Prix de la remarque carniste

Le plus grave de mon point de vue n'est pas tant le rejet de la faute sur les autres, mais celui de considérer qu'à partir du moment où on n'a choisit aucune lutte manifeste, on est "neutre", et accessoirement, "impuissant tout seul". Ce sont 2 gros sophismes confortables qui profitent l'un de l'autre...
 
V3nom":2ltsjekz a dit:
Le plus grave de mon point de vue n'est pas tant le rejet de la faute sur les autres, mais celui de considérer qu'à partir du moment où on n'a choisit aucune lutte manifeste, on est "neutre", et accessoirement, "impuissant tout seul". Ce sont 2 gros sophismes confortables qui profitent l'un de l'autre...

ça me fait penser à un végéwébien (je ne sais plus lequel, désolée :/) qui expliquait qu'avant de devenir végétarien, ses arguments anti-viande étaient beaucoup mieux entendus que depuis qu'il est végétarien.
On n'a tellement pas envie de se sentir responsable, et on a aussi tellement d'a priori qu'on peut être d'accord avec une idée tant que celle-ci n'est pas étiquetée d'une cause quelconque. (un peu comme pour le féminisme en fait, combien de fois j'entends "je ne suis pas féministe, mais...")
 
PhénixA":1fq3ui4g a dit:
Mon copain me désespère...
Il soutient qu'il n'est responsable de rien, que c'est uniquement la faute des éleveurs si les animaux souffrent, qu'il n'a pas à changer son comportement et à arrêter de manger de la viande, que c'est aux éleveurs d'arrêter de faire souffrir les animaux, et que donc l'idée du végéta*isme est complètement débile car les consommateurs sont innocents, que lui il a jamais torturé d'animaux, etc...
J'ai beau lui dire que ce sont les consommateurs qui provoquent cette souffrance, que la demande crée l'offre, il soutient que c'est le contraire, que les éleveurs doivent produire moins et revenir aux petites exploitations "comme autrefois où les animaux ne souffraient pas". Tout ça sans que les consommateurs se bougent le cul. Et le fait de massacrer les animaux ne lui pose pas de problème, c'est normal de les tuer.
C'est un niveau de déni assez élevé, là, hein, quand même. Si c'était de l'écrit, ça irait directement dans "le végétarisme m'a tuer".
"Les producteurs doivent produire moins tout en nous laissant consommer autant.".

L'argument qui me vient spontanément à l'esprit pour lui répondre, le plus convaincant de tous je pense, pour essayer de se mettre à son niveau : Tu lui mets une grande claque en déclarant doucement "T'es juste beaucoup trop con.".

Hum, non, pardon, je m'emporte... :red:

Ou alors tente ça pour l'explication de la loi de l'offre et de la demande (parce que, bon sang, elle prend son temps... 1 heure avant d'arriver à parler de la responsabilité des consommateurs, là, elle prend toooouuuut son temps... Elle prend les pincettes taille XXL. Je veux bien que les consommateurs soient vraiment idiots au point de ne pas penser immédiatement à la loi de l'offre et de la demande, mais visiblement... les consommateurs sont vraiment idiots. -Oui, je m'emporte encore.-)... Bref, un exposé très clair, très didactique, et même pas végé-friendly (donc ça lui plaira - juste la petite touche de schizophrénie carniste à la fin pour éviter la vraie remise en cause qui fait mal - ) : http://www.youtube.com/watch?v=X2qhC9JhNrI

Pour le "C'était mieux avant.", il suffit de montrer ça :
http://www.youtube.com/watch?v=vZZ2pTspHPs

(Désolé, je suis méchant avec ton copain. T'inquiètes pas, ça lui passera, même si la première phase de déni en bloc est vraiment déprimante.)
 
Je voulais partager avec vous le pire argument carniste que j'ai jamais entendu!!!

Moi: ''C'est assez terrible d'être en file, de voir nos semblables se faire exécuter et dépecer, puis de savoir que c'est nous les prochains à y passer''
carniste#1: ''Moi j'aime les animaux, tu ne leur rends pas service si tu ne les mange pas. C'est la chaine alimentaire, on mange les animaux et la terre nous mange''
carniste#2: ''C'est vrai ça! Nous on se fait manger par les bactéries, c'est la même chose''

FIN du sujet, j'ai plus voulu argumenter avec ces !mbéciles
 
C'est là qu'on voit que l'école a failli. Le minimum de remise en question, certain n'en sont pas capable et cela est d'une grande tristesse. Mais quand est ce qu'on va faire réfléchir nos futurs citoyens ? Quand est ce que l'école comprendra que la philosophie ne se dévoile pas seulement en classe de terminale et qu'interroger les évidences, on est capable de le faire au primaire, réfléchir sur ce qui est normal, acceptable, souhaitable c'est à la portée de tous, pas seulement des personne à partir de 17 ans.
Comment parler de valeurs aux élèves sans avoir un discours philosophique ? L'école résout le problème en présentant les valeurs que l'on partage comme des règles de conduites rigides, arbitraires tout comme le réglement intérieur de l'établissement. Il na faut pas faire réfléchir les citoyens, ils risqueraient d'y prendre gout.

