Pourquoi j'ai choisi d'être omnivore (ou: réponses au proselytisme VG)

J'ai l'impression que pour toi, le fait de devenir végétarien nous rend "aveugle" aux autres souffrances animales (pesticides, zoos, cirques, destruction d'espaces naturels). D'expérience personnelle, j'ai plutôt l'impression que c'est le contraire qui se passe, à savoir que c'est en devenant végétarien qu'on ouvre une brèche (d'où la conversion de beaucoup ici au véganisme grâce au forum). Que penses-tu de l'approche abolitioniste ?
 
Léna":qnu5sjyd a dit:
J'ai l'impression que pour toi, le fait de devenir végétarien nous rend "aveugle" aux autres souffrances animales (pesticides, zoos, cirques, destruction d'espaces naturels). D'expérience personnelle, j'ai plutôt l'impression que c'est le contraire qui se passe, à savoir que c'est en devenant végétarien qu'on ouvre une brèche (d'où la conversion de beaucoup ici au véganisme grâce au forum).
Pour les zoos et les cirques je fais confiance aux VG.

Je pense que beaucoup de VG, comme beaucoup d'omnis ne sont pas conscients des enjeux réels de l'agriculture, qui telle qu'elle est pratiquée depuis une dizaine de millénaires est une arme de destruction massive de forêts, de sol, d'écosystèmes.

Le cas particulier des VG c'est qu'en se focalisant sur une question très spécifique et finalement assez simple, ils n'ont pas une vue d'ensemble. La plupart des omnis n'ont pas de vue du tout sur la question, ce qui n'est pas mieux.

Je ne suis pas sur de comprendre ce qu'est "l'approche abolitioniste". Pour le texte en particulier, ça me semble un texte assez banal avec lequel je suis en désaccord.
 
nicollas":18dz5iy8 a dit:
Le cas particulier des VG c'est qu'en se focalisant sur une question très spécifique et finalement assez simple, ils n'ont pas une vue d'ensemble. La plupart des omnis n'ont pas de vue du tout sur la question, ce qui n'est pas mieux.
Si je comprends bien, quand on connait un végé, on connaît tous les végé (leur façon de penser par exemple).
Quand on connaît une femme, on connaît toutes les femmes.
Et quand on connaît un Nicolas, on connaît tous les Nicolas.

Si tu as parcouru le forum, tu as peut-être remarqué une diversité de pensées parmi les végé (tous ne le sont pas devenus pour les mêmes raisons, tous ne vont pas aussi loin dans leurs choix alimentaires ou de consommation...)
Mais c'est tellement plus pratique de mettre tout le monde dans le même panier !
 
Je dirais même que les végés sont bien différents les uns des autres, prends Biffe, Kasui, Pimette (qui me manque), jmtrivial, Cépafo etc on a tous des points de vue différents les uns des autres (sauf MBI qui n'a que son avis :p).
les végéta*isme sont des régimes alimentaires pas des manières de penser ^^
(Ou alors c'est le MBIsme mais ça c'est une autre chose )
 
Je reviens comme promis sur le fait de savoir si l'Humain est physiologiquement omnivore ou pas.

Pour cela, j'aimerais parler du Rapport Campbell : Il s'agit du rapport le plus complet sur le lien entre l'alimentation et la santé à long terme.
Plus de 35 ans de recherches, des centaines de références scientifiques et des données provenant de plusieurs dizaines de pays.

Je me permets ardamment de te le conseiller, car ce que je vais t'énoncer ne pourra en aucun remplacer la lecture de ce bouquin (comment le pourrais-je ? Il fait plus de 400 pages).

Je pars sur la base logique suivante :
- si un aliment rend malade ou réduit espérance de vie de l'humain, alors ça signifie que l'humain n'est pas fait pour consommer cet aliment.
- inversement, si un aliment permet de contrôler voire inverser les maladies, alors cela signifie qu'il s'agit de la nourriture naturelle de l'humain.

Je vais commencer par la fin : la conclusion de ce livre est que la meilleure alimentation pour l'humain est un régime à base d'aliments complets d'origine végétale, en réduisant au maximum les aliments raffinés et l'ajout de sel et de gras.

Pourquoi cette conclusion ? Les produits animaux (chair, lait, oeufs) ont pour conséquence des maladies telles que cancers, diabète, ostéoporose, maladies auto-immunes (sclérose en plaque par exemple), ou les maladies coronariennes.

