jujube
Mange de la salade
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ce livre au titre volontairement provocateur qui parle de décroissance démographique fait scandale en ce moment, peut-être en avez-vous déjà entendu parler.
je ne l'ai pas lu, à part cet extrait que je mets ici, et je ne sais donc pas encore à quoi j'adhère et n'adhère pas (je veux pas me faire insulter, car ce livre apparement dérange beaucoup, comme les religieux, conservateurs et umpistes), mais c'est clair qu'il y a à ce sujet, un débat qui mérite d'être débattu (justement ), mais c'est tabou!
"Ne dites pas dénatalité !
Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse tout simplement vivre.
Il ny a quune raison légitime de ne pas avoir denfant, cest de ne pas surpeupler davantage la seule planète dont nous disposions. Si on aime les enfants, il ne faut pas en faire.
On parle beaucoup dune inéluctable faillite de lhumanité par leffondrement des écosystèmes bien avant la fin de ce millénaire, et des pires difficultés planétaires par un déclin des ressources naturelles avant la fin de ce siècle. Lespèce humaine va devoir affronter dinsurmontables obstacles résultant de lévidente inéquation entre la surpopulation et lenvironnement. Même si le taux mondial de fécondité tend à se stabiliser, notre conduite constante et irrépressible du gâchis et de lappropriation forcenée, véritable addiction à la mauvaise gouvernance écologique, a déjà induit une dégradation précipitée du capital vital. Cest ainsi que notre futur se voit irrémédiablement hypothéqué à court terme, les ressources seront insuffisantes dici quelques décennies. La multitude de réfugiés de lenvironnement qui frappent déjà à la porte des nations les plus nanties est significative des milliards daffamés et dassoiffés de demain. Nous navons donc quun ennemi : notre prolificité. Doublé dune tare : une redoutable iniquité au nom dun irrespect congénital.
De latome au génie génétique, voici plus dun siècle que lhumanité joue à la roulette russe en usant aveuglement dun progrès très contestable. Mais pour linstant, si lon veut bien être impartial dans le tri des horreurs héritées de nos audaces, nos principaux problèmes ne sont finalement ni les affres dHiroshima et de Tchernobyl, ni les résidus chimiques et médicamenteux présents dans nos aliments, mais bel et bien les excès de la surpopulation. Même pour les plus altruistes dentre-nous, aptes à aimer le genre humain autant quils saiment eux-mêmes, il est grand temps de quitter nos illères anthropocentristes.
Qui vivra ne verra pas, parce que nos vies sont bien heureusement trop courtes. Doù notre repli sur laprès-moi-le-déluge. Mais qui se reproduira verra. Tel linsecte à métamorphose qui finalement ne meurt jamais, tel le papillon qui se pérennise dans son cycle duf en larve, de chenille en nymphe, puis en nouvel imago, en nouveau papillon, lâme de nos descendants pourrait être la même que celle de leurs aïeux. Ainsi, ce serait nous dans un ou deux siècles, nous qui ririons bien en riant les derniers ! Ah, cette fois ça nous fait peur, ça nous fait réfléchir, et sauve qui peut la Terre si cest nous qui risquons de connaître les affres de la vie invivable que nous concoctons pour demain ! Les lâches que nous sommes ! Nous brûlons tout parce nous ne nous sentons pas concernés et avons la stupidité de croire que le seul legs dû à nos enfant est le magot de pognon, joint à une très discutable éducation.
Lautre jour, dans un supermarché, un vieil homme bougon invectivait une jeune femme effrayée par ses propos : « Vous navez pas honte, Madame ? Avec des gens comme vous, nous serions déjà 25 milliards sur cette pauvre Terre ! ». Elle poussait un cadi chargé de victuailles, elle tirait un landau dans lequel braillaient des jumeaux, un garçonnet de 3 ou 4 ans saccrochait à ses jupes et elle était enceinte.
Les partants pour la procréation ne pensent que rarement au-delà de lenfant auquel ils vont donner le jour. Le stade de lenfance, au charmant balbutiement pour les uns et insupportables criaillements pour les autres, bloque toute la psychologie parentale. En se perpétuant, maman et papa ne vont pas ensemencer quun enfant, ils vont surtout créer un nouvel Être humain. Pire que l'impact des couches-culottes sur l'environnement sera celui dune vie dédiée à la consommation. Le problème n'est donc pas tant d'avoir des enfants que d'avoir subséquemment des adultes !
