V3nom":zutfkydb a dit:
Je ne suis pas expert en chevaux (ils m'indiffèrent même un peu tant que je ne les vois pas exposés comme des meubles vivants dans leurs prés bien clôturés), mais même de manière "douce" ce "cassage" est une contrainte en soit, non ? (sans parler de leur indiquer où tu veux qu'ils aillent, même avec un bordel qui fait pas mal)
Pourquoi ton plaisir (semble-t-il fusionnel) ne pourrait-il se passer de monter ces êtres en te contentant de te balader à leurs coté, sans liens ni rien ? (bon apparemment tu t'y emploies, c'est déjà bien
)
Pour répondre à tes questions, étant donné que ces chevaux, n'étant pas les miens, mais dont j'ai l'occasion de m'occuper très souvent, seront débourrés, par moi ou par quelqu'un d'autre... Avec quelqu'un d'autre, il s'agira d'une manière forte qui forcera le cheval, épuisés, à se soumettre à ce qu'on veut qu'il fasse.... Avec ma manière, le but est de l'habituer petit à petit à des choses diverses sans qu'il ne voit ça comme une contrainte, mais comme un jeu ou une source de distraction... Car même si le cheval n'est pas l'animal qui déteste le plus l'oisiveté à l'état domestique, il est clair que c'est un être curieux qui ne craint pas forcément la nouveauté et les stimulis extérieurs.... Je souhaite vraiment arriver à faire passer ce "débourrage" comme une situation plaisante pour le cheval....
Pourquoi je ne me contente pas de rester près d'eux ? Car ce ne sont pas mes chevaux, ce n'est pas moi qui décide de tout... Mais dans la marge de main d'oeuvre que j'ai, j'essaye de l'utiliser pour que cela se passe le mieux possible pour eux.
Convaincre la personne qu'elle ne doit plus les monter car c'est de la domination ? Elle est ouverte, mais pas à ce point là... Déjà elle accepte que je m'occupe plus que de rigueur de ses chevaux, que j'utilise d'autres méthodes alors que je n'ai qu'un galop 4 et moins expérimentée qu'elle...
Si j'arriverai à me passer de monter sur un cheval ? Je répondrai franchement, pour le moment, non. Je me réveille tous les jours en ayant envie d'aller les voir et qu'on aille se balader... C'est très certainement égoiste, mais si ces chevaux aiment sortir, et que je sois sur leur dos ne leur pose pas de problème majeur, même si ça reste spéciste, je ne trouve pas ça insurmontable.
Le spécisme reste le spécisme, mais il y a des degrés différents... Il y a le spéciste qui brutalise sa monture et la considère comme une bagnole oui... Et puis il y a le spéciste qui fait en sorte que son plaisir ne soit pas unique... qui partage, qui comprend, qui accepte que l'animal n'ai pas envie de faire telle ou telle chose, et qui lui apprend et l'encourage à affronter des situations, certes non naturelles, mais qui ne lui déplaisent très certainement pas...
Usagi.Chan":zutfkydb a dit:
J'essaye de faire comprendre au cheval ce que j'attends de lui sans le contraindre comme le fait un mors...
Et donc, s'il ne veut pas, tu fais quoi ?
Je crois que tu as la réponse, mais que tu espères qu'en me faisant dire les choses, je prendrais conscience de quelque chose que je sais déjà..... Si le cheval fonce dans un fossé ou sur une route, j'hésiterai pas à utiliser les rennes et donc, le mors.
Oui, si je ne montais pas dessus, je ne serai pas obligée de faire ça, et donc je te renvoie à ce que j'ai dit au dessus...
dahlia":zutfkydb a dit:
J'ai peur parfois que la vague de l'éthologie ne serve qu'à conforter finalement les cavaliers qui ont baigné dans une culture équestre traditionnelle (je ne dis pas que c'est ton cas, tes écrits semblent sincères) et que tout compte fait, grâce à l'éthologie beaucoup trouvent le moyen d'alléger leur conscience, mais ne changent pas vraiment de regard sur l'animal. Et c'est devenu un sacré business (faut voir le prix des stages...)
Je suis bien d'accord sur ce point, c'est comme consommer des oeufs de catégorie 0 ou 1...
Parmi tous ceux qui sentiront leur conscience allégée, il y en a aussi ceux qui essayeront de faire comprendre aux autres que le cheval doit être considéré comme un être sensible qu'il faut traiter avec respect... Et que, surtout parce qu'il est bien sympa de nous faire confiance et de nous accepter dans son pré comme sur son dos, il mérite un meilleur traitement que celui qu'on lui réserve habituellement... Je pense que c'est ici qu'il faut commencer et que les gens seront le plus réceptifs...
Ca reste spéciste là encore... Si le spécisme est le fait de considérer un être quel qu'il soit comme inférieur, alors je suis anti-spéciste... Mais si l'anti spécisme est l'interdiction d'une relation respectueuse entretenue avec un animal, quand bien même ça nous ferait plaisir à nous, alors je suis spéciste. Dans le monde actuel, il faut surtout essayer de faire évoluer les choses et les mentalités. Si demain, je ne monte plus à cheval, concrètement, je n'irai même plus les voir, et dans les faits, je ne servirai plus à rien de ce côté là et ne contribuerait pas à faire évoluer ces choses-là...
V3nom":zutfkydb a dit:
j'estime qu'on peut profiter de tout ce qu'il est possible de profiter en terme de relation avec son cheval sans avoir besoin (pourquoi ce besoin d'ailleurs ?) de le monter, tout comme on peut profiter d'absolument tous les bons coté de la chasse sans avoir d'arme ni tuer.
Etre sur son dos est un autre dimension qu'être à ces côtés... C'est une étape supérieure dans la relation selon moi... Et je pense que pour le cheval, c'est la même chose, c'est une confiance supplémentaire, c'est une situation supplémentaire et cela ne lui déplaît pas forcément, en tout cas pas autant que cela ne déplaît aux antispécistes
Et je trouve qu'il y a quand même une marge entre chasser et tuer, et faire de l'équitation et monter sur le dos d'un cheval...
On peut faire un parallèle avec le végétarisme (qui ne tue pas d'animaux) et le végétalisme (qui refuse leur exploitation tout simplement)
Le seul bémol, c'est que quand on ne sait pas ce que le cheval pense, on ne peut pas être convaincu qu'être sur son dos lui déplaît... Il faut avoir une relation très approfondie avec lui certes, mais si ça lui déplaît en général, on le sait... Et quand c'est le contraire, on le sait aussi, tout comme les chiens ressentent quand on va bien et quand on va mal et adaptent leur comportement en conséquence... Je ne me considère comme rien de plus qu'un animal, égal au cheval, qui essaye d'établir un contact et un lien avec lui... Monter sur son dos fait partie de ce contact, tout comme être avec lui et me promener à ses côtés...
Pour le sujet de la domination, il peut y en avoir, mais on peut aussi la remplacer au maximum par ce qu'on appelle la confiance. Le cheval n'est ni dépourvu d'intelligence, ni dépourvu d'âme, ni dépourvu de cette capacité à faire confiance...
Je n'ai pas de problème de conscience avec ça, justement parce que je sais que je ferai tout pour que tous les humains (ayant un minimum d'intelligence et d'ouverture d'esprit) côtoyant des chevaux qui croisent mon chemin, les considèrent comme des êtres à part entière et pas des moyens d'assouvir leur seul plaisir... sans leur interdire de monter sur le dos de leur chevaux, les pousser à le faire en accord total avec leur monture...