Je ne prends la plume (enfin le clavier) que parce que le sujet le justifie et j’espère apporter quelques éclaircissements sur celui-ci.
Pour s’y retrouver il faut déjà faire le tri entre :
1. un texte de référence, en l’occurrence les bibles
2. les religions et leurs différentes cultures et donc leurs différences théologiques.
Dans le texte biblique, il n’y a pas de distinction entre croyants ou incroyants, au sens actuel de ce terme, mais entre celui (ou celle) qui fait le bien, pratique ce qui est juste à ses propres yeux comme aux yeux d’autrui et par conséquence « aux yeux » de dieu. Donc le discours est un.
Les religions donnent chacune une définition personnelle de ces notions de bien ou de mal, de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas ; ce qui déroute autant les croyants dans un système religieux particulier que ceux qui sont à l’extérieur de ces religions. Ces définitions particulières se transforment au fil du temps en dogmes avec leur aspect irréversible et souvent contradictoire.
Il faut donc distinguer entre un : « dieu a dit » qui est supposé être référencé dans ces bibles et « Dieu a dit » référencé dans un dogme religieux particulier. En clair d’un coté : « dieu dit » de l’autre telle religion qui dit que « dieu a dit »
En l’occurrence voyons donc ce que dit le texte biblique dans son intégralité sur « l’autorisation donné par dieu » de manger de la viande :
« Dieu bénit Noé et ses fils, en leur disant :- Croissez et multipliez, et remplissez la terre ! Que votre ascendant et votre TERREUR soient sur tous les animaux de la terre et sur tous les oiseaux du ciel ; tous les êtres dont fourmille le sol, tous les poissons de la mer, sont livrés entre vos mains. Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture, de même que les végétaux je vous livre tout…etc… »
La Bible ; Librairie Colbo.
Les partisans de la consommation animale zappent allègrement : « Que votre ascendant et votre TERREUR soit sur tous les animaux.. » car ce passage ne correspond pas au schéma traditionnel d’un dieu bon qui aime toutes ses créatures (donc l’homme d’abord et surtout !!!) On voit cette terreur dans les yeux des animaux amenés à l’abattage. Donc ou bien dieu est bon et il ne peut pas ORDONNER d’être la terreur des animaux ou bien il l’ORDONNE et il n’est pas bon !
On retrouve fréquemment sous forme d’ordonnance ce qui est plutôt de l’ordre du prédictif. Dieu, dans ces textes, voit à l’avance ce qui va se produire un peu comme lorsque vous dites à votre enfant : « Tu vas te bruler » qui, sans son point d’exclamation, à la forme d’un ordre. (Allez sur mon blog pour développer ces aspects).
L’humain est ainsi fait qu’il sélectionne ce qui l’arrange d’où des croyants végétariens et des croyants non végétariens. C’est une affaire de sensibilité.
Pour le texte sur la prière sur les animaux et malgré sa beauté poétique, je ne puis y adhérer.
"Dans son amour, la Mère nous a demandé de nous sacrifier et de donner notre sang et notre vie pour satisfaire ces démons afin que les hommes puissent être allégés et continuer leur chemin vers la Lumière. Nous sommes devenus des pansements. Nous avons accepté d'être sacrifiés, que notre sang coule pour que ces êtres invisibles et féroces puissent libérer la sphère de l'homme en se concentrant sur notre sang. Ces démons étaient apaisés et l'homme pouvait continuer à célébrer l'Alliance et nous ouvrir les portes des mondes supérieurs. Il était malgré tout encore le libérateur."
Sa formulation laisse à entendre que l’animal est consentant à ce sacrifice volontaire ce qui, en dehors du fait d’être choquant, n’est que l’exorcisation d’un sentiment de culpabilité projeté sur autrui. Ce texte cherche à s’approprier (maladroitement) le sens des sacrifices animaliers que l’on retrouve dans la bible et le sacrifice du christ Jésus. C’est finalement une justification de ces massacres. Avec un texte pareil je redeviendrai athée.