En dépit des précautions exprimées dans ce préliminaire, nous vous le disons pour couper court à tout anathème, à toutes injures, ce livre nest pas conforme à la pensée unique nataliste. Voilà, cest fait ! Faute avouée ne sera jamais pardonnée. Au mieux, la bourgeoisie douillette et bornée dira que cet ouvrage nest quune provoc à deux balles.
Certaines vérités ne dérangent plus parce quavec le temps elles sont devenues des tabous de Polichinelle. Parmi celles qui dérangent encore et vraiment, qui mettent mal à laise et gênent aux entournures, figure lineffable choix antinataliste. Contrairement à toute logique, la décroissance démographique reste un problème épineux, un énorme tabou qui nose pas dire son nom, un scandale qui provoque tous les courroux ! Cest à peine si on peut louvrir à propos de la décroissance économique ! Suggérer de modérer la démographie dun Monde en proie à la surpopulation semble relever de loutrage, de linfamie, tant le thème appartient à la langue de bois. Cest du domaine de lindicible, personne ne veut entendre que nous ne devons plus faire autant de petits. On nous donne la preuve par neuf que la Planète ne pourra pas nourrir 9 milliards de Terriens en 2050 ou 17 milliards en 2100, mais en cyniques populationnistes nous voulons continuer à nous multiplier pour atteindre ces 9 ou 17 milliards de Terriens en 2050 et en 2100 ! Et lon sinquiète même des nations qui, en Europe, ne montrent plus la même ardeur à procréer !
Toute vérité nest pas bonne à dire. Celle qui dérange en ne parlant que dun réchauffement global quon pourrait, quil faudrait éviter, est désormais bonne à dire, nobélisable, nobélisée. Le changement climatique et plus généralement lécologisme (nommé écologie par analphabétisme ambiant) ont été dérobés et sont entrés dans le business, dans le show-business. Leur écologie est un label de plus de la propagande et du commerce ordinaire. Détroussés mais flattés, les écologistes nen sont pas revenus, et le système sest dégotté une porte de secours inespérée. Avec la dénatalité comme hochet, cest tout autre. Les gens biens (parce que de bien) ne nous inviteront pas pour crédibiliser un Grenelle de quoi que ce soit, on ne nous recevra même pas à léco-table du Fouquets pour déguster à la louche le caviar de lesturgeon en voie dextinction. Cen est fini avant den avoir commencé de notre aura. Ces lignes, loin dêtre assassines puisquelles se veulent salvatrices, seront pourtant jugées contraire aux bonnes murs par bien des lecteurs, gardiens dune culture qui relève sans nul doute de linconscient collectif. Ce nest pas pour autant que nous irons rejoindre le club des malthusiens ou néo-malthusiens. Les théorisations malthusiennes de réduction de la population nétaient pas animées dun esprit fraternel de respect et de partage, mais lobjectif était de lutter contre la prolifération humaine pour que tout au contraire une élite puisse conserver suffisamment de confort. Lobjection de croissance démographique tout comme économique nest pas égoïste, cest un voeu légitime et écologique. Si malthusien nous devons être, éco-malthusiens nous sommes. Apprécier la nuance nest peut-être pas à la portée de tous, il faut penser. Il est à espérer que certains sauront ne pas nous diaboliser sans réfléchir.
Il y a dénatalité lorsque le taux des naissances est suffisamment modeste pour faire en sorte que la population vieillit et ne se renouvelle pas. Fait historique, cest pour la première fois dans la seconde moitié du XIXe siècle que les couples français et européens entendent restreindre leur descendance. Compte tenu de notre incapacité à une justice planétaire, à une plus juste répartition des ressources et des richesses, recourir à la double décroissance, tant de la natalité que de léconomie, serait pourtant lunique voie que la raison commande.
