Je crois que je n'ai converti aucun végé pour le moment, mais j'ai dû pas mal sensibiliser.
Une amie pesco-végé, qui en me voyant se disait "Il faudrait aussi que j'arrête le poisson.", donc elle a arrêté assez vite. (Elle l'aurait sans doute fait toute seule, mais peut-être moins vite.)
Ma famille (mon père, ma mère, mon frère et ma belle soeur) qui ont sensiblement diminué leur consommation de viande, parait-il (surtout mon père). Du moins "sensiblement" en 15 ans, et beaucoup pour mon père cette année. (A voir si ça va durer).
Des amis (trois ou quatre) qui ont lu mon blog, et qui ont eux aussi décidé de gravement diminuer leur consommation de viande. Je ne sais pas s'il y en a un qui soit totalement végétarien dans le lot. Mais je crois qu'il y en a un qui l'est quasiment presque (sauf peut-être en société). Problème : Je discute avec eux surtout par internet, et pas trop de ça, donc je ne sais pas trop.
D'autres amis (trois ou quatre aussi) que j'ai surtout tanné par Facebook. L'un d'entre eux (qui connait d'autres végétaliens et se dit théoriquement d'accord sur l'antispécisme) avait promis (de lui-même) de passer au végétarisme après son concours cet automne. Je crois qu'il ne l'a pas fait, je lui ai peut-être mis trop de pression. Deux autres que j'ai un peu tannés par FB et dont je savais qu'ils allaient finir par céder (Elle est très empathique avec les animaux, d'après ses interventions sur FB... Même si justement, elle avait pas mal de "réflexes de défense" sur la fin "Mais j'y arriverai jamais ! Mais ça coûte trop cher !".)... Bon, après je ne sais pas s'ils sont devenus complètement végés, ou seulement presque-végés, ou seulement pesco-végés, parce que je les vois deux ou trois fois l'an, je les connais presque exclusivement par FB...
Bref, je ne suis pas encore totalement sûr d'avoir aidé quelqu'un à passer complètement végé. Mais j'ai quand même l'impression d'avoir eu une influence sur un certain nombre de personnes. Surtout cette année. Ce qui m'ennuie, c'est qu'entre "manger très peu de viande" et "être végé", il y a un gouffre mental. Etre végé (pour les animaux), c'est un engagement politique. "manger très peu de viande", c'est flou, fluctuant et toujours spéciste. Ça n'a pas du tout la même valeur, ni le même impact.
Et pour inverser la question, en ce qui me concerne, je me rends compte qu'au cours de mon jeunesse (Oui, je vous parle aujourd'hui du haut de mon immense maturité... Ah la la, c'était le bon temps...), j'ai été influencé par certaines choses, avant d'arrêter la viande quand j'en étais "libre" (c'est-à-dire le midi au lycée), et avant de passer végé à ma majorité. Ou en tout cas, certaines choses qui m'ont conforté.
1) Un ami plus vieux qui était végétarien (et qui ne l'est plus). On n'a jamais abordé le sujet, ni sur la composition de ses repas, ni sur ses motivations (mais je pensais que c'était pour les animaux). Mais le voir en bonne santé a suffi à me montrer que c'était physiquement possible.
2) L'épisode des Simpson où Lisa devient végétarienne. A aucun moment dans cet épisode il n'est question de "carences" auxquelles Lisa s'expose (en tout cas, je ne m'en souviens pas). C'est présenté comme "naturel". Mieux : A la fin de l'épisode, Apu explique qu'il est végétalien, et là encore, il n'y a aucune question sur son état de santé. Et je me souviens d'ailleurs que je ne comprenais pas comment Apu pouvait être végétalien, j'avais l'impression que ça n'avait aucun sens, qu'il était forcément mourant ou que l'histoire était absurde. Il a au moins 15 ans, cet épisode, mais ça prouve l'écart qu'il y avait déjà à l'époque entre les USA et la France sur le mythe des carences... Apparemment, j'ai vu cet épisode en 97, donc j'étais déjà végétarien depuis six mois. (Ah tiens, je ne me souviens plus si j'ai eu une phase un peu pesco-végé la première année, en fait... Je ne crois pas, mais j'ai peut-être refoulé le souvenir. C'est chiant, la mémoire.)
3) Plus tard, beaucoup plus tard (J'étais déjà ovo-lacto-végétarien.), j'ai vu des extraits d'un "Vis ma vie" dans une famille de végétaliens. Il s'agissait bien sûr de clichés soigneusement sélectionnés (Ils vivaient dans une vieille maison de pierres abandonnée en pleine montagne, sans chauffage, etc.), mais vu comme c'était présenté, on comprenait qu'ils étaient pleinement conscients de tout un tas de notions de diététique et savaient se nourrir parfaitement (en tout cas, moi, c'est ce que j'avais compris). Ça m'avait intrigué, intéressé, attiré (mais je ne m'en sentais pas capable... par contre, j'aurais bien aimé aller vivre avec eux pour qu'ils m'enseignent.).
Et IV m'a largement influencé pour passer au végétalisme, même si j'étais pas fan de son blog (Ça m'a influencé pour y réfléchir sérieusement -à reculons- une première fois, en tout cas, même s'il a fallu d'autres accumulations d'informations et expériences pour finir le travail. Le blog de lelfe a achevé de me convaincre et de me diriger vers d'autres pistes de réflexion, mais j'avais déjà commencé à diminuer ma consommation de produits laitiers.)
Tout ça pour dire que l'influence, c'est pas simple à évaluer. C'est un ensemble de plein de choses. Et on a tous notre impact sur notre entourage et les gens qu'on croise, même s'il n'est pas quantifiable.