"Oui Christiane Taubira est un singe. Et moi aussi."

Twizzle":3febfur3 a dit:
Il n'empêche que je suis tout à fait pour qu'une personne puisse dire - si elle le pense - que l'homosexualité est une pathologie [...] et je sais parfaitement que cette idée blesse [...] genre les ados homos qui se suicident et ainsi de suite.[...]Mais face à ça, comment on fait? On décide qu'on ne va permettre l'expression que des idées qui ne font de mal à personne?

Cette prise de position me fait penser que tu dois pas être dans beaucoup de catégories discriminée. Parce que si des comportements poussent au suicide, ça me semble bien de contrôler/interdire ces comportements...
Peut être que tu serais moins à l'aise si on disait que le végétarisme était une pathologie. Et même si tu acceptes cela par ta position générale super théorique, c'est peut être parce que les végétariens n'ont pas finis dans des asiles avec des électrodes dans le cerveau pour essayer de les guérir de cette pathologie.
 
Je pense, Nicollas, que tu ne sais absolument pas de quoi tu parles. Et que tu te fiches réellement de la souffrance que tu peux causer.

David
 
Nous serons peut-être alors antiracistes, mais nous ne saurons pas pourquoi, et serons incapables de nous défendre face à une montée du racisme.
Pas besoin d'écrire cela au futur, nous sommes la plupart antiracistes mais sans vraiment savoir pourquoi. On peut rétorquer naïvment "parce qu'on est tous égaux" mais on voit voit bien que c'est faux. Nousne sommes ni égaux en capacité ni en droit. Bref nous (les individus lambda)ne sommes pas armés, en général, pour parler du principe d'égalité et d'anti-racisme et encore moins pour défendre ces idées face à des contre-arguments. Je ne suis pas certains de comprendre ce qu'est notre principe d'égalité ni comment et pourquoi nous avons progressivement considéré comme nos égales les diverses populations humaines. Et pourtant j'enseigne dans le secondaire...
Mais pour défendre ces idées il faudrait une formation en philosophie et en éducation civique plus solide que ce qui se fait en ce moment. La philo est la dernière roue du carosse du bac S par exemple. Les enseignants du secondaire n'ont aucune formation universitaire en philosophie, aucune. Il faut compter sur leur formation personnelle.

Je ne sais pas trop comment est régulée la liberté d'expression aux USA, mais ce serait ce type de liberté d'expression que vous souhaiteriez voir se développer ?

Il me semble qu'un système de censure des mauvaises idées est contre productif à moyen et long terme. Mais est ce vraiment le cas en France ? Je pense qu'il y a une certaine liberté d'expression qui permet au racisme d'être exposé en France et cela me semble normal que les lois aillent à l'encontre de cette expression lorsqu'elle exhorte à engendrer des souffrances. Comme deux forces opposées créant un équilibre dynamique. Mais les lois devraient toujours s'appliquer avec le soucis pédagogique de s'expliquer. Il est triste de voir qu'aujourd'hui les lois s'appliquent sans aucune forme de pédagogie visant à expliquer pourquoi elles s'abattent sur tel ou tel autre personne.

