spiritualité et religion

Est-ce que Dieu demande aux hommes d'être végétarien, selon vous chrétiens ?

ça sent la question piège :)
Sachant que j'ai du mal à me définir comme "chrétien" car je pense que la plupart des chrétiens ne me considéreraient pas comme tel, car très borderline. Cela dit je pense que même en se positionnant à l'intérieur des clous des églises chrétiennes instituées, le végétarisme se défend très bien théologiquement (voir A.Linzey et d'autres).

Maintenant, de mon point de vue, je ne considère pas que Dieu demande quoi que ce soit aux hommes. Mais c'est un autre débat...
Quoi qu'il en soit, si on conçoit la "volonté de Dieu" comme la pleine réalisation (pour le dire en image, si la volonté de Dieu dans la graine, c'est la plante), je pense que le végétarisme (prise de conscience, mise en pratique et relation nouvelle aux êtres et à soi-même) est un moment essentiel dans le cheminement spirituel. Donc dans mon cas personnel, je dis oui sans hésitation.
Mais étendre ça à tous les "chrétiens" et partant, considérer que ceux d'entre eux qui ne sont pas végétariens seraient de mauvais chrétiens... c'est un jugement que je ne peux pas porter (même si je regrette que la charité s'arrête souvent aux frontières de l'espèce). De la même manière, est-ce que les communistes du forum considéreraient un communiste non végétarien comme un mauvais communiste ? J'en sais trop rien.
J'ai beaucoup de questions, peu de certitudes... :rolleyes:
 
Je trouve triste que la religion catholique relie le végétarisme à des notions de "frugalité" et d' "abstinence". Genre, le végétarisme, c'est triste, et ça se résume à quelques légumes bouillis ? Désolée (pour vous), mais on peut être végétarienne et gourmande. :)
 
Je trouve triste que la religion catholique relie le végétarisme à des notions de "frugalité" et d' "abstinence". Genre, le végétarisme, c'est triste, et ça se résume à quelques légumes bouillis ? Désolée (pour vous), mais on peut être végétarienne et gourmande.

+1 :)
 
Luisão":320r2ra9 a dit:
Mais d'après ce que j'en comprends, la chasteté est précisément une relation d'amour dans le respect. Il s'agit de vivre toute relation quelle qu'elle soit (dans le mariage ou en dehors) comme un don.

On ne s'empare pas de l'autre, on ne le possède pas comme une chose, on le reçoit tel qu'il est et on se donne à lui.
+1

Tigresse":320r2ra9 a dit:
Je trouve triste que la religion catholique relie le végétarisme à des notions de "frugalité" et d' "abstinence". Genre, le végétarisme, c'est triste, et ça se résume à quelques légumes bouillis ? Désolée (pour vous), mais on peut être végétarienne et gourmande. :)

A ce sujet j'ai trouvé intéressante l'approche des orthodoxes : au Carême, ils vont bien plus loin que les catholiques dans leurs observances alimentaires : ils deviennent végétaLiens (ce qui est un peu dommage c'est qu'une fois le Carême terminé, certains se rendent malades en se goinfrant de crème... LOL). Du coup certains ont fait des livres avec des recettes végétaliennes intéressantes !
Il est vrai que plus généralement dans la pensée chrétienne, la viande et la crème sont associées au luxe et à la fête. C'est très présent dans la Bible.
En même temps si on lit la Genèse, on voit qu'au jardin d'Eden, l'homme était végétarien. Ce n'est qu'après qu'il lui a été permis de manger de la viande. Aussi pour répondre à un autre message, je crois qu'il n'y a rien dans la Bible et la théologie officielle qui exige que le chrétien soit végétarien. Certains chrétiens végé ont tenté de démontrer que si, mais pas très efficaces... Par contre je pense que le végétarisme se défend plus indirectement par son aspect éthique et écologique : là, on est dans le mille !
Pour les moines, le végétarisme continue d'être observé plus ou moins intégralement par certains monastères traditionnalistes, ou par les orientaux.
 
Luisão":2980vmjn a dit:
De la même manière, est-ce que les communistes du forum considéreraient un communiste non végétarien comme un mauvais communiste ? J'en sais trop rien.
J'ai beaucoup de questions, peu de certitudes... :rolleyes:

La différence, c'est que le communisme est une idéologie qui possède une définition très précise, dans un contexte limité. On ne fait pas un humain entier avec juste une idéologie. On peut être communiste, tout en étant des milliers d'autres choses. Le communisme ne définit pas ce qui est bien et mal, juste le type de gestion de société censément idéal (pour les humains).