"Ne pas tuer inutilement" c'est une évidence qu'on a jamais remis en question aucours de la scolarité. Cela risquerait de déboucher sur une remise en question de la consommation de viande.
 
Léonie":2rjbaz61 a dit:
Je voulais partager avec vous le pire argument carniste que j'ai jamais entendu!!!

Moi: ''C'est assez terrible d'être en file, de voir nos semblables se faire exécuter et dépecer, puis de savoir que c'est nous les prochains à y passer''
carniste#1: ''Moi j'aime les animaux, tu ne leur rends pas service si tu ne les mange pas. C'est la chaine alimentaire, on mange les animaux et la terre nous mange''
carniste#2: ''C'est vrai ça! Nous on se fait manger par les bactéries, c'est la même chose''

FIN du sujet, j'ai plus voulu argumenter avec ces !mbéciles
L'avantage, c'est que même sans poser la question éthique/antispécisme, la réponse est immédiate : "Non."
http://blog.mondediplo.net/2012-06-21-Q ... la-planete
http://www.bastamag.net/Surpeche-les-po ... pourraient

Réponse plus éthique : "Non plus."
http://www.hsi.org.au/editor/assets/An% ... ropped.jpg

(J'ai tendance, dans ce sujet, à ne pas pouvoir m'empêcher de proposer les réponses qui n'ont pas été données à l'instant t du témoignage. Est-ce que c'est utile ou pas ?)
 
N1C0LAS : Je pense que même si on aborder la philosophie plus tôt on ne remettrait pas pour autant la consommation de viande en cause.
Les 2 profs de philos que j'ai eu soutenaient tous les deux la violence éducative ordinaire, d'ailleurs ils ont dit quasiment au mot près la même phrase "L'éducation c'est un peu comme du dressage quand un enfant fait quelque chose de bien on le félicite et si il fait quelque chose de mal on le frappe... enfin on lui met une petite tape ou le gronde" et c'était pas une remise en question ils sous entendait que c'est normal, c'est "l'ordre naturel des chose". J'étais un peu comme ça : :shock:

Et sur le spécisme (toujours en philosophie) , ok pour admettre que les animaux ont une certaine forme d'intelligence et qu'ils peuvent souffrir mais on ne vas quand même pas jusqu'à dire que du coup les tuer pour les manger n'est pas éthique (bon, on a quand même dit que du coup ça justifie que certaine personnes soit contre les expériences sur les animaux). Quand un philosophe est végé on ne le dit surtout pas même si c'est lié au sujet que l'on étudie. Une fois on étudiait un texte de Rousseau, il y avait une phrase sur la souffrance des vaches menées à l'abattoir, ben on à carrément zappé la phrase, c'est vraiment pratique une phrase pourrait soulever l'idée du végétarisme on l'ignore.


Ce genre de trucs ça m'énerve vraiment venant de profs de philo, je sais pas, je pensais qu'ils avaient un peu plus d'esprit critique que la moyenne et qu'ils pouvait remettre en cause les schémas : animaux = viande = manger
éduquer = dresser = taper


Bon après je ne perd pas totalement fois en l'humanité, mon prof d'histoire m'a soutenue quand je me suis opposée à la violence éducative ordinaire dans un débat en ECJS malgré ma phobie sociale. Et l'année dernière la prof de SVT nous à vraiment beaucoup parler du végétarisme mais après avoie donné tous les arguments possible en faveur du végétarisme elle nous à sorti "Mais moi, je ne suis pas vgr, j'aime trop mon entrecôte", ce à quoi un élève à répondu "Sans viande il n'y a plus de plaisir gustatif" :mmm:
 
Le prof de SVT s'est peut être protégé contre d'éventuels plaintes pour "prosélytisme" en disant qu'il mangeait des animaux. Et en même temps il a peut être démontré l'absurdité du carnisme en se disant lui même carniste.
Quant aux profs de philos ils ont le mérite de faire réfléchir et de nous permettre de ne pas être d'accord avec la logique que pourtant ils soutiennent. Il y a remise en question même si, ici c'est pour abonder dans le sens commun.
Que l'on soit d'accord ou pas avec les réflexions des profs n'est pas le plus important. Une part de leur mérite réside dans le fait qu'ils sucsitent la réflexion, mettent le projecteur sur un sujet, un problème, qu'ils offrent un choix, être d'accord ou pas avec leur choix reste secondaire.

