Coup de blues

Je ne suis certainement pas la première à venir déprimer ici, mais j'ai besoin de vider mon sac. Et c'est le seul endroit où je peux le faire puisque ces ****** d'omnivores sont incapables de comprendre!

Etre végétarien c'est parfois une plaie, je suis fière de mes convictions et de mon nouveau mode de vie mais la vie serait tellement plus simple si j'étais stupide et dépourvue de compassion.
C'est horrible de voir chaque jour les gens se goinfrer de viande, de passer devant les étalages de boucherie en détournant le regard, de voir des vaches énormes aux muscles hypertrophiés dans les champs...

Je ne mange pas de viande, c'est génial, ma conscience devrait être sauve et pourtant je suis chaque jour plus triste et dégoutée face à cette boucherie. Comment convaincre les gens de devenir végétariens? Comment agir concrètement?
J'ai parfois le sentiment d'avoir semé le doute chez mes interlocuteurs, mais finalement "même si c'est triste pour les animaux un steak c'est trop bon".
J'ai besoin d'avoir une vie sociale et je ne veux pas finir ermite mais le dégout que je ressens envers les omnivores devient de plus en plus dur à surmonter.

A ceux qui sont les uniques végétariens de leur entourage, à ceux qui voient chaque jour des vaches dans les champs en sachant quelle fin les attend... Comment tenez vous le coup?

Je serais intéressée par des réponses aussi... j'ai exactement le même souci que toi Kloupi, j'aurais pu écrire précisément ce message. Ca fait vraiment rager de se dire qu'on est le seul à agir, à faire quelque chose contre ce que tout le monde SAIT pourtant néfaste.

Ne t'en fais pas Kloupi, la déprime que tu ressens, je l'ai ressentie aussi.
Mais n'oublie pas : à chaque repas tu fais avancer les choses par tes choix, à chaque pétition, à chaque fois que tu fais découvrir des alternatives aux autres et que tu contribues à les banaliser.

Tu ne verras très probablement pas les animaux libérés de ton vivant, mais tu poses une pierre, au même titre que bien d'autres, et c'est très important.

Maintenant, il faut sécher ces larmes et faire du seitan de lentilles corail ainsi que du gâteau au chocolat la prochaine fois que tu invites des carnistes

Toute personne ayant une conscience et de la compassion ne peut que ressentir du blues dans un monde qui n'en n'a pas. (Compassion= "con" en latin "avec", "passion" "souffrance", "souffrir avec")

Je pense que tout le monde en est la... Faut trouver des methodes pour decompresser de temps en temps, essayer le plus possible de pas se laisser deborder par le cote negatif. J'ai pas de recette miracle, je pense que ce genre de sentiment nous touche de toutes facons.

Quand j'étais plus jeune, je ne pouvais pas croiser un animal dans la campagne sans être triste, je savais ce qui allait lui arriver. Je connaissais aussi la souffrance des humains, des animaux, des plantes, j'étais tellement à fleur de peau que pendant des années je faisais des cauchemars.
Puis en prenant de l'âge j'ai appris à accepter l'inacceptable, pas que ça le soit devenue (acceptable), mais que je ne puisses rien faire de plus que sauver le peu que je puisses l'est devenue. On ne peut pas sauver tout le monde, c'est impossible. Alors il faut prendre chaque pierre que l'on pose dans l'édifice pour une pierre importante sinon on ne vit plus on ne dort plus.
Chaque animal sauvée, chaque personne aidée, chaque fois que l'on fait avancer le monde dans le bon sens est un pas. Pas le dernier, mais un pas dans la bonne direction.
Penses à toutes ses personnes qui n'ont jamais vu de leurs vivants les actions qu'elles ont lancer arriver à leur fin (luther king, mère Thérésa etc) et qui on continuer de se battre quand même.

