Picatau
Fait crier les carottes
Les questions que tu amènes Fabicha sont particulièrement justes.
C'est vrai que l'orthographe est un moyen de discrimination sociale.
Justement, le métier de correcteur et de typographe devrait être encore plus nécessaire.
Ce dont je m'aperçois, c'est que l'orthographe conçue à la française est guidée par une norme hyper restrictive et hyper prescriptive, la norme scolaire en fait, alors qu'au cours de son Histoire la façon d'écrire le français a largement évolué. On voudrait la figer.
Pour ma part, une norme descriptive comme on en trouve par exemple dans la grammaire méthodique du français de Riegel et alii me parait nettement plus souhaitable. Là où l'enseignement du français pèche à l'école, c'est sur ce fait. Alors que la norme pourrait être beaucoup plus souple, on enseigne une norme rigide. Toucher à l'orthographe, c'est comme toucher à la France, et je ne dis pas ça au hasard car on entend bien des phrases du genre "La France fout le camp" au sujet de l'orthographe qui se "perd". Bref, il y aurait largement de quoi alléger la norme et d'accepter plusieurs usages. Je ne parle pas que tout le monde écrive à sa façon sinon on ne s'y retrouverait plus, il faut un minimum de règles communes mais on pourrait accepter aussi bien éléfant que éléphant, nénufar que nénuphar entre autres sans souci. La variation orthographique existe déjà (cuiller/cuillère...) alors pourquoi ne pas l'accepter plus largement ? Cela n'impliquerait pas du tout la disparition des métiers de correcteurs.
Pour ma part, les seules erreurs orthographiques qui ne me gênent vraiment sont celles qui impliquent un problème de compréhension et supposent un problème d'articulation logique de la part du rédacteur.
Le style SMS, c'est une autre histoire, en fait, il développe ses propres codes, sa propre norme. Ça n'intéresse les jeunes et les autres que dans la mesure où justement ils croient que ce n'est pas normé, que c'est libre, mais en fait on assiste à une codification en élaboration qui se crée par les échanges entre individus. Si cela constitue une norme parallèle, je n'y vois pas de problème, c'est lorsque c'est exclusif que cela devient un problème.
L'orthographe reflète en effet en partie l'histoire de la langue mais il ne faudrait pas croire que la norme actuelle ait toujours été telle qu'elle est, elle a beaucoup varié, il ne faut donc pas prendre non plus pour prétexte l'Histoire pour justifier certaines inepties étymologiques.
La proposition ortograf alternâtiv est juste une proposition alternative comme son nom l'indique et a des applications pour les difficultés d'apprentissage. Il n'est pas dit qu'elle doive éradiquer la norme actuelle et de toutes façons, cela ne risque pas d'arriver.
Bon, à mon sens, il serait bon de cheminer vers une norme beaucoup plus permissive.
Sur le lien fourni par Cépafo, la mise en forme a son importance quand elle favorise la lisibilité et cela me semble nécessaire.
Par contre, la note 11 fait état de la place du tréma sur "aiguë", placé normativement sur "ë". Hé bien, justement, les rectifications orthographiques de 1990 admettent le tréma sur le "ü". Voilà un exemple d'hyper normativité restrictive.
La lecture de Nina Catach est d'une bonne aide pour comprendre l'évolution du système français : http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 204_0000_3
p. 206 vous trouverez une présentation de son ouvrage sur l'Histoire de l'orthographe du français.
Le lien suivant toujours sur les travaux de Nina Catach est bien meilleur encore : http://lecheneparlant.over-blog.com/art ... 59869.html
Une dernière chose, on ne distingue pas en linguistique entre ce qui serait dialecte et ce qui serait langue. Le mot dialecte désigne uniquement une manière de parler une langue dans un milieu (géographique ou social essentiellement) donné, il n'a pas de connotation péjorative alors que dans son acception sociale, le mot dialecte, et a fortiori le mot patois, désigne tout ce qui n'est pas reconnu comme langue nationale ou officielle, mais tout dialecte est évidemment une langue à part entière, compris simplement comme variante d'une langue (la variante américaine de l'anglais peut être considérée comme un dialecte de l'anglais, le français a aussi ses dialectes, le standard en étant un également parmi les autres ; il faudrait distinguer entre dialectes de type A et B mais je ne rentre pas dans les détails).
