Féminisme et masculinisme

Je suis d'accord avec tout ceci. Au final le soucis principal c'est la sexualisation secondaire, surtout quand elle n'a pas de rapport avec le message, le thème, le moyen d'expression.

Erotiser une photo érotique (nue ou pas) ok

Erotiser une pub de yaourt (ou même du gel douche en fait) : il y a surement mieux à faire car on emploi toujours l'argument "look at my boobs, you'll wanna give me your money"

Finalement du même acabit que les affiches Peta avec des "canons de beauté" dénudés.
çà et les pubs / salons JV ou bagnoles / jeux télé style roue de la fortune c'est vrai que ça me choc plus et c'est pas normal, le reste devrait me choquer tout pareil)
 
ça reste féministe hein. Dans son sens antisexiste (puisque toujours ultra minoritaire) : c'était un art martial conçu pour des femmes telles qu'elle étaient le plus souvent accoutrées à cette époque, et c'est un style très défensif (bien que percutant)
Je n'ai jamais prétendu que c'était un style réservé aux femmes, je connais un brin l'histoire de Ip Man et Bruce Lee se l'était très bien appropriée (en la modifiant certes)
Je suis d'accord sur le fait que c'était très bien, et "féministe", que ça soit conçu par une femme et pour des femmes, y compris la prise en compte des contraintes vestimentaires de l'époque. C'est aussi très bien au niveau des mouvements, parce que ça évite d'être censée passer à travers sa poitrine pour effectuer telle technique, parce qu'il est inenvisageable que le combattant ait une poitrine au milieu du torse :p
Mais qualifier la Wing-Chun en soi de féministe, à cause de son histoire, en faisant abstraction du fait qu'il est possible que sa créatrice ait arrêté de l'enseigner après son mariage, et qu'aujourd'hui, peu de femmes la pratiquent, très peu l'enseignent, et il s'agit "simplement" d'un style de kung-fu "comme un autre", pas particulièrement accompagné d'un discours féministe hors des rappels concernant son histoire. Du moins dans mon expérience.


Je m'avoue assez intriguée par certaines parties de ton message : "ça reste féministe. Dans son sens antisexiste" > Tu veux dire que sans se revendiquer féministe, la wing chun a transgressé les barrières imposées aux femmes, les conditionnements de genre ?

"antisexiste [...] parce que défensif" : Quel rapport établis tu entre style défensif et féminisme/antisexisme ?

"je n'ai jamais prétendu que c'était un style réservé aux femmes " : Je n'ai jamais prétendu que tu l'avais prétendu, mais on peut difficilement qualifier a priori de féminisme un milieu où les femmes se comptent sur les doigts d'une main cassée, sauf cas particuliers ?
 
Pour faire court et peut-être ainsi gicler les doutes : Pour moi le Wing Chun fait partie des premier art martiaux unisexe si tu préfères.

Ensuite je n'établis par forcément de liens direct entre le fait que ce soit un art martial défensif et que ça en fasse du coup un féminisme, je veux dire qu'avec cet apprentissage, pour une fois, des femmes avaient les moyens de se protéger par elle-même sans avoir nécessairement recours à leur maris, à une sororité ou que sais-je.

Enfin, je ne considère pas comme critère de féminisme (concept moderne et quand même vachement occidental) le ratio homme/femme d'une époque féodale (ou assimilé) dans un environnement extrême-oriental. ça me semble un peu hors de propos. (contexte tout ça)

Mainenant que depuis sa créatrice ai été obligée d'arrêter pour cause de mariage, ou je ne sais quoi, je ne vois pas ce que ça peut remettre en cause dans la symbolique de l'art en lui-même à postériori (au contraire, ça pourrait presque d'elle une "icône martyr" justifiant de plus belle l'existence de son style de combat)

Et qu'aujourd'hui cet art soit pratiqué par 99,999999% d'hommes ne me semble pas non plus lié à lui.

Aujourd'hui plus personne n'utilise la guillotine en France, ça reste pourtant un engin de mort.
 
Watermelon":3pagsr2c a dit:
L'image de V3nom me semble clairement faîte pour exciter le désir. Essaye d'imaginer une image de femme, même physiquement dans les normes, en train de jouer du bilboquet à poil, déséquilibrées sur un pied pour rattraper la boule, tirant un peu la langue parce qu'elle est concentrée. Peut-être qu'une telle femme susciterait du désir chez toi, mais l'image ne serait pas forcément prévu pour. Ton désir serait accidentel.
Euh... Si elle est physiquement dans les normes, mon humble avis d'homme hétéro, c'est que le désir "accidentel" sera bien présent chez la grosse majorité des hommes hétéros. En tout cas, les occidentaux. (Et partant de là, n'importe qui dessinant ou photographiant cette femme devra avoir conscience que ça provoquera très probablement le désir...)

