Traivailler dans les colis pharmaceutique est-il ethiquement correcte?

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Je n'ai pas tout lut mais je voudrais revenir un chouillat sur le concept d'espèce et la conscience que (croit) en avoir l'humain : aucun animal n'a consicence de la pérennité de son espèce, et c'est une vision parfaitement anthropocentrée que la sauvegarde d'une espèce, la sienne ou une autre, à tout prix.

Ensuite, quand il s'agit de races de chiens, de chats, d'animaux d'élevage, tout ça, bin désolé mais ce ne sont pas des espèces, ce sont des races, et de fait une fabrication entièrement humaine (et parfaitement contre nature, produisant à terme des individus tous tarés -au sens médical du terme-, physiquement et psychologiquement)

Ne pas chercher à faire disparaitre une espèce domestique me semble une évidence, mais lutter pour l'abolition des races me semble aussi nécessaire. Et dans un même temps encourager la stérilisation des animaux de compagnie qui, à moins d'être enfermés non stop, sont mathématiquement plus encouragés à se reproduire frénétiquement dans nos villes surpeuplées d'animaux de compagnie qu'en pleine forêt où les pressions territoriales n'ont juste rien à voir.

Ainsi l'humain doit effectivement prendre les commandes, mais pas de tout le règne animal : commençons par essayer de limiter la portée de nos conneries.

Que l'ont considère l'humain comme naturel ou pas, comme faisant encore partie de la "nature" ou pas, peu importe, les conneries sont faites, et elles ne se règleront pas seules sans des hécatombes absurdes. (principe de l'explosion démographique suivit inévitablement par une chute brutale de la population par promiscuité, pressions, épidémie...)
 
V3nom":x850r6kr a dit:
Je n'ai pas tout lut mais je voudrais revenir un chouillat sur le concept d'espèce et la conscience que (croit) en avoir l'humain : aucun animal n'a consicence de la pérennité de son espèce, et c'est une vision parfaitement anthropocentrée que la sauvegarde d'une espèce, la sienne ou une autre, à tout prix.

Intéressant ta réflexion. Ça me semble assez juste. Je me dis quand même que les animaux humains ou non humains sont "programmés" pour se reproduire et que c'est pour assurer la pérennité de l'espèce comme s'il y avait une "supra-conscience" (c'est pas le bon terme mais je trouve pas mieux là) de groupe qui s'inscrit dans les gènes ou autre chose et se manifeste par des incitations hormonales à s'accoupler.
Ce qui me fait dire ça, c'est l'observation des animaux chez qui le fait de faire des petits semble être central dans leur existence et chez nombre d'humains de ma connaissance, le besoin qui semble charnel d'avoir des enfants, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes.
Bon, je suis peut-être à côté de la plaque.


Ensuite, quand il s'agit de races de chiens, de chats, d'animaux d'élevage, tout ça, bin désolé mais ce ne sont pas des espèces, ce sont des races, et de fait une fabrication entièrement humaine (et parfaitement contre nature, produisant à terme des individus tous tarés -au sens médical du terme-, physiquement et psychologiquement)

Les chiens et les chats créés par l'homme ne constituent-ils donc pas une espèce ? Les chiens peuvent-ils se reproduire avec les loups, les chats avec les chats sauvages ? Probablement en effet tu confirmeras ? Donc OK, races, pas espèces même si on peut
penser qu'ils pourraient évoluer vers des espèces différentes à long terme.


Ainsi l'humain doit effectivement prendre les commandes, mais pas de tout le règne animal : commençons par essayer de limiter la portée de nos conneries.

J'ai pas compris ton histoire d'abolition des races mais c'est sans doute que j'ai pas relu tout le fil.
 
Les chiens et loups sont fertiles entre eux oui (Samoyed et Husky viennent de là à la base, ainsi que les premiers Bergers allemands, Belge, etc), de même pour les chats et chats sauvages (regardes notamment le Serval ou l'Ocelot)

Après certes, en continuant de les forcer à adopter des mode de vie radicalement différents souvent selon les désidératas de leurs propriétaires, collant souvent avec le type de race achetée, on pourrait très bien voir un phénomène allopatrique se mettre en place. (on a quasiment fait ça pour les mules et les baudets si la stérilité due à l'hybridation ne s'était pas -heureusement- invitée)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Spéciation#Sp.C3.A9ciation_sympatrique

Ici la spéciation serait induite par sélection sexuelle en quelque sorte, mais pas par les individus, mais par l'action de l'homme... On peut indirectement observer ça par le cas des pauvres boxers : les femelles commencent à être obligées de passer par la césarienne pour accoucher sans mourir... GG le LOF.

