...que c'était plus poli de se présenter, alors voilà...
J'ai 30 ans
Je suis maréchal ferrant
J'ai plein d'animaux à la maison, des chevaux, des poneys, des chiens et des chats
Et je fais gentiment ma transition depuis environ 18 mois.
Je dis que je fais ma transition parce que je ne suis pas encore arrivée à mon objectif, les habitudes sont tenaces et le manque de temps n'aide pas forcément (genre... les glaces cet été, j'ai privilégié les sorbets mais quelques écarts lactés quand même faute de temps pour en faire maison)
Or donc l'objectif... végétalisme sans gluten pour moi et plus d'achats de produits issus ou testés sur animaux. Mais j'avoue, je n'ai pas jeté mes anciennes chaussures/vêtement en cuir... dont certains qui me manqueront quand ils ne seront plus là. Et je les utiliserai tant qu'ils seront en état, les jeter ne changera rien aux animaux qui ont été tués pour les produire.
La réalité à aujourd'hui... en moyenne un craquage végétarien par semaine maxi, du fromage quasi systématiquement. Plus d'achat de cuir. Du savon sans lait ou autre. Et pour le reste des produits... tout reste à faire. Faute de temps (je sais quand on veut on prend le temps etc, mais en fait non, on peut vouloir avec une to do list un peu trop longue pour arriver au bout). Une autre exception : les gélules d'omega 3 que je prends en cure, mais depuis mon dernier achat j'ai enfin trouvé des vendeurs d'équivalent VGL à base d'algues, youpi!
Bon j'avoue VGL sans gluten ça complique bien la vie quand je suis en déplacement, ce qui est régulier, il faut toujours anticiper et parfois côté temps (oui encore) c'est compliqué. Ce qui fait que j'ai cédé sur mes premiers obhjectifs, et que le tofu a vite intégré mes placards, notamment sous formes de steaks ou autres prêts à consommer.
En revanche, je cuisine toujours omni pour mon entourage quand je les reçois. Souci : ils piquent toujours pour goûter dans mon assiette, donc je dois me préparer de grosses portions. Ils apprécient les alternatives VGL mais clairement ne sont pas prêt pour en faire leur repas uniques à chaque fois qu'ils viennent, une fois en passant why not mais pas plus. En même temps cela fait à peine un an que je suis VG en société, et puis je ne suis pas très prosélyte, je préfère l'exemple et le choix perso. Je suis mal à l'aise avec mes achats dans ces cas là, même si je sais que cela leur fait plaisir... je privilégie des petits producteurs en direct, en bio ou quasi, mais je n'aime pas quand même.
Et certaines recettes familiales vont me manquer, même si je travaille à des imitations VGL il demeure que ce n'est pas pareil... le côté madeleine de proust, les recettes qu'on apprend en les faisant avec grand mère ou maman et qui ne sont notées nulle part, juste la mémoire et la transmission orale...En fait c'est cela qui a été le plus difficile pour ma mère, cette rupture dans la transmission. Et pour moi aussi.
Ca et trouver de nouveaux automatismes, de nouvelles techniques de cuisine, et s'équiper pour. Je cuisine depuis toute petite, le plus souvent sans livre. Alors repartir de je cherche une recette et je la suis pas à pas... ouille. Mais nécessaire, et encore en cours de. La prochaine étape c'est d'ailleurs les fromages végétaux maison (vu que par ici c'est plutôt très mal achalandé, le fin fond de la campagne c'est sympa mais pas pour tout, et que je préfère des alternatives sans soja ce que je ne trouve pas dans le magasin bio que je fréquente mensuellement à une bonne heure de chez moi)
Et puis des craintes, l'alimentation et moi c'est une longue histoire compliquée et ma mère s'inquiète facilement, surtout que j'ai un métier bien physique quand même.
Sinon je suis maréchal... oui je mets des fers à des chevaux, qui pour la plupart sont utilisés par leurs propriétaires pour leur plaisir et pas toujours au mieux. Pourquoi je fais ce métier... Par amour du cheval. Et pas un amour égoïste, genre cela me fait surtout plaisir à moi. Non parce que dans ce cas je gardais mon gentil travail derrière un bureau à heures fixes, et mes chevaux pour me faire plaisir.
Un maréchal c'est là pour apporter du bien être aux chevaux, et accessoirement souvent au détriment de son propre bien être. En tous cas c'est ma vision des choses. Alors oui on peut disserter sur le fait que dans la nature les chevaux ne voient pas le maréchal. En effet. Ce qui n'empêche pas les problèmes de pieds et les douleurs subséquentes d'exister.
