Adolescence et homosexualité: Les étranges conseils du Dico des filles

  • Auteur de la discussion IV
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Si c'est un homme qui te dit ça, ça pourrait êtré intéressant de répondre "et toi, t'as déjà essayé avec un homme ?"
Et si c'est une femme "et toi, t'as déjà essayé avec une femme ?"

(un peu comme le végétarien à qui on demande pourquoi il ne mange pas de viande et qui retourne la question "et toi pourquoi tu en manges ?")
 
lafourmi":2tqrwcjj a dit:
"2. Mais t'as déjà essayé avec un homme ?"

sans rire, on a du me la dire 500 fois dans ma fois cette phrase là! :facepalm:

Et alors, tu as déjà essayé avec un homme?
:whistle:

/jem'envaistrèstrèsloin/


Nan mais sérieux, de un, la question est stupide, et de deux, en quoi ça regarde quelqu'un d'autre que la personne à qui la question est posée?
 
Je sais que ça m'est arrivé de demander, mais à des gens que je connaissais très bien, dans le cadre d'une discussion intime et c'était de la pure curiosité. Mais si ça énerve désormais, je m'abstiendrais :)
 
Moi, si c'est une personne dont je suis proche qui me demande ça, je le prends comme une question qui s'adresse à moi personnellement, et pas à moi en tant que lesbienne, et donc ça ne m'énerve pas. Ce qui est énervant dans la question, quand elle vient de quelqu'un qui nous connaît peu et vient d'apprendre qu'on aime les filles, c'est qu'elle suggère qu'on ne peut pas être sûre d'être homo si on a pas essayé avec un mec.

Par contre pour le coup de se couper les ongles, je ne crois pas que ça soit tellement à cause du côté féminin des ongles longs, j'y vois plutôt une allusion sexuelle (pas parce que j'aurais l'esprit particulièrement porté sur la chose, c'est juste parce que c'est un peu un classique, l'histoire des ongles courts).
 
snoopyne":3huh5z82 a dit:
Si c'est un homme qui te dit ça, ça pourrait êtré intéressant de répondre "et toi, t'as déjà essayé avec un homme ?"
Et si c'est une femme "et toi, t'as déjà essayé avec une femme ?"

dans 99 % des cas, la question est posée par les hommes, et je reponds exactement ce que tu as mis!
ca les calme dans la seconde qui suit :whistle:


En effet ca enerve car c'est une question intime posée par des gens qu'on connait "peu", souvent ils sont lourds et insistants. On peut voir dans leurs yeux les clichés "jaimerai bien lui montrer c'est qui l'homme"! c'est assez pénible!Quand c'est un autre cadre comme cité plus haut, genre bande d'amis proches: perso c'est pas dérangeant.


Parce qu'à l'inverse, ca ne me viendrait pas à l'esprit de demander à une nana hétéro si elle fait des fellations aux mecs. On me prendrait pour une débile...
 
lafourmi":10moh1ge a dit:
En effet ca enerve car c'est une question intime posée par des gens qu'on connait "peu", souvent ils sont lourds et insistants.
Les pauvres, imaginer qu'on puisse se passer d'eux et être heureuses... quel traumatisme ! :D
 
En partie hors sujet mais je le met quand meme.

Je pense que les thermes de heterosexuel ou homosexuel sont homophobes. A mon avis, c'est en faisant la difference par la parole que l'on fait la difference par les actes dans la vie quotidienne.
Enfin bon, c'est ce que je pense. Prenez le bien ou mal, je m'en fiche.
 
J'ai du mal à comprendre ta logique. Tu penses que refuser de décrire la différence entre une attirance envers les personnes du même sexe et une attirance envers les personnes du sexe opposé fera disparaître la différence de traitement qui existe dans la société entre les personnes concernées par ces différentes attirances ?
Pourtant il n'y a pas si longtemps on avait pas les mots homosexualité et hétérosexualité pour décrire ces attirances. Ça ne signifiait pas un traitement égal pour autant. C'est juste que l'une des deux était considérée comme l'évidence naturelle et l'autre comme une déviance. Tant qu'on pouvait on évitait d'en parler et les personnes homosexuelles restaient seules avec leurs sentiments et attirances "bizarres" sans savoir qu'elles n'étaient pas seules.

