Vegan (ou pas), from 64

Sont schizo, là où tu travailles !
Comment on peut réapprendre à manger sainement à des ados sans leur faire participer à la cuisine ? Sans leur expliquer, et leur faire réfléchir comment élaborer un menu sain ?
Est-ce qu'ils ont déja vu un légume pousser, au moins ?
 
Tartimi":2onftr04 a dit:
Bienvenue ! :)

Et tu as déjà essayé de leur sortir la position de l'association américaine de diététique sur le végétarisme? pour contrer leur argument de "c'est pas équilibré"

Je crois qu'ils n'en auraient pas grand-chose à faire.
Tout repose, finalement, sur l'opinion de quelques décideurs pour lesquels le sujet alimentaire est uniquement vu sous le jour du financement.

Tigresse, toutes les questions que tu poses, je me les suis posées, et la seule réponse que j'ai à t'apporter c'est : tout le monde s'en fout tant que les moyens n'y sont pas.
Et comme le social a de moins en moins de moyens...
 
Bienvenue...

Tiens, je vois que tu as changé de discours :whistle: Comme quoi, en discutant, même si parfois un peu "sauvagement", on arrive à se faire comprendre.
Tu vois, quand on a discuté de ton cas sur un autre forum, tu te disais vegan, alors que tu ne l'étais pas. Ici au moins tu admets "tenter de l'être", et ça, ça me va ;)

On est parfois assez pointilleux là-dessus, sur les termes employés, parce que ça nous permet aussi d'avoir une certaine crédibilité et de se faire reconnaître dans la société.

Par contre, je n'ai jamais compris pourquoi, si la viande et les produits laitiers te dégoûtent autant, tu acceptes aussi d'en goûter en-dehors de ton travail :red:
 
Ezande":f1jgew2b a dit:
Meeli, tu as bossé dans le social ? ^^
En effet, les repas ne sont pas faits pour et par les jeunes.
Les cuisines centrales produisent une énorme quantité de bouffe chaque jour, menu identique pour toutes les structures de l'asso.
On a 6 places, on est un petit service, et on nous refuse, justement à cause de l'hygiène, du sanitaire, de faire la cuisine comme ça se pratiquait encore il y a 5 ans.
Si par exemple on veut faire des gaufres ou des crêpes il faut avertir une semaine à l'avance pour qu'on nous donne des oeufs "spéciaux touts propres", genre en tube ou en sachet, sans coquille sans rien.
Du coup on en fait quasi jamais, ou alors on "triche" et on utilise des oeufs normaux.

En fait j'ai fait pas mal d'animation, et les questions sanitaires étaient souvent mises sur le tapis.. Actuellement j'suis en formation M.E. :)
 
Salut et bienvenue ! Je suis de Pau mais "exilée" en Angleterre depuis presque 27 ans. Mon frère habite tout près de Cambo. Le Pays Basque est un de nos coins préférés ! :D

Pas facile du tout pour toi de concilier boulot et convictions et c'est déjà bien que tu puisses, en tous cas, en parler. Mine de rien, tu sèmes sûrement quelques petites graines de réflexions dans la tête des jeunes dont tu t'occupes. Comme d'autres l'ont dit, c'est vrai que souvent ce sont les pratiques religieuses qui sont respectées (Hallal) mais pas les convictions d'un autre genre... Et ça n'a pas de sens pour moi non plus... Pour ça, l'Angleterre est un pays beaucoup plus tolérant et les collectivités font bonne place aux régimes VG, même si ce qui est proposé n'est pas toujours très alléchant. Par contre, je suis allée aux USA avec British Airways l'an dernier et les repas végétaLiens offerts à bord étaient ma foi plutôt bons !

Bon courage en tous cas :)

Anne
 
Ezande":2t9pl0qc a dit:
Tartimi":2t9pl0qc a dit:
Bienvenue ! :)

Et tu as déjà essayé de leur sortir la position de l'association américaine de diététique sur le végétarisme? pour contrer leur argument de "c'est pas équilibré"

Je crois qu'ils n'en auraient pas grand-chose à faire.
Tout repose, finalement, sur l'opinion de quelques décideurs pour lesquels le sujet alimentaire est uniquement vu sous le jour du financement.