Oui le fer apporte des contraintes mécaniques aux chevaux qui en portent. Je rejoins ce que les anciens en disaient : c'est un mal nécessaire (à l'utilisation du cheval c'est vrai. Encore que j'ai des chevaux ferrés en clientèle pour leur seul bien être personnel, qui ne bossent pas). Donc oui cela a des effets secondaires et donc ce n'est pas un acte anodin. Mais dans un certain nombre de cas c'est nécessaire temporairement ou durablement. C'est un peu comme un médicament en fait.... ou des chaussures humaines si on écoute les partisans de la marche/course pieds nus
Je ne cautionne pas pour autant l'utilisation qui est faite du cheval dans tous les cas existants, ni même par tous mes clients. Tout comme je ne cautionne pas l'attitude de tous les VGL vis à vis des omnis. Tout comme en tant que femme je ne cautionne pas le comportement de toutes les femmes etc etc etc
Mais oui j'ai l'intention de remonter mes chevaux (cela ne fait toujours que 2 ans qu'ils sont en vacances intensives), et même sans doute de retourner en compétition. J'ai bien conscience que j'impose au cheval une relation avec l'humain qu'il n'a peut être pas souhaité comme à mon chien et à mon chat. Que j'en tire du plaisir (et franchement beaucoup de contraintes), et je fais tout pour qu'ils en tirent aussi du plaisir.
On pourra sans doute m'objecter que la notion de plaisir est subjective vu qu'on ne sait pas s'ils en auraient s'ils avaient eu un choix complet (se développer à l'état sauvage sans imprégnation humaine et avoir des conditions de vie agréables) mais bon.... Mes animaux qui ont des conditions de vie plutôt très cool (interactions avec des congénères, liberté, soins, manipulation sans coercition sauf absolue nécessité), et oui, ont aussi pas mal de contraintes (stérilisation, clôtures, vaccins, vermifuges, transbahutage en voiture quand je pars en voyage pour la chienne, mes horaires, des interactions avec moi, que je sollicite parfois alors qu'ils font autre chose, et pour les chevaux et poneys des contraintes physique lors des manipulation et du travail. Je crée un stimulus désagréable (toucher, mouvement, objet effrayant) dans le but d'obtenir ce que je recherche (déplacement contrôlé, pied en l'air, désensibilisation à certains objets etc)
Donc oui je suis spéciste... je ne compte pas renoncer à mes interactions avec les animaux, qui dépassent clairement le cadre de l'observation. Pour autant je ne vois pas cela comme une relation dominant dominé, même si il est vrai que mon choix, mon objectif va primer pendant nos interactions que je sollicite. Je vois cela avant tout comme beaucoup de devoirs, de responsabilités pour moi (leur assurer leur bien être, veiller à leur santé, leur moral, leur sécurité) et effectivement quelques obligations pour eux (dans le respect de ce qu'ils expriment, si mon chien ou mon chat ne veut pas de câlin, ok, si mon cheval montre un ras le bol au boulot, manque d'entrain, c'est à moi de me remettre en question, si mon cheval ne fait pas ce que j'attendais c'est que j'ai mal expliqué/demandé/préparé etc). Une interaction, une relation réciproque, une collaboration, certes avec un objectif que j'établis, parfois uniquement pour mon plaisir, parfois aussi pour leur bien être.
A la lecture de ce forum, et d'autres, je me suis sentie une peu comme un imposteur, en gros à quoi bon être VGL et éliminer peu à peu les produits animaux ou testés sur, tout en exploitant les animaux directement. Je suis repartie réfléchir dans mon coin, et voilà... oui je ne serai jamais vegan aux yeux de pas mal de monde, par mon métier, mes loisirs, mes animaux, mon manque de prosélytisme ou d'exigence mais c'est mon mode de vie, aussi respectueux que possible de mon ecosystème, animaux inclus, et humains inclus. On peut faire mieux, ou plus extrême, plus intransigeant. Mais pour l'heure cela me convient.
Je parle beaucoup des conséquences de notre mode de vie autour de moi, je fais goûter des plats VGL, je montre un certain nombre de choses, textes, vidéos, photos. J'adore voir quand cela fait tilt. Mais je ne critique pas directement, moi il m'a fallu longtemps entre la prise de conscience de ce qu'impliquait ma consommation de viande et le renoncement au plaisir qu'elle me procurait. A chacun son cheminement. Je sais qu'il y aura des phases bien compliquées à l'avenir (quand je vais finir par arrêter de cuisiner omnis, ou lors des fêtes de familles quand je vais venir avec mon repas parce que plus ça va moins mon corps supporte, même les écarts VGR, quand je vais être enceinte, et encore plus après...)
bon ben voilà, vous savez pourquoi je suis là : au delà de chercher des recettes, des astuces et tout ce qu'on veut... j'ai besoin de discuter de mon cheminement avec des personnes qui le partage un peu plus que mon entourage usuel.
euh, je viens de voir ce que cela donne... joli pavé!
alors merci pour ceux qui liront jusqu'au bout et puis aux autres aussi d'ailleurs
J'ai 30 ans
Je suis maréchal ferrant
J'ai plein d'animaux à la maison, des chevaux, des poneys, des chiens et des chats
Et je fais gentiment ma transition depuis environ 18 mois.
