Ovo-lacto végétarien, omnivore, même combat?

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IV

Élève des carottes
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J’ai parfois lu ou entendu qu’ « un végétarien qui consomme beaucoup d’œufs et de lait fait plus de mal qu’un omnivore qui mangerait peu de viande »

En effet la production de lait nécessite telle qu’elle est pratiquée de tuer un veau et de soumettre sa mère à un traitement assez abominable, alors que pour produire de la viande, il faut « juste » tuer une vache (même raisonnement pour les œufs).

Ceci amène des calculs assez savants :
Un végétarien consomme 400 litres de lait par an (s’il respecte les préconisations du PNNS). Une vache produit environ 5000 litres de lait par lactation (pour un veau). Donc le végétarien qui boit ce lait a tué 1/12ème de veau et exploité sa mère pendant 1/12ème de lactation.
Un omnivore qui aurait mangé du veau 10 fois par an (un veau de 10 mois pesant environ 300kg), à raison de 100g par portion de viande de veau à mangé 1kg de veau soit seulement 1/300ème de veau.
C'est un cas d'école, bien sûr, ça ne sert qu'à illustrer le raisonnement.

Donc au final, l’omnivore qui a mangé 1kg de veau a fait moins de mal qu’un végétarien qui a consommé 400 litres de lait.

Je ne suis pas du tout d’accord avec ce raisonnement.

L’élevage, la pêche, sont subventionnés. Il y a toujours autant de viande produite, quelle que soit la quantité de viande consommée, les surplus sont jetés à la poubelle. Peut-être cependant qu’en cas de baisse drastique de la consommation, les subventions s’ajustent. Cela peut aboutir à une baisse du nombre d’animaux élevés pour être tués, mais du point de vue de l’animal en tant qu’individu, ça ne change rien (imaginez vous devant un peloton d’exécution, on vous annonce « bonne nouvelle, finalement vous ne serez pas 100 à être fusillés, mais seulement 98 », je ne pense pas que cela vous soulagera).

L’omnivore qui consomme peu d’animaux, au mieux participe à ce que les subventions s’ajustent à un niveau plus faible, au pire, ne change rien.

Le végétarien qui consomme beaucoup de lait donne beaucoup d’argent à l’industrie de la viande, mais à mon sens, il apporte quelque chose de plus important : il remet en cause le fait de manger des animaux (ce que ne fait pas l’omnivore).

Or, la remise en question du bien fondé de manger des animaux est fondamentale pour l’évolution de leur statut dans la société.

Pour l’omnivore qui mange des animaux ne serait-ce qu’une fois par an, l’animal reste potentiellement un bien, un objet de consommation. Pour le végétarien, l’animal n’est pas un bien de consommation.

Le végétarien situe donc le débat à un niveau politique (et à mon sens c’est là que tout se joue). Plus les végétariens sont nombreux, se font entendre, se rendent visibles, plus le statut de l’animal est remis en question.

Bien entendu, pour être cohérents, les végétariens devraient être végétaliens (vegan). Pas parce qu’un végétalien tue moins d’animaux, mais parce qu’un végétalien remet en cause le fait d’exploiter les animaux (alors qu’un végétarien remet seulement en cause le fait de les manger), ce qui aboutit à un statut bien plus enviable pour l’animal. Je comprends néanmoins que vu l’intensité de la propagande autour des produits laitiers (et même des œufs) et des « dangers » du végétalisme, certains hésitent à franchir le pas.

Voilà, c’étaient mes réflexions du soir
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.
 
Un omnivore ne consomme pas uniquement du veaux, donc je ne suis pas vraiment d’accord sur le calcul.

Ensuite, dans ton message du compare un omnivore très raisonnable, a un végétarien qui se goinfre d'oeufs et de produit laitier, la non plus je ne suis pas spécialement d’accord.

Et tu pourrais m'expliquer comme est-ce qu'on peut consommer 400litre de lait par ans ? Parce que la j'ai beau calculer et re calculer je trouve pas ^^.
 
