C'est quoi le vrai but du végéta*isme/veganisme ?

^^
 
Jezebel":63alenny a dit:
"Grandir" m'a bien calmée (et m'a bien "cynicisée" aussi). je suis pas sure que ce soit réellement une question d'âge en fin de compte...
C'est drôle moi j'ai eu l'impression de grandir quand je me suis "décynicisée" en fait. Que j'ai retrouvé un certain émerveillement. Et pourtant ça coincidait avec la prise de conscience des rapports nord-sud, la découverte de la deep ecology, etc ... donc c'était pas franchement de la naïveté non plus.
 
Ben disons qu'avant j'étais cynique mais j'y "croyais" malgré tout. Maintenant je suis toujours cynique mais euh, je crois plus à grand chose en fait :confus: . Mais d'après KaHte, j'ai pas encore fini de grandir et j'en suis aux derniers stages de la crise d'ado, donc...^^
 
Je pense que je suis partie de si loin (dans le non-sens, la surconsommation, le conformisme ...) que je suis chargée à vie en foi dans la capacité de changer de l'être humain (et dans la mienne d'abord).

Après, "y croire", c'est assez flou pour moi. Croire en une société parfaite (à mes yeux), ça ne me parle pas plus que ça. Mais à l'échelle d'un quartier, d'une petite ville (genre ville en transition), oui, là j'y crois.
 
En effet MBI, vivement ce jour :)
 
Il y a une bonne raison d'utiliser l'expression "naitre végé" ? parce que j'en vois juste des mauvaises personnellement.
 
Personnellement je n'en vois que des bonnes par je suis née végétarienne de parents végétariens, donc si tu cherches à dire quelques choses vas y ? J'attends.
 
Kahte":18dvka58 a dit:
Kasui, les Nuls et les Inconnus ont faillis faire un groupe commun (ils ont le même âge, et s'entendent bien entre eux ^^)
Pourtant, ils n'ont pas le même humour!

Pour revenir au sujet la question est quand même très difficile, enfin c'est difficile de répondre sans écrire un roman ou deux
Pour moi le végétarisme c'est le début d'un engagement spirituel, c'est être connecté avec sa nourriture. Avoir une conscience de la façon dont elle a été faite. Et si ça me plait pas comment elle a été faite, ou si j'arrive pas à avoir une idée assez précise, je la mange pas. La nourriture c'est ce avec quoi on construit son corps. Construire son corps avec la bouillasse indéfinissable que des industriels en qui nous n'avons aucune confiance mettent dans nos assiettes avec un grand sourire hypocrite, c'est se rendre malade spirituellement et donc psychologiquement et physiquement. Pourtant nous sommes pour beaucoup nés ainsi.
D'une façon plus pragmatique, le monde change à chaque instant, c'est à nous de le faire changer dans la bonne direction. Pour changer le monde il faut commencer par se changer. Je sais pas comment ça évoluera, je sais pas si une société meilleure nous attend, mais nous aurons fait de notre mieux. Si le monde va mieux ce sera grâce à nous et s'il va de pire en pire comme nous le craignons, quand nous devrons rendre des comptes à nos enfants, nous aurons fait quelque chose.
Hier je me disais: si je meurs aujourd'hui, j'aurai fait quelque chose de bien dans ma vie. Sans rire.
 
Monbasinstinct":wimkebao a dit:
Cépafo":wimkebao a dit:
En tout cas, si j'étais vg dans l'espoir que la planète le devienne, je pense que je ne le vivrai pas bien.
Il n'y a pas que les gens qui naissent végé. Il y a aussi ceux qui le deviennent. Il y en a même qui deviennent vegan. Un jour, naître végé ne sera peut-être que banal, c'est ce que j'espère, moi.
Ce serait bien en effet... Mais j'ai du mal à ne pas être sceptique en dépit de tous les efforts qu'on puisse développer... En même temps, l'homme au pied du mur peut aussi changer, mais c'qui m'ennuie c'est qu'il a toujours tendance à reprendre ces travers un jour ou l'autre. Fin bref... J'ai la même tendance au cynisme que Jezebel...

nicollas":wimkebao a dit:
Il y a une bonne raison d'utiliser l'expression "naitre végé" ? parce que j'en vois juste des mauvaises personnellement.
C'est pas complètement faux. En toute logique "naître végé" est une tautologie car personne ne naît avec un steak dans la bouche... Le gavage carné n'intervient qu'un peu plus tard quand les parents décident que l'enfant doit grandir (donc manger de la bonne protéine et du bon lait (de vache bien sûr) pour le calcium). Quel parent prendrait le risque de ne pas nourrir correctement son enfant ? Et quel fierté qu'il se conforme au plus tôt à la norme ! Ouah, il parle, ouah il a déjà mangé son premier steak (en bouillie et agrémenté de légumes et autre adoucissant bien évidemment), ouah il marche (quelle belle main d'œuvre), ouah il va à l'école à deux ans, c'est un grand bonhomme, ou une grande petite fille, déjà elle apprend à se conformer à la norme établie, à vivre avec ses semblables...
Donc ouais, l'expression est mal choisie. Mais quelle importance, c'est un qualificatif comme un autre, on n'est plus à ça près.
 