Faudrait pê les mettre au courant que la viande, le poisson et les produits laitiers ça coûte bien plus cher que des lentilles et des légumes. :)

En tout cas, merci de tes réponses.
J'aimerais vraiment pas être à ta place, c'est vraiment une position super inconfortable.
 
Bienvenue !

Tartimi":27gmgzgm a dit:
Bienvenue ! :)

Et tu as déjà essayé de leur sortir la position de l'association américaine de diététique sur le végétarisme? pour contrer leur argument de "c'est pas équilibré"

Je plussoie. Imprime la position de l'ADA et distribue la à tes collègues. Qu'ils ferment au moins leur grande goule qui les fait "doucement rigoler". Même si l'organisation des menus ne change pas parce que ça ne dépend pas d'eux. Au moins, ça aura un impact sur tes collègues.

Et sinon, pour le reste, ben... A part la première année de mon végétarisme où je n'ai pas su m'affirmer quelques fois quand on allait au resto avec mon frère, et quelques ratés (Exemple : J'achète un sandwich aux oeufs dans une boulangerie, et je me rends compte plus loin qu'il est au thon, et j'ose pas aller gueuler...), je n'ai plus jamais mangé de viande après ça. Au pire, si j'en trouvais dans mon assiette (par exemple, un repas de famille au resto, tout le monde ayant le même plat), je la donnais au voisin. Enfin c'est sûr que l'affirmation de mon végétarisme s'est faite avec les années, mais aujourd'hui si on me forçait à manger de la viande, je pense que je leur dirais d'aller se faire foutre, quitte à me faire virer. Personne n'a le droit de me forcer à manger de la viande. Pour moi, c'est l'équivalent d'un viol. Manger de la viande, c'est l'équivalent d'un meurtre (inconscient de la part du coupable); mais ME forcer à manger de la viande, c'est ME violer. Et là, ça gueulerait...
 
Fahn":198wziau a dit:
Bienvenue...

Tiens, je vois que tu as changé de discours :whistle: Comme quoi, en discutant, même si parfois un peu "sauvagement", on arrive à se faire comprendre.
Tu vois, quand on a discuté de ton cas sur un autre forum, tu te disais vegan, alors que tu ne l'étais pas. Ici au moins tu admets "tenter de l'être", et ça, ça me va ;)

On est parfois assez pointilleux là-dessus, sur les termes employés, parce que ça nous permet aussi d'avoir une certaine crédibilité et de se faire reconnaître dans la société.

Par contre, je n'ai jamais compris pourquoi, si la viande et les produits laitiers te dégoûtent autant, tu acceptes aussi d'en goûter en-dehors de ton travail :red:


Té ^^
Je me vois vegan parce que c'est mon mode de pensée/de vie et que j'ai fait les sacrifices quotidiens inhérents à ce choix.
Mon sujet s'intitule vegan (ou pas). Ca évite qu'on me casse bêtement les c..., chacun fait sa propre appréciation du terme et de ce que ça implique, moi c'est ma vision et elle me regarde.
Par contre je ne consomme pas de viande/produits laitiers en dehors de mon taf ?

Aussi loin que je puisse remonter, j'ai mangé un produit laitier il y a un mois de façon détournée, dans un produit de biocoop que je pensais clean et qui ne l'est pas.
Grâce à quelques recettes, j'ai enfin réussi à faire toute notre pâtisserie sans oeuf du tout.
On nourrit encore nos nombreux animaux avec du BARF, ça c'est clair, et ça ne changera pas parce qu'on a clairement pas les moyens de nourrir 5 chats + 3 errants, 2 furets et 1 chien avec de la nourriture vegan (+ on est contre les croquettes).
Et depuis les fêtes, j'ai aussi réussi à arrêter de manger de la viande par complaisance, les rares fois de l'année où c'est "imposé" par famille/amis. C'est passé par plusieurs soirées vegan où on a invité nos potes à venir goûter notre façon de faire.
D'un c'est les animaux qui paient la note, et de deux si ce sont de vrais amis ils doivent faire avec mes convictions.