Pour les poids de veaux, il y en a environ la moitié de consommé je crois. Et je tombe sur 220kg pour un veau de 5mois (300 à 8 mois ?). Donc dans l'absolu, 110-150kg de veau mangeable.

Ensuite il y a un défaut dans le raisonnement, c'est que tu compare un lacto-VG à un omni qui mangerais 1kg de veau sur l'année. Point barre. Hors je connais pas d'omni qui ne mange QUE du veau, et 1kg dans l'année ^^ Tout ce qui sera consommé, au delà de ce premier kilo de viande creusera l'écart entre le lacto-VG et l'omni.
Idem pour les oeufs, ovo-VG : oeufs, omni = oeufs + poule.

Du coup la différence de consommation totale de produits animaux fait que le lacto-ovo-VG financera moins les industries.

HS : et jepense que les ovo-lacto-VG sont peut être plus discrimant sur l'origine de ce qu'ils mangent, et les conditions d'élevages, donc même si ça laisse persister les industries lait/oeufs, ça ne peut que tendre à "remonter" les standards d'élevages. En fait du welfarisme, même si ce n'est pas une finalité, c'est toujours ça de prit.

@Ryan : 1kg de fromage = 10L de lait en moyenne par exemple. Plus les crèmes et sauces, épaississants, et traces de lait dans les préparations industrielles.
Le chiffre me surprend aussi celà dit. (Source ? : D )
 
En mangeant 3 produits laitiers par jour, comme on le recommande voyons!

Nan, mais à part se faire des journées raclettes tout les jours en hiver, voir en automne, je ne vois pas non plus.
 
J’arrête le fromage.
 
Wombattitude":1fx8khjh a dit:
Du coup la différence de consommation totale de produits animaux fait que le lacto-ovo-VG financera moins les industries.

Justement, je pense que le critère "financer les industries" n'est pas le plus pertinent, comparé au critère politique. D'abord parce qu'il y a les subventions, mais aussi parce que s'il n'y a pas de remise en question politique, d'"expansion" du mode de pensée végétarien, le fait de ne pas financer les industries restera à un niveau individuel. Or, ce qu'on veut, c'est quand même mettre la question sur le tapis pour que plus personne ne finance l'industrie de la viande.

exemple: Jonathan S. Foer, qui finance l'industrie de la viande en achetant des produits animaux, mais qui d'un autre côté, par la diffusion de ses idées, a amorcé un vrai débat sur la légitimité de manger des animaux. Je pense qu'il a fait plus de mal que de bien à l'industrie de la viande!

(Ah et laissez tomber la recherche d'exactitude dans les chiffres, c'était un cas d'école, pour illustrer).
 
D'accord avec cette critique du "véganisme ou rien" : même s'il est beaucoup moins cohérent que le véganisme, le végétarisme suffit à porter le message politique.
 
Ca dépend du message que tu veux faire passer.
Si tu es anti spéciste, tu vas préférer un végétarien qui ne mange jamais de chair, pour une question de message politique.
Si tu es axé sur des problématiques de santé ou d'écologie par exemple, tu vas privilégier un régime omnivore avec très peu de produits d'origine animale, qu'un régime ovo-lacto VG sans aucune restriction sur les produits d'origine animale autre que la chair.
Donc non ce n'est pas le même combat, en effet.
 
flo bonjour
Donc non ce n'est pas le même combat, en effet.
Disons plutôt que ce sont des combats qui peuvent être communs, parallèles ou opposés, ça dépend des objectifs que chacun se donne et des niveaux ou il place la barre.
Pour certains manger bio sera suffisant, pour d'autres ce sera éviter les produits chimiques dans leur ensemble, un autre sera touché affectivement par le sort des autres animaux et le dernier ne verra que l'aspect politique de la situation...ou tous en même temps.
 
Très juste !
Car chacun fait ce qu'il croit être juste pour peu qu'il soit bien informé.
Chaque petite pierre apportée à l'édifice est positive même si dans l'idéal ne pas cautionner de quelque manière que ce soit s'avère être plus cohérent et efficace à la longue.
 