Ou alors, on considère qu'on peut exprimer les idées antiracistes, antihomophobes, etc. parce que la souffrance des personnes homophobes, racistes, etc. n'a aucune importance, contrairement à la souffrance des victimes du racisme et de l'homophobie?
Le problème est qu'une idée exprimée a plus de conséquence que sa simple expression, elle dépasse la simple salle de débat, elle se diffuse et la probabilité qu'elle se transforme en acte est d'autant plus grande qu'elle touche un grand nombre de personne.
Et donc je ne crois pas qu'on puisse séparer l'expression d'une idée des conséquences qu'elle a. On sait à quoi mène l'expression des idées racistes, l'histoire nous l'apprend, même si l'histoire peut ne pas se répéter. Toutes choses étant égales par ailleurs, on peut penser que des mêmes causes auront des même effets, que les idées racistes engendreront des souffrances. Oui mais les souffrances des racistes alors ? Je sais que certains sont contre la comparaison des souffrances, mais je le fais quand même :
Les idées anti-racistes ont montré qu'elles avait retiré plus de souffrances qu'elles n'en ont rajouté, non ?
Par corrolaire les idées racistes ont montré qu'elles génèrent plus de souffrances qu'elles n'en ont retirées. Donc je ne place pas du tout ces idées sur un pied d'égalité en raison des conséquences de ces idées. Ce n'est pas que les souffrances des homophobes doivent être niés mais elles sont moindre face aux souffrances des victimes de l'homophobie. Il semble donc normal que ces idées soient censurées lorsqu'elles appellent à la haine de l'autre.


J'ai l'impression, mais je n'ai pas suivi de près ce qui se passe en France, que l'application de nos lois constitue un juste équilibre dynamique entre laxisme et répression/censure. Elles permettent l'émergence locale de débats mais restreignent la diffusion des idées racistes. Par contre il y a clairement un défaut de pédagogie lors de l'application des lois.
 
Twizzle":3jjs5k63 a dit:
Et que tu te fiches réellement de la souffrance que tu peux causer.
*ton naïf* ben je croyais que liberté d'expression, culture du débat, c'est bien que les idées s'expriment même si elles causent de la souffrance ?

Twizzle":3jjs5k63 a dit:
Je parle tout particulièrement de la question de la culture de débat, qui à mon sens devrait remplacer la culture du dogme qui prévaut actuellement
[...]


Il n'empêche que je suis tout à fait pour qu'une personne puisse dire - si elle le pense - que l'homosexualité est une pathologie, qui témoigne de la peur des personnes de l'autre sexe, et que les relations matures et satisfaisantes sont impossibles pour les homosexuels. Il y a beaucoup de personnes qui pensent ça, et je sais parfaitement que cette idée blesse

[...]


Mais face à ça, comment on fait? On décide qu'on ne va permettre l'expression que des idées qui ne font de mal à personne?

[...]

Concernant maintenant le mal que peut faire la diffusion des idées au sein de la société, eh bien il me semble clair qu'on n'y remédie pas en les censurant.


edit :

Twizzle":3jjs5k63 a dit:
La différence entre l'homophobie et l'anti-homophobie n'est pas que la première tue et la seconde non, que la première fait mal à qui peut l'entendre et la première non.
Si.
 
Je ne suis pas certains que Twizzle voulait dire que l'homophobie ne tue pas mais qu'il existe une différence avec l'anti-homophobie qui tient non pas à leur conséquence (violence, mort, agressions, haines...) mais à leur cause (raisonnement défaillants, non argumenté, raisonnements fallacieux....).
Et on peut beaucoup plus efficacement lutter quand on le fait contre les causes que quand on lutte contre les conséquences. Je pense que c'était cela qui était exprimé. Un peu comme en médecine où les soins curatifs sont tout de même préférables, pour qui consent à être traité, aux soins palliatifs.
 
Ah ben heureusement que ce topic qui commençait doucement à (enfin) dériver a été déterré pour une telle leçon alors ! On n'était pas au courant qu'il fallait (aussi) lutter contre les cause, dites donc !
 
L' ironie de votre post fait passer des messages implicites interprétés de manière subjectives et qui ont souvent tendance à irriter. Je voulais juste être certain que vous le sachiez.

