vertnature":2898ixat a dit:
Pour en revenir à ton sujet LordGuinness je soutiens tout d'abord ce qui a été dis avant moi : il est vrai que tenter de la convaicre n'est pas la meilleure façon de l'aider. Devenir Vegan c'est avant tout adopter une nouveau mode de vie car cela touche en premier lieu à l'alimentation. Et l'alimentation, c'est l'une des premières sources de l'éducation. Autrement dit, changer son alimentation c'est revenir sur son éducation, et ça ne se fais pas du jour au lendemain. Pour elle, le végétarisme ne la conçerne pas encore, parce qu'elle l'a décidé ainsi car ne conçevant pas encore l'idée qu'elle puisse s'alimenter autrement. C'est peut être aussi un manque de courage, car ce n'est pas facile de faire la démarche de devenir Vegan (nous le savons tous je pense, ce n'est pas forcément bien vu, c'est pas la solution de facilité etc...). Et puis réaliser que ce qui nous a nourrit pendant des années relève d'une forme de barbarie pure : ça fait mal.
En fait elle n'est juste pas prête à l'entendre.
Fais lui peut être part de ce qui te choque, montre lui que c'est possible de ne pas manger de viande et que c'est bien meileur non seulement pour elle mais aussi pour tout ce qui l'entoure. Sans lui dire "si tu devenais végétarienne..." tu peux lui dire "depuis que je suis végétarienne, je me suis rendu comtpe que...". Elle ne se sentira pas agressée car pas directement visée.
J'ai également une très bonne amie avec qui j'entretiens une relation similaire. Je n'ai jamais voulu faire quoi que ce soit pour "l'aider" à changer d'alimentation. Je lui confiais simplement mes ressentis etc...et il n'y a pas longtemps elle m'a annoncé qu'elle souhaitais devenir végétarienne. Suggérer, partager, plutôt que persuader, voilà ta solution
En effet, il s'agit d'une énorme déconstruction/reconfiguration de nos habitudes socio-culturelles, en changeant profondément d'alimentation, et donc remise en question de nos principes transmis par l'éducation. Elle me confiait déjà combien il était mal perçu dans sa famille qu'elle cesse de consommer du porc, j'imagine que se passer de produits animaux lui paraît impossible - du moins pour elle. Car elle conçoit très bien que les autres vivent bien sans, mais pas elle dans ses conceptions de l'animal.
Nous avons longuement échangé hier (j'ai eu du mal à garder une bonne pédagogie car il m'est devenu difficile de tolérer les justifications pour cautionner ce système.. mais la conversation a été intéressante). Il lui était peu envisageable de penser l'animal comme un être vraiment conscient (pour elle il s'agit d'un être certes sensible mais inférieur, dénué de volonté ou intelligence). Comparaison avec les végétaux aussi (pourquoi ne pas consommer les animaix mais les végétaux, si? le vivant mange du vivant, les animaux mangent des animaux, etc) Nous discutions de la légitimité de notre droit sur leur vie, elle semble d'accord pour dire que l'on ne devrait pas intervenir sur la vie animale.. pour autant la finalité de la mort des bêtes d'élevage ne la dérange pas du tout (j'essayais de comprendre la logique de son raisonnement). Du welfarisme pour un animal bien traité, "respecté", "aimé", mais qui finit quand même en pièces pour le plaisir humain... C'est surtout qu'elle est dans l'incapacité de se mettre à la place de l'autre, l'animal, lorsque j'ai écouté son argument le plus fort : mélange de cycle naturel (ordre divin?) et question de la beauté de l'animal, de l'honneur à consommer "une belle vache bien grasse".. Recevoir le corps, l'énergie de l'être et l'en remercier.. se limiter à son seul ressenti vis-à-vis de cet animal mort..
Pour autant, sa représentation de la consommation du vivant est loin d'être stupide, du tout. Mais peut-être idéaliste, non applicable dans nos réalités terrestres, car le respect passe difficilement pas la mise à mort, et cette même mise à mort induit nécessairement une souffrance.
/ Quelques notions qu'elle soulevait, après un partage de liens mettant en parallèle végétarisme et communautés religieuses :
"Les courants de pensée c'est humain, on pense, on établit que telle chose est bien et telle chose est mal. Le végétarisme est un courant de pensée, le nazisme est un courant de pensée (...) qui se traduit généralement par des actes. La religion c'est bien loin d'être ne serait-ce qu'une pensée, c'est très loin d'être un regroupement d'idéologie."
"Je pense qu'il est abusif de manger trop de viande, de surconsommer, de manger n'importe quoi n'importe quand. C'est ne pas se respecter soi même, son corps et son environnement, le lieu dans lequel tu vis et qui t'es indissociable. Mais en ce qui concerne la restriction pure et simple de toute nutrition animale, non. La vie est partout."
"Qui a le droit de vivre, qui a le droit de mourir ? Pourquoi les animaux plus que les plantes ? Ton argument ne tient pas pour moi, une pomme est aussi vivante qu'un chat ou qu'un être humain ! La puissance de vie est égale."