On a des mots pour décrire une réalité sociale pas forcément une réalité biologique. De fait, à l'heure actuelle, l'hétérosexualité est toujours considérée comme la norme. Pour remettre en question cette norme il faut bien des mots.
 
En quoi ces termes seraient-ils homophobes ? Tout ce que ces termes disent, c'est qu'il y a des gens qui sont sexuellement attirés par les personnes du sexe opposé au leur, et d'autres gens qui sont attirés par les personnes du même sexe qu'eux. Je vois pas en quoi c'est dégradant pour les homos (pourquoi plus pour les homos que pour les hétéros, d'ailleurs ?).
Après, on peut considérer qu'on faisant ainsi une distinction entre une majorité (les hétéros) et une minorité (les homos), on prend le risque que la majorité oppresse la minorité. Alors qu'on pourrait aussi bien imaginer une distinction fondée sur le fait non pas d'être attiré par le sexe opposé ou le même sexe, mais par les hommes ou par les femmes. Dans quel cas les hommes homos et les femmes hétéros seraient dans la même catégorie, et idem avec les hommes hétéros et les femmes homos. Et du coup les catégories s'équilibreraient. Mais je sais pas si ça règlerait vraiment le problème de l'homophobie, qui est bien souvent fondée sur une vision naturaliste de "couple = homme + femme parce que sinon ça fait pas d'enfants". Du coup, c'est pas juste une histoire de mots.

Et puis, à l'inverse, nommer les choses, ça permet aussi de leur donner une réalité. En nommant les hétéros et les homos, on a deux catégories mises sur le même plan. Alors que sinon, même sans mot, les gens auraient bien conscience qu'il y a une majorité et une minorité, mais elles ne seraient pas sur le même plan, ça serait "les gens normaux" et "ces gens bizarres qui sont attirés par le même sexe qu'eux". Un peu comme avec les carnistes qui considèrent que les végés forment une catégorie à part, mais qu'eux-mêmes sont juste "normaux".
 
Je me suis mal exprimer visiblement.

je dis homophobe mais en faite j'ai ecris un peu vite et je voulais mettre heterophobe a coté, desolée.

Je veux dire c'est qu'en faisant la difference dans le langage on l'a fait aussi dans le comportement. Un peu comme les remarques speciste du genre "je suis pas un animal", car depuis son enfance la personne entend "animaux et humain".

je continue peut etre a mal m'expliquer, mais si on changer les mots "heterosexualité", "homosexualité" et bisexualité" pour un seul comme "sexualité", je pense que d'ici quelques années les mentaliés changeraient d'elles meme, enfin peut-etre.
 
Je crois que je comprends ce que tu veux dire et ça fait 2 min que j'essaye de reformuler sans y parvenir vraiment. En fait, il faudrait peut être placé le "sexualité" avant afin qu'on considère tous qu'il y a une sexualité que chacun vit à sa manière et même entre hétéro, homo ou bi, la sexualité n'est pas vécue totalement pareil. C'est un peu ça ton idée non? (désolé d'avance si j'ai mal compris :$ )
 
Oui, je suis d'accord avec toi Moineau.On a tendance dans notre socièté à catégoriser les choses ou les gens (ce qui en soit est humain) mais surtout à les réduire uniquement à ladite catégorie. Effectivement, c'est plutôt là qu'est le problème.
 
Je suis d'accord avec ce qui a été dit par Watermelon et Madhuri sur les termes « homosexuel » et « hétérosexuel », mais j'avoue qu'il y a quand même un truc qui me chiffonne un peu avec, et je crois que c'est le concept même d'orientation sexuelle considérée comme une partie de l'identité de la personne, ainsi qu'une espèce d'obligation à choisir, à rentrer dans une case (et souvent « bi » ou « pan » n'est pas considéré comme une case valide, mais c'est peut-être un autre débat).

