Prix de la remarque carniste

Je ne sais pas trop...
"Wah ! Mec t'es trop puissant, vous avez égorgez à deux un petit chevreau, alors là...virilité et pouvoir !!! Impressionnant :mmm: "
Il ne faut pas qu'il se trompe, ce qui est impressionnant dans cet acte, ce n'est pas la puissance de l'acte, un enfant de 4 ans pourrait le faire, mais le côté absurde qu'il y a à ce vanter d'un acte qui ne procure aucune gloire.
 
N1C0LAS":1ykfwwx4 a dit:
Je ne sais plus si c'est toi qui disait avoir lu que souvent les actes précèdent leur justification et que donc l'acte de ne plus se nourrir de viande peut précéder la réflexion éthique qui pourtant sous tend cet acte.

J'avais trouvé cette idée intéressante voire même utile.
Oui, j'ai dû dire ça puisque je l'ai lu dans plusieurs bouquins militants que j'ai lus ces derniers mois. Nos choix de comportements sont en partie le résultat de notre réflexion, de nos idées. Mais nos idées, notre réflexion évoluent aussi en fonction de comportements qu'on a "choisi" (pour x raison par forcément consciente). On rationnalise nos choix, on leur cherche toutes les justifications possibles, rassurantes, même après coup.

Bon après, le risque de passer végé sans aucun argument éthique, c'est d'abandonner au bout de quelques temps avant d'avoir poussé la réflexion jusqu'à l'éthique. (Mais à l'inverse, ne pas se sentir capable de faire le grand saut en pratique, ça peut aussi nous freiner dans l'avancée de notre réflexion éthique déjà entamée, pour pouvoir justifier notre comportement plutôt que de vivre dans le malaise de l'incohérence...)

Enfin clairement, pour moi, dire "Je ne mange que ce que je tue.", c'est un début de réflexion éthique valable. C'est au moins l'affirmation qu'on refuse désormais de nier notre responsabilité dans nos actes.

Clément63":1ykfwwx4 a dit:
Oui, c'est déjà pas mal, mais ces arguments anti-vegan qui précèdent me font dire que c'est bof. Beaucoup de carnistes ne mangeraient pas de viande s'il devaient tuer eux-même l'animal... mais je me trompe peut-être :) .
Ses arguments anti-vegans qui précédent n'étaient là que pour défendre son choix actuel, pour lui permettre d'apaiser le malaise. Mais le fait qu'il finisse en déclarant "Je vais sans doute devenir vegan" prouve qu'il accepte l'évolution, autant dans le comportement que dans les idées. Il a même déjà probablement fait évoluer ses idées entre le début de la conversation et la fin.

Il ne faut pas se focaliser sur ce que quelqu'un dit un jour, à un instant t. On est tous en constante évolution. Se focaliser sur ce qui a été dit, c'est donner une image figée à l'autre, qu'il va percevoir, et qui lui interdira de faire évoluer ses idées (par amour propre). Tandis qu'accepter que les étiquettes n'ont aucun intérêt, que les idées vont et viennent en continu dans n'importe quelle tête, c'est autoriser l'autre (et soi-même) à réfléchir et évoluer librement.

Picatau":1ykfwwx4 a dit:
Ça me fait penser il y a longtemps avoir entendu une vieille un peu acariâtre dire "S'il y avait rien à manger, y en a qui qui se laisserait mourir devant une poule, bé, moi, ça risquerait pas de m'arriver". Bon, c'était une vieille dame de la campagne qui avait toute sa vie vécue de la ferme, alors, c'est sûr qu'on pouvait difficilement lui demander une autre réflexion mais quand même, à l'époque, ça m'avait marqué cette façon de se glorifier d'être capable de tuer un animal. Cependant, j'ai été confronté récemment à une remarque finalement quasi similaire de la part d'un plutôt jeune (30 ans environ) cette fois qui disait avoir été capable sans vergogne de tenir un chevreau pour que quelqu'un l'égorge. Je ne sais pas trop comment réagir dans ces cas là, ça me pèse et me laisse perplexe. Vous en pensez quoi ?
J'en pense qu'il a déplacé son incohérence à la racine, en faisant taire son empathie et en assimilant complètement sa place de dominant. C'est dommage, c'est plus compliqué à faire tomber. Mais ça n'est pas irréversible. On a des tas de témoignages de personnes (même sur ce forum) qui tuaient des animaux sans aucun remords, parce que "c'est comme ça", et qui sont finalement devenues véganes par éthique en faisant péter par surprise la barrière anti-empathie (et en prenant tous les remords d'un coup en pleine tronche, pour le coup...).