Pour les races, je considère qu'elles n'ont pas lieu d'être puisqu'elle sont contre évolutives, contre-nature, et surtout toutes délétères in fine. (oui toutes)
Et sans compter le fait que ce soit un magnifique commerce aux dérives ignobles, le simple fait de jouer aux apprentis sorciers avec des êtres qui bientôt pour la pluspart ne devraient même pas vivre, ça me suffit comme justification d'abolition.

Je ne fais pas de différence entre l'élevage, notamment de race, et la définition précise du génocide. https://fr.wikipedia.org/wiki/Génocide#D.C3.A9lit_p.C3.A9nal

L'article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide8 adoptée par l'assemblée générale des Nations unies, le 9 décembre 1948, affirme :

« Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe ;
b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
e) Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe. »

Quand je lis ça, j'ai envie de titrer "bétail" ou "agriculture animale".
 
OK, les races de chat sans poils ou fluo, comment les humains osent faire des trucs pareils ?

L'ocelot et le serval peuvent s'accoupler ? Ou tu veux dire que ce sont les résultats de croisements entre chats sauvages et Lynx (?) ou autres ? ou que les chats peuvent s'accoupler avec des ocelots et des servals ?
 
La dernière, tiens un exemple avec une 3eme espèce de chat sauvage : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bengal

Après techniquement tes autres hypothèses sont justes aussi, sauf que les airs de répartition, les caractéristiques de vie et les préférences phénotypiques et sexuelles font que ça n'arrive jamais ou presque. En tout cas pas de quoi créer une nouvelle espèce. Ce genre d'hybride étant généralement stériles, associé à la rareté de la chose, ça équivaut à une mutation non délétère qui finit par se diluer dans la population.

Après l'homme s'amuse bien à fabriquer des chimères... http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligre

BIZARREMENT ça n'arrive que dans des ZOO... étrange étrange...
 
V3nom":3bhiwmd7 a dit:
Après l'homme s'amuse bien à fabriquer des chimères... http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligre
Les mâles sont mystérieusement stériles. En effet, bien que naissant avec un potentiel reproducteur normal, un facteur inconnu fait que leur puberté ne se déclenche jamais, empêchant ainsi les caractères sexuels primaires de se développer.
Comme quoi la nature est bien faite !
 
Picatau":1f0yo6pc a dit:
le besoin qui semble charnel d'avoir des enfants, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes.

C'est quand même pas mal socialement construit tout ça.

Cette notion de perpétuation de l'espèce, déjà chez les humains qui ont inventé et théorisé le concept, je suis pas certain que la plupart des gens fassent des enfants en se disant "il faut que je perpétue l'espèce", alors chez les autres espèces...
L'espèce me parait être une abstraction commode (qui en sous-main permet d'ignorer l'individu).
 
Je ne crois pas qu'il y ait besoin de se dire quelque chose pour le faire sans s'en rendre compte. L'horloge biologique, le désir, voir le besoin d'enfant ne me semble pas être uniquement construit socialement même si la société pèse également dessus. Cela semble de plus assez universel, dans le sens commun à toutes les sociétés humaines. Je ne sais pas si c'est l'espèce qu'on désire perpétuer ou simplement soi-même mais finalement cela revient au même. Quand je parlais de "supra-conscience" d'espèce, je pensais bien à quelque chose qui nous échappe et influe sur nous. Cela ne veut pas dire qu'on ne puisse y échapper. Perso, je veux pas d'enfant, mais cela dit, cela ne veut pas dire que je n'ai pas eu de désir d'enfant.
 
Je ne crois à aucune espèce de désir d'enfant autre que acquis : comment considérer toutes celles et ceux qui n'en veulent pas ? Des gens malades ? Anormaux ?