Il me semble qu'à l'époque où les termes n'existaient pas, c'est aussi parce qu'on pensait plus en termes d'actes sexuels, que d'orientation sexuelle. Je suis loin de dire que c'était une époque dorée là-dessus, bien au contraire, mais je trouve quand même intéressant de souligner que si des mots comme « homo, hétéro, bi » existent, c'est pas seulement pour décrire une réalité qui existe, mais pour la décrire en termes d'orientation sexuelle ce qui n'est pas forcément la seule façon de l'envisager.
 
Effectivement Numa, mais il me semble que la tendance à décrire les choses en termes d'identité plutôt que de pratiques ne s'applique pas seulement à la sexualité.
C'est peut-être dû à une approche médicale, on étudie l'individu, on a donc des normes qui correspondent à l'individu sain et si on part du principe qu'un individu sain n'a que des pratiques hétérosexuelles (c'était du moins le point de vue de la médecine il y a quelques décennies encore =p), alors "être sain" = "être hétérosexuel", n'avoir aucune envie d'avoir des pratiques homosexuelles.

Alors qu'une approche en terme de pratiques relève plutôt du domaine juridique, on ne condamne pas quelqu'un à de la prison sous prétexte qu'il a une psychologie d'assassin, mais parce qu'il a assassiné. Or avant que la médecine ne s'affaire à établir l'homosexualité comme une déviance, c'était surtout l'Eglise qui condamnait les pratiques homo. Et si je ne m'abuse, la position du catholocisme sur l'homosexualtié, c'est qu'on ne condamne pas les personnes qui ont des attirances homosexuelles, mais il ne faut pas que ça se transforme en pratiques.
 
Pour ma part les termes "homosexuel-le" et "hétérosexuel-le" me font parfois tiquer, parce que j'ai entendu pas mal de discours comme quoi "les homos cherchent des doubles d'eux mêmes et ont trop peur de la différence", et que du coup, ces termes "renforcent" l'idée qu'aimer des partenaires sexuels de son sexe ou genre = aimer "l'identique à soi", et inversement pour les hétéros.
Du coup, je préférerais "androsexuel-le" et "gynosexuel-le" ou un truc du genre, je crois, quitte à catégoriser ^^

Voilà, juste un message à deux pennys...
 
J'ai du mal à croire qu'on soit hétéro, homo ou bi, je pense jsute que parfois on est attiré par une personne, parfois par d'autres et qu'on tire des conclusions du fait des caractéristiques de cette personne (souvent le genre qu'on lui atribue alors que d'autres caractères comme la couleur de peau, cheveux, la catégorie sociale, l'allure en général joue peut-être).
 
Je me demande si les hétéro (comme c'est mon cas) sont hétéros parce qu'ils ont été élevés comme ça (un peu comme le carnisme en fait) et que ce schéma est intégré dans le mode de pensée.

Ca me pose question parce que le premier truc que j'ai pensé en lisant ton message monsitlatesi c'est "mais non, ille se trompe, j'ai jamais été attiré par une femme et même si ça pourrait m'arriver.... "et ma pensée s'est arrêtée là, parce que ..... finalement oui ça pourrait m'arriver, même si là à l'instant, je ne pense pas être attirée globalement par les femmes.
'fin voilà, la question que je me pose c'est vraiment de savoir si, ayant été élevée dans une société qui n'érige pas en norme le fait d'être hétéro, j'aurais pu regarder d'un oeil les hommes et les femmes que j'ai pu croisé dans ma vie.
 
yapuka":23u89f3v a dit:
Je me demande si les hétéro (comme c'est mon cas) sont hétéros parce qu'ils ont été élevés comme ça (un peu comme le carnisme en fait) et que ce schéma est intégré dans le mode de pensée.

Dans mon cas, sans aucun doute oui. Et il aura fallu de pénibles déconstructions pour en arriver à cette évidence. La sexualité humaine couvre un large spectre mais les conditionnement de la société poussent les gens à se croire hétéro ou homo, ou bi, en gros, à choisir une petite case et de préférence celle qui correspond le plus à l'héritage local judéo-chrétien.

J'ai été élevée par un homme qui clame haut et fort que l'homosexualité est un dérèglement hormonal qui se soigne :tongue: Maintenant que je suis adulte et que j'ai réfléchi, je sais que je suis capable de tomber amoureuses de gens, pour eux, leurs personalité, leur odeur...Leur sexe est secondaire.
 
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