Questions bizarres - contrats sociaux humains et animaux

  • Auteur de la discussion tom
  • Date de début

tom

Élève des carottes
Inscrit
8/9/06
Messages
1 343
Score de réaction
2
Avez-vous des exemples de sociétés humaines non basées sur une hiérarchie verticale, avec émergence d'un chef, etc..., mais sur une hiérarchie partagée, égalitaire, horizontale ?

Avez-vous des exemples de rapports inter-animaux non basés sur la prédation, mais sur des actions de coopération, de symbiose, pour le bien et le respect de l'un comme de l'autre ??

Merci !!
 
Je pense qu'il n'y a que le refus absolu de pouvoir pour remplir ce critère : l'anarchie. Sinon, ce n'est qu'une intuition, mais j'ai du mal à imaginer une organisation sociale humaine non stratifiée.

Pour la partie animale, je préfère me taire que dire des conneries ... Mais c'est le domaine de l'elfe ça ;)
 
Société humaines à la hiérarchie horizontale, je n'ai pas d'exemple en tête, mais je pense que ça doit exister... peut-être rare, mais je suis persuadé de leur existence. Enfin, société ou association...

Rapport d'entre-aide homme-animal non basé sur la prédation... hmm.. difficile, sans la prédation j'aurais pu dire l'homme et les chiens pour la chasse, et sinon, toujours entre l'homme et les chiens, il y a les missions de sauvetage ou chien d'aveugle... mais dans les deux cas, c'est surtout une aide à l'homme, malgré le respect de l'animal, il n'y gagne rien...

Sinon, ben, je ne vois pas pour l'instant.
 
Pour les humains il me semble qu'il y a eu pas mal d'expériences de communautés libertaires au 19ème siècle.
Ces communautés plus ou moins en autarcie ont pu durer parfois des décennies (mais plus souvent quelques années).

J'ai un vieux bouquin qui s'appelle « La vie quotidienne des communautés utopistes au XIXe siècle ». Il y est question d'expériences de suppression des lois, du système monétaire, de la propriété privée, (avec plus ou moins de succès…).

Tiens en le relisant je tombe sur une qui s'appelle « Harmonial Vegetarian Society » dans l'Arkansas :D.

edit: j'ai trouvé une liste pas mal ici (wikipédia): Expériences socialistes utopiques.
 
Je pense aux kibboutz en israël mais je sais pas si ça répond vraiment à la question. En tous cas ce sont des communautés sans chef.
Des exemples de symbiose dans le règne animal y en a plein, par exemple les fourmis qui élèvent les pucerons, les oiseaux qui nettoient les dents des hippopotames, et bien d'autres qui me viennent pas à l'esprit là tout de suite... Mais je parlerais pas de respect, seulement de commensalisme ou chacun trouve son compte.
 
lelfe":1zmxcey1 a dit:
Je pense aux kibboutz en israël mais je sais pas si ça répond vraiment à la question. En tous cas ce sont des communautés sans chef.
Ça me fait penser à cette vidéo... :lol:

lelfe":1zmxcey1 a dit:
Mais je parlerais pas de respect, seulement de commensalisme ou chacun trouve son compte.
Tiens, j'ai mangé au Commensal hier, une chaîne de resto végé à Montréal. Première fois que j'entends ce mot, mais du coup, ça paraît logique !
 
Cépafo":2s9yjpij a dit:
Tiens, j'ai mangé au Commensal hier, une chaîne de resto végé à Montréal. Première fois que j'entends ce mot, mais du coup, ça paraît logique !
Miam miam miam, excellent resto, mais yen a aussi à Québec ;)

Xavier":2s9yjpij a dit:
Pour les organisations "horizontales", il y a plusieurs exemples (ainsi que des explications, forcément) sur wikipedia.
ahhhhhh que ferions nous sans Wikipedia, toujour réponse a tout la dessus :D
 
Merci pour toutes ces réactions tardives... Je demandais ça parce que c'est un des arguments que l'on me ressert souvent lors de discussions omni-vg : "la nature est organisée entre prédateurs et prédatés, donc... la prédation de l'homme est naturelle, c'est comme ça". Comme si on était inconsciemment sous le choc de cette réalité de pouvoir finir dans le ventre d'un autre animal.

