Le régime alimentaire est-il une question personnelle ?

Kasui

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Bonjour à tous, faisant suite à une remarque soulevée (par moi :whistle:) dans le fil sur les conjoints non-végé, je propose de discuter de la question suivante :

Est-ce que le choix de son régime alimentaire est une question purement personnelle ?

Tous à vos claviers, et merci d'avance à ceux qui apporteront leur avis !
 
Est-ce que le choix de son régime alimentaire est une question purement personnelle ?
Soit quelque chose m'échappe dans la question, soit elle manque de clarté, mais je ne vois pas bien comment il pourrait en être autrement ? (à moins de ne pas être en âge de choisir seul, ou de ne pas avoir la capacité de s'exprimer)
 
J'ai volontairement ouvert la question pour voir ce qui ressort.

Le premier aspect qui ressort pour l'instant est qu'il arrive que certaines personnes choisissent pour d'autres.
 
Ce n'est pas une question purement personelle puisque des animaux sont tués lorsqu'on mange de la viande par exemple, ces animaux sont forcément impliqués dans le régime...
 
Je suis d'accord avec toi, Caxow. Pour moi, tous les choix ne sont pas équivalents.
 
Evidemment que ce n'en n'est pas une.

"La neutralité aide l'oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le bourreau, jamais l'oppressé."
Elie Wiesel.

Si on accepte le végétarisme comme une question personnelle, on considère que c'est à chacun de choisir son régime alimentaire distinctement des préocuppations animales, comme si ces dernières n'existaient pas. Or, elles existent.

Le végétarisme n'est pas tant un goût qu'une protestation contre les dégâts infligés aux animaux et à l'environnement. L'homme, en tuant l'animal sans état d'âme, fait du mal à lui-même. Ironiquement, penser aux autres, c'est aussi penser à soi-même et à son "peuple".
 
J'ai des cousines qui sont végétariennes de naissances et telment conditionnées qu'elle ne mangeront surement jamais de viande ( la raison est le dégout surtout, pour elle ca n'est pas comestible).

Pour moi c'est un choix réfléchi et engagé. Sauf que c'est un choix qui implique de nombreux paramètres. Je ne le fais pas pour moi, mais pour les autres (qu'ils soient animaux ou humains). C'est donc un choix dirigé, motivé et quasiment inchangeable (je me vois mal remanger de la viande un jour. Je me vois beaucoup plus passer végétalienne). Ca devient une évidence, et en quelque sorte je me suis "emprisonnée" (enfin conditionnée) moi même. Donc du coup est réelement un choix, ou une obligation motivée par une "trop grande sensibilité" ?
 
@Barbux :
je pense qu'il y a une contradiction au sein même de ta phrase : comment cela peut-il être personnel si ça implique d'autres êtres ?
 
Je vais tenter de développer un peu malgré la fatigue.

La question de l'alimentation est un choix conscient, personnel. Il implique la personne... dans sa relation avec son environnement, avec qui il interagit. C'est dans la réponse qu'il donne à la question que les interactions se matérialisent, mais le choix lui reste personnel.
 
Je saisis le fond de ta pensée.
 
(Heureux qu'elle te plaise. Elle rejoint la tienne, sur le fond...)
 
Il faut distinguer question personnelle au sens "Doit-on tolérer l'omnivorisme ?", au sens "Est-ce un choix qui n'implique que nous ?" et au sens "Est-ce un choix que seul nous pouvons faire pour nous ?".
Tu la posais dans quel sens, Kasui ?

Ah, et j'en profite pour ajouter une superbe citation d'Henri Lacordaire: "Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit."
 
Blizzard":2yil9ccv a dit:
Ah, et j'en profite pour ajouter une superbe citation d'Henri Lacordaire: "Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit."
Si ça t'inspire, Cépafo avant lancé un débat sur cette citation : http://vegeweb.org/viewtopic.php?pid=193411

Pour te 3 questions, Kasui dit justement plus haut que sa question est volontairement vague par laisser en ressortir un maximum de choses, développe ce qu'il t'intéresse de développer.
 
@Blizzard
J'ai volontairement ouvert la question, à la base pour voir si :
- les gens considèrent les animaux comme des individus, ou bien comme faisant parti de l'environnement
- leur morale est égocentrée ou bien au contraire universelle...

Bref, je voulais justement savoir ce qu'évoque la notion de "question personnelle".
Ca permet de savoir quels aspects travailler quand on évoquera la question dans des débats (conscience animale ? Ecologie ? Ethique ?).

