[Stat] Répartition Femmes / Hommes sur végéweb

Lutine":howqcaoi a dit:
Ca me fait penser à une blague :
C'est deux filles qui discutent, l'une demande à l'autre
- Eh, tu connais le Bechdel test ?
- Oui, mon copain m'en a parlé l'autre jour !

:D
Ah ben dans le même genre j'ai une vraie anecdote. A une soirée, il y a des années, un mec explique aux gens qui étaient là qu'il avait eu des problèmes de couple avec sa nana dont il s'était depuis séparé, notamment parce qu'il trouvait qu'elle était un peu trop dans des schémas sexistes et ne les remettait pas assez question. Il lui avait "même" offert le livre La Domination masculine de Bourdieu dans l'espoir qu'elle réfléchisse un peu et de la faire avancer sur la question (je ne me souviens plus de ses termes exacts mais en substance, c'était ça). Et elle avait été vexée et n'avait même pas pris la peine de lire le livre ! Il la trouvait un peu susceptible...
Ai-je besoin de préciser que ce mec avait des tendances macho/paternalistes tout en pensant de toute bonne foi être super non sexiste, et qu'il détestait les nanas ayant le malheur de lui tenir tête ? :whistle: et que par ailleurs, c'était un mec super sympa ?
 
Je reviens juste sur le déséquilibre (constaté sur le forum en tout cas) entre femmes et hommes végétarien.ne.s.

1) Carol J. Adams "The Sexual Politics of Meat : A Feminist-Vegetarian Critical Theory" (qu'il faudra définitivement que je lise un jour, plutôt que des extraits et résumés)

2) Expliqué avec ma tête (qui a dû assimiler certaines idées que j'ai pu lire) et mes mots :
La viande, l'acte de tuer, la capacité de faire taire sa sensibilité et son empathie pour infliger la mort, c'est une caractéristique de dominance, par essence. Pour dominer, il faut être capable d'ignorer le ressenti de la victime. Donc il en découle que corrida, chasse -et même pêche-, boucherie, abattoirs et consommation de viande, tout ça comporte une symbolique forte de dominance (et donc de masculinité). Comme le fait d'être capable d'utiliser la force physique pour se battre (sports de combat, forces de police) ou pour tuer d'autres humains (militaires ou "meurtriers illégaux"). Ce sont des activités symboliquement réservées aux dominants, tout comme la viande.
C'est même une symbolique graduée : Les animaux qui sont physiquement et comportementalement plus proches des humains nécessitent une refoulement plus fort et plus difficile de notre empathie, pour réussir à les tuer, et à affirmer notre dominance sur eux.

Donc la graduation de la dominance vers se représenter de cette manière : gros mammifères sauvages > gros mammifères paisibles/d'élevage > petits mammifères > oiseaux > poissons > autres

Autrement dit : gibier > viande rouge de bovins ou d'ovins > lapins > poulet/dinde/canard > poissons > autres > végétaux (Et quand on regarde les tendances statistiques, pour remplir leur assiette, sur cette ligne les femmes seront plus attirées vers la droite que les hommes.)

A contrario, ne pas affirmer sa dominance, refuser de montrer les caractéristiques de dominant (ne pas aimer la viande rouge / ne pas se sentir physiquement fort / avoir "trop" d'empathie pour les animaux/les dominé.e.s), c'est prendre le risque de perdre son statut de dominant; donc dans le cas du patriarcat, de ne plus être accepté parmi les hommes, parce qu'on remet alors en question implicitement la dominance "naturelle" des hommes (hommes cisgenres), on devient un traître potentiel envers les hommes, et il faut donc nous repousser le plus loin possible pour éviter cette menace. Ca va se traduire par des moqueries misogynes et homophobes, parfois (relativement souvent selon le contexte culturel), pour renforcer cette hiérarchie menacée.

(Un témoignage d'un homme que j'ai entendu, qui m'a marqué : Quand il est devenu végétarien, ses amis lui ont dit "Et maintenant, tu croiseras les jambes en t'asseyant ?".)

Et il en découle que le végétarisme est beaucoup plus acceptable socialement pour les femmes, qui font partie du groupe dominé, et pour lesquelles la "sensiblerie", la capacité à avoir de l'empathie pour autrui, est beaucoup moins problématique, puisque l'empathie est pour elles une qualité requise (demandée, enseignée par la société) quand elles l'utilisent pour servir les dominants.

(Ca ne veut pas dire que le végétarisme est majoritairement accepté pour les femmes, puisqu'elles restent des membres du groupe des humains et que le végétarisme remet en cause la domination humaine sur les autres animaux, mais il est quand même bien plus accepté que pour les hommes, dans le sens où les hommes -dominants parmi les dominants- ne peuvent pas bénéficier de la même tolérance quant à l'expression de l'empathie.)
 
C'est vrai ?! Wouhou !!! :YE: :YE: :YE:
 
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