Je réponds à cela que, l'homme se prétendant au-dessus du monde animal, il peut se comporter selon sa conscience, c'est-à-dire plus moralement que les autres animaux ; que se prétendant au-dessus de la nature, il n'est pas obligé de suivre ses règles... Mais je pense faire fausse route, car nous sommes toujours, bien sûr, dans la nature, et nous devons nous accepter en tant qu'animaux... Alors maintenant je recherche des exemples existants d'entraide animale, d'autres "règles naturelles".

Apparemment, en tout cas à ce qu'on en voit à notre échelle, force est de constater que ce n'est quand-même pas courant. Concernant les fourmis et les pucerons par exemple, j'ai l'impression que c'est plutôt une exploitation des pucerons qu'autre chose, même si les fourmis les nourrissent... Nourriture pour vivre ou pour survivre jusqu'à être mangé ? Ca me rappelle le cas de l'homme et des abeilles ça, je me trompe peut-être...

On peut voir deux vidéos intéressantes sur youtube une ici et une là, et aussi un livre sur le sujet (pour les enfants ?!)...

En ce qui concerne l'être humain, force est aussi de constater qu'apparemment la majorité des homo "sapiens" désire rapidement élire et suivre un chef, un guide, et se soumettre à ses choix... ou ses caprices. Je voulais savoir si, à votre connaissance, des communautés ou peuples anciens avaient fait un autre choix (ou même chez les primates peut-être ?), mais les expériences anarchistes sont à priori récentes... Ce qui ne manque pas de donner de l'espoir !

Dans mon état d'esprit actuel, l'émergence d'un chef qui organise un groupe de personnes n'est éthiquement justifiable que pour un temps court, en période de crise, et il devrait redonner son autonomie et sa liberté d'action aux personnes gérées une fois la crise passée... En pratique ça a l'air d'être l'inverse : les expériences autonomes durent quelques années, et le sentiment d'insécurité de l'homme libre le pousse "naturellement" (?!) dans les bras d'un gourou... L'union autour d'un chef ou d'une oligarchie qui décide pour tous apporte peut-être plus de rendement, d'efficacité (quoique...) ; mais est aussi plus dangereuse et potentiellement destructrice !

L'homme est-il un animal qui n'aime pas regarder la réalité en face ? Qui préfère croire de (plus ou moins) belles histoires plutôt que réfléchir et faire ses choix propres ?? Je commence à le penser, malheureusement... Comment espérer plus d'indépendance générale, et plus de compassion générale entre les êtres vivants, si les êtres humains ont une tendance "naturelle" à se laisser mener par le bout du nez et à accepter une façon de vivre majoritaire ??
 
Chez les primates, c'est le mâle dominant qui l'emporte. En ce sens, nous ne faisons que suivre ce processus, bien que la force physique ne soit plus vraiment la qualité du "mâle dominant" mais plutôt ses idées ou son talent d'orateur par exemple. C'est ce que disait Rousseau dans le Contrat Social (je crois que c'est dans cette œuvre) quand il expliquait que la société avait perverti la nature dans la mesure où c'est la force physique qui crée la relation de dominant à dominé, alors que maintenant la situation est différente, les forts se soumettent aux faibles car la force physique n'est plus l'arbitre.
 
tom":2xuy1av9 a dit:
Merci pour toutes ces réactions tardives... Je demandais ça parce que c'est un des arguments que l'on me ressert souvent lors de discussions omni-vg : "la nature est organisée entre prédateurs et prédatés, donc... la prédation de l'homme est naturelle, c'est comme ça". Comme si on était inconsciemment sous le choc de cette réalité de pouvoir finir dans le ventre d'un autre animal.

Je réponds à cela que, l'homme se prétendant au-dessus du monde animal, il peut se comporter selon sa conscience, c'est-à-dire plus moralement que les autres animaux ; que se prétendant au-dessus de la nature, il n'est pas obligé de suivre ses règles... Mais je pense faire fausse route, car nous sommes toujours, bien sûr, dans la nature, et nous devons nous accepter en tant qu'animaux... Alors maintenant je recherche des exemples existants d'entraide animale, d'autres "règles naturelles".