De toutes façons, tout individu qui parle parle une langue.
C'est vrai que l'orthographe est un moyen de discrimination sociale.
Justement, le métier de correcteur et de typographe devrait être encore plus nécessaire.
Ce dont je m'aperçois, c'est que l'orthographe conçue à la française est guidée par une norme hyper restrictive et hyper prescriptive, la norme scolaire en fait, alors qu'au cours de son Histoire la façon d'écrire le français a largement évolué. On voudrait la figer.
Pour ma part, une norme descriptive comme on en trouve par exemple dans la grammaire méthodique du français de Riegel et alii me parait nettement plus souhaitable. Là où l'enseignement du français pèche à l'école, c'est sur ce fait. Alors que la norme pourrait être beaucoup plus souple, on enseigne une norme rigide. Toucher à l'orthographe, c'est comme toucher à la France, et je ne dis pas ça au hasard car on entend bien des phrases du genre "La France fout le camp" au sujet de l'orthographe qui se "perd". Bref, il y aurait largement de quoi alléger la norme et d'accepter plusieurs usages. Je ne parle pas que tout le monde écrive à sa façon sinon on ne s'y retrouverait plus, il faut un minimum de règles communes mais on pourrait accepter aussi bien éléfant que éléphant, nénufar que nénuphar entre autres sans souci. La variation orthographique existe déjà (cuiller/cuillère...) alors pourquoi ne pas l'accepter plus largement ? Cela n'impliquerait pas du tout la disparition des métiers de correcteurs.
Pour ma part, les seules erreurs orthographiques qui ne me gênent vraiment sont celles qui impliquent un problème de compréhension et supposent un problème d'articulation logique de la part du rédacteur.
Le style SMS, c'est une autre histoire, en fait, il développe ses propres codes, sa propre norme. Ça n'intéresse les jeunes et les autres que dans la mesure où justement ils croient que ce n'est pas normé, que c'est libre, mais en fait on assiste à une codification en élaboration qui se crée par les échanges entre individus. Si cela constitue une norme parallèle, je n'y vois pas de problème, c'est lorsque c'est exclusif que cela devient un problème.
L'orthographe reflète en effet en partie l'histoire de la langue mais il ne faudrait pas croire que la norme actuelle ait toujours été telle qu'elle est, elle a beaucoup varié, il ne faut donc pas prendre non plus pour prétexte l'Histoire pour justifier certaines inepties étymologiques.
La proposition ortograf alternâtiv est juste une proposition alternative comme son nom l'indique et a des applications pour les difficultés d'apprentissage. Il n'est pas dit qu'elle doive éradiquer la norme actuelle et de toutes façons, cela ne risque pas d'arriver.
Bon, à mon sens, il serait bon de cheminer vers une norme beaucoup plus permissive.
Sur le lien fourni par Cépafo, la mise en forme a son importance quand elle favorise la lisibilité et cela me semble nécessaire.
Par contre, la note 11 fait état de la place du tréma sur "aiguë", placé normativement sur "ë". Hé bien, justement, les rectifications orthographiques de 1990 admettent le tréma sur le "ü". Voilà un exemple d'hyper normativité restrictive.
La lecture de Nina Catach est d'une bonne aide pour comprendre l'évolution du système français : http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 204_0000_3
p. 206 vous trouverez une présentation de son ouvrage sur l'Histoire de l'orthographe du français.
Le lien suivant toujours sur les travaux de Nina Catach est bien meilleur encore : http://lecheneparlant.over-blog.com/art ... 59869.html
Une dernière chose, on ne distingue pas en linguistique entre ce qui serait dialecte et ce qui serait langue. Le mot dialecte désigne uniquement une manière de parler une langue dans un milieu (géographique ou social essentiellement) donné, il n'a pas de connotation péjorative alors que dans son acception sociale, le mot dialecte, et a fortiori le mot patois, désigne tout ce qui n'est pas reconnu comme langue nationale ou officielle, mais tout dialecte est évidemment une langue à part entière, compris simplement comme variante d'une langue (la variante américaine de l'anglais peut être considérée comme un dialecte de l'anglais, le français a aussi ses dialectes, le standard en étant un également parmi les autres ; il faudrait distinguer entre dialectes de type A et B mais je ne rentre pas dans les détails).
De toutes façons, tout individu qui parle parle une langue.