Je crois que c'est vraiment vraiment difficile d'être capable de déterminer où commence et où s'arrête l'intention d'érotiser une représentation de nu.e... (Et c'est pour ça, que, encore et toujours, pour moi, la question ne se situe pas dans ces détails sur lesquels on peut débattre sans fin, mais dans la recherche d'une parité totale de ces représentations... Et je sors.)
 
Pers0nne":1cozs5ic a dit:
Euh... Si elle est physiquement dans les normes, mon humble avis d'homme hétéro, c'est que le désir "accidentel" sera bien présent chez la grosse majorité des hommes hétéros. En tout cas, les occidentaux. (Et partant de là, n'importe qui dessinant ou photographiant cette femme devra avoir conscience que ça provoquera très probablement le désir...)

Oui mais elle explique qu'il y a une nette différence entre provoquer accidentellement du désir, qu'il soit massif ou pas (tu peux le faire en photographiant des chaussures, donc bon...), et en provoquer manifestement volontairement (et en général ça se voit clairement), comme ici avec des seins généreux et manifestement mis en avant alors que c'était clairement dispensable dans la compo et le message de l'image.

Moi j'le comprends ce distinguo en tout cas.

L'image du bilboquet fait bander plein de mecs ? Bin tant mieux pour eux à la limite... En revanche le même effet parce que l'auteur a fait en sorte qu'un sein dépasse ou que le string soit visible, on peut déjà moins parler de "hasard"...
 
V3nom,

Après réflexion... le distingo de l'intention (même insconsciente) se comprend, soit. Mais les spectateurs, eux, que vont-ils en retenir ? Si le domaine public est inondé d'images de femmes nues, sans qu'aucun des auteurs/photographe/dessinateur n'ait ajouté d'intention visible de provoquer le désir... il n'en restera pas moins qu'ils seront submergés d'images de femmes provoquant leur désir. Avec un déséquilibre par rapport aux rares images d'hommes nus. Quand on choisit de dessiner un homme nu ou une femme nu, d'une manière ou d'un autre, on fait un choix d'action en faveur ou en défaveur du patriarcat. On ajoute un ou une nu.e à la somme, à la moyenne, dans le paysage.

Si toutes les femmes se baladent demain totalement à poil, tout le temps, même pour des tâches anodines, sans chercher à séduire, et tous les hommes en costard, je ne suis pas sûr qu'on pourra dire qu'elles ont gagné leur liberté...
 
+ 40000 à Watermelon sur les Femen et sur se cacher/montrer au regard des hommes.

Quant au désir, la question n'est pas de savoir si l'image en provoque ou non mais d'estimer dans quelle mesure le corps exhibé est mis en scène en conformité avec les assignations de genre dominantes.
Il y a des travaux (ou oeuvres) érotiques féministes ou non, hétéros ou non. Mais certains sont de véritables actes de création, d'autres reproduisent des stéréotypes. Parfois, la frontière est floue.
 
@ Pers0nne
Je ne sais pas si mon exemple est parfaitement dénué de sexisme. Je me pose les même questions que toi. Je ne crois pas que la limite puisse être posée de manière précise.
Comme je l'ai dit, ça n'est pas le désir le problème, c'est le fait d'être résumée au désir que l'on inspire. Une chose à laquelle je n'avais pas pensé tout à l'heure concernant mon exemple c'est qu'il met en scène une personne et pas seulement un corps. Le fait d'avoir une activité ça change tout par rapport aux corps de femmes exposés partout dans les rues (qui sont parfois des morceaux de corps sans tête). C'est une réflexion que je m'étais déjà faîte avant de m'intéresser sérieusement au féminisme. Le fait qu'un nombre d'homme suffisamment conséquent pour assurer le succès d'une revue comme playboy semblent être capables d'être attirés par des corps de femmes sans qu'il y soit attaché une quelconque personnalité. Pour moi par exemple un gogo dancer, aussi beau soit-il ne m'attire pas du tout. Les femmes sont plus éduquées que les hommes à avoir besoin d'un indice, un début de personnalité à attacher à un homme pour le trouver attirant. Ça peut être futile, genre un chanteur à la mode. Mais du coup on ne peut pas réduire un homme à son corps. Ça détruirait son attrait.