"Tu crois que si l'animal pourrait parler il dirait : j'ai peur, je ne veux pas y aller, j'ai envie de..? Moi je crois pas. L'animal à une perception sensible des choses, il ressent la douleur, le stress, la peur car il est dans un environnement de peur. S'il pouvait penser il parlerait. Si l'animal était doué de pensée il ferait l'amour. Les femelles ne se feraient pas violer par les instincts naturels des mâles. Les animaux ne font pas l'amour, ni par sentiment, ni par envie. Ils se reproduisent par instinct."
"S'il y avait quelque chose à changer ce serait au niveau des sociétés industrielles mais j'ignore comment, et je ne suis pas favorable au boycot car ça limite aussi ma liberté et je pense à ma santé même si scientifiquement c'est discutable apparemment. Néanmoins je mange de la viande comme le chat, le lion ou je ne sais quel autre animal."
"Les tourments / tortures doivent cesser sur l'animal car c'est un être doté de sens, c'est seulement pour cette raison que cela doit cesser. Pas parce que l'animal "veut" vivre, qu'il est plus faible patati patata."
"Les hommes ne peuvent définir si tel être mérite de vivre ou non, ce n'est pas de notre ressort."
"Comment quelque chose pourrait appartenir à un être qui n'est pas doué de pensé ? Les hommes n'ont pas à s'octroyer les vies des autres, c'est clair, mais je ne suis pas sûre que la vie appartient aux êtres vivants. Si elle nous appartenait on pourrait la contrôler, la préserver ou la détruire, la conduire là où on le souhaite."
"Leur sensibilité leur appartient et nous devons donc pas y avoir une quelconque influence. Autrement dit nous devons pas provoquer leur sensibilité. La torture, qui agit sur leur sensibilité, n'est pas tolérable, respectable pour l'être vivant."
"J'achète ma viande à la ferme, je connais les vaches que je consomme mais je n'approuve pas leurs conditions d’abattage - Donc tu connais personnellement ces êtres, tu les vois vivants, debouts, et tu n'as pas de problème à les imaginer quelques heures après dans ton estomac ? C'est là le soucis. - C'est pour ça ce quil faut changer c'est le mode de penser, de considérer les choses. Il faut que les gens réapprennent à respecter, à considérer la vie. Non je ne vois pas en quoi c'est un soucis."
"Je considère l'animal comme un être vivant sensible qui faut respecter dans sa qualité d'être vivant. Son vivant se constitue seulement dans sa sensibilité, car il n'est que sensibilité. Il faut donc respecter sa sensibilité, son corps, son système nerveux. Les tortures dans les exploitations doivent donc être abolies."
"Les animaux mangent les autres animaux. Le vivant mange le vivant. C'est donc à priori un profond fondement du vivant, nous ne pouvons nous nourrir d'autre chose que du vivant, qu'il soit pomme ou vache."
"il y a les plantes, j'ignore encore comment exprimer avec des mots leurs nature vivante, leur être
il y a les animaux, être sensible uniquement
et il y a les humains, être sensible et pensant, doté de raison
Sauf exception aucun être vivant n'aime le cadavre, la charogne, on l'a dit plus haut le vivant ne peut consommer que du vivant. Le vivant aime consommer ce qui est beau."
"Comment la vache passe du stade être sensible à être inanimé consommé dans le respect de son être ?"
"pour respecter mon corps vivant qui a pour fondement de se nourrir de vivant je lui donne quelque chose de sain, c'est donc moi moi un honneur de manger une belle vache, je respecte mon corps, et je respecte cet animal on le considérant comme sain tout comme la vache a consommé l'herbe qu'elle a considérée saine pour elle"
"c'est un être uniquement sensible elle n'a pas conscience de la mort, ni de la vie d'ailleurs"
"la vache elle a dû cesser de vivre pour que mon corps vivant eut pu la consomme, mais si être de cette vache a été respectée, sa sensibilité, et bien son vivant a été respecté" /
Qu'en pensez-vous ?
Je ne pense pas qu'elle soit fermée à la discussion, du tout, nous pouvons finalement en converser sans problème (alors que la plupart de mes potes omni s'en fichent complètement), mais sa pensée présente quelques lacunes dans sa logique, du moins l'application de ses idées altruistes.
Je reste sur l'idée que nos sociétés nous apprennent à penser l'animal comme un produit, ou si c'est un être vivant et sentient, comme un corps dont l'homme a droit de disposer. Et c'est ça qui me dérange car les gens restent bloqués dans un carcan.
Nous n'avons bien sûr pas conclu à une solution unique, car nos avis divergent, mais elle a bien fait de me rappeler ceci : "Tu te rendras compte que tu n'auras pas besoin de provoquer pour faire réagir les gens. Ouvrir la discussion, réfléchir ensemble est bien plus productif et sain car les gens préservent pleinement leur liberté (pour moi c'est aussi une manière de respecter la vie humaine) et personne n'est dans la conviction"
J'ai trop pris à cœur cette lutte et il m'est impossible de réaliser chez l'autre ce renversement d'idées. Vous aviez raison, et elle aussi, il vaut mieux en discuter sereinement, suggérer. Informer sans convaincre.