Quil sagisse de la pouponnière ou du tiroir-caisse, le vocable décroissance quon veut y associer nest quun mot-obus (dixit Paul Aries) pour venir à bout dune idéologie de la croissance pour la croissance, une formule infrarouge pour tenter de faire du sujet-citoyen allongé, somnolent sous les effets soporifiques de la dangereuse bien-pensance, un écocitoyen debout, en éveil et qui voit plus loin que le bout du nez de sa seule génération. La performance de la lucidité est évidemment irréalisable pour le personnel politique plébiscité que sont nos gouvernants, lélectoralisme les contraignant ipso facto au charlatanisme. La décroissance nest ni la récession, ni une retraite aux flambeaux. Le mouvement décroissant vise à alléger notre empreinte écologique en sortant de la prolifération nataliste et de la quête à la performance, pour retrouver les traces dun chemin qui ne mette plus en péril la biosphère, qui ne rompe pas les équilibres salutaires. Mettre un terme au fléau démographique humain pour alléger la pression anthropique qui sexerce sans commune mesure sur les ressources et redonner leur place aux autres espèces est une solution à adopter dans la plus grande urgence. Elle doit être doublée dune décroissance économique sélective : identifier et favoriser les activités utiles, à faible pression environnementale et organiser simultanément un recul inconditionnel de celles qui conduisent à des désastres écologiques et humains. Il nous faut quitter nos grosses chaussures calamiteuses et adopter une conduite terrienne consistant davantage à marcher sur des ufs. Vivre et non détruire. Liberté, égalité, biodiversité. Et que vienne alors lâge dor de la-croissance !
Le bricolage du développement durable, tout comme la dernière malignité dénommée économie positive, cherchent à faire accroire à limpossible accord entre croissance économique et souci écologique. Il ne sagit que dOPA manifestes sur la cause écologique, une surenchère de duplicité pour cautionner la poursuite du pillage de limpérialisme en place. Tout au contraire, le postulat dissident de la décroissance considère et proclame que la démographie et la croissance économique sont les facteurs majeurs dun développement coupable et de la destruction environnementale. Tout pacte écologique sous-tend lidée dun pacte antinataliste. Si nos écologistes politiques ne sy réfèrent pas ou seulement entre les lignes, cest parce quils ont le devoir de plaire. Dire aux gens quils peuvent contribuer à sauver la Planète par le tri de leurs ordures est une idée sympathique. Les inciter à renoncer à mettre au monde lenfant qui leur ressemble ne lest pas. Écologiquement, la surpopulation est une menace bien pire que le nucléaire. Seul lécologiste radical qui ne brigue pas lurne peut parler vrai et se permettre le grand luxe de déplaire. Mais sachez-le bien, ce qui semble radical aujourdhui revêtira demain toute normalité. Les négationniste de tout poil sont toujours là pour hypothéqué toute avancée en son temps. Pour être en avance, une idée doit être retardataire. Nous payons chaque jour les pots cassés de notre manque de courage intellectuel.
Le monstre capable denvisager un seul instant que la dénatalité représente une alternative lucide à la sauvegarde et au devenir dune Planète accueillante, ne peut que détester les enfants, les sales gosses des autres sentend ! Tartuffes, nous sommes davantage enclins à prêcher pour la fin des disparités, pour une plus équitable répartition des richesses. Vu pieu qui ne mange pas de pain et nempêche personne de partir en week-end et en vacances. Le seul vrai terrorisme est celui alimentaire, mis en place par le système capitaliste et ses complices des multinationales maîtres du Monde. Laisser les populations les plus défavorisées se reproduire sur une grande échelle, pour ensuite les blâmer et les affamer, semble correspondre à un simple jeu de société.
Une démographie exponentielle adjointe dun développement économique infini dans un Monde fini, aux ressources non renouvelables pour lessentiel, en tout cas ne se régénérant pas au rythme de notre folle croissance, telle est leffarante formule à laquelle nous sommes ancrés. Nous feignons dignorer la finitude dun Monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche. Nous navons nul besoin dune descendance qui ne recevra en héritage que des lambeaux et des restes. Il y aura toujours suffisamment de candidats pour perpétrer un minimum dhumanité. Nous lançons un appel au bon sens, au nom des goujats que nous sommes et qui avons tout zigouillé.