Malheureusement, nous sommes en démocratie, chacun est libre et on ne peut forcer personne à suivre le même chemin que soi-même, au même moment. De plus en France les mentalités sont très longues à évoluer, nous sommes un pays d'immobilisme. Comme dit Kahte, nous faisons ce que nous pouvons à notre niveau, et c'est déjà bien. L'exemple que nous donnons chaque jour fait son chemin dans la tête de certaines personnes, qui elles-mêmes, peut-être, feront passer le message à d'autres. Quand je vois le nombre de nouveaux inscrits chaque jour ici, je me dis que tout n'est pas si négatif. Sur un autre forum, une nouvelle inscrite a dit s'être lancée dans le végétarisme après avoir longtemps suivi anonymement les discussions des habitués, ce qui lui a donné confiance : je préfère m'attacher à ce genre de petite victoire que de déplorer la grande masse des insensibles, c'est ce qui me permet de garder la foi.

Sache que tu n'est pas seule, je ressens exactement la même chose, c'est une véritable torture que de me dire que je suis censée faire partie de la même espèce que ces êtres qui ont le culot de se nommer "humains" alors qu'il n'ont rien des qualités qu'on attache pourtant aux humains : Sensible, compréhensif, capable de compassion.
Je plonge souvent dans de longues périodes de dépression ou je reste prostrée à me demander ce que je peux faire et si un jour cette "humanité" acquerra un peu de sagesse ?
Alors soit je me change les idées avec auprès de personnes capable de me comprendre, d'un film drôle, d'une activité que j'aime, soit je met à l'œuvre quelques actions militantes ( j'ai un stock de tract que je garde pour ses jour là ! ) mais comme je ne suis pas douée pour le relationnel je le fait de manière discrète : je met des tracts dans les boites aux lettres des gens, sur leur voiture, etc...

c'est effectivement une sorte de croix à porter, celle du décalage mais... "le chemin de la norme est celui de la moindre résistance"

ceci dit je crois qu'il a moyen de faire le tri! de toutes les façons d'une manière ou d'une autre on trie!

tout dépend de quelle vie sociale on a besoin, quels absolus on attend, quels partages on espère, et de l'âge qu'on a sûrement aussi: c'est plus facile à 45 ans qu'à 20 ans de vivre un peu décalé...surtout si on cherche une moitié sur la même longueur d'onde ....5% divisé par 2, ça limite les chances...

donc on trie les gens et on trie ce qu'on peut apprécier chez les gens
avec chacun il y a quelque chose à partager si ce n'est les repas!

il faut cloisonner, voir le meilleur, personne n'étant un tout "parfait"

les choix que l'on fait sont ceux d'une certaine vision de la vie qui n'est pas partagée par tout le monde donc qu'on ne peut pas imposer
on pense qu'elle est juste mais il nous a parfois fallu un +/- long chemin ou des rencontres pour en arriver là
les autres ont donc besoin de suivre eux aussi leur chemin et de faire leurs rencontres
dont on fait peut être partie qui sait?

mais c'est vrai que c'est dommage d'avoir réussi à vivre à peu près en accord entre son éthique et ses actes et que cela désocialise en contrepartie mais bon le beurre, l'argent du beurre et la crémière on sait que c'est rarement possible!

c'est le prix à payer, et au final je préfère être seule que mal accompagnée: je ne vis que des échanges partiels avec les autres puisque je ne connais personne qui serait susceptible de partager ma façon de voir et donc de vivre mais je m'en contente! les conflits m'épuisent tellement...

quand je sens que la colère monte et que j'aurais tendance à devenir trop agressive ou trop triste, je m'isole!

je me dis avec optimisme et peut être prétention (mais peut-on ne pas être prétentieux quand on pense sincèrement être dans le juste?) qu'on est au début de quelque chose qui va évoluer (d'ailleurs je trouve que ça évolue) et que tous les précurseurs ont du ressentir l'incompréhension et le rejet ambiant avant que leurs idées ne deviennent...normales?

en plus on a toujours à apprendre donc on n'est pas à l'abri de bonnes surprises et de découvertes...

Si seulement on était 5% ...

Difficile au moins pour moi de partager ma vie avec des gens qui tuent pour manger.

Voir la souffrance ne me fait pas vraiment souffrir. Mais partager des sentiments forts avec des gens insensibles à la vie, c'est toujours dur pour moi. Parcequ'au fond, je trouve ça _vraiment_ grave. Ordinaire peut etre, mais ignoble quand même.