Meeli, bon courage pour tes stages et j'espère que tu tomberas sur des structures plus ouvertes que la mienne.

Anne, on vit à Cambo (Bas-Cambo). :)
Je rêve de trouver un taf moins coincé, des amis moins moqueurs, et de bons restaus vgl... mais franchement au pays de la txuleta c'est un peu peine perdue !



Pers0nne, je fais pareil maintenant, je donne au voisin et je suis à peine sortie de la phase où j'ose pas râler parce qu'il y a quelquechose de pourri dans la bouffe qu'on m'a vendue.
Le truc c'est que j'aurais beau gueuler, donner des infos... rien ne changera. On milite déjà beaucoup pour des choses bien plus importantes (notre sécurité au travail par exemple, contexte très violent) et on est pas écoutés...
 
bonjour Ezande,
C 'est vraiment pas simple pour toi !
Si j' ai bien compris, dans ton contexte professionnel tu fais abstraction de ton éthique (mais pas seulement ! abstraction de ce tu es, de ton "soi", ton individualité) pour te consacrer entièrement a ton éthique professionnelle.
Une dévotion professionnelle qui deviens rare même dans le secteur du social (j' y travaille moi-même, c' est trés complexe !).
Tu as du courange, et je rajouterai que tu as des capacités d' adaptations qui certainement peuvent être mal perçu par celles et ceux qui n'ont qu' un regard extérieur.
Tu fais tout simplement la part des choses, en passant outre les jugements ou le sens critique des autres. Parce-que certains de ces autres ne perçoivent qu' un aspect de ta démarche et par forcément celui "partégée que tu es entre ton éthique personnelle et celle de ta vie professionnelle ".
Au boulot "notre soi" n' a pas sa place, nous sommes là justement pour permettre a ceux que nous accompagnons quotidiennement d' exprimer le leur. Et ce avec les moyens qui nous sont donnés ainsi qu' avec les imperfections du système dont nous dépendons entièrement !
 
Je viens de tomber sur ta réponse, merci Julie de ton intervention.
En effet, je bosse dans une structure en train de sombrer (déontologiquement parlant, parce que comme on rapporte beaucoup à notre asso, on ne disparaîtra jamais physiquement) et c'est la bataille jour après jour pour conserver un max de bien-être aux gamins accueillis.
On ne lutte plus pour gagner des financements, ni pour organiser de nouveaux projets : on lutte pour conserver nos acquis et on perd régulièrement.
On devient un service gardien au sens vrai du terme, plus un service éducatif.
Tu bosses dans quoi toi ?
 
Bienvenue ^^
Tu es sacrément courageuse, je ne pourrais pas me renier comme ça, je te souhaite un travail où tu seras libre d'être toi à 100%.
 
Merci :), je fais mon stage de 1er année en milieu ouvert donc la question des repas est réglé, si 1 x par semaine on mange tous ensemble, on fait le repas avec les personnes accueillies, ils sont bien au courant de mon végétalisme du coup ils font avec ^^ non mais vraiment c'est super intéressant d'en discuter avec eux pour le coup!
 
Je t'avoue que j'avais été assez "choquée" (je ne trouve pas de mot plus adapté, là tout de suite) que tu goûtes de ton plein gré lors d'une soirée entre amis à une pizza omni...

Personnellement, j'ai toujours fait accepté mes convictions, parfois j'ai dû forcer, mais je ne conçois pas renier mes convictions pour quelle que raison qu'il soit.
 
Ezande":k04j8rdn a dit:
Pers0nne, je fais pareil maintenant, je donne au voisin et je suis à peine sortie de la phase où j'ose pas râler parce qu'il y a quelquechose de pourri dans la bouffe qu'on m'a vendue.
Le truc c'est que j'aurais beau gueuler, donner des infos... rien ne changera. On milite déjà beaucoup pour des choses bien plus importantes (notre sécurité au travail par exemple, contexte très violent) et on est pas écoutés...