Quelquun a dit que prétendre mettre en route un embryon humain dans ce Monde, cest comme vendre des couchettes dans un bateau qui coule. Faire des enfants en connaissance du sinistre enjeu planétaire, cest refuser de porter assistance à une humanité en danger parce que déjà surnuméraire. Tant que la flore et la faune poursuivront leur rythme effréné dextinction conférée, toute création supplémentaire d'un d'entre nous reste injustifiable. La femelle Homo sapiens ressentirait-elle encore le désir basique, linstinct biologique de faire un nid, de mettre bas, de pondre son oeuf ? Le mâle celui de promouvoir une descendance à sa noble vie ? Le couple de mettre au monde un otage dont lexistence déjà pourrie aujourdhui aura toutes les malchances dêtre un parcours du combattant, sur une Terre encombrée, en proie à des guerres dappropriations pour des ressources taries ? Confier son petit à un Monde très probablement hostile : quelle magnifique preuve de générosité, quel gage de parentalité ! Pour nimporte quelle démarche, nimporte quel projet futile, lÊtre humain cherche et exige des garanties sérieuses, et lit le contrat jusquentre les lignes. Sil y a embûche ou risque trop prononcé, le conseil est la sécurité par labstention. « Non, désolé, je ne signe pas ! ». Le risque encouru nest alors que financier et le jeu celui du quitte ou double. Mais avant de donner la vie à un bout-de-chou, on ne pèse pas le pour et le contre, on ne mesure pas lenjeu, on sen lave les mains. Ressembler à sa mère ou à son père nest pas une assurance-vie. Il faut quelque chose de plus quun couple pour faire un enfant, il faut au moins une Planète viable. La sexualité humaine est trop souvent contreproductive damour. Au nom du principe de précaution dont on nous rebat les oreilles, sabstenir semblerait pour le moins raisonnable. Mais quil y a-t-il de raisonnable dans notre conduite ?
Et nous doutons aussi que cet instinct procréatif soit encore de mise pour une espèce tant dénaturée que la nôtre et qui « accoucha » il y a déjà belle lurette du contrôle de ses naissances. Jouir sans entraves et sans reproduire, nest-ce pas le vu orgasmique et cardinal dune société existentielle et accomplie ? Mais quand nous constatons que les couples homosexuels rêvent aussi dun embryon (et pendant quon y est de convoler à la sainte église qui les bannit !), les bras nous en tombent. Un enfant peut-il naître de lunion de deux femmes ou de deux hommes : non, mais les expériences se poursuivent ! Ladoption existe.
Seront-elles donc un jour bonnes à proclamer ces quatre vérités sur le lapinisme humain ? Pourra ton un jour jeter lenfant avec leau du bain ? Probablement, mais trop tard. Pour limmédiat, nous en sommes au secourisme et voir mourir lhumain est insupportable, inhumain. Cest peut-être pourquoi il faudrait dissuader lhumain de trop faire dautres humains. Ce qui ne nous est nullement insupportable, par contre, cest voir souffrir et mourir les autres espèces, et notamment nos « mammifrères », sacrifiés pour servir et nourrir la cause humaine. Il ny a pour ainsi dire pas de fraternité interspécifique positive (commensalisme, mutualisme, symbiose ), mais strictement négatives (prédation, parasitisme, pathogénie, antibiose ). Cest aussi dans cet égoïsme écologique, dans cette couverture outrancièrement tirée à nous, que réside lune des raisons majeures du grand déclin annoncé. Malheur à ceux qui ne savent pas partager ! Parce quon le sait maintenant, il sera inutile de patienter 4 milliards dannées pour que le soleil dysfonctionne. D'ici là, l'homme naura pas été remplacé par un surhomme mais par une mouche. Ou bien la vie en tant que telle aura fatalement disparu du fait de nos géniales erreurs.
Pas de panique, on percute ! Rendez-vous dans un siècle ?"
Faire des enfants tue
de Tarrier père et fille
SOMMAIRE
PROLOGUE
Ne dites pas dénatalité !
LA BOMBE DÉMOGRAPHIQUE
Lheureux évènement en débat
« 700 millions de petits Chinois »
La bombe H, comme habitants
La grande marée humaine : brève saga en quelques dates
Lindésirable fourmilière et ses misères
Petite histoire des inégalités et des souffrances
Ce quil reste de nous
« Casser la baraque » ou lallégorie de Rapanui
Pour quelques milliards de plus
Un pétard pas mouillé pour tout le monde
Comment la surpopulation détruit la Terre : cas des riches et cas des pauvres
Laisser souffler la planète ? Même pas !
Appel au coïtus interruptus planetarius !
Lhomme, cet immortel
Vous avez dit « Malthus » ?
Un mot sur le darwinisme social
Le Club des sages
Fermons les pouponnières !
Imaginons un autre monde
LE NOMBRIL DU MONDE
Linstinct de reproduction dans la déraison écologique
De la demande, contre toute attente !
Un instinct paradoxal de survie de lespèce
La propagande des vertueux
1-2-3-4-5-6 enfants : assassinons la Planète !
« Laissez les vivre » : une funeste croisade
PAR ICI LA SORTIE !
