Ok, je comprends bien... Et comme je l'ai dit, l'affirmation, la clarification de ses idées, l'assurance (et même la multiplication des lectures et réflexions pour clarifier les idées et gagner en assurance), ça vient avec le temps...
Ton histoire de goûter le plat de l'autre, je ne l'aurais jamais tenté, tout simplement parce que ma motivation est éthique. Alors soit, le but, c'est de faire comprendre à l'autre que manger sans animaux, ça n'est pas plus dégueu, mais s'il faut tuer soi-même pour montrer que l'autre pourrait arrêter de tuer, ça n'a plus de sens... C'est faire le jeu de l'autre, finalement. On n'irait pas faire ce genre de négociation pour n'importe quelle autre pratique non-éthique. C'est rabaisser le végétarisme à une simple mode culinaire. Et du coup, ça empoisonne le message réel. Mais je comprends bien que ça ne soit pas évident à réaliser quand on "débute".
Ezande":391mdpcd a dit:
Je me suis forcée à aller râler pour avoir un menu vegan, j'ai entendu "oui, oui", ça n'est jamais venu. Quand j'interpelle, deux semaines plus tard, ma chef de service à ce sujet et qu'elle rigole en me disant qu'ils ne peuvent pas faire la cuisine selon les préférences de chacun, et esquive le reste en se marrant toujours, je me dis merde... reste plus qu'à tricher...
Par contre, là-dessus, je dois avouer que je suis un peu plus souple. Si j'étais dans ta situation, si je ne pouvais pas avoir de menu vegan, j'insisterais pour un menu au moins végétarien, ce qui passe beaucoup mieux en France et qui semble être une revendication beaucoup plus acceptée et considérée comme légitime, en général.
(Personnellement, je pense n'être végétalien qu'à 95%, parce que même si je mange au resto d'entreprise le midi, je ne prends que des légumes et j'évite autant que possible les sauces dont je ne connais pas les ingrédients... Mais j'avoue que je ne vérifie pas auprès des cuisiniers comment les légumes sont cuisinés. Je ne fais pas l'effort, parce que si j'apprenais que rien n'est végétalien car cuit au beurre par exemple, il ne me resterait plus qu'à manger seul avec mon casse-croûte tous les midis, et je ne vois pas bien le message positif pour le végétarisme/véganisme que ça ferait passer...)
Ceci dit, ça fait grosso modo un an que je ne mange plus fromage ni oeufs, et si j'étais obligé d'en manger tous les midis, je me sentirais quand même sacrément mal... Mais je ne sais pas comment je ferais... Peut-être que j'arriverai à mieux gérer mon végétalisme avec le temps (mieux affronter la pression sociale), comme je l'ai fait pour le végétarisme.
Mais en tout cas, je pense que déjà faire passer le message pour le végétarisme, à défaut du végétalisme, c'est quelque chose d'important, d'impactant. Un végétarien est déjà en lui-même une remise en cause du carnisme, il a déjà un impact social, ça se voit aux réactions des autres, aux débats que ça engendre.