Viande chevaline

L'Elfe

Avale du tofu
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Dans ma forêt
Déjà, dans l'esprit de beaucoup, manger du cheval, c'est mal (par contre, la vache a été élevé pour ça, au contraire, si on était pas là, elle mourait!) Enfin, ce n'est pas ça qui est souligné.
La France importe la viande chevaline du Canada. Cette semaine, Charlie Hebdo dans "La Puce" (accessible sur leur site) publie un article sur ce... massacre, il n'y a pas d'autres mots, en s'appuyant sur des vidéos de la L214
Je vous invite à aller voir, et éventuellement à la montrer à ceux qui mangent ces pauvres animaux... Hélas, ce n'est même pas sûr que ça fasse réagir beaucoup, mais à faire tourner, ça peut aider au boycott de la viande, en y allant progressivement!
http://www.l214.com/chevaux/enquete-canada/videos-2010-2011
Mais "Les animaux sont bien traités dans les abattoirs".... :anger:
 
Savoir si c'est pareil de manger du cheval ou un autre animal, c'est un débat récurrent, autant l'éviter en effet...

Après, c'est clair que les conditions d'abattage sont les mêmes dans tous les cas, donc c'est significatif de montrer ces images, et ça peut aider à sensibiliser des gens qui réagiraient moins en voyant une vache, comme tu dis.

Ce que je n'arrive absolument pas à comprendre, au-delà de ces actes barbares, c'est pourquoi importer de la viande du Canada alors qu'il existe un élevage de chevaux "de boucherie" et un trafic de maquignons déjà très importants sur notre propre territoire, en quantité malheureusement suffisante pour nourrir les "amateurs" d'hippophagie... C'est d'autant plus absurde que les chevaux élevés en France vont eux-même finir dans des assiettes italiennes...
 
Du côté de mes parents (cavaliers), on a toujours refusé la viande de cheval. Mais pas les autres.
Le cheval a clairement un "statut" à part dans le monde animal dans l'esprit de beaucoup. Par exemple, on dit des "jambes" et non des "pattes" pour un cheval, ce qui le rapproche quelque peu de l'être humain (sémantiquement parlant).
Ceci est évidemment culturel, et associé à l'image "noble" de l'animal (le cavalier était le noble par opposition au piéton..)

De même, les gens sont choqués par les chinois mangeant du chien. Dès que l'on considère un animal comme étant domestique, il devient "immangeable", sauf en cas de famine éventuellement.

Cette façon de voir est bien sûr hypocrite (inconsciemment) mais est partagée par la plupart des omnivores.
 
wuzhen":21i94y18 a dit:
Ceci est évidemment culturel, et associé à l'image "noble" de l'animal (le cavalier était le noble par opposition au piéton..)


Cela va au-delà de l'image "noble" du cheval, mais englobe en fait tous les animaux domestiques "de travail".
En effet, au Moyen-Age, on considérait dans beaucoup de régions d'Europe qu'un animal qui avait utile à l'homme durant sa vie avait gagné le droit à une mort digne et un statut particulier qui faisait qu'il n'était pas considéré comme mangeable. Cela englobait les chevaux, mais aussi les chiens, les mulets, les ânes, les bœufs d'attelage,...
En période de famine, ces règles morales n'étaient probablement pas appliquées, mais c'était quand même ancré dans la relation humain-animal.
C'est Napoléon qui a "relancé" l'hippophagie, parce que ses nombreuses guerres ont nécessité beaucoup de "chair à canon", à la fois chez les humains et les diverses espèces équines.
Or, pour un cheval capable d'aller sur le champ de bataille, il y en avait 10 qui restaient dans les élevages et dont on ne savait que faire. Il a donc décidé que la solution la plus simple était de les manger...


