lelfe":5nv452df a dit:
Donc c'est une forme d'oppression, si demain tu avais envie de te laisser pousser les poils sous les bras, crois-moi qu'on ne te laisserait pas faire si facilement.
[...]
Essaie de sortir en débardeur avec les aisselles touffues, tu m'en diras des nouvelles.
Je tenais juste à dire que même si je suis tout à fait d'accord avec le combat des féministes contre le conformisme social en fonction du genre (et il y a aussi du boulot du côté de l'image de l'homme qui se doit globalement de respecter la notion de virilité, qui selon moi, reste à définir), je ne pense pas que les réactions soient systématiquement si négatives vis à vis des femmes qui choisissent de ne pas s'épiler.
En tout cas, il m'arrive assez régulièrement de sortir en short et en débardeur sans être fraichement épilée parce que je n'avais pas envie et je ne me suis jamais fait insultée ni harcelée pour cette raison. J'imagine que ça en fait sourire certains, que d'autres vont aller raconter à leurs amis qu'ils ont croisé "un singe en ville aujourd'hui", mais je ne souffre pas directement du climat anti-poil. En revanche, il est très clairement exprimé dans les médias (et sur internet notamment) ainsi que dans certains milieux (esthétique notamment, d'ailleurs certaines esthéticiennes ne se rendent pas compte que leur notion d'hygiène et de beau est purement culturelle et faussée).
Je ne me maquille pas non plus et cela ne pose aucun problème (en revanche, j'avoue m'épiler quand j'en ai envie parfois).
(En revanche, je n'aimerai pas faire partie d'un groupe d'ado émo... vu comment ils sont traités.)
En proportion, je ressens bien plus la pression liée au port des talons, pas à travers les autres membres de la société, mais à travers le matraquage médiatique (encore une fois) et la vente. Il est très difficile de trouver des chaussures sans talons (et personnellement, je ne sais pas marcher avec et ne peux pas en porter à cause d'un soucis à l'orteil).
Effectivement, la tenue vestimentaire, le maquillage, l'épilation et le choix des chaussures entrent très clairement dans un stéréotype de la féminité auquel nous devons plus ou moins nous conformer pour ne pas être en marge ou "garçon manqué" (comme si nous avions rejeté notre féminité), mais je pense que la société n'est pas si directement violente que certaines le prétendent. En revanche, indirectement, la pression est réelle. Conformisme.
Pour en revenir aux publicités Orangina, c'est un sujet que j'ai souvent vu évoqué sur Internet en lien avec d'autres questions, notamment l'évocation du furry fandom et l'association classique (mais fausse) à la zoophilie et à un choix artistique fondamentalement malsain et déplacé.
Pour ma part, je ne pense pas qu'il s'agisse de perversion réelle, mais je déplore l'utilisation abusive de la sexualité au détriment du message publicitaire, ce n'est pas une création artistique et ce n'est pas non plus une bonne publicité à mon sens, il n'y a aucun argument de vente (bon, c'est pas si mal, vu le produit) et c'est totalement absurde.
En revanche, j'aime beaucoup les publicités parodiques flirtant réellement avec un humour absurde (sauf la publicité finale qu'on voit au cinéma avec la chèvre maquillée, c'est de très mauvais goût) et mélangeant animalité et humanité. D'une part, ça nous rappelle à notre propre condition d'animal, d'autre part le choix d'une autre espèce que l'humain permet de jouer sur certains thèmes et de rendre la publicité encore plus absurde, elle fait également référence à une longue histoire de publicité anthropomorphiques comme celle pour la lessive OMO par exemple.
Je ne vois pas le jeu des genres comme une réelle attaque sexiste puisque le contexte est très clairement parodique, d'une certaine manière, on sent à la fois une critique indirecte de l'argumentation publicitaire à laquelle nous sommes habitués ("produit miracle") et une légère moquerie envers Orangina elle-même (vous en arrivez à quelle conclusion, vous ? On sait que c'est une boisson et les publicités montrent qu'elle ne fait rien de remarquable pour améliorer votre vie... euh, cool ?). Bon d'un côté, en avançant pas d'arguments sur la valeur nutritive ou le côté vital de leur boisson, ils ont au moins le mérite de ne pas faire de publicité mensongère.
C'est pas génial comme pub, ça ne sert pas à grand chose (quoi que, l'absurde doit faire vendre), mais bon, c'est pas ce qu'il y a de pire et je pense qu'il est préférable de voir l'"animal" comme une métaphore que comme un être asservi (surtout qu'il est mis sur un pied d'égalité avec l'humain, ce qui est rare).