Lutter contre les causes du racisme semble une évidence et pourtant dans la pratique je pense que cela soulève au moins un problème majeur que vous ne semblez pas considérer. Lutter contre les causes du racisme revient à ouvrir la boite de Pandore. En effet lutter contre les causes du racisme nécessite de libérer la parole raciste, laisser les arguments s'exprimer afin de les contrer non pas en vertu d'un dogme mais au moyen d'arguments.
Même si je trouve la dialectique intéressante, j'ai l'impression que cela revient à exposer des populations à un grand danger et que donc il faille essentiellement se limiter à la lutte contre les conséquences (violences, agressions...)et interdire les causes du racisme de s'exprimer tout en laissant une "certaine liberté d'expression". Mais je ne sais pas les limites de cette "certaine liberté d'expression".

please pas de remarque à l'emporte pièce, de dénigrement ou d'ironie. J'expose juste une réflexion honnête et sans volontés de blesser qui que ce soit.
 
Franchement, ça me paraît assez simpliste, voire faux, de penser que les idées/croyances sont la cause du système d'oppression. Yves avait par exemple mentionné qu'on a commencé à traiter la couleur de la peau comme un élément important de l'apparence/identité des personnes exactement au même moment où les pratiques d'exploitation se sont mises en place. Or pour que les idées soient la cause, il faudrait quand même qu'elles soient antérieures aux supposées conséquences... Par ailleurs, on a plein d'études « scientifiques » datant de quelques décénnies qui « démontrent » comment la « race » blanche est biologiquement supérieure aux autres, comment l'homme est supérieur à la femme, etc. et qui datent évidemment d'après l'installation des dominations blanches et masculines.

Il me semble que les idées et les pratiques sociales oppressives sont au minimum deux choses qui s'entretiennent mutuellement, et qu'il est donc beaucoup plus efficace de lutter « sur tous les fronts » que seulement sur celui de l'argumentation et des idées. Sans compter que lutter contre les soi-disant « conséquences », ça permet quand même de soulager (un petit peu) les personnes touchées ici et maintenant, ce qui a à mes yeux un peu plus de valeur que de leur promettre des lendemains brillants le jour où la Raison aura triomphé.

En fait, plus j'y réfléchis, plus je trouve que vouloir placer la lutte sur le plan des idées avant tout, c'est en soi révélateur d'une certaine idéologie... et n'en déplaise à Twizzle, je crois que c'est corrélé positivement à une position sociale privilégiée. Franchement, c'est quand même bien plus facile de faire passez la correction logique et rationnelle d'une idée avant le fait qu'elle tue ou non quand c'est les autres qui y passent.
 
N1C0LAS":1qd5ua1j a dit:
L' ironie de votre post fait passer des messages implicites interprétés de manière subjectives et qui ont souvent tendance à irriter. Je voulais juste être certain que vous le sachiez.
Ce que vous me dites, c'est que vous interprétez mon message et que ça vous irrite. En quoi c'est mon problème alors ? Que mon mesage énerve directement, c'est une chose. Mais si c'est ce qui se passe dans votre tête, bah…

Sinon, j'adhère à ce que dit Numa même si je ne peux m'empêcher de me poser une question qui me fait "un peu" tiquer : est-ce qu'on va encore repartir sur une discussion dans laquelle des blancs (pour ce que j'en sais) vont s'expliquer entre eux comment les personnes racisées doivent lutter contre le racisme ou vous allez vous arrêter là et se dire définitivement que c'est aux personnes concernées de trouver les solutions qui leur semblent efficaces compte tenu de ce qu'elles savent du racisme ?
Idem pour les questions relatives à l'homophobie et à la lesbophobie remarque.

Parce que j'en ai "un peu" ras-le-bol des injonctions et du whitesplanning du genre : "faut être contructive", "faut utiliser la CNV", "faut discuter avec les racistes parce qu'ils souffrent les pauvres" (confondre frustration et souffrance, c'est fort de café quand même !), "faut lutter contre les causes", et autres "faut être gentille, ne pas s'énerver ni être violente et sourire surtout".


Par pitié laissez ce topic mourir, on a fait refait et RE refait le tour du sujet, non ?
 
Effectivement ma vision causale était simpliste. J'adhère a cette vision selon laquelle le système d'oppression est à la fois cause et conséquence des idées qui le justifient.