L'évolution s'est démerdée pour passer outre le manque par des statagèmes bien foutus : le désir sexuel (pulsion scopique chez nous, les odeurs, etc), la libido, les plaisirs sexuels, et l'orgasme. (Plus le cinéma fantasmatique propre à chacun-e)

Sinon il faudrait aussi parler de "désir supra consciente" de faire fonctionner l'industrie du pétrole en allant faire le plein de sa bagnole.

C'est sérieusement construit et culturel que vouloir des gosses, surtout dans une société qui valorise, je devrais dire même idéalise la descendance, en fait un truc métaphysique et mystique, et où l'injonction de l'enfant est permanente pour les personnes qui n'en ont pas et n'en veulent pas, de la part des parents puis du reste des gens. (cf le topique sur la contraception et la galère pour être sûr de ne jamais en avoir auprès des médecins et gynécos)

Ce que tu appelles supra-conscience, c'est selon moi majoritairement une espèce de culpabilité de ne pas être dans la "norme" et de ne pas céder aux désirs des autres de te voir enfin "fonder une famille". (parents, frères soeurs, cousins cousines, amies amis, la télé, la société en général, la mairie et les services familiaux, les aides sociales, les impots, etc...)

Et dans les sociétés plus pauvres, ça peut se résumer à la force de travail, et pour les plus vieux l'assurance d'être soigné quand on pourra plus s'occuper de soi.

Une des rares choses que j'ai retenu de ma scolarité : Un dessin dans un bouquin d'histoire début collège. Un journaliste qui interroge une femme africaine entourée de gosses, et lui demande pourquoi elle fait autant d'enfants si elle est si pauvre. Ce à quoi elle répond "Mais c'est parce-que je suis pauvre que je fais autant d'enfants !". (ce qui est très juste, hélas)

Tiens un autre exemple que tu dois bien connaitre car argument très présent en Limousin : Il faut faire des enfants, sinon les arabes vont nous envahir ! (véridique et toujours d'actualité)
 
Assez d'accord avec V3nom.

Picatau":1e37lx6m a dit:
Je ne sais pas si c'est l'espèce qu'on désire perpétuer ou simplement soi-même mais finalement cela revient au même.

Oui, donc ça se passe bien au niveau de l'individu (sur lequel pèse tout un tas d'injonctions plus ou moins claires comme l'explique V3nom). Ce que je veux dire, c'est que si quelqu'un fait des enfants, c'est pour lui, pour tout un tas de raison psychologiques, sociales, symboliques, mais pas pour perpétuer une espèce, qui est une abstraction pratique pour classifier le vivant mais qui n'a pas de volonté ou de désir en elle-même, enfin il me semble.
 
Oui, déjà entendu le truc des arabes, ou quelque chose du style "T'inquiète pas, eux, ils en font des gosses" sur un ton ironique.

Sincèrement, je pense vraiment qu'il y a une programmation biologique à faire des gamins. Que des gens comme moi ne veuille pas d'enfants, c'est parce que c'est l'aboutissement d'une réflexion, et si d'autres n'ont pas de désir d'enfant, cela n'infirme pas le fait que la plupart des gens, en moyenne, ont un désir d'enfant, que la société conforte en effet. Sinon, comment expliquer que l'espèce humaine se soit pérennisée jusqu'à ce jour ?

J'explique aussi le désir d'enfant par le procès égotique, propre à la condition d'être vivant, de vouloir se re-produire comme pour exister par delà la mort, la progéniture étant perçue comme une prolongation de son être comme d'autres se reproduisent aussi en laissant des traces (oeuvres...). Ce désir de ne pas mourir, je l'explique par un conditionnement biologico-psychique.
Bref, beaucoup de processus biologiques, ne serait-ce que le désir sexuel, qu'on sépare aujourd'hui de la reproduction certes, mais cela, c'est bien le fruit d'une réflexion intellectuelle (comme mon refus d'avoir des enfants), et le plaisir qui en découle, incline largement à l'accouplement et de fait à la reproduction, mis à part que désormais, on peut contrôler les grossesses mais cela n'était pas le cas pendant des millénaires voire des millions d'années. Le plaisir n'est-il pas le meilleur moteur pour contraindre à faire quelque chose ? On le voit bien chez les fumeurs par exemple qui persistent malgré le fait que cela soit délétère pour leur santé.
Bref, à mon sens l'humain est soumis à quelque chose qui le dépasse, la nature même égotique des êtres vivants en somme, une "programmation" collective, en tous cas une interdépendance, dont il peut éventuellement s'affranchir comme nous tentons de le faire.