Pour moi s'il y avait une palme d'or de la remarque carniste elle reviendrait à l'école publique qui, non seulement ne dit rien de l'existence du choix de l'alimentation mais en plus défend l'alimentation du type 1 à 2 portions de 100g de viande/jour et au moins 3 produits laitiers/jour. La cantine doit obligatoirement donner des protéines d'origine animale ( si, si c'est un décret...)
Nos fourchettes et nos couteaux sont des armes de destruction massives ( voir le discours de Wollen : ici)et l'école nous le cache rendant ainsi cette réflexion absurde, incongrue, raillée par presque tous les ignorants persuadés de tout savoir des grands problèmes de ce monde.

Mon dieu que ce topic est énervant... bonne soirée à vous.
 
N1C0LAS":1my8k2pl a dit:
Pour moi s'il y avait une palme d'or de la remarque carniste elle reviendrait à l'école publique qui, non seulement ne dit rien de l'existence du choix de l'alimentation mais en plus défend l'alimentation du type 1 à 2 portions de 100g de viande/jour et au moins 3 produits laitiers/jour. La cantine doit obligatoirement donner des protéines d'origine animale ( si, si c'est un décret...)
Nos fourchettes et nos couteaux sont des armes de destruction massives ( voir le discours de Wollen : ici)et l'école nous le cache rendant ainsi cette réflexion absurde, incongrue, raillée par presque tous les ignorants persuadés de tout savoir des grands problèmes de ce monde.


Oui mais de plus en plus de cantines ont instauré un repas VG par semaine! Je sais ce n'est toujours pas assez mais on avance dans la bonne direction... Lentement mais sûrement! :cool:

Moi aussi j'en ai eu une bonne à un moment. Il y aune fille qui, après que je lui ai dit être VG, m'a répondu (et je cite): "Je trouve ça contre nature"!
Non non ce n'est pas une blague...! Il me semble que je lui ai ris au nez!
Ah parce que tuer et manger des être vivants et sensibles alors qu'on n'en a absolument pas besoin c'est pas contre nature peut-être?
Enfin voilà, ils se croient tout permis ces omnis! la casi totalité d'entre eux ne savent même pas qu'on n'a pas besoin de viande pour vivre parce que la société leur bourre le crane d'une telle façon qu'ils ne se posent même pas la question...! C'est assez perturbant quand même de savoir que nous sommes manipulés comme ça impunément et que personne ne dit rien!
 
brebisvengeresse":3qpkm9a2 a dit:
Moi aussi j'en ai eu une bonne à un moment. Il y aune fille qui, après que je lui ai dit être VG, m'a répondu (et je cite): "Je trouve ça contre nature"!
Peu importe le sujet, quand l'argument "C'est contre-nature !" est lancé, il est totalement légitime d'éclater de rire.
http://www.youtube.com/watch?v=a3WuxELOKJA
http://www.youtube.com/watch?v=9DtqbBAE ... age#t=2296

"Ok. Retourne vivre nu.e dans les bois, et mange uniquement ce que tu attrappes, cueilles ou tues de tes mains nues. Ca t'évitera de mener une vie contre-nature."
 
Je ne sais pas s'il faut faire un topic spécial, mais avez vous déjà observé le comportement / les sujets de discussion d'un groupe d'omis (des étrangers à mon cercle intime - pas des copains) pendant un repas (environ 8/10 personnes) quand ils apprennent qu'il y a un Vegan dans le groupe (moi en l'occurence) ?

Difficile de faire une liste de toutes les remarques car, avec le nombre, je ne peux pas tout entendre / retenir mais il est arrivé un moment tellement incroyable qu'il faut que je vous le décrive.

Au cours du repas, dans un gîte en pleine nature, une de ces personnes a raconté son voyage en Mongolie dans une tribus nomade. Plus particulièrement la mise à mort d'un mouton en menu détail (couteau, rituel et j'en passe) insistant bien que la mort était instantanée, que l'animal ne souffrait pas et qu'il ne se rendait même pas compte de ce qui lui arrivait.