Tandis que la religion monothéiste, ça se rapporte à Dieu, qui est censé être tout, et définir tout ce qui est bien et mal... Si Dieu dit que tuer des animaux inutilement n'est pas mal, voire s'il ne dit pas que c'est mal (si on considère que les textes décrivent de manière exhaustive tout le mal qui doit être évité)... alors ça ne l'est pas.
 
La différence, c'est que le communisme est une idéologie qui possède une définition très précise, dans un contexte limité.

La comparaison a ses limites. Ce que je veux dire c'est qu'un communiste dont la lutte contre les aliénations s'arrêterait à la barrière de l'espèce serait-il un "mauvais communiste" ? De la même manière pour un chrétien et sa charité ? J'ai du mal à juger.

si on considère que les textes décrivent de manière exhaustive tout le mal qui doit être évité

C'est toute la question du rapport au texte. De mon point de vue, les textes sont des support de méditation, des matrices de sens, donc j'en ai une approche très libre. :)

Par ailleurs, je crois que bien / mal est un peu réducteur... tov / ra' ont il me semble un sens plus nuancé: accompli / inaccompli ou fonctionnel / non-fonctionnel.
Par ailleurs, c'est l'homme qui décide ce qui est "bien" ou "mal" après avoir gouté du fameux fruit. Le personnage de "Dieu" dans tout ça est pour moi une fiction littéraire. Ce récit parle du rapport de l'esprit humain à lui-même et au monde surtout. Si on le réduit à sa littéralité évidemment, c'est peu recevable. :confus:
 
Le monothéisme n'est pas nécessairement monolithique d'ailleurs. Pour reprendre ma comparaison, dire "les chrétiens sont ceci ou cela", en mettant derrière ce terme une image plus ou moins fantasmée de " méchant créationniste pro-life à la solde du pape", c'est comme dire que tous les communistes sont de méchants stalinistes le couteau entre les dents.

C'est surtout la manière de pratiquer l'idéologie quelle qu'elle soit (religion monothéiste ou pas, athéisme, matérialisme philosophique) qui importe. On peut se sentir plus d'affinités avec quelqu'un se revendiquant d'une autre religion ou philosophie qu'avec pas mal de coreligionnaires. :kiss:
 
Pers0nne":2dayknvi a dit:
La différence, c'est que le communisme est une idéologie qui possède une définition très précise, dans un contexte limité. On ne fait pas un humain entier avec juste une idéologie. On peut être communiste, tout en étant des milliers d'autres choses. Le communisme ne définit pas ce qui est bien et mal, juste le type de gestion de société censément idéal (pour les humains).

Euh, tu as pas dû croiser beaucoup de communistes "purs et durs" toi ^^
 
Moi je me considère comme bouddhiste débutante, je ne m'y connais pas encore parfaitement.
Mais je ne considère pas non plus le bouddhisme comme étant une religion, pour moi c'est plus une philosophie, ou une façon de penser...
 
louise_attaque":1z25ec16 a dit:
Moi je me considère comme bouddhiste débutante, je ne m'y connais pas encore parfaitement.
Mais je ne considère pas non plus le bouddhisme comme étant une religion, pour moi c'est plus une philosophie, ou une façon de penser...


Il y a des bouddhistes religieux, ceci étant :)
C'est une spiritualité plus qu'une philosophie, à mon sens.
Je partage cependant ton attirance vers le dharma, mais je ne souhaite, personnellement pas être "étiquetée" comme bouddhiste, ni comme quoi que ce soit d'autre.
Je suis cependant à la lettre un des premiers enseignements de Bouddha :

–« Ne croyez pas une chose (simplement) parce que vous l'avez entendue ; ne croyez pas en la tradition que rapportent vos livres de religion ; ne croyez pas à la légère en l'autorité de votre maître et de vos aînés ; mais après observation et analyse, lorsque vous trouvez la chose en question conforme à la raison, et menant au bien et à l'avantage de l'individu et de l'ensemble, acceptez-la et vivez en harmonie avec. »
source : http://www.centrebouddhique.net/content/view/51/30/

Si un enseignement ne me convient pas, n'éveille rien chez moi, je ne le prend pas, et vice versa :)
 
Cela dit pour certains bouddhologues, dire que le bouddhisme est une philosophie et pas une religion (déjà des étiquettes :) ) est une coquetterie de langage. Si on fait un tour en Asie, il a tout d'une religion (y compris dans les pays du Theravada censément plus proches des origines)... C'est un point de vue assez occidental, je crois.

Le précepte d'expérimentation est sage en effet. :)

Si un enseignement ne me convient pas, n'éveille rien chez moi, je ne le prend pas, et vice versa

J'aime cette formulation "je ne prends pas". Elle a le mérite de ne pas être définitive. Ne pas prendre ce n'est pas rejeter définitivement. Peut-être qu'une parole, un enseignement ne nous parle pas parce que nous ne sommes pas prêts à l'entendre en l'état. Le pire serait de le prendre quand même alors qu'il ne signifie rien, qu'il ne résonnerait pas en nous.
 