Et d'une certaine manière, malgré Napoléon, ce rapport avec les animaux reste en partie ancré dans notre société, ce qui fait qu'on considère certains animaux comme non-mangeables, car ils sont trop proches de nous pour certains, trop utiles pour d'autres.
Après, à côté de ça, si le milieu équestre est globale contre l'hippophagie, j'ai aussi rencontré des cavaliers qui disaient que c'était une bonne chose parce que ça permettait de "sauver" les races de trait...
 
jess":2br0mml2 a dit:
Ce que je n'arrive absolument pas à comprendre, au-delà de ces actes barbares, c'est pourquoi importer de la viande du Canada alors qu'il existe un élevage de chevaux "de boucherie" et un trafic de maquignons déjà très importants sur notre propre territoire, en quantité malheureusement suffisante pour nourrir les "amateurs" d'hippophagie... C'est d'autant plus absurde que les chevaux élevés en France vont eux-même finir dans des assiettes italiennes...
Je pense que la raison est la même que pour beaucoup d'autres questions : l'argent! Je pense qu'ils doivent considérer que la viande canadienne est moins chère, et ça se ressent chez les consommateurs. Moi la première, étant étudiante, je ne peux pas me permettre de n'acheter que français, donc la majorité des tomates que j'achète sont Espagnoles. Je n'en suis pas spécialement très fière, mais pour allier petit budget et produit frais, il n'y a pas trop le choix.
Pour ceux qui mangent de la viande, c'est la même chose. Ils vont acheter la viande canadienne car elle est moins cher (bien que ce soit surtout les entremetteurs qui s'en mettent pleins les poches)
Ce qui est "amusant", c'est qu'on peut faire des parallèles entre ceux qui mangent de la viande et ce qui mangent des légumes : certains refusent de manger les "animaux domestiques", d'autres refusent de manger de la "verdure domestique" : même si la cuisine à base de fleurs est encore marginale, il y a de plus en plus d'adeptes. A la différence que les fleurs sont mieux traitées que les animaux...
 
les fleurs, c'est des végétaux comme les autres... après, faut savoir comment les préparer, et faut les trouver aussi...
 
La viande de cheval est très riche en fer, on la conseille aux gens qui font de l'anémie, je pense que c'est aussi pour ça qu'elle est pas mal implantée.

Ça me choquera toujours plus de voir qu'on est capable de manger des "animaux de compagnie", même si dans les faits l'acte est le même, ce sont des animaux avec lesquels les hommes ont développé des affinités, pour certains de vraies relations, mais on les mange malgré tout.

Pour ce qui est des vidéos, bon nombre d'omnis convaincus me rétorquent qu'ils sont assommés et que se débattre est un réflexe parce qu'ils ne sentent rien (un peu comme la poule qui court avec la tête tranchée).
 
"se débattre est un réflexe parce qu'ils ne sentent rien"
Je ne voudrais pas paraître sarcastique, mais cet argument m'a toujours fait "rire". Il y a quelques siècles, les personnes noires étaient esclaves car on pensait que c'était des animaux, sans aucune pensée, aucun sentiment ni ressenti, et c'était d'ailleurs pour cela qu'on "s'autorisait" à le faire.
Alors qu'aujourd'hui, à celui qui ose le dire, il est sûr d'avoir les associations de défenses des ethnies après lui. Il y a eu un pas de fait dans l'histoire, il en reste encore à faire...
 
Dame-Fée":oweoi4ne a dit:
Quand j'évoque ce sujet on me balance un sacro-saint point Godwin (refuge de beaucoup de monde d'ailleurs) :><:
Ce que j'ai dit, il fallait surtout pas le prendre mal. Mais ce que je soulignais, c'est qu'une personne peut faire la pire chose au monde, il se trouvera toujours la meilleure raison possible.
"J'ai cassé ce vase parce qu'il était vraiment moche/il était possédé par le démon"
:kiss: 'scuse moi si je t'ai offusqué (et si ce n'est pas le cas, ben tu as gagné un bisous)
 
Je l'ai pas mal pris, je parlais des omnis à qui j'en parlais en ces termes (toute mise en rapport avec l'esclavage a tendance à les braquer). J'ai un ami qui crie au point Godwin systématiquement :/

Désolée c'est moi qui me suis mal exprimée :$
 
Bonjour a tous, j' ai envie de partager ce sujet avec vous. :)

Lorsque je pose la question suivante a certaines personnes de mon entrourage :
- Vous dites que vous ne pourriez pas vous passer de viande, mais alors pourriez-vous de vos mains tuer l' animal qui se trouve a cet instant dans votre assiete ? Je ne cherche pas a vous cupabiliser mais a vous sensibiliser sur le pourquoi vous ne pourriez-pas finalement vous en passer ?
Il y a donc parmis ces personnes certaines qui ne se sentent pas trés bien suite a cette question. Pour la plupart elles préfèrent changer de sujet.