Je dis que je fais ma transition parce que je ne suis pas encore arrivée à mon objectif, les habitudes sont tenaces et le manque de temps n'aide pas forcément (genre... les glaces cet été, j'ai privilégié les sorbets mais quelques écarts lactés quand même faute de temps pour en faire maison)
Or donc l'objectif... végétalisme sans gluten pour moi et plus d'achats de produits issus ou testés sur animaux. Mais j'avoue, je n'ai pas jeté mes anciennes chaussures/vêtement en cuir... dont certains qui me manqueront quand ils ne seront plus là. Et je les utiliserai tant qu'ils seront en état, les jeter ne changera rien aux animaux qui ont été tués pour les produire.
La réalité à aujourd'hui... en moyenne un craquage végétarien par semaine maxi, du fromage quasi systématiquement. Plus d'achat de cuir. Du savon sans lait ou autre. Et pour le reste des produits... tout reste à faire. Faute de temps (je sais quand on veut on prend le temps etc, mais en fait non, on peut vouloir avec une to do list un peu trop longue pour arriver au bout). Une autre exception : les gélules d'omega 3 que je prends en cure, mais depuis mon dernier achat j'ai enfin trouvé des vendeurs d'équivalent VGL à base d'algues, youpi!
Bon j'avoue VGL sans gluten ça complique bien la vie quand je suis en déplacement, ce qui est régulier, il faut toujours anticiper et parfois côté temps (oui encore) c'est compliqué. Ce qui fait que j'ai cédé sur mes premiers obhjectifs, et que le tofu a vite intégré mes placards, notamment sous formes de steaks ou autres prêts à consommer.
En revanche, je cuisine toujours omni pour mon entourage quand je les reçois. Souci : ils piquent toujours pour goûter dans mon assiette, donc je dois me préparer de grosses portions. Ils apprécient les alternatives VGL mais clairement ne sont pas prêt pour en faire leur repas uniques à chaque fois qu'ils viennent, une fois en passant why not mais pas plus. En même temps cela fait à peine un an que je suis VG en société, et puis je ne suis pas très prosélyte, je préfère l'exemple et le choix perso. Je suis mal à l'aise avec mes achats dans ces cas là, même si je sais que cela leur fait plaisir... je privilégie des petits producteurs en direct, en bio ou quasi, mais je n'aime pas quand même.
Et certaines recettes familiales vont me manquer, même si je travaille à des imitations VGL il demeure que ce n'est pas pareil... le côté madeleine de proust, les recettes qu'on apprend en les faisant avec grand mère ou maman et qui ne sont notées nulle part, juste la mémoire et la transmission orale...En fait c'est cela qui a été le plus difficile pour ma mère, cette rupture dans la transmission. Et pour moi aussi.
Ca et trouver de nouveaux automatismes, de nouvelles techniques de cuisine, et s'équiper pour. Je cuisine depuis toute petite, le plus souvent sans livre. Alors repartir de je cherche une recette et je la suis pas à pas... ouille. Mais nécessaire, et encore en cours de. La prochaine étape c'est d'ailleurs les fromages végétaux maison (vu que par ici c'est plutôt très mal achalandé, le fin fond de la campagne c'est sympa mais pas pour tout, et que je préfère des alternatives sans soja ce que je ne trouve pas dans le magasin bio que je fréquente mensuellement à une bonne heure de chez moi)
Et puis des craintes, l'alimentation et moi c'est une longue histoire compliquée et ma mère s'inquiète facilement, surtout que j'ai un métier bien physique quand même.
Sinon je suis maréchal... oui je mets des fers à des chevaux, qui pour la plupart sont utilisés par leurs propriétaires pour leur plaisir et pas toujours au mieux. Pourquoi je fais ce métier... Par amour du cheval. Et pas un amour égoïste, genre cela me fait surtout plaisir à moi. Non parce que dans ce cas je gardais mon gentil travail derrière un bureau à heures fixes, et mes chevaux pour me faire plaisir.
Un maréchal c'est là pour apporter du bien être aux chevaux, et accessoirement souvent au détriment de son propre bien être. En tous cas c'est ma vision des choses. Alors oui on peut disserter sur le fait que dans la nature les chevaux ne voient pas le maréchal. En effet. Ce qui n'empêche pas les problèmes de pieds et les douleurs subséquentes d'exister.
