Je pense que Kahte ne parlait pas du fait que les nouveaux végé aient des questions. Mais de leur agressivité envers les personnes mangeant de la viande. Parfois les gens sont tellement révoltés quand ils ouvrent les yeux, qu'ils se mettent à agresser tout le monde autour d'eux.
Mais d'ailleurs, je pense qu'il y a même des végé qui le sont depuis longtemps et qui sont toujours comme ça.
Après perso, même si je ne suis pas fan de l'idée de gueuler sur tout le monde, je pense qu'il faut de tout, et que tu ne sais jamais ce qui va planter la graine. Peut être que le végé-vilain-qui-te-culpabilise-extrémiste qui t'aura bien énervé quelques années avant, aura en fait planté le clou qui va permettre au végé-gentil-tiens-tu-veux-des-cookies-veganes de te faire définitivement réfléchir.
Pour le sujet en lui même, il me semble que Jackie s'interrogeait sur le fait que le mouvement végane avait peut être un peu trop tendance à se transformer en mouvement "santé-bien-être-des-humains" ! Et donc très loin des préoccupations de l'abolitionnisme, où le sujet du véganisme c'est les animaux-non-humains et pas les humains!
En France, particulièrement, il me semble que "vegan" c'est un mouvement politique avant tout autour de l'éthique animale.
Et c'est vrai que c'est peut être pas forcément le cas dans les pays anglo-saxon vu que vegan=végétalien et donc il y a un gros côté santé-des-humains (mais osef des animaux) derrière.
On a passé du temps à Londres récemment, dans une grande communauté où il y avait plein de monde, on a fait les repas de fêtes avec eux et j'avoue que j'ai halluciné.
C'est vrai tu trouves de la bouffe vegan hyper facilement absolument partout, mais on a pas eu un seul débat.
Je ne sais pas quoi en penser, ça n'est pas représentatif, donc je ne peux pas juger, mais ça m'a posé pas mal de questions.
Le "je suis vegan" avait autant d'impact que "je chausse du 38". Tout le monde s'en foutait.
Genre à noël, on a eu des conversations style (enfin en anglais
) :
- hé, tu veux du poisson ?
- non, merci je suis vegane.
- ah ! cool ok! peux tu me passer la côté de boeuf ?
Personnellement, ça m'a beaucoup travaillé. En France, quand tu dis que tu es vegane, tu te tapes le bingo, on te casses les gonades. Oui c'est chiant. Mais quelque part je me dis que c'est parce que "ça les gratte". ça vient leur taper sur l'épaule "
hello-coucou je suis la culpabilité... vite, dis de la merde pour me faire partir"
Et là, rien du tout. Du coup je me demandais si l'éthique pouvait avancer dans ces conditions...
Mais il y a l'autre vision, de se dire que dans tous les cas, plus c'est répandu, plus il y a d'individus sauvés, plus il y a d'offres, plus les gens peuvent se rendre compte que c'est accessible, pas compliqué, qu'ils peuvent l'être aussi.