissant d'autres produits que ceux qui exploitent les animaux.
Pour l'exploitation des humains, c'est pareil non ?
Excuse moi Barbux, je crois que je viens de comprendre ce que tu veux dire...

Il me semble que les avancées des droits des humains sont le plus souvent issues de longues luttes politiques et de militantismes, non ?
Par exemple : l'abolition de l'esclavage, le droit de vote des femmes.
Or, la position de l'animal dans le droit est risible, tandis que l'humain a une existence juridique, puisque le droit tourne autour de lui.

Il ne suffit pas, comme pour le veganisme, d'éviter certains produits pour en préférer d'autres : il faut surtout revoir les lois.

A mon stade de connaissance, je pense qu'on peut lutter passivement contre l'exploitation animale en étant vegan, mais pour lutter contre l'exploitation humaine, il faut plutôt être actif pour faire passer des revendications.

Ce n'est pas comparable je pense, dis moi si tu es d'accord.

Je précise que mes connaissances géo-historico-politico-économiques sont ridicules, merci de ne pas me lyncher si je dis des bêtises, mais de m'expliquer.
 
Kasui":je5495qd a dit:
Il ne suffit pas, comme pour le veganisme, d'éviter certains produits pour en préférer d'autres : il faut surtout revoir les lois.

A mon stade de connaissance, je pense qu'on peut lutter passivement contre l'exploitation animale en étant vegan, mais pour lutter contre l'exploitation humaine, il faut plutôt être actif pour faire passer des revendications.

Ce n'est pas comparable je pense, dis moi si tu es d'accord.
Je pense qu'il y a les deux aspects pour les deux causes. Dans les deux cas tu as la lutte "passive" comme tu dis, par exemple par la consommation réfléchie et tu as le militantisme politique. Deux choses complémentaires pour deux causes complémentaires.
 
Kasui":2rlaa3ot a dit:
Il ne suffit pas, comme pour le veganisme, d'éviter certains produits pour en préférer d'autres : il faut surtout revoir les lois.
Même si je comprends la distinction que tu fais entre l'état des droits des humains et celui des animaux, je ne suis pas d'accord avec cette phrase. Selon moi, quand on croit en quelque chose, il ne faut jamais attendre que ce soient les lois qui changent. Il faut commencer par agir dans le sens qu'on croit juste, et par agir, j'entends à peu près tout et n'importe quoi : consommer d'une manière ou d'une autre, militer etc.
 
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