« Plutôt crever que partager ! »
Demandons faiseuses danges
LE CHEMIN OUBLIÉ
ouf!!
je ne l'ai pas lu, à part cet extrait que je mets ici, et je ne sais donc pas encore à quoi j'adhère et n'adhère pas (je veux pas me faire insulter, car ce livre apparement dérange beaucoup, comme les religieux, conservateurs et umpistes), mais c'est clair qu'il y a à ce sujet, un débat qui mérite d'être débattu (justement ), mais c'est tabou!
"Ne dites pas dénatalité !
Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse tout simplement vivre.
Il ny a quune raison légitime de ne pas avoir denfant, cest de ne pas surpeupler davantage la seule planète dont nous disposions. Si on aime les enfants, il ne faut pas en faire.
On parle beaucoup dune inéluctable faillite de lhumanité par leffondrement des écosystèmes bien avant la fin de ce millénaire, et des pires difficultés planétaires par un déclin des ressources naturelles avant la fin de ce siècle. Lespèce humaine va devoir affronter dinsurmontables obstacles résultant de lévidente inéquation entre la surpopulation et lenvironnement. Même si le taux mondial de fécondité tend à se stabiliser, notre conduite constante et irrépressible du gâchis et de lappropriation forcenée, véritable addiction à la mauvaise gouvernance écologique, a déjà induit une dégradation précipitée du capital vital. Cest ainsi que notre futur se voit irrémédiablement hypothéqué à court terme, les ressources seront insuffisantes dici quelques décennies. La multitude de réfugiés de lenvironnement qui frappent déjà à la porte des nations les plus nanties est significative des milliards daffamés et dassoiffés de demain. Nous navons donc quun ennemi : notre prolificité. Doublé dune tare : une redoutable iniquité au nom dun irrespect congénital.
De latome au génie génétique, voici plus dun siècle que lhumanité joue à la roulette russe en usant aveuglement dun progrès très contestable. Mais pour linstant, si lon veut bien être impartial dans le tri des horreurs héritées de nos audaces, nos principaux problèmes ne sont finalement ni les affres dHiroshima et de Tchernobyl, ni les résidus chimiques et médicamenteux présents dans nos aliments, mais bel et bien les excès de la surpopulation. Même pour les plus altruistes dentre-nous, aptes à aimer le genre humain autant quils saiment eux-mêmes, il est grand temps de quitter nos illères anthropocentristes.
Qui vivra ne verra pas, parce que nos vies sont bien heureusement trop courtes. Doù notre repli sur laprès-moi-le-déluge. Mais qui se reproduira verra. Tel linsecte à métamorphose qui finalement ne meurt jamais, tel le papillon qui se pérennise dans son cycle duf en larve, de chenille en nymphe, puis en nouvel imago, en nouveau papillon, lâme de nos descendants pourrait être la même que celle de leurs aïeux. Ainsi, ce serait nous dans un ou deux siècles, nous qui ririons bien en riant les derniers ! Ah, cette fois ça nous fait peur, ça nous fait réfléchir, et sauve qui peut la Terre si cest nous qui risquons de connaître les affres de la vie invivable que nous concoctons pour demain ! Les lâches que nous sommes ! Nous brûlons tout parce nous ne nous sentons pas concernés et avons la stupidité de croire que le seul legs dû à nos enfant est le magot de pognon, joint à une très discutable éducation.
Lautre jour, dans un supermarché, un vieil homme bougon invectivait une jeune femme effrayée par ses propos : « Vous navez pas honte, Madame ? Avec des gens comme vous, nous serions déjà 25 milliards sur cette pauvre Terre ! ». Elle poussait un cadi chargé de victuailles, elle tirait un landau dans lequel braillaient des jumeaux, un garçonnet de 3 ou 4 ans saccrochait à ses jupes et elle était enceinte.
Les partants pour la procréation ne pensent que rarement au-delà de lenfant auquel ils vont donner le jour. Le stade de lenfance, au charmant balbutiement pour les uns et insupportables criaillements pour les autres, bloque toute la psychologie parentale. En se perpétuant, maman et papa ne vont pas ensemencer quun enfant, ils vont surtout créer un nouvel Être humain. Pire que l'impact des couches-culottes sur l'environnement sera celui dune vie dédiée à la consommation. Le problème n'est donc pas tant d'avoir des enfants que d'avoir subséquemment des adultes !