Oui, donc ça se passe bien au niveau de l'individu (sur lequel pèse tout un tas d'injonctions plus ou moins claires comme l'explique V3nom). Ce que je veux dire, c'est que si quelqu'un fait des enfants, c'est pour lui, pour tout un tas de raison psychologiques, sociales, symboliques, mais pas pour perpétuer une espèce, qui est une abstraction pratique pour classifier le vivant mais qui n'a pas de volonté ou de désir en elle-même, enfin il me semble.

Cela signifierait que n'existe que l'individu et que les êtres seraient drastiquement séparés les uns des autres, au sein d'une espèce, au sein du vivant, et n'auraient pas en partage une nature commune ?
Je veux bien que cela soit intellectuellement séduisant mais c'est un peu trop "optimiste" à mon sens. Je suis bien persuadé que bien des processus transpersonnels nous échappent et nous mènent par le bout du nez. Je serais beaucoup plus cynique que vous quant à la nature du vivant. Je n'exclus pas la liberté mais elle demeure réduite.
Par ailleurs, je n'attribue nulle volonté à la nature, je considère juste le fruit d'un processus d'évolution, dont je ne connais pas l'origine, voué à se pérenniser.
 
Picatau":44m0m9ly a dit:
Sinon, comment expliquer que l'espèce humaine se soit pérennisée jusqu'à ce jour ?

V3nom":44m0m9ly a dit:
L'évolution s'est démerdée pour passer outre le manque par des statagèmes bien foutus : le désir sexuel (pulsion scopique chez nous, les odeurs, etc), la libido, les plaisirs sexuels, et l'orgasme. (Plus le cinéma fantasmatique propre à chacun-e)

Tu rajoutes l'instinct de survie, seul ou en groupe, et paf, ça fait des chocapics ! Et ça se pérennise tout seul.

Picatau":44m0m9ly a dit:
J'explique aussi le désir d'enfant par le procès égotique, propre à la condition d'être vivant, de vouloir se re-produire comme pour exister par delà la mort, la progéniture étant perçue comme une prolongation de son être comme d'autres se reproduisent aussi en laissant des traces (oeuvres...). Ce désir de ne pas mourir, je l'explique par un conditionnement biologico-psychique.

Et donc pour toi l'égo, exister par delà la mort, laisses ses traces, tout ça, ça n'a rien à voir avec la culture, le patrimoine, la religion et la spiritualité ? A moins que tu ne considères tout ça comme "génétique" et donc ça existerait également chez les autres animaux, puisqu'ils seraient soumis au même désir de reproduction. A moins que tu ne penses que ces mécanismes ataviques sont propres à l'humain...

Après ton explication sur le désir sexuel né d'une réflexion et sans rapport avec des tenants physiologiques, j'ai pas tout comprit, étant donné que je pense exactement l'inverse.
Ok les gouts sont nés de nos vécus, mais le désir sexuel puise une bonne part de son impérieuse force dans des mécanismes qui nous échappent (à l'inverse du souhait d'avoir un enfant, sur lequel on projète surtout une grosse part de nous-même, de ce qu'on veut, de ce qu'on aurait voulu pour soi-même, avant même qu'il ne soit né)

Tiens un exemple de ce mécanisme de projection d'univers sur autrui : https://www.youtube.com/watch?feature=p ... llE#t=665s

Bref, je crois qu'on est d'un avis radicalement opposé sur tout ça ^^

N'oublies pas que l'espèce reste un concept abstrait scientifique, et qu'il n'est d'ailleurs ni absolu, ni immuable, il y a d'ailleurs toujours débat sur son caractère judicieux, et sur ses frontières inter-espèces... et sans parler des animaux non humains, ce concept même doit échapper à une grosse part des individus humains à qui on a jamais parlé de cette considération quand même très méta-physique...