Encore plus fort, dans le documentaire The Act Of Killing (http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Act_of_Killing)... L'un des protagonistes principaux, qui a tué des centaines ou millliers de communistes 50 ans plus tôt, rejoue les scènes pour un projet de film historique... Pendant la majorité du docu, il a l'air fier de ce qu'il a fait. Parce qu'il a "fait ce qu'il fallait". Et à mesure qu'on avance dans le docu, il se trouve à jouer le rôle d'une de ses victimes... Et il comprend enfin ce que ses victimes ont enduré... Et là, la prise de conscience fait vraiment mal. 50 ans plus tard.
 
Hier midi, dans la famille de mon beau-père:

Bon déjà je doutais car on y mangeais, en effet j'avais bien raison:
Baraque â frites, ma mère m'avait dit quand je lui ai demandé si il allaient mélangé viande et frites"Mais non, ils n'ont pas le droit"...Bon, repas ramené, la viande avec les frites-sifflés- et je n'aime pas que la viande sois en contact avec ce que je mange, ou au contraire plutôt dit ce que je mange en contact avec la viande..Alors j'ai refusé de manger simplement(bon, OK, j'ai commencé à pleurer mais c'étais automatique.)

Quand j'ai commencé à dire aussi"Les animaux sont mes amis, je ne mange pas mes amis'(célèbre citation de Martine je ne sais plus bien sûr) quand on m'a demandé la raison de mon végétarisme :(Je dis "la famille "en general pas une personne en particulier:
" Tu es dans une secte, c'est une secte!"
"Tu en as tout les symptômes, tu répète ton poème et pour toi -c'est comme ça-(elle montrait droit) et pas comme- ça-(élargi)." En gros elle voulais dire que moi c'est droit et je ne fais pas de "exception " ou quoi.
(Moi) "Je suis en meilleure santé depuis que je suis végétarienne!"
(Mon beau-père)"Ouai pour l'instant..") (1 ans 1/2 presque.."pour l'instant"?)
(La famille)"Tu ne te rends pas compte comment tu fais mal à ta mère en ne mangeant pas."
'L'homme est carnivore"
" Et les animaux mangent les autres aussi!"
'Ha tu va voir un Lion, lui il s'en fou que t's végétarienne ou pas, il te mange!"

Bon j'en a d'autres je crois mais je me souviens que peu.
Ma mère a quand même dit à mon beau-père d'arrêter lui ses réflexions, et ma soeur s'est excusé aujourd'hui car "elle était entré dans leur petit jeu"(Alors qu'elle ne m'a rien dit..)et m'a expliqué qu'il avaient cette réaction là par etonnememnt sûrement de végétarisme à mon âge.(Bon j'avais pu me débrouiller en mangeant des biscuits aperifitif au début, du pain et du fromage à la fin et un verre de lait de soja.(Ouai , ils en avaient, pour eux, enfin un fond et c'étais bon quand même.)

Faut que je m'habitue toujours :D(Surtout qu'à force de dire des trucs comme cela, je ne m'y retrouvais plus et j'avais commencé à me mordre.)
 
Picatau":116rg394 a dit:
Ça me fait penser il y a longtemps avoir entendu une vieille un peu acariâtre dire "S'il y avait rien à manger, y en a qui qui se laisserait mourir devant une poule, bé, moi, ça risquerait pas de m'arriver".
Bon, c'était une vieille dame de la campagne qui avait toute sa vie vécue de la ferme, alors, c'est sûr qu'on pouvait difficilement lui demander une autre réflexion mais quand même, à l'époque, ça m'avait marqué cette façon de se glorifier d'être capable de tuer un animal.

Je connais ce discours par coeur, mais il ne faut pas mésinterprêter le message. Il ne s'agit pas de glorification de l'acte de tuer, mais plutôt de débrouillardise face aux jeunes générations rendues bêtes par un trop plein de technologies inutiles, infantilisantes et rendant dépendant.
Regardez combien de gens souffrent dès qu'il y a une coupure de courant dans une commune...
(alors que perso je trouve ça trop cool ^^)

Et il ne faut pas oublier que la force du message végane dans une société occidentale c'est justement la profusion alimentaire et le caractère quand même vachement éloigné du concept de survie (sauf pour les plus démunis, mais là ce n'est pas un problème alimentaire, c'est une conséquence)

Il est évident qu'en situation de survie catastrophique (guerre), la quasi totalité des véganes remettraient en question leur choix (sans forcément changer d'attitude), tout comme les passagers du vol qui s'était crashé en montagne ont envisagé de manger leurs compagnons morts...

Contexte
Necessité
Priorité

(je songe de plus en plus à essayer d'établir une espèce de pyramide de Maslow d'empathie...)
 
