Merci Numa ^^
Sinon, Picatau, j'ai l'impression qu'il y a des choses que tu n'as pas comprises quand on parle de dominants...je vais essayer d'éclaircir.
Picatau":1y4m3rcn a dit:
En fait, je me disais qu'il y avait peut-être quelque chose de violent à s'entendre dire que puisqu'on est comme-ci (homme) ou comme-ça (blanc), qu'on le veuille ou non, on est dominant ou qu'on a des privilèges parce que cela impose éventuellement à autrui une forme de culpabilité pour quelque chose à laquelle il ne peut à l'origine rien.
Non je ne pense pas qu'il faille culpabiliser de ses privilèges, puisque comme tu dis, on n'y peut rien. Par contre, comme dit Numa, la situation est violente, la violence elle est là. La première étape pour combattre cette violence, c'est de la dénoncer. Et le système est violent parce qu'il est injuste puisqu'il favorise certains groupes de personnes par rapport à d'autres. Donc, si on appelle un chat un chat, on dit "privilégié", ou "dominant", et ce n'est pas insultant.
Dans les faits, les choses me paraissent bien plus complexes. On est pas nécessairement dominant ou privilégié parce qu'on est né homme ou blanc-he. La vie prépare à chacun maintes souffrances quel que soit le sexe ou la culture. Que dire d'un handicapé tétraplégique blanc, qu'il est plus ou moins favorisé qu'un non handicapé ivoirien ?
Si, si on naît homme ou blanc, on naît avec les privilèges inhérents aux blancs ou aux hommes. Bien sûr ça ne veut pas dire qu'on ne souffrira pas. Bien sûr qu'un homme blanc riche connaît des moments de souffrance dans la vie, il n'est pas question de nier les vécus personnels, juste de dire qu'ils sont personnels, ce n'est pas une oppression sociétale.
Sinon on peut être privilégié selon une oppression et opprimé par une autre. Il ne s'agit pas de hiérarchiser les oppressions du tout ! On peut les voir comme plusieurs axes différents (avec des similitudes entre elles et des caractéristiques propres), qui se croisent.
Bref, inutile de nier qu'il y a des discriminations et violence à l'égard des femmes dans le monde, inutile de nier qu'il y a des discriminations et violences à l'égard des noirs ou des jaunes dans le monde, inutile de nier que les Indiens Mazatecs du Mexique sont discriminés, inutile de nier que quelqu'un qui souffre de sclérose latérale amyotrophique est discriminé dans la société... juste pourquoi vouloir absolument hiérarchiser ces souffrances ?
Mais où as-tu vu qu'on voulait hiérarchiser les souffrances ? Effectivement il y a parfois des gens qui le font, mais je trouve ça con, et je n'ai pas l'impression que ce soit dans un discours féministe ou anti-raciste ou autre de hiérarchiser, c'est juste des gens qui s'expriment mal / disent des bêtises.
Sinon, quand tu dis "il y a des discriminations à l'égard des femmes" : c'est vrai, mais c'est une manière plus confortable de présenter le problème que de dire "les hommes sont des dominants".
Parce que là tu constates juste "oui, y'a de la souffrance, c'est très dommage". (Ce qui est un bon point de départ hein, je ne conteste pas la phrase en soi). Mais ce n'est pas quelque chose qui appelle à un changement. Alors que quand tu réfléchis à la souffrance : les femmes sont battues, les femmes sont violées, etc, ça appelle quand même : les hommes battent, les hommes violent. Je dis "les" non pas pour englober TOUS les hommes, mais pour parler des hommes en tant que classe dominante. Les hommes sont élevés pour être des dominants, à travers l'éducation, "ne pleure pas/ne sois pas trop sensible", les modèles de virilité dans les dessins animés, histoires, contes, films, les magazines, etc.
Et ça, ça gêne vachement plus que de dire "les femmes subissent des violences". Et ça fait plus bouger. Parce qu'au bout d'un moment, plutôt que de dire aux femmes d'agir plus comme ci ou comme ça, on peut aussi demander aux hommes de changer de comportement, et ça commence par se regarder dans le miroir.
Et je sais ce que certains vont penser en me lisant : oui mais justement, cette éducation, elle opprime aussi les hommes, ça fait souffrir ce modèle de virilité ! Oui. Mais ça reste quand même très différent. Parce que s'ils se conforment au modèle attendu, les hommes se montrent dignes de ces privilèges et peuvent en jouir impunément. Alors que quand t'es une femme, non seulement le carcan et les pressions sont plus fortes (en moyenne au moins), mais en plus tu ne tireras aucun bénéfice particulier de passer ton temps à être douce et gentille et faire des régimes.
edit : en fait Picatau je ne vais plus bcp sur végéweb et je ne te connais pas très bien mais j'ai l'impression que tu culpabilises facilement non ? Tu culpabilises d'avoir commencé le débat (alors que ce n'est pas du tout ta faute s'il y a de la tension dans l'air), tu trouves que pointer les privilèges c'est culpabilisant...et j'avais ce souvenir pour d'autres fils plus anciens...