Pers0nne":30o25bm1 a dit:
V3nom,

Après réflexion... le distingo de l'intention (même insconsciente) se comprend, soit. Mais les spectateurs, eux, que vont-ils en retenir ? Si le domaine public est inondé d'images de femmes nues, sans qu'aucun des auteurs/photographe/dessinateur n'ait ajouté d'intention visible de provoquer le désir... il n'en restera pas moins qu'ils seront submergés d'images de femmes provoquant leur désir. Avec un déséquilibre par rapport aux rares images d'hommes nus. Quand on choisit de dessiner un homme nu ou une femme nu, d'une manière ou d'un autre, on fait un choix d'action en faveur ou en défaveur du patriarcat. On ajoute un ou une nu.e à la somme, à la moyenne, dans le paysage.

Si toutes les femmes se baladent demain totalement à poil, tout le temps, même pour des tâches anodines, sans chercher à séduire, et tous les hommes en costard, je ne suis pas sûr qu'on pourra dire qu'elles ont gagné leur liberté...
Je suis d'accord que le ratio femmes à poil/hommes à poil sur les images dans l'espace public est problématique. Mais je ne suis pas sure que ça soit la cause, plutôt la conséquence. J'ai du mal à imaginer une société où toutes les femmes seraient à poil et où tous les hommes seraient en costard. La différence de traitement indiquerait une société patriarcale. Étant donné que le contrôle du corps des femmes est l'arme privilégiée du patriarcat, une telle société serait paradoxale.
 
Luis Royo, art ou sexisme ? Voilà son site : http://www.luisroyo.fr/

luis-royo-1_luisroyofantasy_7-7665567ebf-img.jpg


Une petite recherche Images dans votre moteur de recherches vous montrera un aperçu des créations de Royo, presque que des femmes, quelques monstres et de très rares hommes.
 
Watermelon":1rjglvt6 a dit:
@ Pers0nne
Je ne sais pas si mon exemple est parfaitement dénué de sexisme. Je me pose les même questions que toi. Je ne crois pas que la limite puisse être posée de manière précise.
Comme je l'ai dit, ça n'est pas le désir le problème, c'est le fait d'être résumée au désir que l'on inspire. Une chose à laquelle je n'avais pas pensé tout à l'heure concernant mon exemple c'est qu'il met en scène une personne et pas seulement un corps. Le fait d'avoir une activité ça change tout par rapport aux corps de femmes exposés partout dans les rues (qui sont parfois des morceaux de corps sans tête). C'est une réflexion que je m'étais déjà faîte avant de m'intéresser sérieusement au féminisme. Le fait qu'un nombre d'homme suffisamment conséquent pour assurer le succès d'une revue comme playboy semblent être capables d'être attirés par des corps de femmes sans qu'il y soit attaché une quelconque personnalité. Pour moi par exemple un gogo dancer, aussi beau soit-il ne m'attire pas du tout. Les femmes sont plus éduquées que les hommes à avoir besoin d'un indice, un début de personnalité à attacher à un homme pour le trouver attirant. Ça peut être futile, genre un chanteur à la mode. Mais du coup on ne peut pas réduire un homme à son corps. Ça détruirait son attrait.
J'ai pas trop envie de développer là-dessus, mais j'ai pas l'impression que ça soit aussi simple. Des femmes peuvent n'être attirées que par le physique. Des hommes peuvent être attirés en priorité par la personnalité. Et puis on peut faire des mixes des deux, et se retrouver selon la situation dans un cas ou dans l'autre.
Et lorsqu'on se trouve dans un état amoureux, voire dans un état de désir sexuel intense, c'est l'idée "d'essence" de l'autre, sa conscience, ce qu'iel EST, qui devient important. On ne cherche plus à savoir si les qualités physiques ou intellectuelles lui font mériter d'être aimé.e (ou désiré.e), on l'aime parce qu'on a déjà choisi qu'on l'aime (ou le désire), on passe dans un état où les critères véritables/mesurables deviennent secondaires (au moins pour un temps).