Oui le fer apporte des contraintes mécaniques aux chevaux qui en portent. Je rejoins ce que les anciens en disaient : c'est un mal nécessaire (à l'utilisation du cheval c'est vrai. Encore que j'ai des chevaux ferrés en clientèle pour leur seul bien être personnel, qui ne bossent pas). Donc oui cela a des effets secondaires et donc ce n'est pas un acte anodin. Mais dans un certain nombre de cas c'est nécessaire temporairement ou durablement. C'est un peu comme un médicament en fait.... ou des chaussures humaines si on écoute les partisans de la marche/course pieds nus
Je ne cautionne pas pour autant l'utilisation qui est faite du cheval dans tous les cas existants, ni même par tous mes clients. Tout comme je ne cautionne pas l'attitude de tous les VGL vis à vis des omnis. Tout comme en tant que femme je ne cautionne pas le comportement de toutes les femmes etc etc etc
Mais oui j'ai l'intention de remonter mes chevaux (cela ne fait toujours que 2 ans qu'ils sont en vacances intensives), et même sans doute de retourner en compétition. J'ai bien conscience que j'impose au cheval une relation avec l'humain qu'il n'a peut être pas souhaité comme à mon chien et à mon chat. Que j'en tire du plaisir (et franchement beaucoup de contraintes), et je fais tout pour qu'ils en tirent aussi du plaisir.
On pourra sans doute m'objecter que la notion de plaisir est subjective vu qu'on ne sait pas s'ils en auraient s'ils avaient eu un choix complet (se développer à l'état sauvage sans imprégnation humaine et avoir des conditions de vie agréables) mais bon.... Mes animaux qui ont des conditions de vie plutôt très cool (interactions avec des congénères, liberté, soins, manipulation sans coercition sauf absolue nécessité), et oui, ont aussi pas mal de contraintes (stérilisation, clôtures, vaccins, vermifuges, transbahutage en voiture quand je pars en voyage pour la chienne, mes horaires, des interactions avec moi, que je sollicite parfois alors qu'ils font autre chose, et pour les chevaux et poneys des contraintes physique lors des manipulation et du travail. Je crée un stimulus désagréable (toucher, mouvement, objet effrayant) dans le but d'obtenir ce que je recherche (déplacement contrôlé, pied en l'air, désensibilisation à certains objets etc)
Donc oui je suis spéciste... je ne compte pas renoncer à mes interactions avec les animaux, qui dépassent clairement le cadre de l'observation. Pour autant je ne vois pas cela comme une relation dominant dominé, même si il est vrai que mon choix, mon objectif va primer pendant nos interactions que je sollicite. Je vois cela avant tout comme beaucoup de devoirs, de responsabilités pour moi (leur assurer leur bien être, veiller à leur santé, leur moral, leur sécurité) et effectivement quelques obligations pour eux (dans le respect de ce qu'ils expriment, si mon chien ou mon chat ne veut pas de câlin, ok, si mon cheval montre un ras le bol au boulot, manque d'entrain, c'est à moi de me remettre en question, si mon cheval ne fait pas ce que j'attendais c'est que j'ai mal expliqué/demandé/préparé etc). Une interaction, une relation réciproque, une collaboration, certes avec un objectif que j'établis, parfois uniquement pour mon plaisir, parfois aussi pour leur bien être.
A la lecture de ce forum, et d'autres, je me suis sentie une peu comme un imposteur, en gros à quoi bon être VGL et éliminer peu à peu les produits animaux ou testés sur, tout en exploitant les animaux directement. Je suis repartie réfléchir dans mon coin, et voilà... oui je ne serai jamais vegan aux yeux de pas mal de monde, par mon métier, mes loisirs, mes animaux, mon manque de prosélytisme ou d'exigence mais c'est mon mode de vie, aussi respectueux que possible de mon ecosystème, animaux inclus, et humains inclus. On peut faire mieux, ou plus extrême, plus intransigeant. Mais pour l'heure cela me convient.
Je parle beaucoup des conséquences de notre mode de vie autour de moi, je fais goûter des plats VGL, je montre un certain nombre de choses, textes, vidéos, photos. J'adore voir quand cela fait tilt. Mais je ne critique pas directement, moi il m'a fallu longtemps entre la prise de conscience de ce qu'impliquait ma consommation de viande et le renoncement au plaisir qu'elle me procurait. A chacun son cheminement. Je sais qu'il y aura des phases bien compliquées à l'avenir (quand je vais finir par arrêter de cuisiner omnis, ou lors des fêtes de familles quand je vais venir avec mon repas parce que plus ça va moins mon corps supporte, même les écarts VGR, quand je vais être enceinte, et encore plus après...)
bon ben voilà, vous savez pourquoi je suis là : au delà de chercher des recettes, des astuces et tout ce qu'on veut... j'ai besoin de discuter de mon cheminement avec des personnes qui le partage un peu plus que mon entourage usuel.
euh, je viens de voir ce que cela donne... joli pavé!
alors merci pour ceux qui liront jusqu'au bout et puis aux autres aussi d'ailleurs