Ne ferais pas tu partie des gens qui ont un frisson d'effroi en pensant que la vie sur terre, son apparition mais aussi sa pérennité, ne sont qu'une suite d'énormes coups de bol ?

Tu as une vision très Adam Smithienne d'une nature menée par une "chose" abstraite mais semble-t-il résolument leader de tout ce merdier.
Je ne vais pas dire que ça frise l'intelligent design et le créationnisme, car je ne pense pas que tu crois en une "conscience" quelconque dirigeant le tout, mais tu me fais penser à quelqu'un qui comble les trous de ses toiles de concepts en biologie, en évolution, en génétique ou en éthologie (y comprit humaine), par des rustines d'une forme de spiritualité "essentialiste" un peu rassurante (car retirant le coté chaotique). C'est mignon ^^
 
Maintenant que tu précises, ces positions ne s'opposent pas nécessairement, il y a peut-être un peu des deux. C'est surtout ce concept d'espèce utilisé à l'emporte-pièce qui me titille. C'est plus une illusion d'optique, si on vivait des millions d'années, il nous apparaitrait que la notion d'espèce n'est pas aussi claire que ça, c'est plus un continuum. Mais concrètement, il n'y a que des individus. D'ailleurs, je n'introduis pas l'idée de liberté là-dedans.

Picatau":2a194cdr a dit:
Bref, à mon sens l'humain est soumis à quelque chose qui le dépasse, la nature même égotique des êtres vivants en somme, une "programmation" collective, en tous cas une interdépendance, dont il peut éventuellement s'affranchir comme nous tentons de le faire.

Et donc en tant que bouddhiste, tu te positionnes comment vis à vis de cette programmation égotique / main invisible? Question subsidiaire :)
 
V3nom":1e4rniyi a dit:
Picatau":1e4rniyi a dit:
Sinon, comment expliquer que l'espèce humaine se soit pérennisée jusqu'à ce jour ?

V3nom":1e4rniyi a dit:
L'évolution s'est démerdée pour passer outre le manque par des statagèmes bien foutus : le désir sexuel (pulsion scopique chez nous, les odeurs, etc), la libido, les plaisirs sexuels, et l'orgasme. (Plus le cinéma fantasmatique propre à chacun-e)

Tu rajoutes l'instinct de survie, seul ou en groupe, et paf, ça fait des chocapics ! Et ça se pérennise tout seul.

Oui, c'est bien ça, c'est bien ma pensée.


Après ton explication sur le désir sexuel né d'une réflexion et sans rapport avec des tenants physiologiques, j'ai pas tout comprit, étant donné que je pense exactement l'inverse.
Ok les gouts sont nés de nos vécus, mais le désir sexuel puise une bonne part de son impérieuse force dans des mécanismes qui nous échappent (à l'inverse du souhait d'avoir un enfant, sur lequel on projète surtout une grosse part de nous-même, de ce qu'on veut, de ce qu'on aurait voulu pour soi-même, avant même qu'il ne soit né)

Tiens un exemple de ce mécanisme de projection d'univers sur autrui : https://www.youtube.com/watch?feature=p ... llE#t=665s

Bref, je crois qu'on est d'un avis radicalement opposé sur tout ça ^^

N'oublies pas que l'espèce reste un concept abstrait scientifique, et qu'il n'est d'ailleurs ni absolu, ni immuable, il y a d'ailleurs toujours débat sur son caractère judicieux, et sur ses frontières inter-espèces... et sans parler des animaux non humains, ce concept même doit échapper à une grosse part des individus humains à qui on a jamais parlé de cette considération quand même très méta-physique...

Ne ferais pas tu partie des gens qui ont un frisson d'effroi en pensant que la vie sur terre, son apparition mais aussi sa pérennité, ne sont qu'une suite d'énormes coups de bol ?