@Cépafo
Attention, tu as confondu MBI et Nicollas dans ta dernière citation.
 
Kasui":31r135bv a dit:
@Cépafo
Attention, tu as confondu MBI et Nicollas dans ta dernière citation.
Au temps pour moi, j'avais fait un malencontreux copier-coller pour récupérer les balises de citations... Sacrilège !! Ouf, personne n'a vu ;)
 
L'équilibre de l'univers est conservé ^^
 
Kasui":2vvuu7v0 a dit:
@Cépafo
Attention, tu as confondu MBI et Nicollas dans ta dernière citation.
:) :p :D :D :D :ROFLMAO: :ROFLMAO:

Effectivement, souvent nous consommons dans des systèmes industriels qui proposent à la fois du VG et du carné (souvent par besoin, j'ai déjà fait des choix contraires, du genre refuser d'acheter du taboulé dans une boucherie, mais je ne suis pas sûr que ce soit efficace car il continuera à vendre sa viande et peut-être moins de taboulé... :(), et dans un sens nous contribuons à faire perdurer les propositions carnées ; mais d'un autre côté, si je choisis du VG ou du bio, et si beaucoup de monde choisit la même chose, les commerçants s'adapteront sans problèmes à la demande, et je pense qu'ils ont déjà commencé ; les grands industriels n'ont à mon avis pas d'éthique, leur idéologie s'adapte à l'idéologie majoritaire. Je pense que notre choix de vie, qui se voit dans nos choix alimentaires, est beaucoup plus efficace, crée une goutte dans l'océan qui fait beaucoup plus de vagues qu'un papier électoral. Je ne regrette donc pas du tout, et je ne me sens plus autant comme faisant "partie du problème" qu'avant. Le monde sera peut-être à feu et à sang, je n'y aurai pas participé.

Après, si l'on veut "faire activement partie de la solution", d'abord c'est un parcours semé d'embûches, de désillusions, de coups de déprime, et on n'en verra peut-être pas les fruits de notre vivant, mais il faut militer, faire connaître nos idées. Je ne sais pas comment, ni quels arguments cela rendrait plus percutants... A mon avis, il ne faut pas seulement argumenter sur la baisse de la souffrance animale, mais englober (comme dirait Nicollas) l'environnement et l'humain, c'est-à-dire montrer qu'un régime VG est aussi mieux pour la baisse des pollutions, la santé humaine et le partage inter-humain...

On peut penser aux supermarchés, avec les étiquettes sur les barquettes... Aux tableaux d'affichages collectifs... Aux manifestations publiques... Aux tracts dans les BAL du voisinage ??!...
 
En parlant d'éthique dans une formation de recherche, on m'a rappelé certaines choses qui m'ont fait penser à ce débat.

D'un côté, une première école (dont Kant) parle d'éthique déontologique en rapprochant morale et obligation. Un comportement éthique doit l'être indépendamment des conséquences de nos actions. Il n'est pas éthique de mentir, donc je ne mens jamais car l'obligation de dire la vérité est absolue. Cela est vrai pour le meurtre, etc... La conséquence de cela est qu'il n'est pas éthique de mentir pour éviter un meurtre (Kant). Nous sommes ici dans une vision assez puriste, de principe, de l'éthique. J'ai donc fait le parallèle avec une certaine forme de végétarisme, qui pousse au paroxysme le principe de refuser toute exploitation animale, et toute trace dans son alimentation et consommation par exemple. Il n'est pas éthique de consommer un produit contenant des traces de lait par principe, et cela est plus fort que toute autre considération. Dans cette forme là de la conception du végéta*isme, on comprend alors que consommer un produit avec trace de lait est moins éthique qu'un produit sans produit animal mais pouvant avoir d'autres conséquences (huile de palme par exemple). C'est une démarche qu'on peut adopter dans une approche du militantisme par l'exemple. L'avantage est que c'est plutôt facile à appliquer puisque la base des actions non éthiques est connue et est absolue. Il suffit de s'y conformer. L'exemple donné peut ainsi soit paraître comme trop austère, mais aussi comme vertueux et droit, donc efficace pour certains.

