kob27g
Moulin à graines
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Je suis tombé sur cette critique du livre et je la trouve un peu sévère.No Steak, tromperie sur l’étiquette
Faisant miroiter une enquête sur plusieurs continents, le livre d’Aymeric Caron ressemble plutôt à un essai écrit au coin du feu. Sa dénonciation de l’industrie de la viande reste théorique sans qu’il parvienne, à aucun moment, à prendre la mesure du phénomène de société qu'est le végétarisme.
En tant que végétarien et que journaliste, No Steak est un livre que j’aurais voulu pouvoir caresser dans le sens du poil. Son auteur, Aymeric Caron, journaliste télé plutôt mordant d’après les quelques vidéos que j’ai pu voir de lui sur Youtube, et son éditeur, Fayard, promettaient en effet une enquête de « plus d’un an et sur plusieurs continents pour raconter cette évolution de nos mœurs et de nos rapports avec les animaux ».
Aymeric Caron étant un ancien reporter de guerre, je m’attendais à ce qu’il aille « au contact » et mouille sa chemise pour nous renseigner, par exemple, sur les turpitudes des industriels de la viande au-delà de la vieille Europe (particulièrement en Chine) ou sur la culture vegan ou plant based, en plein essor aux Etats-Unis. J’imaginais aussi des interviews de personnalités célèbres, médecins, grands chefs, chanteurs, acteurs ou sportifs qui défendent le végétarisme. Des opinions de sociologues également.
Bref, j’espérais une enquête dans les règles de l’art, pleine de découvertes et d’émotions. Hélas, No Steak n’est rien de tout cela. Les « plusieurs continents » se bornent à un voyage à Montréal et à l’évocation des souvenirs d’une coopération militaro-culinaire en Asie. Il faut attendre la page 198 pour tomber sur les extraits d’une vraie interview (je veux dire, faite par lui), celle de la diététicienne Anne-Marie Roy, à Montréal.
Pour le reste, No Steak est un mélange d’anecdotes, de google-journalisme (ou de journalisme de bibliothèque, pour être indulgent) et de considérations personnelles, dont toutes ne sont pas dépourvues d’intérêt, mais qui sont loin de renouveler le genre. Séduisante au plan théorique, l’argumentation en huit points contre la viande, qui structure le livre, n’allège pas la sauce. J’ignore comment réagira l’omnivore de base, mais le végétarien lambda reste sur sa faim, avec la vague impression d’avoir été roulé dans la farine.
Si le livre a au moins le mérite de faire parler du végétarisme à la télé, la comparaison avec « Faut-il manger les animaux ? », de Jonathan Safran Foer, montre l’abîme qui sépare la France des Etats-Unis en termes d’exigence éditoriale. Car Jonathan Safran Foer, lui, n’a pas hésité à aller au charbon et à plonger ses mains dans le cœur sanguinolent de l’industrie de la viande, une vraie leçon de journalisme celle-là.
Source : vegeshopper
Aymeric Caron raconte son expérience du végétarisme et ses impressions. Il ne faut pas le comparer avec "Faut-il manger les animaux", un pamphlet contre l'industrie de la viande.