Par contre il serait quand même temps qu'on admette enfin que critiquer les propos, non pas sur la base des propos mais sur la base d'autres critères (couleur de peau, histoire personnelle de celui qui tient le propos, situation sociale..) est critiquable. Ca n'en reste pas moins intéressant ! Cette supposée corrélation entre cette volonté de dialogue et la situation sociale privilégiée est intéressante. Critiquer des propos non pas sur la base des propos mais sur la base de la situation sociale de la personne, cela reste un argument ad personam. Autrement dit un argument sans valeur dans ce débat (mais qui est intéressant par ailleurs !). Mais vous le saviez surement, alors pourquoi l'utiliser ?
 
N1COLAS":31ncd7cp a dit:
Je ne suis pas certains que Twizzle voulait dire que l'homophobie ne tue pas
Oui oui j'ai bien compris qu'il n'y avait pas de débat sur le fait que l'homophobie tue.

N1COLAS":31ncd7cp a dit:
qu'il existe une différence avec l'anti-homophobie qui tient non pas à leur conséquence (violence, mort, agressions, haines...) mais à leur cause (raisonnement défaillants, non argumenté, raisonnements fallacieux....).

La phrase exacte était :

Twizzle":31ncd7cp a dit:
La différence entre l'homophobie et l'anti-homophobie n'est pas que la première tue et la seconde non, que la première fait mal à qui peut l'entendre et la première non. La différence est que la première est une idée fausse, infondée, irrationnelle, et que la seconde est juste, fondée, rationnelle.
Et je ne suis pas du tout d'accord; et je dirais même que c'est une vision des choses qui me met pas mal sur les nerfs, pour les raisons suivantes :
- déjà positionner les souffrances comme quelque chose de secondaires par rapport à la rationnalité ça m'énerve. En fait je trouve ça bizarre de parler de rationnalité de manière distancée avec la souffrance : que les gens aient une sexualité homo ou hétéro ou bi ou pas de sexualité ou autre, ça ne cause de souffrance à personne, donc iels doivent pouvoir le faire tranquillement, alors que, que des gens portent un jugement moral (dans la plupart des cas), se permettent d'être agressifs voire frappent des non-cis-hétéros, cause énormément de souffrance et donc ça doit être combattu. La souffrance est la base du raisonnement. Donc si, la différence fondamentale c'est que d'un côté tu as un système et des gens qui causent bcp de souffrance, de l'autre des gens qui combattent ce système et ces agressions. Qu'on parle d'être un peu froid et rationnel en opposition à des considérations de ce qui tue ou fait du mal me paraît juste bizarre et complètement déconnecté des faits.
- qu'est-ce que ça voudrait dire, "fondé", "rationnel", si on part du principe que c'est différent de ce qui cause de la souffrance ? Est-ce que ça voudrait dire que si on se rend compte qu'on a des certaines prédispositions biologiques qui vont dans le sens d'une oppression, on doit arrêter de combattre cette oppression ? Genre si on se rend compte que les femmes sont effectivement spontanément un peu moins bonnes que les hommes à lire des cartes comme le cliché le dit, ça veut dire qu'on doit arrêter de critiquer les blagues sexistes et dévalorisantes...? je ne comprends pas très bien en fait. Pour moi, on s'en fiche au final, de ce qui serait fondé de manière antérieure à l'oppression, on doit se battre pour compenser les inégalités qui existent. Je suis petite, donc j'ai besoin de l'aide de personnes plus grandes ou d'un escabeau pour descendre la farine que je range dans un placard tout en haut de ma cuisine. On compense des inégalités induites par la biologie...bref, tout le raisonnement se fait en se basant sur l'empathie, éviter la souffrance, compenser les injustices déjà induites. Et pour moi, dire cette phrase "la différence c'est pas que ça tue, c'est que c'est irrationnel", "ce n'est pas une question de souffrance mais de justice", ça décale complètement le problème et la manière de raisonner vers un débat où on oublie les injustices actuelles, les souffrances actuelles, pour tout remplacer par une sorte de débat théorique (très très souvent entre dominants, ce qui devrait déjà mettre la puce à l'oreille).