En dépit des précautions exprimées dans ce préliminaire, nous vous le disons pour couper court à tout anathème, à toutes injures, ce livre nest pas conforme à la pensée unique nataliste. Voilà, cest fait ! Faute avouée ne sera jamais pardonnée. Au mieux, la bourgeoisie douillette et bornée dira que cet ouvrage nest quune provoc à deux balles.
Certaines vérités ne dérangent plus parce quavec le temps elles sont devenues des tabous de Polichinelle. Parmi celles qui dérangent encore et vraiment, qui mettent mal à laise et gênent aux entournures, figure lineffable choix antinataliste. Contrairement à toute logique, la décroissance démographique reste un problème épineux, un énorme tabou qui nose pas dire son nom, un scandale qui provoque tous les courroux ! Cest à peine si on peut louvrir à propos de la décroissance économique ! Suggérer de modérer la démographie dun Monde en proie à la surpopulation semble relever de loutrage, de linfamie, tant le thème appartient à la langue de bois. Cest du domaine de lindicible, personne ne veut entendre que nous ne devons plus faire autant de petits. On nous donne la preuve par neuf que la Planète ne pourra pas nourrir 9 milliards de Terriens en 2050 ou 17 milliards en 2100, mais en cyniques populationnistes nous voulons continuer à nous multiplier pour atteindre ces 9 ou 17 milliards de Terriens en 2050 et en 2100 ! Et lon sinquiète même des nations qui, en Europe, ne montrent plus la même ardeur à procréer !
Toute vérité nest pas bonne à dire. Celle qui dérange en ne parlant que dun réchauffement global quon pourrait, quil faudrait éviter, est désormais bonne à dire, nobélisable, nobélisée. Le changement climatique et plus généralement lécologisme (nommé écologie par analphabétisme ambiant) ont été dérobés et sont entrés dans le business, dans le show-business. Leur écologie est un label de plus de la propagande et du commerce ordinaire. Détroussés mais flattés, les écologistes nen sont pas revenus, et le système sest dégotté une porte de secours inespérée. Avec la dénatalité comme hochet, cest tout autre. Les gens biens (parce que de bien) ne nous inviteront pas pour crédibiliser un Grenelle de quoi que ce soit, on ne nous recevra même pas à léco-table du Fouquets pour déguster à la louche le caviar de lesturgeon en voie dextinction. Cen est fini avant den avoir commencé de notre aura. Ces lignes, loin dêtre assassines puisquelles se veulent salvatrices, seront pourtant jugées contraire aux bonnes murs par bien des lecteurs, gardiens dune culture qui relève sans nul doute de linconscient collectif. Ce nest pas pour autant que nous irons rejoindre le club des malthusiens ou néo-malthusiens. Les théorisations malthusiennes de réduction de la population nétaient pas animées dun esprit fraternel de respect et de partage, mais lobjectif était de lutter contre la prolifération humaine pour que tout au contraire une élite puisse conserver suffisamment de confort. Lobjection de croissance démographique tout comme économique nest pas égoïste, cest un voeu légitime et écologique. Si malthusien nous devons être, éco-malthusiens nous sommes. Apprécier la nuance nest peut-être pas à la portée de tous, il faut penser. Il est à espérer que certains sauront ne pas nous diaboliser sans réfléchir.
Il y a dénatalité lorsque le taux des naissances est suffisamment modeste pour faire en sorte que la population vieillit et ne se renouvelle pas. Fait historique, cest pour la première fois dans la seconde moitié du XIXe siècle que les couples français et européens entendent restreindre leur descendance. Compte tenu de notre incapacité à une justice planétaire, à une plus juste répartition des ressources et des richesses, recourir à la double décroissance, tant de la natalité que de léconomie, serait pourtant lunique voie que la raison commande.