Je ne vais traiter que le cas du cancer du côlon, mais crois bien que les autres maladies ne sont pas en reste.
Chaque lien des listes qui suivent pointe vers une référence scientifique :
- Les régimes riches en fibres alimentaires préviennent le cancer colorectal ?
- La consommation de légumes diminue les risques de cancer du côlon ?
- La consommation de fibres diminue les risques de cancer du côlon : validation sur groupes témoins
- Vérification des effets des fibres alimentaires sur plus de 500 000 personnes : ils réduisent les risques de cancer

A ce point de la réflexion, on peut se demander si ce sont les fruits, légumes, et autres grains entiers qui sont bénéfiques pour la santé, ou bien la chair qui est néfaste...

Voyons les résultats d'une autre étude :
- La rareté du cancer du côlon au sein de la population sud-africaine n'est pas imputable aux fibres, mais aux produits animaux tels que la viande et le fromage
- Cancers diagnotiqués en Afrique du Sud : la grande majorité du temps, le cancer n'est pas imputable à la génétique
- Pourquoi les natifs americains souffre moins de cancer du colon ? Données supplémentaires sur ces groupes et conclusion


Conclusions :
- les végétaux ont des effets protecteurs contre le cancer
- les produits animaux tels que la viande et le fromage ont des effets carcinogènes

Autrement dit : les végétaux sont bénéfiques pour notre santé, à tel point qu'ils permettent à la viande et le fromage de nous rendre moins malade.

Ma conclusion est la suivante :
si nous étions omnivores, on pourrait manger de la viande ou du fromage tous les jours sans être malade.
Or ce n'est pas le cas, donc nous ne sommes pas omnivores.
Par contre, les plantes améliorent notre santé, et on peut en manger autant qu'on veut sans risquer de tomber malade : nous sommes donc phytophages.
 
@Kasui

merci pour les liens. Je comprends ton raisonnement, mais je ne pense pas qu'il soit correct. Nous parlons de régime alimentaire d'une espèce, ce qui fait référence à quelque chose d'ancrer en nous, depuis au moins des centaines de milliers d'années. C'est de la biologie évolutionniste.

Bien sûr il peut sembler pertinent de voir ce que provoquent les aliments sur notre système, et d'en déduire si tel aliment est fait pour nous. Cependant cette méthode à ses limites, elle introduit des biais et des bruits. Par exemple les rapports parlent de "viande", mais je n'ai pas vu de précision quand à l'élevage, or des études ont montré que les produits d'animaux élevés sur paturages sont de bien meilleure qualité que les animaux élevés aux grains (ici). Bref tirer des conclusions sur la viande à partir de données sur l'élevage industriel, c'est un peut comme juger les céréales à partir de blés modernes et une fois raffinées. Il peut aussi y avoir des différences suivant les associations, la préparation, la quantité consommée, etc.

Donc ces études montrent la supériorité du régime végétarien sur le régime occidental, ce dont personne ne doute ici. Mais je trouve que c'est une victoire sans gloire, tant le régime occidental est effroyable.

Pour voir si on peut être en bonne santé tout en consommant de la viande, on peut aller voir du côté des peuples de chasseurs-cueilleurs modernes :

The paradoxical nature of hunter-gatherer diets: meat-based, yet non-atherogenic

Objective: Field studies of twentieth century hunter-gathers (HG) showed them to be generally free of the signs and symptoms
of cardiovascular disease
(CVD). Consequently, the characterization of HG diets may have important implications in designing
therapeutic diets that reduce the risk for CVD in Westernized societies. Based upon limited ethnographic data (n¼58HG
societies) and a single quantitative dietary study, it has been commonly inferred that gathered plant foods provided the
dominant energy source in HG diets.
Method and Results: In this review we have analyzed the 13 known quantitative dietary studies of HG and demonstrate that
animal food actually provided the dominant (65%) energy source, while gathered plant foods comprised the remainder (35%).
This data is consistent with a more recent, comprehensive review of the entire ethnographic data (n ¼229HG societies) that
showed the mean subsistence dependence upon gathered plant foods was 32%, whereas it was 68% for animal foods. Other
evidence, including isotopic analyses of Paleolithic hominid collagen tissue, reductions in hominid gut size, low activity levels of
certain enzymes, and optimal foraging data all point toward a long history of meat-based diets in our species. Because increasing
meat consumption in Western diets is frequently associated with increased risk for CVD mortality, it is seemingly paradoxical that
HG societies, who consume the majority of their energy from animal food, have been shown to be relatively free of the signs and
symptoms of CVD.