Apparemment, en tout cas à ce qu'on en voit à notre échelle, force est de constater que ce n'est quand-même pas courant. Concernant les fourmis et les pucerons par exemple, j'ai l'impression que c'est plutôt une exploitation des pucerons qu'autre chose, même si les fourmis les nourrissent... Nourriture pour vivre ou pour survivre jusqu'à être mangé ? Ca me rappelle le cas de l'homme et des abeilles ça, je me trompe peut-être...
Elles ne mangent pas les pucerons mais le miellat qu'ils sécrètent.
D'un point de vue biologique, c'est une symbiose car chacun tire un avantage de cette cohabitation.
Dire que c'est de l'exploitation serait, je pense, de l'anthropomorphisme.

Sinon je pense que chercher des exemples dans la nature de comment nous devons nous conduire en tant qu'humains est une recherche sans objet.
Ca n'a aucun sens, étant donné que la société se construit sur des bases comme la morale, l'éthique, etc... Alors que la nature se construit par le hasard et sous la contrainte de la sélection naturelle. Je ne vois pas en quoi on peut se servir de la nature pour savoir comment il faut agir.

La prédation par l'homme est aussi naturelle que la prédation de l'homme par un animal plus gros, mais curieusement les gens sont beaucoup plus enclins à utiliser l'intelligence et la technologie pour éviter qu'on leur fasse du mal plutôt que pour éviter de faire du mal à d'autres. C'est une façon d'agir très primaire. Pour ma part je ne cherche même pas à discuter avec les gens qui me disent que "c'est la nature". (généralement ils roulent en bagnole et se nourrissent de boites de conserve). Si ne pas avoir d'éthique est dans la nature, en avoir une est contre-nature? donc faire une société humaine est contre nature, en comme. La belle affaire.
Ca me fait bien rire ces histoires de nature et de contra nature. J'ai 25 ans et je n'ai pas d'enfants. Je devrais déjà en avoir au moins 5 ou 6, vu que j'ai eu mes règles à 13 ans. Les gens acceptent bien d'utiliser une contraception, pourquoi pas d'avoir une éthique qui concerne aussi les autres êtres vivants?
 
Tu sembles voir l'émergence d'un chef comme quelque chose d'éthiquement peu recommandable. Or il s'avère que c'est quelque chose d'inné pour l'homme, aussi naturel que le fait de construire un nid parfait pour des oiseaux.

L'axiome de base est de considérer l'Homme comme animal politique par nature et donc ne peux trouver sa perfection qu'en société. Un modèle social émerge donc forcément. Mais quel est le partage de pouvoir optimal ? Autrement formulé : Quelle est la constitution qui est la meilleure ?
Je ne sais pas. Parce qu'il n'existe pas une organisation parfaite en tout temps, il existe juste pour chaque contexte une constitution qui est la meilleure, qui est la plus juste. Celle qu'il faut amender.

A l'émergence d'un nouveau village par exemple, il est juste que ce soit la lignée rassemblant le plus d'excellence politique qui détienne le pouvoir dans l'avantage commun des gouvernants et des gouvernés. Une fois que la vertu politique se diffuse dans la corps social, il est normal que ces gens participent à la politique de leurs excellence. Le cercle du pouvoir s'élargit et amène une aristocratie, toujours dans l'avantage commun. Dans une constitution droite et non-déviante on reste dans cette démarche vers l'inexorable agrandissement du gouvernement, et on termine par un gouvernement constitutionnel. Cette diffusion du pouvoir se base sur le fait que l'éducation soit une éducation excellente et transmette la vertu aux gens, ce qui sous-entend pour le gouvernement de considérer non seulement l'éducation comme un problème politique important, mais aussi comme le problème majeur.

Mais la tyrannie, l'oligarchie et la démocratie sont des régimes déviants. La tyrannie : une personne gouverne pour elle même et pour personne d'autres. L'oligarchie : un groupe de personne se désignent arbitrairement dirigeants. Pour la démocratie, c'est la notion même de parti qui amène cette déviance (Le nationalisme au profit des anciennes familles en dépit des roturiers et des nouveaux arrivants, les riches au profit des riches méprisant les pauvres, l'inverse est aussi vrai ... car les possédants sont aussi très utiles), du fait qu'un parti est, par définition, partial, donc tout sauf dans l'avantage commun. Mais je ne vais pas trop coucher de lignes sur ce sujet ... ce n'est pas le thème.

