La prostitution volontaire, pour, contre, s'en branle ?

snoopyne":1fhuu5o8 a dit:

Et là je me suis dit, je n’ai pas pris la question dans le bon sens en disant qu’il faut légaliser pour protéger les prostituées ; le seul moyen de les protéger, c’est de supprimer le droit d’achat.


Voilà qui résume tout !
 
Usagi.Chan":uv54zpmr a dit:
Un article intéressant qui vient de sortir sur l'auto-proclamé syndicat des prostituées.

Y'a du lourd !!!

Ainsi donc le STRASS tait la violence des clients et des proxénètes ; quand il admet son existence, il en impute la responsabilité aux abolitionnistes, qui influenceraient par leur discours le comportement des prostitué·e·s et des clients. A cause des discours abolitionnistes, les prostitué·e·s ne seraient plus en mesure de poser leurs limites, et les clients, quant à eux, adopteraient une vision négative de ces dernièr·e·s et se permettraient alors des violences à leurs égards. Enfin, les abolitionnistes seraient aussi responsables de la violence des proxénètes, puisque l’abolitionnisme favoriseraient la clandestinité des prostitué·e·s et les exposeraient ainsi à l’exploitation.

... l’anthropologue Laura Agustin. Plusieurs de ses articles, publiés sur son blog The Naked Anthropologist, sont répertoriés dans le Scoop-it de Morgane Merteuil.
Agustin explique que les femmes trafiquées ont des avantages à l’être. Ainsi elle dit en parlant de celles enfermées dans des appartements pendant plusieurs mois pour y être prostituées :
"Ces circonstances où les femmes vivent dans des établissements du sexe et les quittent rarement avant d’être amenées ailleurs, sans qu’on le leur demande, reçoivent beaucoup d’attention dans les médias et il est pris pour acquis que cela comporte un déni complet de liberté. Mais dans de nombreux cas, les travailleuses migrantes préfèrent cet arrangement pour diverses raisons. En ne quittant pas la région, elles ne gaspillent pas d’argent et, si elles n’ont pas de permis de travail, elles se sentent plus en sécurité dans un environnement contrôlé. Si quelqu’un d’autre trouve les lieux de rencontre pour elles et prend leurs rendez-vous, cela signifie qu’elles n’ont pas à le faire elles-mêmes. Si elles sont venues au pays sur la base d’un visa touristique de trois mois, elles veulent consacrer autant de temps que possible à gagner de l’argent."

Un autre avantage des femmes trafiquées serait celui de se prostituer pour payer les dettes qu’elles doivent à leurs proxénètes… autrement dit d’avoir la chance inouïe de fournir ce qu’on appelle un « travail servile », et donc d’être en situation de servitude pour dettes ! Doit-on préciser que la servitude pour dettes – le fait de devoir rembourser une dette en travaillant directement plutôt qu’avec de l’argent ou des biens – est considérée comme de l’esclavage par la majorité des pays, ainsi que par les conventions internationales, et qu’elle est théoriquement abolie dans le monde entier ? Malgré ces considérations, Agustin relativise la violence du travail servile, considérant que le terme « servitude pour dettes » (debt bondage en anglais) est connoté trop négativement, et en arguant qu’après tout, beaucoup d’Américain·e·s sont eux-mêmes endetté·e·s – et que donc leur situation est comparable à celle des femmes trafiquées.
Elle omet par ailleurs de préciser que dans le cas précis de la servitude pour dettes, le travail accompli représente toujours une valeur supérieure à celle de l’emprunt initial. En France et dans les autres pays européens, la grande majorité des prostituées nigérianes sont soumises à ce type d’esclavage. Ces femmes sont emmenées en Europe, puis on leur dit qu’elles doivent payer leur voyage : le proxénète leur réclame une somme exorbitante, de l’ordre de 50 et 70 000 euros, bien supérieure au prix réel du voyage du Nigéria en Europe (qui coûte de 1000 à 3000 euros). Cette dette doit être payée en se prostituant, à savoir en subissant plusieurs rapports sexuels non désirés par jour. Des pressions énormes sont mises sur les femmes prostituées pour qu’elles remboursent, avec parfois menaces de mort à la clé.
 