Tu as une vision très Adam Smithienne d'une nature menée par une "chose" abstraite mais semble-t-il résolument leader de tout ce merdier.
Je ne vais pas dire que ça frise l'intelligent design et le créationnisme, car je ne pense pas que tu crois en une "conscience" quelconque dirigeant le tout, mais tu me fais penser à quelqu'un qui comble les trous de ses toiles de concepts en biologie, en évolution, en génétique ou en éthologie (y comprit humaine), par des rustines d'une forme de spiritualité "essentialiste" un peu rassurante (car retirant le coté chaotique). C'est mignon ^^

C'est marrant parce que j'ai l'impression d'être à l'exact opposé dans ma pensée à ce que tu dis de ce que j'ai écrit. C'est sans doute que je me suis mal exprimé. Je vais essayer d'être très clair.

Théorie du chaos : c'est exactement ma pensée. Ce monde ne peut décemment avoir été pensé vu le bordel, l'horreur, que c'est.

Ne ferais pas tu partie des gens qui ont un frisson d'effroi en pensant que la vie sur terre, son apparition mais aussi sa pérennité, ne sont qu'une suite d'énormes coups de bol ?

Je pense pil poil justement que ce sont des coups de bol, des concours de circonstances. Qu'est-ce que j'ai pu écrire qui dise le contraire ?
Ces coups de bols (hum, je dirais plutôt "de pas de bols" parce que, y a des moments, je me dis vaudrait mieux rien plutôt que ça mais en vérité, je pense que tout ça est une grande illusion incréée, c'est ma vision bouddhiste), donc, ces coups de bol ont abouti à du vivant qui ont généré des individus regroupés au sein d'espèces aux frontières évidemment perméables.

Je ne vois la nature absolument pas menée par une "entité", "esprit" ou ce que vous voudrez par quoi que ce soit (je ne crois pas davantage en un esprit genre Gaia). Mais cela n'enlève rien au fait que le vivant se soit retrouvé organisé en groupes qui partage des traits communs tout comme on peut identifier en linguistique des langues malgré des continuums.

Je ne reconnais pas seulement des individus dans le vivant, même si c'est bien à eux que j'accorde essentiellement mon attention, mais je crois que nous avons quelque chose en commun avec les autres membres de notre espèce et au delà avec tout le vivant. Cela n'a rien de religieux, c'est une réflexion hypothétique sur les caractères communs propres à la logique biologique initiée par les fameux coups de bol. Ce n'est pas davantage essentialiste en ce sens que cela ne postule en rien une unicité ou un caractère déterministe du vivant mais au contraire des pluralités.

S'il y a bien quelque chose qui ne rassurerait pas, ce serait justement un "dessein intelligent". Franchement, il faudrait être aveugle pour ne pas voir "the flaw" (je trouve plus le mot français) dans tout ça.

Après ton explication sur le désir sexuel né d'une réflexion et sans rapport avec des tenants physiologiques, j'ai pas tout comprit, étant donné que je pense exactement l'inverse.
Ok les gouts sont nés de nos vécus, mais le désir sexuel puise une bonne part de son impérieuse force dans des mécanismes qui nous échappent (à l'inverse du souhait d'avoir un enfant, sur lequel on projète surtout une grosse part de nous-même, de ce qu'on veut, de ce qu'on aurait voulu pour soi-même, avant même qu'il ne soit né)

Je croyais avoir dit à peu près ça justement ou alors je comprends pas ce que tu écris ?? Si les humains veulent se pérenniser à tout prix, pour moi, c'est largement conditionné par du biologique et renforcé par la société actuelle. Le désir et le plaisir sont bien fondamentalement le fruit de phénomènes biologiques, non ? qui inclinent à la reproduction.
Les hormones, entre autres, travaillent l'individu au corps. Moi, j'ai dit "non", "stop", je ne veux pas être le jouet de mes désirs. Je postule donc une possibilité de liberté.

Et donc pour toi l'égo, exister par delà la mort, laisses ses traces, tout ça, ça n'a rien à voir avec la culture, le patrimoine, la religion et la spiritualité ? A moins que tu ne considères tout ça comme "génétique" et donc ça existerait également chez les autres animaux, puisqu'ils seraient soumis au même désir de reproduction. A moins que tu ne penses que ces mécanismes ataviques sont propres à l'humain...