Puis, il faut définir ce qu'est un chef. Un bon chef c'est avant tout un marchand de rêves, qui va donner à ses hommes quelque chose en quoi croire et peux disposer de la passion de ses hommes dans l'avantage commun. C'est donc dans une optique d'unification qu'on élève un dirigeant, donc en accord avec notre nature qui tend plutôt vers le rapprochement en société.


Sources : la quasi totalité de mes arguments sont tirés de ce bouquin.
 
Willhelm":1y875kq4 a dit:
Tu sembles voir l'émergence d'un chef comme quelque chose d'éthiquement peu recommandable.
En effet. Merci pour la réponse, tu as l'air de t'être déjà rudement bien penché sur la question des différents gouvernements ! Je pense qu'une hiérarchie verticale humaine est/devient forcément déviante, l'Homme, naturellement animal social, étant aussi naturellement enclin à tirer la couverture à soi. En plus, si on est dans une démocratie commandée par des oligarques qui se comportent peu à peu comme des tyrans (choix personnels alors qu'ils ont été élus par "la base"), on n'est pas dans la merde...

Comme toi, je pense que la clef est d'inclure une éthique irréprochable à l'éducation des générations suivantes (à défaut de le faire pour notre propre génération). Je pense également que toute société qui prend de l'ampleur, de taille "non humaine", devient plus facilement "déviante" : on fait plus facilement attention aux gens que l'on connaît qu'aux gens que l'on ne connaît pas.

lelfe":1y875kq4 a dit:
Elles ne mangent pas les pucerons mais le miellat qu'ils sécrètent. D'un point de vue biologique, c'est une symbiose car chacun tire un avantage de cette cohabitation. Dire que c'est de l'exploitation serait, je pense, de l'anthropomorphisme.
L'argument de l'anthropomorphisme : dire qu'un animal est conscient, qu'il souffre, qu'il ressent des émotions variées, c'est souvent considéré comme tel aussi ; ça fait souvent du bien, je trouve, de voir les choses autrement qu'à travers le prisme de l'anthropocentrisme. Merci pour les précisions sur l'élevage des pucerons par les fourmis. En effet, ce n'est finalement pas le même genre de rapports que l'Homme avec les abeilles.

Sinon je pense que chercher des exemples dans la nature de comment nous devons nous conduire en tant qu'humains est une recherche sans objet. Ca n'a aucun sens, étant donné que la société se construit sur des bases comme la morale, l'éthique, etc... Alors que la nature se construit par le hasard et sous la contrainte de la sélection naturelle. Je ne vois pas en quoi on peut se servir de la nature pour savoir comment il faut agir.
Ton argumentaire est intéressant pour contrer de front les arguments des plus virulents de nos congénères omnivores : sous le régime nazi, on faisait aussi ce genre de propagande (la loi naturelle du plus fort) pour justifier les horreurs que l'on sait. Pour ma part, je ne cherche pas dans la Nature des exemples pour savoir comment agir, mais des contre-exemples grâce aux êtres vivants qui y vivent, pour dire à ceux qui croient détenir la justification de leurs actes que leur vision de la vie n'est pas la seule possible. Je ne trouve pas que ce soit une recherche sans objet, ni que ça n'a aucun sens. Justement, je postule que d'autres animaux que nous, ayant des sentiments, agissent également sous influence (plus ou moins grande) d'une morale, et pas seulement sous l'influence de leur nature... Je trouve ça passionnant, plus on regarde et plus on trouve de ressemblances entre nous et les autres locataires de la Terre...

Ca me fait bien rire ces histoires de nature et de contra nature. J'ai 25 ans et je n'ai pas d'enfants. Je devrais déjà en avoir au moins 5 ou 6, vu que j'ai eu mes règles à 13 ans. Les gens acceptent bien d'utiliser une contraception, pourquoi pas d'avoir une éthique qui concerne aussi les autres êtres vivants?
Légiférer pour imposer une éthique... C'est vrai que ce serait bien, ça ferait beaucoup de bien aux animaux si ce n'était pas aussi marginal et aussi lent. Je pense, malheureusement, que les gens n'accepteront pas ce genre de lois tant qu'ils n'accepteront pas de réfléchir à leur éthique eux-même...