edit : ah j'avais pas vu la nouvelle page, désolée je reviens en arrière du coup

N1COLAS":31ncd7cp a dit:
Autrement dit un argument sans valeur dans ce débat
Moi je ne trouve pas du tout cela sans valeur qu'Emy_Spheres nous rappelle qu'on débat de racisme très majoritairement entre blanc.he.s et qu'elle en a ras-le-bol des propos (d'ailleurs, elle critique les propos et le ton du débat plus que le fait qu'on soit majoritairement blanc.he.s mais c'est aussi quelque chose à noter et c'est plus à elle qu'à toi (ou qu'à moi) de dire ce qui pose problème dans un débat sur le racisme de toute façon :) ).
 
Ne serait-il pas temps de vérouiller ce topic puisque qu'il ne mourra probablement pas de lui-même ?
 
N1C0LAS":1ocfsvdw a dit:
Critiquer des propos non pas sur la base des propos mais sur la base de la situation sociale de la personne, cela reste un argument ad personam. Autrement dit un argument sans valeur dans ce débat (mais qui est intéressant par ailleurs !). Mais vous le saviez surement, alors pourquoi l'utiliser ?

"Laissez-nous donc parlez entre blancs, ce que vous dites ne vaut rien !" Merci beaucoup !

Comme Grussie l'a souligné, je critique des propos tenus par des personne en situation sociale dominante. Et que vous le vouliez ou non, c'est déterminant dans une discussion qui parle justement de position sociale et de rapports dominants-dominés.

Et en partant sur cette base, je trouve particulièrement violent et scandaleux que vous vous permettiez de juger de la valeur de mes propos. Sur quoi vous basez-vous, vous au juste ? Sur le fait que j'ai blessé votre égo de mâle blanc (supposé jusque là, certes mais je doute qu'il en soit autrement vu votre attitude) ? En quoi est-ce valable du coup ? Et qu'est-ce qui vous permet de prétendre poser les conditions d'un débat "valable" ou non ?
Sur le fait qu'en tant que femme noire, je vous rappelle votre position dans ce débat et que je rappelle encore une fois la mienne ?
Avez-vous donc la naïveté (pour dire le moins) de croire que les cartes sont distribuées équitablement dans cette discussion ?

Tout ça pour dire que j'aimerais que vous gardiez vos leçons pour vous.

Et je rejoins le souhait de Fabicha.
 
Moi aussi j'en ai ras le bol de ce topic et j'ai du mal à m'empêcher de le suivre maintenant que j'ai beaucoup posté dedans, mais je n'ai pas envie de donner du grain à moudre aux discours "haaa on ne peut pas parler de certains sujets c'est trop tabou"...
 
Et en partant sur cette base, je trouve particulièrement violent et scandaleux que vous vous permettiez de juger de la valeur de mes propos. Sur quoi vous basez-vous, vous au juste ?
Ne généralisez pas, je parle simplement de votre argument fait sur la base de la situation sociale de la personne et non sur ses propos, pour le reste de vos propos, je suis plutôt d'accord. Et je me base sur cela : http://fr.wikipedia.org/wiki/Argumentum_ad_personam. J'y peux rien, les définitions sont ce qu'elles sont.
 
Je ne sais pas en quelle langue il faut que je répète que les propos tenus par une personne ne sortent pas du ciel et s'inscrivent dans une société et son dépendantes de la place sociale de la personne qui les tient à laquelle s'ajoute ses réflexions sur cette dernière si tant est qu'elle existe, ce qui n'est clairement pas votre cas.