Conclusion: The high reliance upon animal-based foods would not have necessarily elicited unfavorable blood lipid profiles
because of the hypolipidemic effects of high dietary protein (19 –35% energy) and the relatively low level of dietary
carbohydrate (22 –40% energy). Although fat intake (28 –58% energy) would have been similar to or higher than that
found in Western diets, it is likely that important qualitative differences in fat intake, including relatively high levels of MUFA and
PUFA and a lower o-6=o-3 fatty acid ratio, would have served to inhibit the development of CVD. Other dietary characteristics
including high intakes of antioxidants, fiber, vitamins and phytochemicals along with a low salt intake may have operated
synergistically with lifestyle characteristics (more exercise, less stress and no smoking) to further deter the development of CVD.
Je ne dis pas que c'est la viande qui protège des maladies cardiovasculaires (ni le contraire, je n'en sais rien), mais que les accusations que l'on fait porter à la viande le sont dans un contexte bien précis (environnement civisationnel, méthode d'élevage, modalité de consommation).

Bref, pour etre parfaitement rationnel sur le régime idéal des Hommes, il faudrait autre chose que des études sur le régime occidental. Il faut étudier le régime et la santé des peuples primitifs modernes, et de nos ancêtres.


Kasui":13r5q4as a dit:
Ma conclusion est la suivante :
si nous étions omnivores, on pourrait manger de la viande ou du fromage tous les jours sans être malade.
Or ce n'est pas le cas, donc nous ne sommes pas omnivores.
Par contre, les plantes améliorent notre santé, et on peut en manger autant qu'on veut sans risquer de tomber malade : nous sommes donc phytophages.
Ca me semble assez imprécis comme manière de raisonner. Etre omnivore ne veut pas forcément dire consommer du lait, ni consommer des produits animaux tous les jours. Et comme je l'ai déjà dit, il y a produits animaux et produits animaux. Et on peut être omnivore tout en mangeant beaucoup de végétaux. Je vois le fait d'être omnivore comme un avantage évolutionniste, mais ça veut dire que l'espèce qui choisit ce mode d'alimentation devient dépendante d'un plus large choix de sources de nourriture. C'est pour ça que je pense qu'il est plus facile de se procurer tout ce dont on a besoin en mangeant un peu de viande. Je n'ai pas encore étudié la nutrition paléolithique, mais ça ne me dérange pas plus que ça, vu que l'évolution me semble un guide suffisamment fiable pour me repérer dans les grandes lignes.
 
Je pense qu'un régime omnivore équilibré et pauvre en viande est plutôt bénéfique pour la santé. Les raisons du végétarisme sont en général au delà de la santé (spirituel, dda, social, environnemental...) on sait que l'on peut vivre en bonne santé en étant vg(r,l), c'est tout ce dont on a besoin de savoir non ?
 
@ Nicollas:

De quand date cette étude et est-il spécifié avec quoi les hunter-gatherers chassent?
 
Jezebel":3dc2vvf7 a dit:
De quand date cette étude et est-il spécifié avec quoi les hunter-gatherers chassent?
European Journal of Clinical Nutrition (2002) 56, Suppl 1, S42–S52 (c) 2002 Nature Publishing Group

Je ne sais pas avec quoi chassent les tribus de chasseurs-cueilleurs étudiées. Je dirais des arcs et des lances pour la plupart, mais sans certitude.
 
@ Nicollas:

Merci. Je t'ai demandé ça puisqu'hier Snoopyne nous a donné un lien vers l'interview d'un certain Milton Mill (http://spiritcompassion.blogspot.com/20 ... es-ou.html).
Dans cette interview (2006), ce médecin affirme que nous somme herbivores (dans le sens large du terme) et indique qu'à la base, les hunter-gatherers avaient en fait un très faible apport en viande du fait des outils "primitifs" qu'ils utilisaient pour l'obtenir. Conséquemment, leur régime était essentiellement basé sur des plantes.