Quil sagisse de la pouponnière ou du tiroir-caisse, le vocable décroissance quon veut y associer nest quun mot-obus (dixit Paul Aries) pour venir à bout dune idéologie de la croissance pour la croissance, une formule infrarouge pour tenter de faire du sujet-citoyen allongé, somnolent sous les effets soporifiques de la dangereuse bien-pensance, un écocitoyen debout, en éveil et qui voit plus loin que le bout du nez de sa seule génération. La performance de la lucidité est évidemment irréalisable pour le personnel politique plébiscité que sont nos gouvernants, lélectoralisme les contraignant ipso facto au charlatanisme. La décroissance nest ni la récession, ni une retraite aux flambeaux. Le mouvement décroissant vise à alléger notre empreinte écologique en sortant de la prolifération nataliste et de la quête à la performance, pour retrouver les traces dun chemin qui ne mette plus en péril la biosphère, qui ne rompe pas les équilibres salutaires. Mettre un terme au fléau démographique humain pour alléger la pression anthropique qui sexerce sans commune mesure sur les ressources et redonner leur place aux autres espèces est une solution à adopter dans la plus grande urgence. Elle doit être doublée dune décroissance économique sélective : identifier et favoriser les activités utiles, à faible pression environnementale et organiser simultanément un recul inconditionnel de celles qui conduisent à des désastres écologiques et humains. Il nous faut quitter nos grosses chaussures calamiteuses et adopter une conduite terrienne consistant davantage à marcher sur des ufs. Vivre et non détruire. Liberté, égalité, biodiversité. Et que vienne alors lâge dor de la-croissance !
Le bricolage du développement durable, tout comme la dernière malignité dénommée économie positive, cherchent à faire accroire à limpossible accord entre croissance économique et souci écologique. Il ne sagit que dOPA manifestes sur la cause écologique, une surenchère de duplicité pour cautionner la poursuite du pillage de limpérialisme en place. Tout au contraire, le postulat dissident de la décroissance considère et proclame que la démographie et la croissance économique sont les facteurs majeurs dun développement coupable et de la destruction environnementale. Tout pacte écologique sous-tend lidée dun pacte antinataliste. Si nos écologistes politiques ne sy réfèrent pas ou seulement entre les lignes, cest parce quils ont le devoir de plaire. Dire aux gens quils peuvent contribuer à sauver la Planète par le tri de leurs ordures est une idée sympathique. Les inciter à renoncer à mettre au monde lenfant qui leur ressemble ne lest pas. Écologiquement, la surpopulation est une menace bien pire que le nucléaire. Seul lécologiste radical qui ne brigue pas lurne peut parler vrai et se permettre le grand luxe de déplaire. Mais sachez-le bien, ce qui semble radical aujourdhui revêtira demain toute normalité. Les négationniste de tout poil sont toujours là pour hypothéqué toute avancée en son temps. Pour être en avance, une idée doit être retardataire. Nous payons chaque jour les pots cassés de notre manque de courage intellectuel.
Le monstre capable denvisager un seul instant que la dénatalité représente une alternative lucide à la sauvegarde et au devenir dune Planète accueillante, ne peut que détester les enfants, les sales gosses des autres sentend ! Tartuffes, nous sommes davantage enclins à prêcher pour la fin des disparités, pour une plus équitable répartition des richesses. Vu pieu qui ne mange pas de pain et nempêche personne de partir en week-end et en vacances. Le seul vrai terrorisme est celui alimentaire, mis en place par le système capitaliste et ses complices des multinationales maîtres du Monde. Laisser les populations les plus défavorisées se reproduire sur une grande échelle, pour ensuite les blâmer et les affamer, semble correspondre à un simple jeu de société.
Une démographie exponentielle adjointe dun développement économique infini dans un Monde fini, aux ressources non renouvelables pour lessentiel, en tout cas ne se régénérant pas au rythme de notre folle croissance, telle est leffarante formule à laquelle nous sommes ancrés. Nous feignons dignorer la finitude dun Monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche. Nous navons nul besoin dune descendance qui ne recevra en héritage que des lambeaux et des restes. Il y aura toujours suffisamment de candidats pour perpétrer un minimum dhumanité. Nous lançons un appel au bon sens, au nom des goujats que nous sommes et qui avons tout zigouillé.