Watermelon":1rjglvt6 a dit:
Je suis d'accord que le ratio femmes à poil/hommes à poil sur les images dans l'espace public est problématique. Mais je ne suis pas sure que ça soit la cause, plutôt la conséquence. J'ai du mal à imaginer une société où toutes les femmes seraient à poil et où tous les hommes seraient en costard. La différence de traitement indiquerait une société patriarcale. Étant donné que le contrôle du corps des femmes est l'arme privilégiée du patriarcat, une telle société serait paradoxale.
Justement, c'est ce que je dis. Ce ratio est à la fois une cause et une conséquence. Comme pour tout, c'est un cercle vicieux. Par exemple, le principe de la discrimination positive, ça peut paraître injuste et ostracisant dans un premier temps, mais n'empêche qu'une fois que les quotas sont là, ils s'entretiennent d'eux-mêmes. Les personnes du groupe minoritaires qui ont été ajoutées artificiellement prouvent par elles-mêmes qu'elles sont parfaitement à leur place, le groupe majoritaire en vient à les accepter, et ça fait appel d'air pour les suivants du groupe minoritaire...
Ben dans mon exemple, c'est la même chose. Pour arriver à la parité, il faut forcer artificiellement la parité et/ou faire évoluer la mentalité de la société. Mais au final, la parité et la mentalité évoluée s'entretiendront l'une l'autre. (Et peut être qu'un des deux paramètres est plus simple à forcer que l'autre... Qu'on devrait dépenser plus de temps et d'énergie pour forcer l'un plutôt que l'autre...)

Et donc le ratio homme/femme d'aujourd'hui est à la fois une cause et une conséquence. Il est produit par la mentalité misogyne, et il entretient la mentalité misogyne. Dans une société où toutes les femmes seraient à poil, et les hommes en costards à les mater, ça serait la même chose. (Et quelque part, il y a déjà un peu de ça aujourd'hui, dans l'idée que les femmes doivent être séduisantes dans la rue. Que les jupes et les décolletés sont pour les femmes. Et que donc les femmes nues soient omniprésentes dans les pub et les arts... Ce qui n'empêche pas que le phénomène inverse des femmes voilées soit aussi dû au patriarcat, mais selon un autre mode de fonctionnement, même s'il s'agit d'idées de base communes.)

(Le principe des causes <=> conséquences réciproques, ça vaut d'ailleurs pour énormément de choses dans la société... Rien que le carnisme : On justifie le carnisme par des idées qui nous viennent du fait que tous nos contemporains sont carnistes... Donc les sophismes et fausses croyances du carnisme existent parce que tout le monde mange de la viande. Et tout le monde mange de la viande parce que les sophismes et fausses croyances disent qu'il faut manger de la viande. Mentalité et pratique s'entretiennent l'une l'autre... C'est un principe d'inertie de la société qu'on peut sûrement observer presque en tout.)

Picatau":1rjglvt6 a dit:
Luis Royo, art ou sexisme ? Voilà son site : http://www.luisroyo.fr/

Une petite recherche Images dans votre moteur de recherches vous montrera un aperçu des créations de Royo, presque que des femmes, quelques monstres et de très rares hommes.
Sexiste, comme l'immense majorité des dessinateurs BD.
Et forcément, pour un.e féminosexuel.le, c'est agréable à l'oeil. Donc même devant cette image, ça m'arrache moi-même la gueule de déclarer que c'est "mal" de faire ce genre de dessins (du moins, d'en faire tout le temps, surtout dans le milieu de la BD). Parce que c'est quand même vachement agréable à l'oeil...



[Edit : Watermelon, je te signale que je NE VOULAIS PAS revenir dans ce sujet. Par frustration de ne pas me sentir libre de parler, et aussi/surtout par respect pour l'idée que les hommes ne doivent pas parler de féminisme. Mais c'est toi qui m'as traîné ici. Je le rappelle.]
 
L'oeuvre de Royo est particulière. Certes il ne s'agit majoritairement que de femmes, souvent nues, mais même si elles sont toutes considérables comme "jolies", elles ne sont pas toutes affublées d'une opulente poitrine, elle sont quasiment toujours dans une situation où elles dominent (oui bon, c'est pas du feminisme ça je sais), mais il y a aussi toute une série où il s'agit de la sexualité féminine, pafois avec ce qui est considéré comme monstre (parfois avec une évocation clairement amoureuse ou en tout cas désirée de la part du personnage féminin, et sans coonotation de viol aucune, à part peut-être parfois celui du monstre, très rarement), parfois lesbienne (sans homme, même spectateur, sauf le lecteur of course), et idem pour quelques (rares c'est vrai) hommes entre eux (prohibited book surtout).