En fait je pense que les gens ne sont pas encore prêt a ouvrir une porte a cette réalité qui pourtant devrait les rendre émotionnellemnt trés sensible a la soufrance des animaux !

C' est cette sensibilité émotionnelle qu' ils occultent. Comme un adulte qui n' arrive plus a se souvenir de sa plus tendre enfance ! Comme si une partie de notre mémoire, de notre sensibilité était éteinte... sur off.
On ne sait pas pourquoi nous sommes tous trés différents a réagir face a des réalités, certains fuient, d' autres secourent , d'autres sont paralysés !
 
Personnellement je pense qu'une partie de la réponse à cette très intéressante question réside dans l'expérience de Milgram (ou plus récemment, le "jeu de la mort" sur France 2): une confortable confiance aveugle dans l'autoritée (le médecin qui dit que c'est bien, le gouvernement qui dit que c'est bien, les parents et grands parents qui ont "toujours mangés comme ça", etc), avec la peur des carences si jamais on a pas notre ration de viande bi-quotidienne, la magnifique liste du PNNS, et j'en passe...

Associé au réflexe social: manger de la viande c'est montrer qu'on est aisé, qu'on "mange bien", qu'on a "du gout pour les bonnes choses", qu'on est fier de notre patrimoine culinaire mondialement reconnu :)puke:), donc cela a au moins le mérite de faire implicitement avouer qu'on vit un peu (beaucoup) dans le regard des autres.

Et enfin cette "prison du carnisme", qui aura su créer cette distinction pernicieuse mais efficace animal vivant concret (souvent de compagnie, on le voit tous les jours) / animal flou de l'industrie alimentaire, les abattoirs éloignés des lieux de vie, cachés, sans fenêtres, interdiction d'y filmer, etc

Et comme dirait mon prof d'économie (un black d'une grande humanité), notre si merveilleuse et bienveillante société individualiste où le voisin de palier t'évite autant qu'il le peut, alors demander de l'empathie pour un animal inconnu, éloigné, et déjà sur l'échafaud...

Qu'est-ce qui fait de nous ici des êtres plus sensibles et empathiques à tout ça ? Lucidité sur le monde (associé à une belle déprime quotidienne en général ^^), sensibilité exacerbée par le vécu (surtout le vécu, l'expérience personnelle), notre éducation, l'ouverture d'esprit de nos parents/amis/environnement, ou bien au contraire une forte pression morale qui nous aura fait choisir cette voie par rébellion...

En tout cas comme j'ai lut dans Especes et éthique, Darwin, une révolution à venir (livre gratuit, mais site apparemment en rade T_T), où la question génétique de l'empathie est intéressante aussi, sans avoir de véritable fondement quant aux prises de positions tranchées, il est difficile de considérer que ce soit issu de notre évolution spécfique. Autant l'empathie sur des sujets "non viable" est anti-pérenne sur le plan de la communauté animale, autant c'est un critère fort de cohésion sociale et d'entraide (aide-moi je t'aiderais la prochaine fois) dans une espèce communautaire.

Mais bon de toute façon je trouve que, malgré l'intérêt fondamental que ces question peuvent avoir, éloigner autant le débat sur la condition animale autant que quand il s'agit d'expliquer que les canines des homo sapiens tout comme des autres singes sont avant tout des attributs sexuels ont tendance à faire perdre de vue le sujet principal, actuel et concret.

ça me fait un peu le même effet qu'entendre justifier de bouffer une entrecôte dans un resto en centre ville en citant les esquimaux sur la banquise ou l'argument de l'île déserte U_U... Une légère perte de temps et de vue de l'urgent. (pourtant ça m'intéresse aussi, mais à doses homéopathiques)
 
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