Pour ce qui est des enfants et de la vie de famille, ou de la vie personnelle plus généralement, notre société est aussi faite pour nous dire quand il faut penser à sa carrière, quand il faut penser à amasser de l'argent, et quand il faut penser à faire des enfants... Souvent c'est un peu plus dur que si on l'avait décidé soi-même dix ou quinze ans auparavant, mais bon... Vive la société qui nous rend libre !
 
Je ne comprend pas tes arguments.
Il me semble évident que la morale dans la nature est un truc complètement marginal.
L'éthique est le produit d'une société. Je ne pense pas que les fourmis aient une éthique parce qu'elles composent plutôt un super-organisme qu'une société. L'éthique suppose qu'il y ait des règles acquises dans le cadre d'une éducation, je ne pense pas que ce soit possible chez les insectes, peut-être chez les chimpanzées et les éléphants, par exemple. Voire. Je ne connais aucun exemple.

D'un point de vue biologique, tu confonds la symbiose et l'altruisme. Ce sont deux formes d'entraide qui n'ont rien à voir.
Le commensalisme est une interaction entre deux espèces d'êtres vivants (autre que la prédation). Globalement il y en a 3 sortes:
1) Bon pour l'un, mauvais pour l'autre: le parasitisme
2) Bon pour l'un, neutre pour l'autre: on appelle ça le commensalisme tout court je crois
3) Bon pour les deux: la symbiose
La symbiose n'est pas de l'altruisme. La symbiose c'est deux espèces qui ont un avantage à tirer de leur cohabitation. Je n'y vois aucune forme de respect. Le pique-boeuf nettoie les dents de l'hippopotame parce qu'il y trouve à manger.

L'altruisme, biologiquement, est défini comme l'action d'aider un autre individu sans rien tirer en échange. Il est très rare dans la nature. Il est pratiqué généralement par des animaux qui partagent les mêmes gènes, ce qui signifie que la sélection naturelle l'a favorisé parce que les animaux altruistes sauvegardaient mieux les gènes de leur famille et que les "gènes de l'altruisme" se sont ainsi répandus. Ce qui veut dire que ce sont des comportements innés.
Exemple: chez les abeilles, les ouvrières stériles qui élèvent leurs soeurs, et non leurs filles. C'est une forme d'atruisme. Mais comme les mâles sont haploïdes, elles ont en réalité plus de gènes en commun avec leurs soeurs (75%) qu'avec leurs filles (à qui ne porteraient, si elles existaient, que 50% du patrimoine génétqiue de leur mère). (bon en fait c'est un peu plus compliqué que ça dans la mesure ou y a plusieurs pères et donc les ouvrières elèvent parfois leurs demi soeurs, mais bref).
Autre exemple, chez les chiens de prairie, quand un membre de la famille donne l'alerte, il augmente ses chances d'être pris par un prédateur. Mais il sauve des membres de sa famille. Ceux qui ont ce comportement sont souvent les vieilles femelles du groupe, c'est une stratégie en quelque sorte, pour favoriser les gènes de la famille (enfin c'est du finalisme de le dire comme ça, mais bon).
Les exemples d'altruisme hors cercle familial sont très rares. Ils existent chez les chauves souris et chez les grands singes (et, je pense, chez les dauphins). Chez les chauve souris vampire, on a montré que les individus altruiste sont plus facilement aidés en retour (ça consiste à nourrir un autre individu, ce qui peut être vital car ces animaux peuvent mourir de faim très vite).
A ma connaissance, les seuls cas d'altruisme interespèce existent chez quelques grands singes et chez les dauphins.

Dans ces cas, et dans ces cas seulement, il semblerait que l'altruisme dépasse le cadre de la génétique, donc constitue un comportement en partie acquis (mais je dis bien en partie) donc motivé par l'éducation, l'apprentissage de l'autre, ce qu'on pourrait appeler l'empathie etc...