Maintenant, si les hunter-gatherers étudiés chassent avec des fusils, par exemple, ça pourrait expliquer un plus grand apport en viande dans leur alimentation sans que les effets néfastes de ce changement d'alimentation n'aient pu encore être observés.

(pas sûre d'être claire, là...)
 
@ Biffe Steak:

Mais arrêtez avec ce rapport Campbell!^^

Est-ce que les effets sont observables rapidement? Sur quelle échelle de temps en gros?
 
Jezebel":wddkyx91 a dit:
@ Nicollas:

Merci. Je t'ai demandé ça puisqu'hier Snoopyne nous a donné un lien vers l'interview d'un certain Milton Mill (http://spiritcompassion.blogspot.com/20 ... es-ou.html).
Dans cette interview (2006), ce médecin affirme que nous somme herbivores (dans le sens large du terme) et indique qu'à la base, les hunter-gatherers avaient en fait un très faible apport en viande du fait des outils "primitifs" qu'ils utilisaient pour l'obtenir. Conséquemment, leur régime était essentiellement basé sur des plantes.
J'étais déjà tombé sur cette interview et franchement ce type est un guignol. D'ailleurs l'argument que tu cites est déjà tout un poème. Ça me parait aberrant que ce monsieur distingué n'est pas imaginé une seconde que nos outils de pierre pouvaient nous servir à accéder aux cerveaux et à la moelle épinière des herbivores chassés par les grands fauves d'Afrique, et riches en protéïnes et nutriments ...

Et quand il dit "Chez les cueilleurs-chasseurs modernes, la base de l’alimentation est végétale, complétée à l’occasion par des insectes, quelques œufs et, rarement, avec un animal de taille petite ou moyenne." j'aimerai avoir un peu plus de détailes, car ça contredit l'étude portant sur 229 tribus de chasseurs-cueilleurs citée dans l'article que je donne dans mon précédent post. Peut être son erreur vient elle de (je cite toujours le même article):

Lee’s (1968) analysis was widely misinterpreted over the
next 32 y to mean that gathered plant foods typically provided
the major food energy (65%)
in worldwide huntergatherer
diets, while hunted animal foods made up the
balance (35%; Beckerman, 2000; Dahlberg, 1981; Eaton &
Konner, 1985; Milton, 2000; Nestle, 1999; Zihlman, 1981).
As we have previously pointed out (Cordain et al, 2000a, b),
this general perception is incorrect because fished animal
foods must be summed with hunted animal foods in the
analysis of the ethnographic data to more correctly evaluate
dietary plant to animal subsistence ratios
(ie the percentage
of energy contributed by plants vs animal foods). Our analysis
(Figure 1) of the Ethnographic Atlas data (Gray, 1999)
showed that the dominant foods in the majority of huntergatherer
diets were derived from animal food sources. Most
(73%) of the world’s hunter-gatherers obtained >50% of
their subsistence from hunted and fished animal foods,
whereas only 14% of worldwide hunter-gatherers obtained
>50% of their subsistence from gathered plant foods. For all
229 hunter-gatherer societies, the median subsistence dependence
upon animal foods was 66 – 75%.
In contrast, the
median subsistence dependence upon gathered plant foods
was 26 – 35%. Further, we re-analyzed Lee’s original subsample
(n¼58) of the Ethnographic Atlas and obtained results
almost identical to those of our study of the entire 229
hunter-gatherer societies (Cordain et al, 2000b). The subsistence
dependence upon hunted and fished animal foods was
66 –75% (median value), whereas the median value for
gathered plant foods was 26 – 35%.
Ensuite ses comparaisons physiologiques me font doucement rigoler. Il est en retard d'une bataille si c'est pour nous dire que nous ne sommes pas pourvu d'attributs comme les carnivores. N'importe qui d'un peu sensé le sait. L'espèce humaine est née d'un coup du hasard. Nous étions pourvus pour une vie dans les forêts africaines, mais un changement de climat nous a coupé des ancêtres de nos cousins actuels les grands singes (on s'est retrouvé du mauvais côté du grand rift, si je me souviens bien). Et là une espèce nouvelle a lentement émergé, un mangeur de viande qui était dépourvu de caractéristiques primaires efficaces pour la chasse (crocs, griffes, vitesse ou endurance) mais qui avaient des atouts secondaires remarquables (bipédie, cerveaux, pouces préhenseurs, langage, maitrise du feu, des outils ...). Si je dis mangeur de viande, c'est par abus de langage, ça ne veut pas dire qu'ils étaient carnivores, mais que la chasse a surement joué un rôle important dans l'évolution de nos pratiques culturelles et sociales (mais je crois que ce point est encore en débat dans la communauté scientifique).