L'image représentée du corps des femmes est clairement érotisé, oui. Ce sont souvent des commandes (il est illustrateur, et non dessinateur de BD) de couvertures de magazines, des illustrations de romans, depuis peu des recueils de sketchs à thème (prohibited book, the labyrinth tarot), il a débuté dans Metal Hurlant comme beaucoup d'illustrateurs de sa génération.
Il y a contexte historico-artistique, social, et je pense que depuis ses derniers recueils il amorce (essaie) un virage plus plurigenre voire pansexuel je crois... à suivre. (c'est tout récent et il édite moins en ce moment)

Perso j'aime bien (depuis que je l'ai découvert, en 1999 je crois), mais j'me pose le même genre de question aujourd'hui, sans avoir forcément de réponse franche. parfois ça tient à pas grand chose d'une image à l'autre...

Sinon je voulais parler de ceci, plus général

BLKh2z_CUAI8C8Y.jpg


J'aurais envie de "corriger" en réduisant ce genre de texte (foutage de gueule en passant) par :

"(...) violate facebook's community standard on hate speech, wich includes posts or photos that attacks a person." POINT.

Suis-je seul à parfois songer à ce genre de (pieu) voeux d'évolution d'attitude entre les gens ? Même sous couvert "d'humour" ? (rapport aux private jokes lancées sur des gens qui ne sont pas dans la confidence, par exemple)
 
Concernant l'illustration (les illustrations) de Royo, elles sont artistiques, je pense que c'est évident. A savoir que l'art n'empêche pas le sexisme. La vocation de l'art n'est ni d'être forcément quelque chose de beau ou d'engagé, etc.
Est-ce sexiste ? On retrouve clairement une forte érotisation. Les ailes, le beau décor, la pose guerrière... sont plutôt des pretextes, des éléments supplémentaires pour l'érotisation de la femme représentée. En cela c'est réducteur et ça me gène. Pour autant je n'irais pas jusqu'à dire que c'est "le mal", ou que le mec ne devrait pas avoir le droit de dessiner ça. oO

Facebook et ses positions sur ce qu'il faut admettre / supprimer... clairement des nuls (pour rester polie).
 
"l'art n'empêche pas le sexisme"
Tout à fait d'accord, ce n'est pas parce qu'un artiste maitrise bien son coup de pinceau que ce qu'il fait n'est pas sexiste (ou que son art à un quelconque intérêt autre que celui d'exister certains hommes/ados). Royo fait du porno -soft- avec des filles hyper-stéréotypées dans des décors SF. Il n'y a rien d'autre, enfin il arrive à vivre de ses dessins (ce qui est rare) et c'est sans doute ce qu'il souhaite.

Il a aussi dessiné ça:
http://fantasy.mrugala.net/Luis Royo - Wallpapers/Luis Royo - Wallpapers, 15.jpg

http://www.picgifs.com/wallpapers/wallpapers/luis-royo/wallpaper_luis-royo_animaatjes-71.jpg
 
Aparté sur Royo: L'exposition l'ange du bizarre au Musée d'Orsay nous a fait découvrir le romantisme noir et la ressemblance avec le travail de Royo est assez flagrante. Je ne sais donc pas si on peu se contenter de résumer les éléments fantasy comme des prétextes à l'érotisme, moi il me semble du coup que c'est un rajout d'érotisme sur des inspirations de ce courant artistique ou d'autres plus classique (ex ici et ici ou y'en a d'autre mais je ne les trouve pas)
Au musée, ce changement été décrit comme une mutation de la représentation de la femme dans ce courant artistique qui passe de la faible victime sans défense ou elle était cantonnée à la tentatrice, la sorcière, le danger mais aussi une incarnation de la force de la Nature.
J'ai l'impression que cela s'applique assez bien à ce qu'a fait Royo et qu'on ne peut pas se contenter de dire que c'est du porno pour geek (même si finalement ça a très bien marché dans cette communauté, moi je le connais via jeux vidéos après tout).


Et concernant les Femens, je peux comprendre que les points de vue sur les modes d'action et sur les conséquences divergent (et même sur la théorie, je prétends pas m'y connaitre suffisamment je vous fais confiance), on a un peu le même cas au sujet de la cause animale après tout (avec Peta, ALF etc), mais pensez vous vraiment qu'elles prennent la place des autres féministes dans les médias comme c'est parfois suggéré ?