Je pense honnêtement que les deux sont déjà très bien (oui, je maintiens le « très ») car ils témoignent d'une prise de conscience de certains problèmes et surtout d'une volonté d'agir à un niveau individuel et très concret sur ces problèmes.

Je pense aussi que c'est un peu oiseux comme débat de savoir lequel est « mieux » que l'autre et qu'on ferait mieux d'accueillir à bras ouverts tous ceux qui sont conscients des problèmes liés à l'alimentation animale et agissent à un degré ou un autre et sous une forme ou une autre. Pas seulement dans l'intérêt de « la cause » mais aussi tout simplement par respect des individus et de leurs différentes façons de s'engager.

Après si quelqu'un dans mon entourage envisage de passer végé et qu'on en discute, je pense que je ne lui cacherai pas que la production des œufs et du lait n'est pas si propre que ça, que d'un point de vue nutritionnel ça ne sert à rien d'augmenter les rations de ces produits pour « compenser » et que les mêmes raisons qui le poussent à devenir végé s'appliquent pour réduire fortement leur consommation.
 
IV":q89itlwk a dit:
... exemple: Jonathan S. Foer, ... Je pense qu'il a fait plus de mal que de bien à l'industrie de la viande!

:ROFLMAO:, la aussi, l'exemple est peut etre un peu "hors normes".
Mais sur le fond je suis très d'accord avec toi.

flolalapine":q89itlwk a dit:
Ca dépend du message que tu veux faire passer.
Si tu es anti spéciste, tu vas préférer un végétarien qui ne mange jamais de chair, pour une question de message politique.
Si tu es axé sur des problématiques de santé ou d'écologie par exemple, tu vas privilégier un régime omnivore avec très peu de produits d'origine animale, qu'un régime ovo-lacto VG sans aucune restriction sur les produits d'origine animale autre que la chair.
Donc non ce n'est pas le même combat, en effet.

Bien entendu, pour plus de "clarté", pour des raisons de priorité, d'urgence pressentie, pour toucher différentes cibles, on doit forcément scinder les discours, mais au delà de la scission logique et nécessaire, la mise en concurrence des discours (mainte fois constatée et cause ici même de débat houleux) est pour moi absolument contre productive.

Bien entendu, on ne vit pas dans le monde des bisounours, mais il est absolument indispensable de prendre conscience que le droits des animaux (humains et non) doivent se comprendre comme un droit à vivre en bonne santé dans un ecosystème en bonne santé.

Penser la coexistence pacifique avec des animaux non humains non exploités sous entend une parfaite conscience et connaissance des écosystèmes. Penser une alimentation 100 % végétale sous entend la parfaite connaissance et maitrise de sa production saine, sinon, si c'est pour que tout le monde vivant crève, pourquoi libérer les animaux du joug humain (si bien sur, c'est intrinsèquement nécessaire, mais pas cohérent)... Evidemment, tous les végétariens pour des raisons antispecistes et tous les autres pour d'autres raisons, n'ont pas cette vision du monde idéalisée et cherchent seulement à atteindre un objectif particulier, mais je pense qu'aujourd'hui, on a plus que tout besoin d'une vision du monde possible, d'une autre idéologie que celle du chacun pour sa gueule et que le meilleur gagne ultra libéral (oui, c'est une vision manichéenne, mais c'est surtout un constat).

Je poserais donc le sujet autrement, pour moi, mieux vaut peut etre un omnivore écolo, égalitariste et pacifiste qu'un végétalien ultra libéral. :mmm:
 
Le plus important c'est ça :
IV":2r1jq7py a dit:
Plus les végétariens sont nombreux, se font entendre, se rendent visibles, plus le statut de l’animal est remis en question.
Si nous voulons défendre les animaux, nous devons faire le maximum pour occuper l'espace public.
 
Le problème c'est qu'il n'y a pas d'unité chez les végétariens, même parmi ceux qui le sont pour la cause animale. Beaucoup d'entre eux possèdent des animaux. Ils disent les aimer et c'est possible, mais en réalité ils les utilisent pour leur propre bienêtre. Tout comme l'éleveur "aime" ses vaches ou ses cochons. Il n'y a donc rien qui les différencie des mangeurs de viande.
 