Bref oui on n'a pas de quenottes acérées ni de griffes, mais nous avons et avions un cerveau très développé et des armes. Nous n'avons pas le tube digestif des carnivores, mais nous faisons cuire notre viande depuis presque un millions d'années (je suis sidéré de ne jamais entendre ce fait dans l'argumentaire physiologique, ça n'est venu à l'idée de personne que ça pouvait influer sur la digestion -- je ne dis pas que c'est le cas, j'en sais rien, mais ça rend caduque tout argument sur la longueur du tube digestif pour moi), et de toute façon nous avons un régime différent de celui des lions de la savane, même s'il peut être fortement carné.

On peut me rétorquer que nos ancêtres sont frugivores, ce à quoi je répondrais que nous ne sommes plus totalement des singes, ça n'aura échappé à personne, et que s'il y a pu avoir une évolution si importante de tant de composantes de notre anatomie (la plus importante étant peut être la bipédie/station debout), je ne vois pas pourquoi l'alimentation n'aurait pas suivi, surtout que la pression sélective de l'évolution a du fortement se jouer sur les nouvelles conditions de vie survenues après le réchauffement climatique. Et encore, c'est si l'on fait l'hypothèse que nos ancêtres aient été frugivores. Paul Shepard dans "Coming Home to Pleistocene" (p22) cite les travaux de l'anthropologue Robert Harding (malheureusement ses livres/articles ne sont pas disponible sur internet), disant que
Robert Harding has shown that 69 percent of all primate species deliberately eat invertebrate or vertebrate foods. “Primates,” he says, “can only be described as omnivorous; they are definitely not vegetarian animals.”
Donc bon, voilà mon avis sur cette personne.
 
@ Nicollas:

Merci encore une fois. A vrai dire, je n'avais pas d'avis sur le dit Milton.
Pour le reste, je n'ai pas les arguments pour te répondre donc je laisse la place aux experts du rapport Campbell et autres études.

Mais selon toi, les maux que l'on implique à la viande viendraient de son origine (élevages, alimentation dénaturée) et pas à sa composition même, à l'origine, si j'ai bien compris (tu l'as sans doute déjà dit, mais j'ai du mal à me souvenir de tout)?

Le fait de cuire la viande en revanche me ferait penser encore une fois que l'on est pas fait pour en manger. Si l'on doit dénaturer un aliment pour le manger, c'est qu'il y a un problème, non?
 
Jezebel":2127hmym a dit:
Mais selon toi, les maux que l'on implique à la viande viendraient de son origine (élevages, alimentation dénaturée) et pas à sa composition même, à l'origine, si j'ai bien compris (tu l'as sans doute déjà dit, mais j'ai du mal à me souvenir de tout)?
Oui à peu près. Pour être plus précis, je dis que le débat actuel sur la nutrition et le végétarisme/omnivorisme ne se base que dans un cadre très précis, celui de la société industrielle. Dans ce cadre, le végétarisme en sort gagnant tant sur le point nutritionnel qu'écologique (vu le mode de production et de consommation de la viande industrielle). Mais pour essayer de trouver le meilleur mode de vie possible, ce qui inclut l'alimentation, on ne peut pas se contenter de rester dans le cadre industriel actuel. Il faut regarder les deux autres grandes périodes de l'histoire humaine : la période agricole (donc préindustrielle) et la période paléolithique (donc préagricole). C'est périodes ne sont pas purement temporelles, il y a encore aujourd'hui des peuples agricoles traditionnels, et des peuples sauvages/primitifs/chasseurs-cueilleurs modernes (bien que plus beaucoup, et repoussés dans les endroits les plus inhospitaliers, et qui ont forcément étaient en contact avec la civilisation industrielle si on a pu les étudier).