De manière générale, les médias grands publics vieillissants type télé radio et une bonne part de la presse écrite ont déserté toute réflexion, laissant celle ci au net plus spécialisé. Le temps d'antenne dédié "buzz" ou à "l'actu" qu'occupent les Femens dans ces médias n'est jamais empreint d'une profonde réflexion, à la place des actions de ces femmes à moitiés dénudés on a le choix avec un autre de ces faits divers sordides, une frasque de star ou les aventures d'un animal de compagnie faisant quelque chose d'insolite genre du vélo (et si c'est le 13h de TF1 un truc sur le terroir Français genre le compoté de foie de volaille cuit dans la graisse de marcassin plat traditionnel de St Mortreux les Etrons).

D’où mon interrogation, sans les Femens parlerait-on plus du féminisme ou au contraire celui aurait il totalement disparu de l'espace médiatique grand public ? (hormis pour le bilan annuel différence de salaire et répartition des taches ménagères)
 
A mon avis elles font reparler du féminisme. Elles n'occupent pas le temps de parole des autres féministes vu que celui-ci est proche de zéro, par contre, comme tu dis elle prennent sûrement la place d'un sujet sur le foot ou la fabrication de sandales en peau de chèvres dans le Poitou.
 
Plantte":72cj8zvz a dit:
"l'art n'empêche pas le sexisme"
Tout à fait d'accord, ce n'est pas parce qu'un artiste maitrise bien son coup de pinceau que ce qu'il fait n'est pas sexiste (ou que son art à un quelconque intérêt autre que celui d'exister certains hommes/ados). Royo fait du porno -soft- avec des filles hyper-stéréotypées dans des décors SF. Il n'y a rien d'autre, enfin il arrive à vivre de ses dessins (ce qui est rare) et c'est sans doute ce qu'il souhaite.

Ce n'est pas parce que des gens peuvent considérer comme porno et excitant des vidéos de viols de mineur que c'est du "porno" pour quiconque regarde ça. Du coup si je ne vois pas spécialement dans ce que dessine Royo du "porno" (soft ou hard), suis-je malgré tout obligé de me ranger à l'interprétation la plus partagée / huée ?

Je persiste à dire que l'art (et le message éventuellement) est dans l'œil de celui qui regarde. (que ce dernier soit volontaire ou pas de la part de l'auteur)

Ceci dit certes on peut fustiger le fait d'employer des caractères mainstreams vendeur car "on" a habitué la masse à avoir des gouts précis... Et je ne dis pas non plus qu'il n'y a pas de sexisme dans son œuvre.

Même si on aurait aussi bien pu lier d'autres dessins de lui un peu différents...

Alone Boceto.jpg

http://www.paintingsalley.com/data/medi ... asks_3.jpg

http://www.flickr.com/photos/11446331@N04/1118782286/

http://membres.multimania.fr/skanlon/pi ... slayer.jpg

Enfin n'oubliez pas que Royo est illustrateur : en général ce sont des boulots de commande. Et il n'est pas seul dans ce domaine, il y a même des femmes comme Julie Bell, laquelle a un style un peu plus musculeux, mais pas moins sexiste je crois... (oui je sais que des femmes sexistes/masculinistes, ce n'est pas un scoop)

Je n'excuse pas ses choix, disons que ce que j'ajoute distille peut-être un petit peu le coté un poil "stigmatisant" sur ce pauvre Luis ^^ (et ne le sortons pas de son contexte, ce n'est pas un "sexiste absolu")
 
A l'instant en commentaire à propos d'un jeu MMO qui aurait aux environs de 96% de joueurs masculins... (ici)

La science fiction et l'exploration spatiale ou guerres galactiques attire plus les hommes c'est normal, les elfes et toutes les niaiseries de l'heroic fantasy ca plait plus aux femmes c'est comme ca.

Et le reste des commentaires est du même acabit... C'est con que je n'ai pas de compte sur ce site, je leur aurait dit de relire le contenu de leurs proses pour avoir la réponse du manque de parité de ce genre de jeu... (ça a même attaqué le sujet "seins" -au premier degré bien beauf- avant la page 2)
 
Apparition furtive sur ce topic : Comment changer les canons ? Les canons s'appuient-ils en partie sur du biologique ? Pourquoi les dessins de Royo sont-ils flatteurs pour l'oeil ? Le sont-ils pour une majorité d'humains toutes cultures confondues ?
 
Ces canons sont clairement culturels pour moi, puisqu'ils évoluent au fil du temps, de la mode, et des auto-proclamés "plus belle/beau" des médias... et ce quoi qu'en disent certains "scientifiques" au détours d'obscures tests scopiques pseudo morpho-génétiques...

Il y a pas si longtemps, le summum de l'érotisme c'étaient des femmes bien en chair, un peu rondelettes, et avec des seins plutôt humble voire discrets...
 
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