L'ego, c'est avant tout le souhait d'exister envers et contre tout. C'est propre à la condition d'être vivant, volonté d'éviter la souffrance et d'être éternel. Je n'y vois ni culture, ni religion, ni spiritualité. C'est le fondement même de l'être à mon sens. Si tu considères cela comme essentialiste, explique-moi alors, parce que nier ce processus, pour moi, ça irait à l'encontre du fait de considérer que tous les êtres vivants sont dignes de respect dans le sens où ils veulent échapper à la souffrance justement du fait de cet ego, et c'est justement cela qui éveille la compassion.

Ce n'est en rien propre à l'humain.

Chez les animaux non humains, le besoin de se reproduire m'apparait comme encore plus impérieux, toute leur existence tourne autour. Il suffit de regarder le moindre documentaire animalier pour s'en rendre compte : le nid, le gîte, la tanière... C'est plus difficile pour eux de s'en défaire.



Luisão":1e4rniyi a dit:
]Et donc en tant que bouddhiste, tu te positionnes comment vis à vis de cette programmation égotique / main invisible? Question subsidiaire :)

J'ai très mal exprimé le truc, je m'en rends compte par rapport à ce que V3nom a compris de ce que j'avais écrit.
Point de main invisible à mon sens puisque je perçois conformément à ma vision bouddhiste l'Univers comme incréé, fruit d'un chaos.
L'egotisme, je l'ai expliqué ci dessus. Je perçois le "fonctionnement" (j'aime pas ce mot, j'en ai pas d'autre sous la main là comme ça) ordinaire des êtres vivants comme fondamentalement égotique sans y voir une essence justement puisque je suis d'accord avec l'idée bouddhiste qu'on puisse s'affranchir de ce fonctionnement ordinaire.

J'espère avoir été clair.

Petit message à V3nom pour conclure : ça m'a fait un peu de peine ce que tu as écrit, car je me sens à mille lieues de ce que tu as rapporté, je suis un petit être fragile, tu sais, et je suis d'autant plus touché quand ça vient de gens que j'apprécie. Bon, je t'en veux pas.
 
Alors dans ton discours j'emploierais plus volontiers "égoisme" plutôt qu' "égo", car je l'ai pris au sens où on l'entend culturellement pour nous, et qui pour moi rejoint ce que je disais concernant la culture du patrimoine (familial, filial, génétique, patronymique, territorial, matériel, financier...).

Oui pour moi les animaux sont fondamentalement égoïstes oui, c'est bien pour ça que pour moi, l'éventuel "désir" (proprement humain pour moi) de faire des petits n'a vraiment aucune considération de perpétuation d'espèce, elle a déjà bien rare de considération pour les enfants désirés eux-même... Rien que le fait de souhaiter tel ou tel sexe est douteux je trouve. (je ne vais même pas parler des enfants poussés à réussir ce que les parents ont manqué)

Il y a trop de "pour moi" dans ce texte, sauras-tu les retrouver ?
 
Merci pour ta réponse V3nom. Comme on dit en Limousin, "ça m'en donnait" que tu crois que j'ai une vision créationniste ou une idée de dessein intelligent quand la théorie du chaos est toujours ce qui m'a paru le plus crédible et qui est donc l'antithèse du dessein intelligent. Je dirais que pour moi, ce monde est parfait en fait, parfait de son imperfection si j'ose dire, puisqu'il est sinon, il ne serait pas, bref, il y a une organisation "machiavélique" (c'est juste un descripteur et ne suppose personne, aucune intention, hein) dans ce bazar, une mécanique bien huilée où cruauté (terme descriptif également dénué d'intention) et souffrance sont au coeur.
Le truc, c'est que je vois la reproduction comme une pulsion égoiste/égotique (?) propre à tout le vivant. C'est pour ça que je vois ça comme aculturel, bien plus incrusté dans l'être et dont on a du mal à se défaire, mais ce n'est pas impossible.
C'est un peu comme l'empathie qui lui est corrélé, c'est quelque chose de très partagé dans le vivant, c'est pas culturel, mais là, c'est le côté positif car cela n'engendre pas de souffrance pour autrui en tous cas. Bon, je m'égare.
 