Ça ne changera pas la structure, mais ça changera la mentalité des individus qui auront accès aux informations que tu donnes. Et c'est déjà énorme. Parce que ce qui fait une structure, c'est la somme des individus. Ces mêmes individus qui pourraient finalement, à la longue, se retrouver aussi dans ta situation, de vegan chez soi et zoophage forcé au boulot... qui te soutiendraient donc, et qui ajouteraient du poids.
Et parler ouvertement de ça n'empêche pas de militer pour le reste, il n'y a pas de conflit entre les causes. Il n'y en a pas une qui doit bâillonner l'autre. (Je serais même tenté d'ajouter qu'il n'y en a pas une plus grave que l'autre.)





Julie, indépendamment du fait que le métier d'Ezande est particulier, puisqu'il s'agit d'un métier social qui a une valeur éthique en lui-même, si je mets brutalement en parallèle ma phrase et ton intervention :
Pers0nne":k04j8rdn a dit:
Personne n'a le droit de me forcer à manger de la viande. Pour moi, c'est l'équivalent d'un viol. Manger de la viande, c'est l'équivalent d'un meurtre (inconscient de la part du coupable); mais ME forcer à manger de la viande, c'est ME violer. Et là, ça gueulerait...
Julie":k04j8rdn a dit:
bonjour Ezande,
C 'est vraiment pas simple pour toi !
Si j' ai bien compris, dans ton contexte professionnel tu fais abstraction de ton éthique (mais pas seulement ! abstraction de ce tu es, de ton "soi", ton individualité) pour te consacrer entièrement a ton éthique professionnelle.
Une dévotion professionnelle qui deviens rare même dans le secteur du social (j' y travaille moi-même, c' est trés complexe !).
Tu as du courange, et je rajouterai que tu as des capacités d' adaptations qui certainement peuvent être mal perçu par celles et ceux qui n'ont qu' un regard extérieur.
Tu fais tout simplement la part des choses, en passant outre les jugements ou le sens critique des autres. Parce-que certains de ces autres ne perçoivent qu' un aspect de ta démarche et par forcément celui "partégée que tu es entre ton éthique personnelle et celle de ta vie professionnelle ".
Au boulot "notre soi" n' a pas sa place, nous sommes là justement pour permettre a ceux que nous accompagnons quotidiennement d' exprimer le leur. Et ce avec les moyens qui nous sont donnés ainsi qu' avec les imperfections du système dont nous dépendons entièrement !
... je pense à un autre métier, en particulier. :whistle:



Fahn,
L'affirmation de son végétarisme, et la compréhension de ses propres motivations, et surtout la compréhension de la validité réelle de ces motivations, ça vient avec le temps... Le formatage par la société carniste de notre perception du problème reste immense, même après avoir fait un premier pas dans le végétarisme.
 
Fahn, oui, je me souviens de cette pizza ^^ la pire honte de ma vie en plus !
J'avais organisé justement une soirée pizza vegan vs pizza omni... histoire de sensibiliser les potes à notre bouffe. Effectivement chacun devait goûter au moins un peu de la pizza de l'autre. Hé ben je ne sais pas qui a été le plus dégoûté : moi devant le chorizo et autres barbaques, ou eux devant mes algues et coeurs d'artichauts. Tout le monde a goûté du bout des dents...
Suite à mon immense ratage, j'ai perdu un pari et je me retrouve avec "qui a du caca kaki" en sonnerie de tel pour encore quelques semaines...

J'avoue que je suis super "douce" (m'enfin... ça dépend...) de caractère, arrangeante, du genre à laisser pisser longtemps et réagir au dernier moment. Donc contrairement à toi Fahn, m'affirmer reste difficile :/ mais ça vient petit à petit, sauf au boulot.

Du coup j'en viens à ce que dis Pers0nne, je suis absolument d'accord avec ce que tu dis de la structure et de ses paramètres. Sur la théorie. Parce qu'en pratique, ça fait trois ans qu'on lutte et maintenant tout ce que je souhaite c'est partir de là.
J'ai un projet qui me fait rêver, qui serait de créer ou m'intégrer dans une structure qui bosse sur le relationnel avec les chiens ou chats en refuge, ce qui me permettrait à côté d'avoir plus de marge pour conserver mon éthique perso et la mêler à la pro.
Ici et maintenant, dans mon travail, je peine un peu. Sûrement un manque de capacité à convaincre de ma part ? mes collègues se marrent, je suis la gentille petite hippie protectrice des animaux. Bien installés dans leur culture et peu désireux de remise en question, le travail les plonge d'emblée dans une atmosphère de stress intense (moi idem) et de lutte pour leurs valeurs et n'est pas un lieu privilégié d'échange du coup.