Oh dites, je cherche des liens de blog de prostitué.es (des blogs où iels expriment leurs opinions, pas les blogs qui leur servent de vitrine) pour comprendre un peu ce milieu que je ne connais pas.
Mais j'en trouve pas, à part mélange instable de Salomé. Quelqu'un en connaîtrait d'autres ?
 
y'a ressources prostitution qui est très chouette...
ou ça https://www.facebook.com/photo.php?fbid ... 082&type=1
http://rue89.nouvelobs.com/rue69/2012/1 ... fun-236286
celui ci https://ressourcesprostitution.wordpres ... stitution/
ces trois témoignages sur le site du crifip http://www.crifip.com/temoignages/prostitution/
le témoignage d'une des prostituées de l'affaire Carlton http://www.lesechos.fr/03/02/2015/lesec ... de-dsk.htm
un autre ici http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
sur sisyphe http://sisyphe.org/spip.php?article840
ou ici http://www.midilibre.fr/2013/10/07/la-p ... 766659.php
ou là http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/ ... ropre.html
bref, y'en a plein (effectivement bien souvent invisibilisés par le strass, faudrait que je retrouve l'article qui parle des liens des prostitueurs dans leur trésorerie et plan de comm, à eux! ^^)
 
Ah oui tous ces témoignages je les ai vus passer mais comme yapuka demandait des blogs en citant mélange instable, le strass me paraissait plus dans la continuité, mais il n'était aucunement dans mes intentions d'invisibiliser les autres, hein :) (edit : surtout parce que ce n'étaient pas des blogs que par divergence d'opinion)

Sinon j'étais tombée sur ressources prostitution dans mes recherches, mais dans la présentation, ils n'ont pas l'air directement concernés, non ? C'est ptêt moi qui mets trop d'emphase dans la phrase de yapuka "(des blogs où iels expriment leurs opinions, pas les blogs qui leur servent de vitrine)" mais ça me paraît quand même vachement important.
 
yapuka":3sa7v2sz a dit:
Oh dites, je cherche des liens de blog de prostitué.es (des blogs où iels expriment leurs opinions, pas les blogs qui leur servent de vitrine) pour comprendre un peu ce milieu que je ne connais pas.
Mais j'en trouve pas, à part mélange instable de Salomé. Quelqu'un en connaîtrait d'autres ?

Blog d'un(e) pote pute (ces textes sont pas que d'ull mais aussi d'autres gens, et man pote fait les articles signé "l'épicène" et tout ne parle pas que de prostitution):

https://losquimord.wordpress.com/
 
je sais pas... ressources prostitution me parait au moins aussi important et dirigé sur la recherche autour de la prostitution que le strass (peut être de façon plus sérieuse d'ailleurs ^^)
Puis bon, le strass se revendique beaucoup comme des prostitués transmettant leur propre parole, mais au final, les "travailleurs du sexe" englobent chez eux aussi bien les putes que les stripteaseurs occasionnels :/
 
clairement :D
 
Erabee":bswci0rb a dit:
bref, y'en a plein (effectivement bien souvent invisibilisés par le strass, faudrait que je retrouve l'article qui parle des liens des prostitueurs dans leur trésorerie et plan de comm, à eux! ^^)

Je pense que c'est cet article que tu cherche.
 
merci, j'avais la flemmingite aigüe de chercher :D
 
Merci les gens. :)

Je parlais de Mélange Instable parce que c'est le seul blog que je connaisse. Ce que je souhaite, ce sont les points de vue des personnes sur l'abolition ou non, la pénalisation de clients ou non ... Parce que comme je ne connais pas du tout ce milieu, j'ai des avis qui sont forcément foireux puisque basés sur des a priori.
 
Amnesty International veut dépénaliser la prostitution. :cartonR:

Je leur ai écrit :
Bonjour,

J'entends à la radio que vous souhaitez rendre légale la prostitution afin de mieux protéger les personnes prostituées et leurs droits.

Au moment de l'esclavage, pour mieux protéger les esclaves et leurs droits, ce qui a été fait, c'est abolir l'esclavage et cela a eu un effet réellement positif sur les ex-esclaves.