Je me fiche de vos définitions, je me fiche de votre avis sur mes propos, je me fiche de vos leçons mais je ne me fiche pas que vous teniez des propos de plus en plus politiquement problématiques parce qu'à aucune moment vous ne prenez en compte le fait que vous appartenez à une certaine classe sociale liée au genre, à la race, à la classe sociale, à l'éducation etc., je ne me fiche pas que depuis tout à l'heure, vous avez l'arrogance de vouloir m'apprendre comment penser, comment débattre, comment lutter.

Vous êtes en ignoré à partir de maintenant.
 
Emy_Spheres, je suis vraiment désolée :calin:
N1colas, que tu le veuilles ou non, à un moment, si tu veux agir en faveur de l'anti-racisme, il faudra bien que tu acceptes de le faire AVEC les personnes racisées et non contre elles. Cela veut dire acepter qu'elles parlent de choses que tu ne connais pas et rester humble face à elles.
Maintenant, tu (vous avec Twizzle) pouvez bien organiser l'anti-racisme de votre côté, entre blancs, sans personnes racisées... ben ça continuera à être du racisme tant que les personnes racisées ne se reconnaîtront pas dans vos discours, ce qui est clairement le cas ici.
 
Grussie":2hzhyv1s a dit:
déjà positionner les souffrances comme quelque chose de secondaires par rapport à la rationnalité ça m'énerve

Je n'ai jamais dit que les souffrances étaient secondaires par rapport à la rationalité. En soi, la rationalité je m'en fiche complètement; si tous les êtres sentients pouvaient vivre dans le bonheur sans jamais chercher à faire un raisonnement qui tienne debout, la rationalité n'aurait aucun intérêt.

Ce que je dis, c'est que la souffrance dont on parle ici - la souffrance des personnes qui sont choquées par un discours, qui le ressentent comme violent, etc. - ne sont en rien un critère permettant de déterminer ce qui est juste. Je parle bien ici de la souffrance que les personnes éprouvent du fait d'avoir entendu le discours.

On a eu des histoires de caricatures de Mahomet qui ont fait l'actualité, avec des manifestations - certaines sanglantes - contre la parution dans certains pays (le Danemark, en l'occurrence, si je me souviens bien) de telles caricatures. Il est clair que ce «blasphème» fait souffrir de nombreuses personnes musulmanes. Personnellement, je ne suis pas pour le blasphème pour le plaisir du blasphème, mais très souvent ce qui est perçu comme un blasphème, c'est la simple remise en cause des dogmes religieux de base. Dire que Dieu n'existe pas, dans de nombreux pays, ça peut valoir le lynchage public. Et ce lynchage est bel et bien le signe d'une souffrance.

Donc il ne faudrait pas dire que Dieu n'existe pas? Y compris si on pense que remettre en cause les religions est un point très important pour faire avancer l'humanité?

Aux Estivales 2013, il semble (selon ce qu'on m'a rapporté) qu'une personne, assez âgée, ait reproché à un couple de lesbiennes le fait qu'elles s'embrassaient en public. Elle aurait dit quelque chose comme «Vous n'avez pas honte, il y a des enfants tout de même.» Il me semble évident que cette personne était réellement choquée, et qu'il s'agit d'une réelle souffrance (et pas particulièrement d'une «frustration», comme dit Emy_Spheres - encore qu'une frustration, ce soit aussi une souffrance). Alors je n'ai pas d'exemples où la libre expression de l'homosexualité ait tué des homophobes, mais il est clair qu'elle les fait souffrir. La mobilisation d'une part importante de la population contre le mariage homosexuel témoigne aussi de la souffrance de bien des personnes face à la banalisation des relations homosexuelles; idem pour les mobilisations contre la théorie du genre.

Donc au nom de cette souffrance, il ne faudrait pas tenir de discours remettant en cause le modèle traditionnel des genres?

