Kindy, je réponds dans l'ordre inverse :
La différence entre l'UMP et le PS, moi, je la vois. Je ne dis pas que le PS n'est pas sexiste (ni même non-raciste), par certains de ses actes, mais il y a quand même une énorme différence. Le gouvernement de Sarko était raciste et sexiste "décomplexé". C'est à dire que c'était un scandale raciste par moi, des ministres qui se lâchaient constamment, et qui ont passé leur temps à faire monter le racisme en France. Il y a encore du harcèlement et des expulsions de rrom dans certaines municipalités, mais on n'a plus une politique gouvernementale, nationale, revendiquée comme telle avec des expulsions massives en Roumanie, dans le seul but de plaire aux électeurs potentiels du FN. La différence au niveau du sexisme, c'est qu'aujourd'hui au moins, on a un ministère dédié au féminisme. Tout ça n'est pas parfaite, idéal, tout ça n'est pas ce qu'on VEUT, mais la grosse différence est quand même bien là. On était dans une société qui encourageait ouvertement et publiquement la haine, tandis qu'aujourd'hui on est dans une société parcourue ponctuellement par la haine mais qui essaie de se soigner. Donc pour moi, politiquement, le discours officiel a aussi son importance, quand bien même les actes ne suivraient pas entièrement. Métaphoriquement : Quelqu'un qui base sa politique sur des valeurs officielles puantes dont il est fier (et soutenu par sa population) sera forcément plus dangereux que quelqu'un qui a de bonnes intentions (soutenues aussi par sa population) qu'il "n'arrive pas" à toutes réaliser.
Voilà pour la différence UMP/PS.
Pour la conférence de Melvin, l'exemple en Autriche qu'il avait donné semblait, je trouve, beaucoup plus probant que celui des Pays Bas. Ils avaient réussi à avoir de bons résultats, sans parti politique, et sans concession dans leur discours.
Dans ce qui a suivi cette conférence, ça a un peu dérivé vers autre chose. Je ne sais plus si l'idée du parti politique a été retenue, ou si c'était l'idée d'une alliance avec un parti, ou plutôt la création d'un parti qui aurait les animaux comme point essentiel de son programme ajouté à d'autres points clés. Un parti qui sera axé sur l'antispécisme/l'antisexisme/l'antiracisme, quoi, puisque ça forme un tout. Mais c'était pas vraiment l'essentiel du débat.
Je ne vais pas détailler ici, parce que je pense qu'il s'agissait plutôt d'une discussion privée entre militants (et là on est un peu sur internet dans un forum public), mais il y a des projets très intéressants qui en sont sortis, qui ont débouché sur autre chose au cours de la semaine. En espérant que ça soit mené à terme.
Quant à ma vision personnelle du welfarisme (et partagée par beaucoup de militants je crois, y compris des gens comme L214), c'est que le welfarisme est utile. Mais conjointement à tout un tas d'autre discours abolitionnistes. Ce n'est pas qu'on doit commencer par du welfarisme (ou ce qui peut ressembler à du welfarisme, et que j'appelle plutôt néo-welfarisme), mais que le (néo)welfarisme doit exister pour soutenir l'abolitionnisme. Mais tout doit coexister, toutes les tactiques doivent se conjuguer. Et pas que dans une vision welfariste/abolitionniste, d'ailleurs. Il faut aussi travailler à tous les niveaux, les institutions, les lois, le milieu médical, la restauration collective, les aspects économiques, écologiques, viser les consommateurs, mais aussi les distributeurs, les producteurs, etc.... Toutes ces actions, c'est assez artificiel de les classer de manière binaire dans du welfarisme ou de l'abolitionnisme. (Ou alors il faut décider que l'abolitionnisme, ça se résume à faire un stand, une distribution de tracts ou une manif antispéciste dans la rue et tenir un blog... Ce qui me semble un peu restrictif, comme vision des choses...) Mais donc, tout ça doit aussi servir à rendre le discours antispéciste et abolitionniste audible. Ce qui veut dire que ce discours "complet" doit aussi être présent quelque part pour pouvoir être retransmis grâce à d'autres actions plus restreintes -d'antispécisme moins flagrant- (schématiquement).
Donc on ne peut pas dire "Il faut commencer par du welfarisme.". Mais il faut du (quasi)welfarisme pour commencer, pour appuyer et relayer le discours abolitionniste, qui doit déjà être présent aussi et qui, lui, devra rester là jusqu'au bout.