Mon avis, c'est qu'en restant uniquement dans notre culture industrielle, on ne voit pas tout. Par exemple, je ne suis pas sûr que l'on soit en bonne santé en mangeant végétarien. Tout comme je ne suis pas sûr qu'on le soit en mangeant le régime omnivore classique. Pourquoi ? Parce que les produits consommés dans ces deux régimes sont apparus plutôt récemment dans le régime alimentaire humaine, surtout dans ses quantités et sous ces formes. Que l'ont mange des produits agricoles et plus sauvages. Que l'on a réduit la diversité de notre alimentation (aujourd'hui on a réduit considérablement le nombre de variété, mais depuis le passage à l'agriculture on avait déjà réduit considérablement le nombre d'espèces dans notre alimentation).

Le fait de cuire la viande en revanche me ferait penser encore une fois que l'on est pas fait pour en manger. Si l'on doit dénaturer un aliment pour le manger, c'est qu'il y a un problème, non?
Pas forcément. Déjà je n'ai pas dit que la viande crue était mauvaise et que la cuisson améliorait la digestabilité, je n'en sais rien. Je dis juste que ça peut changer des choses niveau assimilation, et que de comparait deux anatomies par rapport à un aliment qui n'est pas ingéré sous la même forme n'est pas sérieux.

Peut être que nos ancêtres ont mangé cuit car cela avait meilleur goût, ou que ça tuait des pathogènes ?

Ensuite on consomme plein de choses sous des formes transformées, qui sont mieux assimilées (en général toutes les fermentation, que ce soit de lait, de soja, de légumes) ainsi, ou non assimilable autrement (pommes de terre, céréales).
 
Bon, je suis pas experte en la matière, Snoopyne et Flolalapine (entre autres) pourront t'en dire plus, mais les protéines étant thermolabiles le fait de les cuire doit aider à les digérer j'imagine (dénaturation des liaisons peptidiques entre les acides aminés et donc travail enzymatique facilité?).
En tout cas je sais que dans mon cas, je n'ai jamais digéré le poisson cru dans les sushi.

Après j'avais pas pensé à la fermentation non plus (qui est aussi un procédé très vieux). Je vais voir si je trouve quelque chose par rapport à cette histoire de digestibilité.

Après je suis d'accord avec toi, le régime moderne est très dénaturé et trouver des points de comparaison n'est pas facile (mais encore une fois je n'ai pas les connaissances en la matière pour l'affirmer non plus).

L'un dans l'autre, j'ai l'impression qu'on se retrouvera toujours à reprendre le débat éthique en fait (rapport Campell mis à part, of course)
 
Bon alors ici:

http://www.google.fr/url?sa=t&source=we ... MpdssfunDw

Etude qui montre que la cuisson à haute température de la viande altère trop les liaisons peptidiques et empêche leur reconnaissance par les enzymes. Donc en gros ça gène plutôt que ça ne facilite la digestion.
 
nicollas":3co0jtvd a dit:
Par exemple les rapports parlent de "viande", mais je n'ai pas vu de précision quand à l'élevage, or des études ont montré que les produits d'animaux élevés sur paturages sont de bien meilleure qualité que les animaux élevés aux grains (ici). Bref tirer des conclusions sur la viande à partir de données sur l'élevage industriel, c'est un peut comme juger les céréales à partir de blés modernes et une fois raffinées.
Dans l'Étude en Chine de Campbell, qui a eu lieu dans les années 1980 il me semble, les produits animaux consommés par les chinois dans les diverses provinces étudiées n'étaient issus de l'élevage industriel...
 
@ Snoopyne:

Est-ce que les conclusions qui en sont tirées sont les même que pour une consommation de viande industrielle?
 
Jezebel":dzbmya9c a dit:
@ Snoopyne:

Est-ce que les conclusions qui en sont tirées sont les même que pour une consommation de viande industrielle?
Voici la conclusion d'un des sujets étudiés (VHB = virus de l'hépatite B) :
Les personnes chroniquement atteintes du VHB et qui consomment des aliments d'origine animale ont un taux élevé de cholestérol et de cancer du foie. Le virus peut se comparer à un pisolet et la mauvaise alimentation à la gâchette.
...
Les humains ayant une infection chronique au VHB avaient aussi un risque élevé de cancer du foie. Nous avons aussi découvert que les gens ayant ce virus et consommant davantage d'aliments d'origine animale avaient un taux de cholestérol plus élevé et plus de cancers du foie que les gens ayant le virus et consommant des aliments d'origine végétale.
(page 127)

Je n'ai pas encore fini de lire le livre, donc je ne suis pas encore arrivée à la conclusion générale ;)
 
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