Je suis dans le même "état", ca devient insupportable. Recemment je regardais une émission de cuisine à la télé, ils préparaient de la viande et au moment où ils ont gouté dans la marmite j'ai eu un frisson de "c'est pas comestible qu'est ce qu'ils font !". Ca m'a surprise (ma réaction) mais ca montre bien que plus ca va, moins j'intègre.
Au delà de la nourriture, les abandons d'animaux, les gens qui zigouillent les bébés chats d'un coup de pelle ou noyés dans un sac(parce qu'ils n'ont pas voulu faire stériliser ou prendre la pilule à leur minette), ceux qui castrent leurs porcs à vif (la plupart des éleveurs) ou les ménagère qui tuent encore leurs lapins elles même (je raconterais pas comment)... DEGEULASSE. DEPRIMANT.
Je supporte mal les souffrance faites aux animaux voir aux plantes parfois également (quand on arrache une plante dans une pelouse parfaite sous prétexte qu'elle est "mauvaise" je trouve ca injuste... c'est con quand même non ?). En fait ouai, c'est le sentiment d'injustice le pire la dedans. Et savoir que même en faisant de notre mieux, ca ne suffira pas. Mais bon, on en faisant de notre mieux, on évite surement de la souffrance supplémentaire... Donc il faut qu'on s'endurcisse en attendant que le "vent" tourne (prions pour qu'une star ou un magazine fassent en sorte que les poufseuh... fashionistas deviennent végétariennes pour maigrir, je vous dit pas le nombre de végé qu'il y aurait !).

_Fabien_":37pl4ga0 a dit:

Si seulement on était 5% ...

Difficile au moins pour moi de partager ma vie avec des gens qui tuent pour manger.

Voir la souffrance ne me fait pas vraiment souffrir. Mais partager des sentiments forts avec des gens insensibles à la vie, c'est toujours dur pour moi. Parcequ'au fond, je trouve ça _vraiment_ grave. Ordinaire peut etre, mais ignoble quand même.

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5% de végétariens en France (soit environ 3 millions de personnes) et 7% en GB: chiffres extraits de "recettes minceur aux protéines végétales" de Damien Galtier édition 2010. Il est sans doute contestable mais il y a plus de chance qu'il soit sous-évalué que sur-évalué!
sinon oui, je trouve cela difficile aussi voire impossible de partager quelque chose de fort et d'intime avec quelqu'un désynchronisé sur ce domaine là aujourd'hui, car j'ai un âge où la capacité de compromis devient plus faible...

Disons que le % renferme à mon avis les pesco (cette invention végétariennes bizarre ... voir barbare ..), voir les pollos (encore pire voir carrément dingo comme idée !).

c'est possible, d'autant que l'auteur est omnivore...en tous les cas les +/-5% ils sont pas autour de moi!

Kahte":1xd634a5 a dit:

Disons que le % renferme à mon avis les pesco (cette invention végétariennes bizarre ... voir barbare ..), voir les [big]pollos[/big] (encore pire voir carrément dingo comme idée !).

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Je ne connaissais pas encore cette aberration!

si ces pollos, pesco etc ne s'assument pas omnivores c'est plutôt bien ou pas?

Disons que philosophiquement ça avance, mais à cause de cette minorité, les omnivores pensent que les vrais végés mangent du poisson, voir des volailles...
Et ça je trouve ça regrettable ..

remarque une idée reçue de plus ou de moins lol on n'est plus à ça près!

C'est pas pratique pour demander un sandwich végé par contre : il faut être très vigilant

Moi j'ai renoncé à convertir qui que ce soit au végétarisme. Je leur explique mon mode de vie et quand ils me comprennent pas je lache l'affaire et je déprime. Et puis la je me rappelle de mes amis que j'ai convaincu de manger moins de viande et plus de légumes et je me dis que c'est pas si mal. C'est pas beaucoup mais c'est déjà ça surtout sur une île comme la mienne ou la viande est une panacée.

Moi je suis une vraie végétarienne...pas bien aimable,asociable etc lol

Bref,j'aime pas les gens (!)

Enfin pour mieux coller au sujet,j'ai le même soucis mais pas encore vraiment de solution.

Mais je te comprend bien.