Le militantisme peut prendre des tas de formes. Ça peut être de parler, ça peut être de participer à des actions, de signer des pétitions, d'ouvrir un commerce/un resto végé, de transmettre des infos via internet, de faire des dons à des assocs... Ou tout simplement de manger végé en public et de répondre aux questions. Tout ça, c'est du militantisme.
Un bon vegan est un vegan mort, ça veut dire que dans la société actuelle, on ne peut pas être vegan absolu, puisqu'on reste un élément de la société et que toutes les activités humaines sont connectées plus ou moins directement à l'exploitation animale. Le seul moyen d'être un "bon vegan", c'est de s'extraire totalement de la société humaine.
Mais en fait, un bon vegan n'est pas un vegan mort, mais un vegan militant. On fait infiniment plus bouger la société et on sauve infiniment plus d'animaux en impactant la société autant qu'on peut, plutôt qu'en cherchant à éliminer la moindre trace d'exploitation animale de sa propre consommation. De la même manière, un vegan qui s'extrait totalement de la société n'a plus aucun impact sur la société, et il les laisse les autres animaux à leur triste sort. Donc un bon vegan ne cherche pas la pureté personnelle, un bon vegan c'est avant toute chose un vegan militant (avec la ou les forme(s) de militantisme qu'il choisit).
Pourquoi militer ? Parce que même si on boycotte, autant que faire se peut, soi-même le système carniste, les animaux continuent à en subir les conséquences. Si le meurtre d'un animal est inutile et grave dans notre assiette, il l'est tout autant dans l'assiette des autres. C'est une illusion de croire que choisir le végétarisme est simplement un choix personnel, qu'on le fait par émotivité. L'animal est réel, le préjudice qu'il subit est réel, la non-nécessité est réelle. Le choix du végétarisme est bel et bien rationnel et objectif, même si on est terrifié à l'idée d'en prendre conscience à cause de l'immense remise en cause que ça implique (y compris vis à vis de la société entière, de notre entourage, de nos amis, qu'on aime et que l'on refuse de juger).
Et si on a soi-même été capable de comprendre le problème, il n'y a aucune raison pour que les autres ne soient pas eux-mêmes capables de le comprendre et de faire le même choix que nous. A la même vitesse. Donc on a bel et bien tous la capacité d'impacter la société et de faire évoluer les mentalités. Même si les stratégies sont loin d'être simples à mettre en place, même si les résultats ne sont jamais garantis, et même si la société carniste à elle-même des tas de système de défense, notamment psychologiques, de sorte que de simplement expliquer les choses ne suffit généralement pas à se faire comprendre. C'est très complexe, très fatiguant, très déprimant, très difficile, très subtil, mais sur le long terme, voire le moyen terme, ça fonctionne : Les gens évoluent, y compris notre entourage. Il faut simplement collecter les bonnes informations et les retransmettre au bon moment, de la bonne manière, pour être entendu. Et ne jamais désespérer. Tous les militants ont des exemples de résultats positifs à leur militantisme.
Et pourquoi on bouscule les gens dans leurs croyances : Parce que leurs croyances ne s'appuient pas sur des faits ni sur un raisonnement rationnel, mais uniquement sur une habitude profondément ancrée, tandis que leurs croyances ont bel et bien des conséquences terriblement néfastes sur l'environnement, sur la population humaine mondiale, et sur les premières victimes : les animaux non humains. Donc ce ne sont pas de simples croyances anodines qu'on peut se permettre de respecter gentiment. On les tolère dans la vie quotidienne parce qu'on n'a pas le choix, et parce qu'il faut rester tolérant et aimant pour aider les gens à voir l'absurdité de ces croyances, mais ça ne veut pas dire qu'on doit les respecter -les croyances- en tant que telles.
Je te conseille de regarder la conférence de Mélanie Joy si tu comprends bien l'anglais.
Maintenant, militer de manière active, c'est forcément se mettre en conflit à un niveau ou un autre avec la société carniste, donc ça fait forcément peur parce qu'on prend le risque de devoir affronter des réactions négatives de la part des autres. Pas tout le monde, pas tout le temps, et bien souvent on s'en fait une montagne avant même d'avoir essayé, et on est parfois très agréablement surpris... mais quand même dans le tas, de temps en temps, ça arrive, il y a des moments difficiles. Et puis finalement on trouve ses marques, on apprend à mieux comprendre les autres, à s'adapter, à trouver des astuces pour militer, et bref on prend le pli...