Quand on dit qu'un animal souffre, ce n'est en aucun cas de l'anthropomorphisme. c'est un fait. Scientifiquement (je vais rester sur le scientifique, parce que spirituellement chacun pense ce qu'il pense), la douleur animale existe. L'émotion également. La détresse, la peur, l'apaisement... Si tu parles de tout ça a un éthologue, il te dira pas que tu fais de l'anthropomorhisme. (mon mémoire de fin d'études concernait l'attachement chez l'agneau, un sujet fort en émotions. c'était une étude d'éthologie et de physiologie). Les gens disent que les animaux ne souffrent pas, ça les arrange, mais le plus objectivement du monde, ils ont tort. La vision de l'animal-machine n'est plus.

Par contre, dire que la fourmi exploite le puçeron, ou que le pique-boeuf est heureux d'aider l'hippopotame en lui nettoyant les dents, ça me gène un peu. Pour moi, c'est de l'anthropomorphisme. Nous avons beau tout ignorer de la subjectivité et de l'univers intérieur d'un petit oiseau, il y a fort à parier qu'il n'ait même pas conscience de faire quelque chose d'autre que se nourrir. Je ne pense pas qu'il perçoive la bouche d'un hippopotame comme beaucoup plus qu'une source de nourriture. La plupart des animaux ont des comportement beaucoup moins dictés par l'apprentissage que nous, donc plus directement basés sur la génétique. Un oiseau a besoin, d'un point de vue évolutif, d'intégrer énormément de choses dans son apprentissage, mais percevoir un hippopotame comme un organisme différent de lui et qu'il peut aider, c'est inutile pour lui. Les seuls animaux qui peuvent faire ça sont ceux qui ont des capacités cognitives particulières, qui se sont développées pour d'autres raisons. Des animaux très sociaux qui sont capables d'étendre le champ de leur sociabilité à d'autres espèces.

Pour moi il est impossible de prendre la nature comme exemple pour savoir ce qui est éthique ou non.
Par contre on peut l'observer pour apprendre sur nous-même. Par exemple ce qu'on peut observer, dans la nature, c'est que tous les animaux sociaux ont une hiérarchie. Donc nous aussi nous en avons une. Ca c'est intéressant pour apprendre comment fonctionner. Je rejoins willhelm sur le fait qu'on ne puisse pas vraiment fonctionner sans chef, puisque nous avons naturellement tendance à ce qu'un chef se détache d'un groupe. Mais pour décider de ce qui est éthique ou non en terme de direction d'un groupe, c'est plus délicat.

Pour ce qui est des enfants et de la vie de famille, ou de la vie personnelle plus généralement, notre société est aussi faite pour nous dire quand il faut penser à sa carrière, quand il faut penser à amasser de l'argent, et quand il faut penser à faire des enfants... Souvent c'est un peu plus dur que si on l'avait décidé soi-même dix ou quinze ans auparavant, mais bon... Vive la société qui nous rend libre !
Malentendu. Je n'ai jamais dit que la société rendait libre.
Ce que je voulais dire avec mon exemple des 5 ou 6 enfants que je pourrais avoir, c'est qu'on accepte (j'accepte) quelque chose de "contre nature" (en l'occurence le contrôle de ma reproduction à l'aide de trucs artificiels, comme des hormones de synthèses, des préservatifs, mais le retrait ou l'abstinence en feraient partie aussi) et ceci afin de mieux vivre. Je n'ai jamais parlé de société: la modification de la nature nous apporte une potentielle liberté (en l'occurence: avoir des enfants quand on veut). Et personne ne trouve à redire là-dessus. D'ailleurs, pour moi "contre nature" n'existe pas, l'humain a une tendance naturelle à modifier la nature, c'est un fait. Donc puisqu'on fait des choses "pas naturelles" pour nous, on peut bien en faire pour les autres (nous faisons partie du petit nombre d'espèces potentiellement altruistes!). Donc si on accepte d'utiliser une contraception, d'utiliser une voiture au lieu de marcher, etc... On peut tout aussi bien accepter d'être végétarien.
Et je soulignais aussi que "naturel" n'est pas synonyme de "bon". Le fait d'avoir des enfants a l'adolescence n'est pas "bon" dans l'absolu. Il peut l'être ou ne pas. Dans mon cas je considère que non (sinon, j'aurais des enfants). Je pense qu'être attaché inconditionnellement, aveuglément à son état de nature est sans objet.
On peut d'ailleurs trouver dans la nature des choses très belles et des exemples de cruauté très dures.
 