Ricou":2dmeb56q a dit:
Le problème c'est qu'il n'y a pas d'unité chez les végétariens, même parmi ceux qui le sont pour la cause animale. Beaucoup d'entre eux possèdent des animaux. Ils disent les aimer et c'est possible, mais en réalité ils les utilisent pour leur propre bienêtre. Tout comme l'éleveur "aime" ses vaches ou ses cochons. Il n'y a donc rien qui les différencie des mangeurs de viande.

L'éleveur envoie les animaux qu'il aime à l'abattoir, lui.
 
Le calcul du nombre de vie-par-calorie est super. Elle évoque le fait qu'il serait bon de le coupler avec un calcul souffrance-par-calorie, ce qui est honnête de sa part. Dommage qu'elle n'ait pas mis d'avantage d'animaux dans le tableau (canards, lapins...).

Par contre, je me demande quel est le régime alimentaire de l'auteur. Qui a apparemment, d'après la petite bio en bas de l'article et un tour rapide sur son blog, un approche scientifique des choses assez intéressante.
 
Arreter la viande c'est aussi commencer a remettre en question le statut de l'animal (meme si cette remise en question n'est totale que si on adopte un style de vie vegane). L'omnivore "moderé" qui mange de la viande bio deux fois par semaine ne remet pas en question le fait que les animaux sont faits pour etre manges. Meme si en terme de souffrance, il en cause evidemment beaucoup moins que quelqu'un qui mangerait de la viande tous les jours... Imaginez que tout le monde se passe de viande pendant juste un jour par semaine, au niveau du nombre d'animaux tués ce serait comme si une personne sur 7 devenait vegetarienne.

Evidemment je crois que les vegetariens ne doivent pas oublier que les produits animaux occasionnent aussi de la souffrance, mais il n'est pas evident pour tout le monde d'etre vegan surtout par exemple quand on vit chez ses parents et qu'ils sont contre, et quand on mange a l'exterieur ca peut etre difficile surtout au debut. Mais rien n'empeche de reduire ces produits meme si on ne se sent pas pret a y renoncer totalement. Certains par exemple sont vegans chex ets et vgr dehors... En tous cas je pense qu'etre végétarien pour les animaux tout en se gavant de produits laitiers et d'oeufs, ca n'a pas de sens. Mais heureusement je pense pas que beaucoup de gens font ca.
Pour moi renoncer a la viande c'est extremement important. Calculer combien d'animaux vont mourir a cause de tel ou tel produit, c'est bien, ca apporte un certain eclairage sur nos pratiques alimentaires et leurs consequences. Mais Ce n'est pas tout. Il ne faut pas negliger les aspects culturels, ideologiques, psychologiques, les symboliques etc.

Elles sont extremement importantes et d'ailleurs elles ont aussi des influences sur les chiffres eux-meme (mais pas que pour ca, elles sont importantes en elles-meme). Par exemple beaucoup de gens m'ont dit qu'ils allaient se mettre a la viande bio et en manger moins, mais ils se retrouvent souvent a manger n'importe quelle viande (au restau, chez des gens...) alors que les vegetariens eux le sont tout le temps. De plus ils ne remettent pas en question le fait que la viande soit necessaire pour vivre. De meme, quelqu'un qui arreterait uniquement les oeufs ne serait pas forcement super regardant sur les additifs et tout et imaginez que vous etes invites a manger chez des gens et que vous leur devez leur expliquer que vous mangez aucun oeuf ou produit contenant de l'oeuf pour epargner des vies animales et que vous mangez toujours de la viande. Heuuuu.... Le seul recours que je vois c'est de pretendre etre allergique.
 
lelfe":evd2j0lk a dit:
De plus ils ne remettent pas en question le fait que la viande soit necessaire pour vivre.

Les omnivores ne mangent pas forcément de la viande parce qu'ils croient c'est nécessaire pour vivre
 
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