Bin la pulsion sexuelle est innée oui, elle est génétique, essentialiste. La façon d'y répondre c'est autre chose.
L'idée de reproduction, elle, n'a rien d'inscrit instinctivement, c'est appris, un acquis. Ou pour le moins une conséquence "technique" qui ne souffre même pas de la moindre envie, à force de copulation... Heureusement l'attachement filial prend le relais en général.

Idem pour l'empathie, c'est acquis, ce n'est pas inné.

L'innée est profondément "réflexe", instinctif, il ne souffre d'aucune réflexion : se nourrir, survivre (l'idée hein, pas la façon d'y parvenir), s'accoupler, se donner du plaisir (seul ou pas, sexuellement ou pas), être violent quand nécessaire (se défendre, ou attaquer au contraire), je dois en oublier mais c'est de cet ordre, il s'agit bien de pulsions.

Tout le reste est acquis, que ce soit culturel ou pas. (mais je pense qu'on pourrait mettre tout acquis dans une idée de culture, puisqu'il s'agit de comportements généralement communs)

Et quand il s'agit de désir d'enfant, ce n'est pas juste "avoir un enfant", c'est tout un univers, un ensemble d'attentes, d'envies, de souhaits et de projections dans le futur, et ça, c'est construit d'une façon ou d'une autre.

Tiens un exemple concret qui me vient en tête, qui vaut ce qu'il vaut : Je pense que si le désir d'enfanter était inné, les animaux non humains n'attendraient pas d'être fécondés pour confectionner leurs nids.
L'animal humain va plus loin lui, il va jusqu'à se faire des chambres entières, et imaginer les relations avec les voisins de son âge, avant même qu'il soit conçu. Mais tout ça participe d'une culture idéalisé de la procréation (terme très ancré, notamment par la religion)

PS : t'inquiètes je ne te pensais pas créationniste du tout ^^
 
ça enfonce des portes ouvertes pour moi : le texte explique que pour utiliser un mécanisme appris, on se sert d'outils innés.

ça marche pour n'importe quoi pour moi, et ça révèle surtout qu'on ne sait encore pas grand chose ^^

C'est évident que parce qu'à un moment de l'évolution humaine l'usage de l'empathie a favorisé la pérennité de populations, il a finit par se développer des prédispositions (innées) à son apprentissage et son usage (acquis). Mais ça vaut aussi pour la position debout, le gout pour le sucre, la vision des couleurs dans un spectre étonnamment proche de la palette de couleurs des fruits et légumes, ou les interactions sociales tribales puis sédentaires.

On ne nait pas dominant, on nait violent, on apprend à devenir dominant quand l'environnement, les congénères et les interactions nous y encouragent. (et c'est clairement culturel quand c'est systématiquement reproduit)

On ne nait pas vénal...

Etc

Plus intéressant encore, les bébés ne réagissent pas à leurs propres pleurs enregistrés ni aux pleurs d'un bébé plus âgé. Ces résultats sont importants parce qu'ils démontrent que le nouveau-né possède les deux aspects essentiels à l'expression de l'empathie: le partage d'émotions avec les personnes avec lesquelles il peut s'identifier et la distinction implicite entre soi et autrui.

S'il veut dire par là que le bébé reconnait sa voix enregistrée et donc fait le distinguo entre lui-même et les pleurs de quelqu'un d'autre, ça me semble idiot étant donné que même nous adultes en chions déjà pour nous reconnaitre à la réécoute d'un enregistrement.

Sinon je suis d'accord pour appuyer le discours de l'empathie appliquée à ce dont on peut s'identifier, ce qui accrédite encore son caractère acquis : naturellement, un individu d'une espèce n'aura généralement rien à foutre de ce qui arrive à un individu d'une espèce autre, surtout si elle est vraiment différente.
Ceci dit on est nombreux à avoir observé des cas d'empathie isolés, ou tout simplement entre membres d'un même foyer, soit avec des humains, ou entre chiens et chats par exemple. Mais ça reste glissant de parler d'empathie pour moi, car plutôt qu'une espèce d'appropriation des sentiments d'autrui, j'y vois plutôt d'autres mécanismes d'attachement : famille, meute, et surtout cette règle qui reste impérieuse dans les interaction sociales, y comprit inter-espèces "Ne mords pas la main qui te nourrit".
 
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