MoiVégAdo":33i367kx a dit:
Quand j'ai commencé à dire aussi"Les animaux sont mes amis, je ne mange pas mes amis'(célèbre citation de Martine je ne sais plus bien sûr)
Marguerite Yourcenar
MoiVégAdo":33i367kx a dit:
quand on m'a demandé la raison de mon végétarisme :(Je dis "la famille "en general pas une personne en particulier:
" Tu es dans une secte, c'est une secte!"
"Tu en as tout les symptômes, tu répète ton poème et pour toi -c'est comme ça-(elle montrait droit) et pas comme- ça-(élargi)." En gros elle voulais dire que moi c'est droit et je ne fais pas de "exception " ou quoi
C'est le problème de prendre une citation pour expliquer tes raisons personnelles... Alors que tu peux très bien l'expliquer avec tes propres mots et être bien plus convaincantes.
Tu ne manges pas d'animaux pour ne pas les faire tuer, parce que tu peux très bien t'en passer. C'est pas plus compliqué que ça, et il n'y a pas à en débattre.
 
Quand il s'agit d'expliquer à un sceptique, il vaut mieux éviter les citations, même de gens célèbres, car ça retire toute notion de choix éclairé et réfléchit. A leurs yeux, ça a tout l'air d'être une conformité à un modèle, une "récitation" comme dit plus haut, et finalement un mimétisme... Même si c'est faux, un sceptique se raccrochera à ça pour décrédibiliser le discours et ne pas avoir à se remettre en question.
 
Et une dernière pour la route. un pote me dit : "tu nous faits pas c*ier avec ton régime, si il y a de la viande chez les familles et qu'elles peuvent faire rin d'autres t'en mangeras
Un... POTE ?! mais c'est pas un pote ça ! :mmm:

Oui mais si t'es dans un désert avec un tranche de jambon....... Hum pardon.
:whistle:

" Tu es dans une secte, c'est une secte!"
Je n'ai pas de mots pour décrire ce que je ressens en lisant ton post.
 
Pour le vol qui s'était écrasé au beau milieu des Andes, ils n'ont pas qu'envisagé de manger les cadavres, ils l'ont fait. Ils avaient commencé par tenter de manger le cuir des fauteuils etc, mais par -20°C, sans calories, tu meurs. L'avantage de -20°C, c'est que le temps qu'ils ont mis à se décider, ben ça s'était conservé ... ya un très beau film là dessus : Viven!

Dans un genre similaire, j'ai rencontré une fille végétarienne qui est partie pour 6 mois je ne sais plus où dans la campagne africaine. Ben après 2 semaines à se vider par tous les bouts parce que les fruits et légumes n'étaient pas sains et biens cuits, elle s'est remise à manger de la viande pour ne serait-ce qu'assurer sa survie.
 
En tout cas, moi j'ai déjà passé 2X 5 jours sans manger par principe. Ben oui, les hôpitaux qui incluent des mets uniquement à base d'oeufs, de lait, de gélatine et de bouillon de vilaille dans leur menu végétalien, forcément... Les infirmères me disaient que je n'avais qu'à manger ce qu'il y avait dans mon plateau. J'ai refusé de renier mes principes. On a fini par m'amener deux toasts de pain (non complet) avec du beurre d'arachide et deux rondelles de tomates (ultra-mince)... J'ai perdu 10 livres en quelques jours à peine. La diététicienne officielle de l'hôpital ne savait même pas ce qu'était une céréale (!) et pensait que du pain était cuit comme du gâteau, c'est-à-dire avec lait et oeuf. Elle ne voulait pas me servir des légumineuses, car, selon elle, c'était trop gras (?) comme repas. :(

Je sais maintenant que je suis prête à tout pour ne pas renier mes valeurs. Même à mourir... Vous pouvez en penser ce que vous voulez, cela ne me dérange pas. Je sais que j'aurais été incapable de me regarder dans le miroir si j'avais manger un bout de bidoche... peu importe la raison.


Le truc de la secte, c'est simple à expliquer. Au-delà des images projetées dans les médias, les gens associent végéta*isme et privation alimentaire. Ils ne comprennent pas que c'est un choix. Juste la question « PEUX-tu en manger » au lieu de « VEUX-tu en manger » le montre bien. Dans leur tête, il y a ce schéma :

Refuser la viande = se priver du bon plaisir = interdit alimentaire = religion = secte.