Le postulat comme quoi l'Homme est un animal social existe depuis 500 avant JC et a toujours été vérifié, par contre ce que tu as dit sur l'homme qui tire la couverture est tout sauf un fait naturel. Au contraire, il s'agît principalement d'une chose de cuture ! C'est clairement a société occidentale de performance qui a endoctriné les esprit à ce genre de pensée. Mais c'est tout sauf naturel je pense ... d'ailleurs je pense que l'axiome d'Aristote (notes : je cite Aristote à donf, mais ça pourrait être n'importe quel sophiste, juste que j'ai lu majoritairement ses traîtés) sur l'inné chez l'homme est le seul qui puisse être vérifié et confirmé comme naturel.

Et je partage aussi ton point de vue sur des démocraties de surface. C'est une hypothèse, mais pour moi, c'est clairement ce qu'ils se passe dans la dichotomie démocrates/républicains aux états unis. Les gens détestent les monopoles, du coup créons 2 partis opposés en surface, mais contrôlé en profondeur par la même élite. La meilleure façon de gagner une guerre, c'est d'être au commande des 2 camps.

Concernant la taille, mon opinion est plutôt de décentraliser le pouvoir en cités autonomes (modèle politique grec). Tout en partant du même prémisse de base, c'est facilement démontrable, que c'est à cause de sa nature plutôt infirme en tant qu'individu isolé, que nous cherchons a société de nos pairs. Et même plus : c'est en vue de l'autarcie, qui est un gage de perfection, que des agglomérats humains se forment. Les associations plus hautes, du genre panhellénique, que celles qui permettent, avec une taille minimale, l'autarcie, ne sont pas Naturelles, surtout conjoncturelles et liées aux intérêts du moment, donc plus aisément déviées.

Sinon, c'est clairement impossible de changer sa nature. Quand on parle de Nature, c'est avec un "N". On ne change pas quelque chose d'inné, inscrit en nous des la naissance. Comme les oiseaux n'ont jamais revu le plan de leur nid qu'ils connaissent par mémoire génétique. La différence majeure entre les hommes et les animaux est, je pense que les animaux sont des créature de Nature, mais non de Culture. Les Robert ou les Ginette (ouai j'en ai marre de dire les "Hommes" tout le temps, ça me gonfle ! ...) ont par contre un côté culture en plus de l'innée. Et plus important encore, une notion de libre arbitre que n'a pas un animal qui accompli sa Nature. Il n'existe pas de notion de bien et de mal pour un être sans libre arbitre. Du coup ce qui peut être perçu pour de l'altruisme chez eux n'existent que grâce à un intérêt réciproque direct ou indirect, et n'en est pas vraiment. C'est quand même gros venant d'un type censé être anti-spéciste ... mais j'y avais pensé quand je réfléchissais à l'I.A. : modéliser un comportement animal, je pense que c'est possible (migrations, période de reproduction environ fixes, récolte de nourriture etc), mais modéliser le comportement de Roger ou Lucette ... il y a beaucoup trop d'aléatoire lié à un libre arbitre imprévisible pour sortir un modèle normal.
 