Je pense que la réponse de Grussie et d'autres ne peut s'expliquer que par une volonté implicite - et parfois explicite - de n'accorder aucune importance à la souffrances des personnes qui sont dans le mauvais camp. Ce sont des connards, des dominants, des oppresseurs, qu'ils crèvent! Pourtant, une telle haine ne se justifie ni éthiquement, ni politiquement. Éthiquement, en bon utilitariste, j'estime que toute souffrance compte, quel que soit l'être qui souffre. Mais si vous n'êtes pas utilitaristes, vous pouvez simplement penser que les gens, ils ne sont pas dans le «mauvais camp» forcément par ce que ce sont des salauds nés. Beaucoup ici trouvent très facilement des excuses aux spécistes, parce que le spécisme n'est pas encore reconnu comme un mal dans la société, et donc que les gens ont été élevés dedans; ce n'est pas tellement la faute qu'ils sont spécistes. Et les gens qui sont nés dans une famille catholique bien de droite, c'est leur faute s'ils sont homophobes? Ah là, il y a un peu deux poids deux mesures; ou plus exactement, dirais-je, le signe encore une fois du fait que pour beaucoup ici qui se réclament de l'antispécisme, ben la question du spécisme c'est en fait à peu près la dernière de leurs préoccupations. Et c'est aux antispécistes qu'on reproche de faire de la hiérarchie des luttes...

Politiquement, il me semble clair que la prise en compte du point de vue de nos adversaires, de leur souffrance et de leurs besoins n'a que des bénéfices. Nous n'avons pas à les braquer plus qu'utile. C'est d'ailleurs pour ça que je suis contre les blasphèmes inutiles (je suis pour qu'ils soient autorisés, mais je les trouve critiquables). La bienveillance envers nos adversaires est, je pense, un thème capital, mais je ne vais pas le développer plus ici.

Juste noter que je suis tombé tout à l'heure sur la vidéo d'une séquence sur Fox News - la chaîne de télé ultraréactionnaire étatsunienne - où un prêtre catholique appelait à l'interdiction d'une rencontre publique de satanistes - les satanistes en question se définissant comme une religion. Les arguments utilisés par le prêtre me rappelaient vraiment les vôtres. Le fait de «déclarer Jésus comme sans valeur» serait une «violence» contre les chrétiens, et un encouragement à la violence (cf. à partir de 1:30 environ).

Bon, je ne réponds qu'à une partie de vos messages. (Je trouve, moi, ce fil très riche, en fait, et ne souhaite pas du tout le voir bloqué.) Un point auquel je voudrais vraiment répondre, mais pas maintenant, est cette volonté systématique de disqualifier la parole de certaines personnes parce qu'elles seraient des privilégiées et de surqualifier celle d'autres parce que femmes / racisé-e-s / homo / transgenres / etc. Je trouve qu'il y a là vraiment un gros problème. Mais bon, là il faut que j'aille changer la litière des chats (animaux privilégiés).

David
 
Le point que t'aimerais revenir aborder plus tard, David, c'est qqch que j'ai facilement tendance à penser.
Mais est-on vraiment en train de surqualifier la parole d'Emy, LA SEULE noire qui intervient dans ce débat autour du racisme? N'est-ce pas sa parole à elle qui es systématiquement disqualifiée ?

Et, est-ce que ça nous ferait pas du bien à nous, blancs, de la fermer et d'ecouter pour une fois ce que les concernés ont à dire? De descendre un peu de notre piédestal d'où notre parole est systématiquement entendue? Remettons un peu les pieds sur terre. Même si c'est difficile et désagréable a l'ego. Après tout, on peut bien supporter ca de tps en tps. Les dominés, elleux, c'est ts les jours qu'illes doivent supporter ça.
 
Juste pour mémoire et par respect pour elle, il y avait aussi Félidée qui, de fait, ne s'est pas sentie dans un lieu suffisamment accueillant pour rester et ça peut se comprendre.
 
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