Je me suis forcée à aller râler pour avoir un menu vegan, j'ai entendu "oui, oui", ça n'est jamais venu. Quand j'interpelle, deux semaines plus tard, ma chef de service à ce sujet et qu'elle rigole en me disant qu'ils ne peuvent pas faire la cuisine selon les préférences de chacun, et esquive le reste en se marrant toujours, je me dis merde... reste plus qu'à tricher...
 
Ok, je comprends bien... Et comme je l'ai dit, l'affirmation, la clarification de ses idées, l'assurance (et même la multiplication des lectures et réflexions pour clarifier les idées et gagner en assurance), ça vient avec le temps...

Ton histoire de goûter le plat de l'autre, je ne l'aurais jamais tenté, tout simplement parce que ma motivation est éthique. Alors soit, le but, c'est de faire comprendre à l'autre que manger sans animaux, ça n'est pas plus dégueu, mais s'il faut tuer soi-même pour montrer que l'autre pourrait arrêter de tuer, ça n'a plus de sens... C'est faire le jeu de l'autre, finalement. On n'irait pas faire ce genre de négociation pour n'importe quelle autre pratique non-éthique. C'est rabaisser le végétarisme à une simple mode culinaire. Et du coup, ça empoisonne le message réel. Mais je comprends bien que ça ne soit pas évident à réaliser quand on "débute".

Ezande":391mdpcd a dit:
Je me suis forcée à aller râler pour avoir un menu vegan, j'ai entendu "oui, oui", ça n'est jamais venu. Quand j'interpelle, deux semaines plus tard, ma chef de service à ce sujet et qu'elle rigole en me disant qu'ils ne peuvent pas faire la cuisine selon les préférences de chacun, et esquive le reste en se marrant toujours, je me dis merde... reste plus qu'à tricher...
Par contre, là-dessus, je dois avouer que je suis un peu plus souple. Si j'étais dans ta situation, si je ne pouvais pas avoir de menu vegan, j'insisterais pour un menu au moins végétarien, ce qui passe beaucoup mieux en France et qui semble être une revendication beaucoup plus acceptée et considérée comme légitime, en général.

(Personnellement, je pense n'être végétalien qu'à 95%, parce que même si je mange au resto d'entreprise le midi, je ne prends que des légumes et j'évite autant que possible les sauces dont je ne connais pas les ingrédients... Mais j'avoue que je ne vérifie pas auprès des cuisiniers comment les légumes sont cuisinés. Je ne fais pas l'effort, parce que si j'apprenais que rien n'est végétalien car cuit au beurre par exemple, il ne me resterait plus qu'à manger seul avec mon casse-croûte tous les midis, et je ne vois pas bien le message positif pour le végétarisme/véganisme que ça ferait passer...)
Ceci dit, ça fait grosso modo un an que je ne mange plus fromage ni oeufs, et si j'étais obligé d'en manger tous les midis, je me sentirais quand même sacrément mal... Mais je ne sais pas comment je ferais... Peut-être que j'arriverai à mieux gérer mon végétalisme avec le temps (mieux affronter la pression sociale), comme je l'ai fait pour le végétarisme.

Mais en tout cas, je pense que déjà faire passer le message pour le végétarisme, à défaut du végétalisme, c'est quelque chose d'important, d'impactant. Un végétarien est déjà en lui-même une remise en cause du carnisme, il a déjà un impact social, ça se voit aux réactions des autres, aux débats que ça engendre.
 
Oui, on a pas d'outils préfabriqués pour se défendre et défendre notre cause.
C'est difficile parfois de s'ajuster, surtout qu'on est souvent seul à être végétalien, on a pas de "miroir", pas de possibilité de discussion ou d'observation d'autres modèles...
A part internet.
Me concernant, goûter la pizza omni des potes m'a dégoûtée mais pas dérangée parce que ça faisait partie de quelquechose que j'avais organisé pour promouvoir mon mode de vie.