Willhelm":3mwaoy2i a dit:
Sinon, c'est clairement impossible de changer sa nature. Quand on parle de Nature, c'est avec un "N". On ne change pas quelque chose d'inné, inscrit en nous des la naissance. Comme les oiseaux n'ont jamais revu le plan de leur nid qu'ils connaissent par mémoire génétique. La différence majeure entre les hommes et les animaux est, je pense que les animaux sont des créature de Nature, mais non de Culture. Les Robert ou les Ginette (ouai j'en ai marre de dire les "Hommes" tout le temps, ça me gonfle ! ...) ont par contre un côté culture en plus de l'innée. Et plus important encore, une notion de libre arbitre que n'a pas un animal qui accompli sa Nature. Il n'existe pas de notion de bien et de mal pour un être sans libre arbitre. Du coup ce qui peut être perçu pour de l'altruisme chez eux n'existent que grâce à un intérêt réciproque direct ou indirect, et n'en est pas vraiment. C'est quand même gros venant d'un type censé être anti-spéciste ... mais j'y avais pensé quand je réfléchissais à l'I.A. : modéliser un comportement animal, je pense que c'est possible (migrations, période de reproduction environ fixes, récolte de nourriture etc), mais modéliser le comportement de Roger ou Lucette ... il y a beaucoup trop d'aléatoire lié à un libre arbitre imprévisible pour sortir un modèle normal.
j'émettrais des réserves par rapport à la phrase que j'ai mise en gras. C'est vrai que j'ai dit que l'altruisme chez les animaux est quelque chose qui, globalement, a été sélectionné par la selection naturelle. Mais jusqu'ou va cette "sélection"? Chez les chimpanzées, comme chez les humains, les bases génétiques d'un comportement altruiste existent, mais l'individu l'exprimera ou non en fonction de son environnement. Donc quelque part l'altruisme est le produit d'un patrimoine génétique, d'un apprentissage, d'un vécu, d'un environnement etc etc. Donc on peut pas vraiment dire que c'est très différent chez les humains par rapport aux autres animaux. De l'abeille, qui est en quelque sorte "programmée" pour élever ses soeurs, à l'humain ou au chimpanzée qui n'est programmé pour rien mais qui peut exprimer ou non un comportement altruiste, il existe une multitude de nuances. En passant par le chien de prairie qui donne l'alerte ou non, et par la chauve-souris qui régurgite de la nourriture pour son "ami" (le terme d'ami peut avoir ici sa place, même si ce n'est pas franchement scientifique, mais les chauves souris aident les individus de leur groupe avec qui elles passent le plus de temps perchées, donc éthologiquement, on parle pas d'amitié mais d'affinités, c'est un peu la même chose). Bref, comme je le rappelle souvent, il y a une continuité entre l'humain et toutes les autres créatures (continuité qui n'a pas de début ni de fin, pas de haut ni de bas, mais qui dans le cadre de certains paramètres, comme l'apprentissage, est plus marquée chez l'homme et ses proches cousins).
Bref nous sommes des animaux.
l'homme est un être de culture, mais je dirais qu'il est naturellement un être de culture, c'est à dire que tout humain, à tout âge, apprend, et dans un sens, il est programmé génétiquement pour apprendre, il ne peut pas faire autrement.
Et puis dans la même idée, modéliser un comportement animal, certes, mais quel animal? Un animal humain est peut-être impossible (ou quasi impossible) a modéliser, un comportement de fourmi plutôt facile, mais un comportement de chat? En tous cas modéliser un comportement chimpanzée ou de dauphin tursiop ne serait pas vraiment plus facile que celui d'un humain (ou alors ce serait parce qu'on a plus de recul sur les autres espèces).
 
Aussi difficile à croire que ce soit, je connaissais la définition de l'altruisme ! Peut-être l'ai-je mal utilisé... D'autant que, chez l'Homme en tout cas, je pense qu'il n'y a pas beaucoup d'exemples où quelqu'un fait quelque chose de bon pour un autre sans vraiment rien attendre en retour...

Y a-t-il des "gènes de l'altruisme" ? Peut-être dans le sens où il faut des capacités intellectuelles développées, mais y a-t-il un bout de chromosome codant pour l'altruisme ? C'est un bon exemple du mélange de la génétique et de la culture à mon avis...

Tu es hyper-scientifique et cartésienne en tout cas, l'elfe... C'est intéressant ce que vous dites, toi et Willhelm, ça me permet de mieux mettre en place certaines notions, mais c'est un peu trop rigide pour moi... On peut peut-être expliquer certaines émotions ou actes d'animaux non humains, sans faire d'anthropomorphisme, en considérant qu'il y a une base génétique commune dans la grande famille des mammifères ??
 
je n'arrive pas à me souvenir de cet endroit je crois en indonésie ou depuis une trentaine d'années des personnes (françaises à l'origine) vivent dans une communauté sans aucune propriété privée (tout est collectivisé, les revenus etc, il n'y a pas de commerce d'argent direct) ce qui au final et dans l'esprit revient à une "hierarchie verticale"
ça m'agace, si quelqu'un voit de quoi je parle?
 
Retour
Haut