CQFD. :rolleyes:
 
Une connaissance me propose (par mail) de manger un magret de canard qu'il a et qui va se perdre autrement. Je lui rappelle que je suis végétalienne (il avait zappé : comme quoi, les extrémistes arrivent à se fondre dans la masse eux aussi). Sa réponse :
Mais les canards mangent aussi des végétaux donc manger un canard, c'est un peu manger des végétaux de manière indirecte !! Je suis sûr que tu n'y avais jamais pensé ! ;-)
Non, jamais, mais heureusement que les omnis me le rappellent :facepalm:
 
Mais les canards mangent aussi des végétaux donc manger un canard, c'est un peu manger des végétaux de manière indirecte !! Je suis sûr que tu n'y avais jamais pensé ! ;-)
Et un magret taillé sur cette connaissance, ça ne te fait pas envie ? :D
 
snoopyne":23i2opjb a dit:
Mais les canards mangent aussi des végétaux donc manger un canard, c'est un peu manger des végétaux de manière indirecte !! Je suis sûr que tu n'y avais jamais pensé ! ;-)
Et un magret taillé sur cette connaissance, ça ne te fait pas envie ? :D
J'ai pensé lui répondre un truc dans le genre mais je me suis dit qu'il allait croire que je lui faisais une proposition sexuelle... :D
Il milite contre l'islamophobie donc je lui ai finalement répondu qu'avec ce raisonnement, le cochon c'était hallal. Je ne sais pas si suffira à lui faire comprendre que ce genre de blagues c'est lourd...
 
[dailymotion]xqmoj8_francois-silvant-la-cafeteria-extrait_fun[/dailymotion]

Sauf que là c'est du second degré (du vrai)

... en revanche les rires du public le sont peut-être moins, second degré...
 
Mascha":2fuk5ujr a dit:
Le truc de la secte, c'est simple à expliquer. Au-delà des images projetées dans les médias, les gens associent végéta*isme et privation alimentaire. Ils ne comprennent pas que c'est un choix. Juste la question « PEUX-tu en manger » au lieu de « VEUX-tu en manger » le montre bien.

Il y a aussi l'erreur de ramener le végéta*isme à l'étiquette qu'il représente au lieu du raisonnement dont il résulte. Je vois ça comme une autre manifestation de l'incapacité généralisée à se remettre en question.
On m'a fait le coup aujourd'hui : "Tu mangerais le steak sur l'île déserte ? T'es pas vraiment végétalien alors". Ouais, mais c'est pas le but en fait. Les limites que les mots impliquent sont elles-même des freins à la démarche qui est avant tout de réduire la souffrance qu'on cause.

Et en même temps, si on n'insistait pas sur les étiquettes, on se ferait tout le temps proposer du poisson...
 
Je rechigne à recevoir l'étiquette végétalien pour deux raisons :
-l'interlocuteur n'a que rarement voire jamais la même définition que moi de ce terme qui est chargé de connotations négative (secte idéologie (lui même n'étant pas compris par la personne qui l'utilise) religion, hippie...)
-Végétalien est un terme centré sur la nourriture or nous sommes beaucoup à être centré sur l'éthique. Le végétalisme n'est pas une cause mais une conséquence. Beaucoup de gens pensent que le végétalisme est la cause de l'absence de viande dans l'assiette, c'est absurde et c'est cette absurdité qui focalise l'attention des gens mal informés.. Or le végétalisme n'est qu'une conséquence d'un raisonnement éthique et non une cause. Ce n'est pas parce que je suis végétalien que je ne mange pas de produits animaux, mais par ce que je suis anti spéciste. Donc si une étiquette doit être collé je demande à ce que ce soit celle d'antispéciste. Cela a l'avantage d'^tre un terme inconnu et donc a priori neutre pour l'interlocuteur.
 
Mais maintenant, le terme "végane" commence à être connu et ce mot est plus focalisé sur l'antispécisme.

Pour les questions tirées par les pharènes crâniens, faut rappeler à nos interlocuteurices que leur raisonnement est foireux.
 
C'est effectivement la vision qu'ont certaines personnes du végéta*isme. Le frère de mon beau-frère m'a déjà demandée à un repas, l'air inquiet : "tu peux manger ceci ? Tu y as droit ?", "tu manges assez au moins ?". :confus: Comment leur faire comprendre qu'il ne s'agit pas de se poser des interdits mais de respecter ses convictions éthiques et être en phase avec soi-même ?
 
Mon mari l'a compris assez vite (étonamment), quand je trouve un simili-carné vegan et que je suis toute contente de "pouvoir" le manger, il me reprend "et alors ? même s'il était pas tu pourrais le manger quand même, c'est juste que t'as pas envie". Exact.
 
Oui, c'est vrai que je n'ais jmais entendu "veux-tu manger de ça ?" mais toujours peux-tu manger...
 
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