Si l'on regarde ce qui se passe dans les pays où la prostitution est légalisée et dans ceux où la prostitution est fortement réprimée, il est évident que la légalisation n'est pas une solution.

Il est d'ailleurs possible de pénaliser les clients et les maquereaux sans pénaliser les travailleuses (que je mets au féminin vu le pourcentage de femmes).

Nurja qui n'a plus envie de soutenir votre association et qui espère que vous allez ouvrir les yeux
Si comme moi, vous pensez que c'est une mauvaise idée : https://www.change.org/p/amnesty-intern ... ers-of-sex

J'ai signé et commenté ma signature :
I believe that human rights are for all human, not just for men. Prostitution is slavery. Make slavery legal doesn't protect neither the slaves, neither their rights !
 
J'aimerais bien savoir comment on peut pénaliser les clients et les maquereaux sans que ça ne pénalise (par répercussions) les prostitué·e·s. Pour la sécurité des prostitué·e·s, la clandestinité sera excluante et dangereuse. Bah oui, c'est pas parce que la prostitution est interdite que les prostitué·e·s vont arrêter de bosser, et pour bosser faut des clients.

Je tiens à dire que la prostitution actuelle en France ( pour la Belgique et les autres pays voisins je sais pas), c'est surtout sur internet que ça se passe.

Bien sur, la prostitution de rue, c'est moche et dangereux, mais c'est comme les clichés de la pédophilie, c'est une part de ma réalité, mais y a des prostitué·e·s dont c'est le choix de vie ( j'en connais plusieurs), et dans ce cas c'est leur corps, leur choix, et c'est pour ça que ça serait bien d'écouter un de leur syndicat, le STRASS au lieu de dire à leur place ce qu'elles doivent faire: http://strass-syndicat.org/le-strass/no ... icalistes/
 
De ce que j'ai pu lire, il ne semble pas que les prostituées des pays ayant légalisé la prostitution soient en sécurité parce que leurs exploiteurs et leurs clients ne sont pas pénalisés.

J'ai quand même vraiment du mal avec l'idée qu'on puisse défendre un système d'exploitation sexiste qui engendre la souffrance et l'esclavage d'un nombre important de femmes au profit de la liberté des clients hommes à exploiter le corps des femmes. Si on était dans une société non sexiste, je ne verrai pas de réel problème à donner cette liberté qui serait prise alors également par des femmes et des hommes, mais dans la société actuelle, ça me semble étrange de considérer que la liberté du client est une bonne chose si on souhaite une société égalitaire.

Il me semble enfin que le Strass est tout sauf représentatif de la diversité des situations de prostitution.
 
Cépafo":h0eh9tfz a dit:
De ce que j'ai pu lire, il ne semble pas que les prostituées des pays ayant légalisé la prostitution soient en sécurité parce que leurs exploiteurs et leurs clients ne sont pas pénalisés.

Je veux bien des sources.

Cépafo":h0eh9tfz a dit:
Il me semble enfin que le Strass est tout sauf représentatif de la diversité des situations de prostitution.

Réponse facile pour discréditer le Strass, y a t-il un autre syndicat plus représentatif? S'il n'y a pas de syndicat représentatif, comment écouter les revendications des prostitué·e·s?

Je ne dis pas que la prostitution est un métier idéal, mais l'interdire n'arrêtera pas la prostitution, et qu'adviendra-t-il des prostitué·e·s à ce moment-là? Les hommes pervers sexistes deviendront-ils de gentils agneaux (ou tofus si on veut un terme non spéciste) s'il n'y a plus de prostitution?
Du coup je veux toujours entendre un argument à propos de la pénalisation des clients et macs sans que ça ne pénalise par répercussion les prostitué·e·s?

Si je devais interdire un travail, je les interdirais tous ( protégeons les droits des esclaves ). Je ne connais pas grand monde qui irait travailler en acceptant les conditions si ce n'était pour de l'argent (donc logement, confort, santé, nourriture).
 
On va peut-être pas refaire tous le débat si ?
De nombreux arguments on été donné par les deux camps sur ce topic avec notamment des réponses à tes questions. Ça serait utile de les lire pour pouvoir avancer (sans forcément se taper tous le topic, les dix premières pages suffisent je pense).
 
Retour
Haut