Quelquun a dit que prétendre mettre en route un embryon humain dans ce Monde, cest comme vendre des couchettes dans un bateau qui coule. Faire des enfants en connaissance du sinistre enjeu planétaire, cest refuser de porter assistance à une humanité en danger parce que déjà surnuméraire. Tant que la flore et la faune poursuivront leur rythme effréné dextinction conférée, toute création supplémentaire d'un d'entre nous reste injustifiable. La femelle Homo sapiens ressentirait-elle encore le désir basique, linstinct biologique de faire un nid, de mettre bas, de pondre son oeuf ? Le mâle celui de promouvoir une descendance à sa noble vie ? Le couple de mettre au monde un otage dont lexistence déjà pourrie aujourdhui aura toutes les malchances dêtre un parcours du combattant, sur une Terre encombrée, en proie à des guerres dappropriations pour des ressources taries ? Confier son petit à un Monde très probablement hostile : quelle magnifique preuve de générosité, quel gage de parentalité ! Pour nimporte quelle démarche, nimporte quel projet futile, lÊtre humain cherche et exige des garanties sérieuses, et lit le contrat jusquentre les lignes. Sil y a embûche ou risque trop prononcé, le conseil est la sécurité par labstention. « Non, désolé, je ne signe pas ! ». Le risque encouru nest alors que financier et le jeu celui du quitte ou double. Mais avant de donner la vie à un bout-de-chou, on ne pèse pas le pour et le contre, on ne mesure pas lenjeu, on sen lave les mains. Ressembler à sa mère ou à son père nest pas une assurance-vie. Il faut quelque chose de plus quun couple pour faire un enfant, il faut au moins une Planète viable. La sexualité humaine est trop souvent contreproductive damour. Au nom du principe de précaution dont on nous rebat les oreilles, sabstenir semblerait pour le moins raisonnable. Mais quil y a-t-il de raisonnable dans notre conduite ?
Et nous doutons aussi que cet instinct procréatif soit encore de mise pour une espèce tant dénaturée que la nôtre et qui « accoucha » il y a déjà belle lurette du contrôle de ses naissances. Jouir sans entraves et sans reproduire, nest-ce pas le vu orgasmique et cardinal dune société existentielle et accomplie ? Mais quand nous constatons que les couples homosexuels rêvent aussi dun embryon (et pendant quon y est de convoler à la sainte église qui les bannit !), les bras nous en tombent. Un enfant peut-il naître de lunion de deux femmes ou de deux hommes : non, mais les expériences se poursuivent ! Ladoption existe.
Seront-elles donc un jour bonnes à proclamer ces quatre vérités sur le lapinisme humain ? Pourra ton un jour jeter lenfant avec leau du bain ? Probablement, mais trop tard. Pour limmédiat, nous en sommes au secourisme et voir mourir lhumain est insupportable, inhumain. Cest peut-être pourquoi il faudrait dissuader lhumain de trop faire dautres humains. Ce qui ne nous est nullement insupportable, par contre, cest voir souffrir et mourir les autres espèces, et notamment nos « mammifrères », sacrifiés pour servir et nourrir la cause humaine. Il ny a pour ainsi dire pas de fraternité interspécifique positive (commensalisme, mutualisme, symbiose ), mais strictement négatives (prédation, parasitisme, pathogénie, antibiose ). Cest aussi dans cet égoïsme écologique, dans cette couverture outrancièrement tirée à nous, que réside lune des raisons majeures du grand déclin annoncé. Malheur à ceux qui ne savent pas partager ! Parce quon le sait maintenant, il sera inutile de patienter 4 milliards dannées pour que le soleil dysfonctionne. D'ici là, l'homme naura pas été remplacé par un surhomme mais par une mouche. Ou bien la vie en tant que telle aura fatalement disparu du fait de nos géniales erreurs.
Pas de panique, on percute ! Rendez-vous dans un siècle ?"
Faire des enfants tue
de Tarrier père et fille
SOMMAIRE
PROLOGUE
Ne dites pas dénatalité !
LA BOMBE DÉMOGRAPHIQUE
Lheureux évènement en débat
« 700 millions de petits Chinois »
La bombe H, comme habitants
La grande marée humaine : brève saga en quelques dates
Lindésirable fourmilière et ses misères
Petite histoire des inégalités et des souffrances
Ce quil reste de nous
« Casser la baraque » ou lallégorie de Rapanui
Pour quelques milliards de plus
Un pétard pas mouillé pour tout le monde
Comment la surpopulation détruit la Terre : cas des riches et cas des pauvres
Laisser souffler la planète ? Même pas !
Appel au coïtus interruptus planetarius !
Lhomme, cet immortel
Vous avez dit « Malthus » ?
Un mot sur le darwinisme social
Le Club des sages
Fermons les pouponnières !
Imaginons un autre monde
LE NOMBRIL DU MONDE
Linstinct de reproduction dans la déraison écologique
De la demande, contre toute attente !
Un instinct paradoxal de survie de lespèce
La propagande des vertueux
1-2-3-4-5-6 enfants : assassinons la Planète !
« Laissez les vivre » : une funeste croisade
PAR ICI LA SORTIE !
« Plutôt crever que partager ! »
Demandons faiseuses danges
LE CHEMIN OUBLIÉ
ouf!!