Ton employeur ne peut pas t'interdire d'apporter ton repas. Il est même tenu de mettre une salle de repos à disposition de ses salarié.e.s pour qu'ils puissent y prendre leur repas. Tu n'as juste pas le droit de déjeuner à ton poste de travail.
Sinon concernant les poissons, l'immense majorité d'entre eux est pêchée au filet, à de grandes profondeurs.
Le calvaire commence pour eux bien avant la sortie de l eau. Lors de la remontée forcée du filet, la décompression devient insoutenable ; il arrive alors que la vessie natatoire éclate, que les yeux sortent des orbites ou que l'oesophage et l'estomac sortent par la bouche.
Les poissons coincés dans les filets maillants se débattent et se blessent. Il arrive qu'ils se coupent au point de mourir vidés de leur sang.
Une fois immobilisés, ils deviennent des proies faciles pour les prédateurs et les parasites.
Quand les filets ne sont pas remontés tous les jours, la mort peut être très longue à venir.
Ajoutons à cela que la production des pêcheries n'inclut que le tonnage d'animaux débarqués et commercialisés. L'atteinte à la faune sauvage ne se limite pas à cela. Une partie des animaux capturés ne correspondent pas aux espèces ciblées : un filet ne fait pas la différence entre un thon blanc et un thon rouge, entre un adulte et un bébé, entre un poisson comestible et une tortue, un dauphin, un requin, etc ...
Ils sont alors rejetés à la mer, morts ou agonisants. Les rejets concernent aussi des poissons juvéniles. C'est ce qu'on appelle les prises accessoires.
Dans certaines pêcheries de chalutage de crevettes, le rejet peut atteindre 90% de la prise. 89% des requins marteaux et 80% des requins blancs et des requins renard ont disparu de l'Atlantique Nord-Est dans les 20 dernières années suite aux prises accessoires.
L'essentiel des corps rejetés ou des déchets issus des poissons éviscérés à bord coule sans être consommé. Une partie est ingurgitée par des poissons ou par des oiseaux nécrophages : c'est ce qui a entraîné la prolifération des goélands et sternes en mer du Nord.
Les élevages de poissons ne sont pas moins problématiques. L'aquaculture accroît au contraire la demande de produits de la pêche.
Les poissons d'élevage les plus prisés sont des carnivores (saumon, daurade, bar, truite, turbot...) nourris avec des farines et huiles de « poissons fourrage » (anchois, sardines, merlans bleus...).
Le développement des élevages a favorisé la surexploitation des stocks de ces poissons de moindre valeur, aux dépens des oiseaux, phoques et poissons carnivores qui disparaissent des zones surexploitées par manque de nourriture.
Ce pillage privent également de ressources les humains des pays pauvres. Les anchois et sardines ont par exemple disparu au large de la Namibie.
Il faut entre 2,5 et 5 kg de poisson pour produire 1 kg de poisson carnivore d'aquaculture.
Sources :
- Philippe Cury et Yves Misery, Une mer sans poissons, Calmann-Lévy, 2008
Greenpeace, « Prises accessoires ».
WWF, « Les prises accessoires ».
« L’aquaculture pompe les ressources marines », Sciences et avenir, 8 septembre 2009
« Elevage de crevettes », Wikipedia
FAO, La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, 2008