Luisão":2fbdneq7 a dit:
Le pire serait de le prendre quand même alors qu'il ne signifie rien, qu'il ne résonnerait pas en nous.

Mon intime avis est que c'est ce qu'il se produit majoritairement toutes croyances et religions confondues par suivit de mouvement et besoin d'appartenance, voire par soucis de "normalité" affichée. (j'exclue les contrées où ça tient plus de la tyrannie sociale, je parle de vrai choix libre)
 
je dirai plutôt que "le concept bouddhiste" est une philosophie.
Par contre lorsque des individus pratiquent des rituels (qui font référence a la mémoire d' un enseignement reçu par un Maitre, un Sage (Prophète, Elus chez les chrétiens). Qu' a travers ces rituels des Mantras (prières, psaumes pour d' autres religions), visualisation et réalisation de Mandalas ..ect.., initiations a différents degrés d' évolution spirituelle (toutes les religions le pratique); on peut donc définir celà comme étant une RELIGION.
Par conséquent le bouddhisme est une philosophie enseignée par des Religieux. Ces religieux sont les représentants d' une Religion.

Par ailleurs il me semble que les Textes Sacrés quels qu' ils soient sont des oeuvres écrites, traduites, interprétés par l' Humain et non directement par Dieu lui même. C' est pourquoi moi-même je m 'intérroge sur l' usage dans ces textes des mots suivants "Dieu dit qu' il faut, Dieu demande..ect ". Ne devraient t' ils pas plutôt user des mots suivants "nous pensons que Dieu souhaiterait qu' il serait bien de faire ou de ne pas faire, " . Il me semble que ça serait même beaucoup plus respectueux envers Lui (du moins pour ceux qui prétendent suivre sa voie).
Qui sont ces hommes qui encouragent les pratiquants ou croyants a croire que les textes sacrés sont l' ultime parole et exigences du Divin ...!!!

Je pense moi aussi que Dieu ne demande rien aux hommes ...il leur laisse le choix de le trouver a travers ce qu' ils sont, ce qu' ils ont envie ou pas, ce qu' ils peuvent ou ne peuvent pas comprendre.
Je pense aussi que les Religions pour nombre d' entre eux sont un moyen de le rencontrer. Même si ce moyen est incomplet...même si ce moyen a été déformé, perverti a travers l' histoire.
Je pense qu' il est aussi nécessaire de trouver d' autres voies spirituelles que celles des Religions.
La Croyance n' a rien a voir avec la foi..La foi, elle elle peut se vivre en dehors de toutes religions

Je suppose également que si Dieu est le Créateur de toutes formes de vies, et que si les animaux en font partie, alors l' humain se doit de respecter leur existence.
Pour moi Dieu de demande rien, c' est plutôt a l' homme de se demander a lui même ce qu' il est bon de faire ou de ne pas faire.
 
Par conséquent le bouddhisme est une philosophie enseignée par des Religieux.

Je comprends ce que tu veux dire. Mais le fait est que le (ou les) bouddhisme(s) sont en l'état actuel des choses des "religions". Les rituels et pratiques psycho-physiologiques type yoga en font partie intégrante dès les origines (aussi loin que la recherche puisse remonter). Toutes les religions ont un fond philosophique associés à des pratiques. Il y a peut être une sorte d'illusion optique en ce qui concerne le bouddhisme qui a été importé et diffusé en occident assez récemment par des maitres qui l'ont vulgarisé, expliqué de manière à être entendu par un public occidental, dans des sociétés post-chrétiennes et largement sécularisées.

C' est pourquoi moi-même je m 'intérroge sur l' usage dans ces textes des mots suivants "Dieu dit qu' il faut, Dieu demande..ect "

Il me parait donc prudent de dissocier le "Dieu" fiction littéraire du véritable "Dieu" si l'on y croit.

Ne devraient t' ils pas plutôt user des mots suivants "nous pensons que Dieu souhaiterait qu' il serait bien de faire ou de ne pas faire,

En effet, mais la formule est un peu contournée :)
Plus sérieusement, cela correspond à un mode d'expression de cette époque, à des genres littéraires, à un contexte socio-culturel, plus largement au langage du mythe. Il faut considérer que tout le monde n'a pas toujours pensé comme la modernité occidentale nous a appris à le faire.

Pour le reste, assez d'accord. :)
 
La preuve irréfutable que le bouddhisme n'est pas une religion, c'est qu'il ne donne pas de bonne excuse métaphysique pour tuer les animaux.
 
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