A côté, je suis bien moins "cool" (et c'est peut-être un peu dommage) : si on me servait du végétarien au boulot, je ne serais pas satisfaite.
J'ai beau admettre que ce serait un peu de confort en plus, je continuerais à être mal à l'aise, à me sentir un peu conne.
Tout comme je me suis sentie idiote lorsqu'il y a un mois j'ai réalisé que les biscuits que j'adore contiennent des produits dérivés du lait. J'avais beau les avoir achetés en biocoop et avoir lu l'étiquette, je n'ai pas assez bien fait.
Et comme je me sens bête lorsque j'apprends, chaque jour en me documentant, que des dérivés animaux sont présents dans les objets que j'utilise.

Je pense que j'arriverai à relativiser ces contrariétés et à les remettre à leur place lorsque je me serai débarrassée du poids du régime omni au travail.
 
Oui... Il faut bien voir que l'intérêt premier du végétarisme/végétalisme/véganisme est politique. Le véganisme absolu n'existe pas, à moins de vivre en autarcie, de cultiver ses propres légumes, de tisser ses propres vêtements, etc. On est financièrement connecté à tout. Quand on achète un produit vegan, on donne de l'argent à une entreprise qui utilisera cet argent pour vendre d'autres produits non vegan ou faire du commerce avec des entreprises pas totalement vegan, etc. Tout est connecté, on n'est jamais 100% vegan. Mais on fait au mieux. Mais mieux que de chercher soi-même à être parfait en dépensant de plus en plus d'énergie et de temps à traquer nos propres failles qui ont un elles-même un impact économique de plus en plus ténu (par rapport à la consommation de viande et les "gros" produits laitiers -laitages, fromages-), c'est beaucoup plus productif d'impacter les autres consommateurs, de faire passer le message, de montrer que le véganisme est possible en tant que projet de société, mais aussi d'amener les autres à envisager le végétarisme (puis les laisser faire leur chemin vers le véganisme). Bref, remettre en cause à la base les fondements du carnisme, propager une idée (le vég*isme) qui est contagieuse par elle-même (puisque juste et fondée sur des réalités), et faire vaciller l'industrie de la viande. Je crois honnêtement que si l'élevage pour la viande disparaissait, tout le reste de l'exploitation animale (qui est infime en quantité produite, mais infiniment plus complexe à traquer en pratique pour le consommateur, puisque disséminée partout) suivrait automatiquement et très rapidement.

Bref, faut pas non plus trop culpabiliser de ses erreurs sur les sous-produits. On en fait de temps à autre. Mais avec le temps, on apprend à prendre ses marques et en faire de moins en moins. Faut pas s'essouffler là-dessus, quoi.

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Anecdote : Récemment, j'ai acheté un gros pot de pâte à tartiner Chocolade Jean Hervé. J'en avais acheté plusieurs fois, parce que dessus, c'est écrit en gros "Sans lait" (même si ça ne m'empêche pas de vérifier les ingrédients de tout ce que j'achète). Cette fois-là, j'ai relu l'étiquette, j'y ai lu "huile de palme", et je me suis dit que ça me faisait quand même un peu chier d'avoir de l'huile de palme dedans. Un peu plus loin, je vois un gros pot de Chocolade Jean Hervé avec écrit dessus en gros "Sans huile de palme"... Je me dis "Coool, ils font des progrès.", je le prends direct... J'ai regardé les ingrédients chez moi, c'était sans huile de palme, mais avec lait, j'avais pas réfléchi... Je trouve ça nul, comme étiquetage, la conception du truc "Nouveau : Choisis quel produit non-éthique tu veux financer !"... (Dans le même genre : "Si tu fais ce choix-ci, on ne tue pas ta mère !"... "Si tu fais ce choix-là, on ne tue pas ton père !")
Résultat, je me suis gavé du pot, à grande cuillères, pour le finir le plus vite possible... Et je n'achèterai plus de Chocolade Jean Hervé.
 
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