En ce qui me concerne, je vois la question comme étant "Est-ce un choix qui n'implique que nous ?" : la réponse me paraît évidente que non, puisque ça implique d'autres êtres.
Je suis en effet plutôt du côté de la morale universalisable par défaut.

Il semble cependant que la vision de la question ne soit pas exactement la même pour tous, et vu la diversité des réponses, je pense que c'est intéressant de proposer cette discussion.

Caxow a par exemple évoqué le poids de l'éducation des enfants par les parents qui imposent leur schéma alimentaire, ce à quoi je n'avais pas pensé à la base.
Lorelei aussi parle de l'éducation, en évoquant des végés born qui ne considèrent pas la chair comme étant comestible.
Barbux, si j'ai bien compris, interprête d'abord la question sous l'angle du choix personnel. Seulement, il fait une distinction entre le choix et l'impact de l'expression de ce choix. Il ne développe pas l'impact de ce choix.

En ce qui me concerne, je ne me concentrais que sur l'impact de l'expression du régime plus que sur le choix étant à son origine, pragmatique que je suis.

Je comprends qu'il y a deux notions dans cette question :
- le choix : imposé par l'éducation ? Issu d'une réflexion ?
- l'impact : est-ce que mon choix inflige une nuisance aux autres ? Qui sont ces autres ?
 
Bon, je dois avoir une morale égocentrée alors. Quand j'ai rebasculé vers le végétarisme, je ne crois pas m'être réellement attardée sur ce que cela impliquait, ou alors pas consciemment. Je l'ai fait "pour moi". Peut être parce que l'ayant été avant et ayant failli j'ai voulu me prouver à nouveau que j'en était capable? Ou alors c'était tellement évident, que je ne me suis pas attardée dessus.
En tout état de fait, je ne me souviens pas avoir conscientisé ma démarche.
 
Kasui":pg9ebicb a dit:
Barbux, si j'ai bien compris, interprète d'abord la question sous l'angle du choix personnel. Seulement, il fait une distinction entre le choix et l'impact de l'expression de ce choix. Il ne développe pas l'impact de ce choix.
Je veux bien développer un peu, mais il y a plein d'implications, je sais pas trop par où commencer. Même rien que sur les animaux il y a un paquet de choses à dire, j'en m'en tiendrai à cette notion. Mais d'abord je vais tenter de répondre à la première question.
Kasui":pg9ebicb a dit:
- le choix : imposé par l'éducation ? Issu d'une réflexion ?
Un choix, par essence, n'est jamais imposé, sinon ce n'est plus un choix. L'éducation, au sens large, joue bien entendu un rôle dans la manière dont on fait nos choix, mais l'éducation n'impose rien, bien quelle réduise généralement énormément la faculté de choisir. Cependant, le choix appartient toujours à la personne concernée (je précise que je parle de personnes adultes, quoi que sur l'alimentation on voit ici qu'il y a des enfants de moins de 10 ans qui font leur propre choix contre tout attente de l'appareil éducatif). Ça peut être fait en conscience (réflexion, une intuition, etc.) ou inconsciemment, par la pression culturel par exemple, sans qu'il n'y ait de remise en question. Mais ça reste toujours un choix personnel (celui de ne pas se poser de question en est un), sous la propre responsabilité de l'individu.

Kasui":pg9ebicb a dit:
- l'impact : est-ce que mon choix inflige une nuisance aux autres ? Qui sont ces autres ?
Les autres, c'est tout ce qui compose notre univers, chacun de nos choix, de nos actes, de nos pensées on une influence sur l'ensemble. Je pense qu'ici on peut développer plus particulièrement l'impact sur les animaux. Être omnivore à manifestement un influence dont tout le monde à conscience ici. La question que l'on peut poser c'est être végétalien, quels impacts sur les animaux ? Les pesticides par exemple, qui tuent peut-être plus d'animaux que l'abattage, on une influence non négligeable et rémanente, sur le long terme. Il y a la pression des cultures sur les milieux naturels (remplacement des écosystèmes par des terres mortes, ogm avec possibilité d'interaction avec le monde sauvage, etc). Il y a aussi les impacts sur les humains avec en particulier les cultures coloniales (coton pour l'huile, palme, chocolat, café, etc...) qui entraine une forme d'esclavage encore tout à fait d'actualité. Plus près de chez nous il y a la culture intensive comme la fraise d'Espagne et de Marseille dont les travailleurs vivent dans des conditions misérables aussi. Tu veux vraiment qu'on développe tout ça ? Je pensais que tu lançais un débat plus philosophique que technique.

Édit pour l'orthographe
 
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