D'un autre côté, une deuxième école va parler d'éthique téléologique, dans la mesure où va être considéré comme éthique, une décision/action dont les conséquences sont éthiques. Cette approche est une approche conséquentialiste de l'éthique et de la décision. Des écarts à l'éthique absolue sont donc parfois considérés comme éthiques parce qu'ils permettent d'éviter un écart plus important à l'éthique in fine. Par exemple, le militantisme végé pourrait rentrer dedans. On accepte certains sacrifices pour au final, faire changer les choses. Ainsi, il va être éthique de prendre sa voiture pour aller militer et contribuer à la diffusion d'une information éthique qui au final augmentera le nombre de comportements éthiques.

Bref, ce n'est pas simple et dans ma vie j'ai navigué entre ces deux conceptions sans vraiment m'en rendre compte, avec des moments où je considère l'éthique vg comme absolue et d'autres moments, où je suis guidé par l'impact direct de mes actions sur ce que je considère comme éthique. Je trouve que l'équilibre entre les deux n'est pas forcément évident (mais qu'il est nécessaire, trop de l'un ou de l'autre est assez dur à tenir au plan individuel, et pas forcément efficace au plan collectif).

Comment vous situez-vous par rapport à ces conceptions là ? Avez-vous évolué par rapport à ça, pensez-vous évoluer ?

Bien sûr dans plein de cas, les deux se rencontrent, mais ce n'est pas ce qui est intéressant puisque les comportements éthiques ne se jugent que lorsque notre éthique est mise à mal, lorsqu'on se trouve face à un choix qui touche nos fibres morales. Bref, j'avoue ne pas encore savoir de quel côté j'ai envie d'aller...
 
Elle repose sur les principes moraux du lieu et de l'époque où l'on vit (l'exemple du caractère non éthique du mensonge pour éviter un meurtre est celui de Kant).
Éthique et morale sont liées, datées, localisées, et adaptables. Pour autant, elles devraient être partagées pour être vivables.

Donc oui, pour les tenants de l'éthique déontologique, "c'est mal de mentir parce que c'est mal de mentir dans l'absolu", "comme on peut dire, c'est mal de tuer parce que c'est mal de tuer (l'euthanasie pourrait donc ne pas être éthique dans cette approche)...
 
Mais ces principes moraux, ils reposent sur quoi ? Dans une perspective déiste, ils peuvent être "révélés", mais dans une optique athée ?

"C'est mal de tuer" est très différent de "C'est mal de tuer quelqu'un car c'est la privation ultime de sa liberté d'agir".
 
Ma réponse personnelle serait : chacun a ses principes moraux et éthiques propres qui découlent de son origine culturelle, sociale, religieuse, politique... et de sa réflexion personnelle.
Ce que je voulais dire, c'est que, à principes moraux donnés, est-ce qu'on les considère de façon absolue, en tant que fin à atteindre, ou bien est-ce qu'on s'intéresse plus à la globalité des actions par rapport à ses valeurs (moyen).
 
Les principes moraux ne sont pas pour moi "donnés", ils découlent d'une expérience, d'une réflexion, d'un ressenti. Pour moi, le seul absolu c'est "la souffrance c'est mal, le plaisir c'est bien".
 
J'ai du mal m'exprimer dans mon précédent post. Je n'ai pas dit que les principes moraux sont donnés, mais au contraire, qu'ils découlent de l'origine de l'individu et de sa réflexion personnelle.
En revanche, dans mon questionnement, qui ne concerne pas l'origine de ces principes (et qui est un sujet intéressant par ailleurs c'est évident), je me demande comment chacun se place par rapport à ses propres principes moraux, qui à un instant t, peuvent être utilisés comme plus ou moins donnés. Ma question pourrait être reformulée comme cela : "considérant ses propres principes moraux, est-ce que je les considère comme des fins ou comme des moyens ?"

En disant "la souffrance c'est mal, le plaisir c'est bien" est absolu, on peut assez vite se retrouver face au problème suivant : "j'anesthésie avant de tuer le lapin que je vais manger pour mon plaisir" ou au pire, je ne crée pas de souffrance chez l'animal même si je ne crée pas de plaisir, et même je peux dire, je lui évite plus de souffrance que de plaisir s'il avait continuer à vivre dans la nature ou en batterie.

C'est tous ces genres de problématiques qui me conduisent à être entre deux eaux face à ces conceptions de l'éthique. Rien ne me semble simple, et des fois, je suis vraiment partagé entre deux choses, je ne sais pas comment décider ou agir.
 
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