A la fin de cette histoire, ils on tous tourné leur regard sur moi.
J'avais du mal à dissimuler ma désapprobation sur mon regard et là ils se sont tous mis à éclater de rire. Un rire hystérique et collectif. Incroyable.

Alors je me suis levé de table sans un mot et je suis sorti.
Durant tout ce temps, des hurlements de rires par à-coup, pendant plusieurs minutes, s'étouffant au fur et à mesure que je m'éloignais d'eux. Une sacrée expérience.
Je garderais toujours cette image d'omnis hystériques avec ce rire nerveux qui en dit si long...
 
Oparu":2zvlgcb2 a dit:
Quand un philosophe est végé on ne le dit surtout pas même si c'est lié au sujet que l'on étudie. Une fois on étudiait un texte de Rousseau, il y avait une phrase sur la souffrance des vaches menées à l'abattoir, ben on à carrément zappé la phrase, c'est vraiment pratique une phrase pourrait soulever l'idée du végétarisme on l'ignore. :
C'est incroyable, hallucinant, je suis sidérée, c'est dégoutant à ce point la mauvaise foi, et les autres dans ta classe ils ont pas relevé que la phrase était zappée? Cette prof sait que tu es végétarien(ne)?
(En France les cours de philo sont obligatoires non? enfin dans les écoles d'état je veux dire.)

Je voudrais rajouter à ce sujet que c'est la même chose pour plein d'écrivains et philosophes et pas qu'en France. Le même phénomène se voit partout en Europe, c'est bien montré dans le livre de Jean-Baptiste Vilmer "anthologie de l'éthique animale"
Par contre je ne sais pas comment c'est dans le reste du monde. (pour peu que ça a encore de l'importance:( étant donné que McDo et Coca-Cola gagnent du terrain chaque jour)

ECJS et SVT c'est quoi ?
 
Queenybout":kxthr7v1 a dit:
Je ne sais pas s'il faut faire un topic spécial, mais avez vous déjà observé le comportement / les sujets de discussion d'un groupe d'omis (des étrangers à mon cercle intime - pas des copains) pendant un repas (environ 8/10 personnes) quand ils apprennent qu'il y a un Vegan dans le groupe (moi en l'occurence) ?

Difficile de faire une liste de toutes les remarques car, avec le nombre, je ne peux pas tout entendre / retenir mais il est arrivé un moment tellement incroyable qu'il faut que je vous le décrive.

Au cours du repas, dans un gîte en pleine nature, une de ces personnes a raconté son voyage en Mongolie dans une tribus nomade. Plus particulièrement la mise à mort d'un mouton en menu détail (couteau, rituel et j'en passe) insistant bien que la mort était instantanée, que l'animal ne souffrait pas et qu'il ne se rendait même pas compte de ce qui lui arrivait.

A la fin de cette histoire, ils on tous tourné leur regard sur moi.
J'avais du mal à dissimuler ma désapprobation sur mon regard et là ils se sont tous mis à éclater de rire. Un rire hystérique et collectif. Incroyable.

Alors je me suis levé de table sans un mot et je suis sorti.
Durant tout ce temps, des hurlements de rires par à-coup, pendant plusieurs minutes, s'étouffant au fur et à mesure que je m'éloignais d'eux. Une sacrée expérience.
Je garderais toujours cette image d'omnis hystériques avec ce rire nerveux qui en dit si long...

Incroyable cette histoire... C'est même pas ils se sont échangés des sourires gênés ou un peu triomphants l'air de dire "aha, voyons l'avis du vegan!" c'est vraiment un fou rire... Hystérie collective ou bien?... :mmm:
 
L'effet de groupe rend des gens potentiellement sympa en bande de c*nNEs.

Bizarrement lu carniste seulE ne se moque pas tant, ul se contente de "toute de même, un lapin à la moutarde...", mais ça reste énervant.
 
Je comprends pas ce qu'ils ont trouvé drôle dans ton histoire... si c'est l'histoire en elle-même, qui est dans ce cas loin d'être drôle, ou si c'est la tête que tu as du tirer en entendant ça, ce qui à mon avis n'était pas drôle non plus...

Encore une fois, le groupe fait souvent changer un individu, et on s'en prend au plu faible, donc à celui qui est isolé. Tu es isolé par ton régime alimentaire, c'est facile de s'en prendre à toi. Ah si seulement l'isolé d'un groupe pouvait être l'omni!

J'avoue que je m'en veux, pour avoir été dans la situation inverse, quand j'étais encore omni. Au cours de mon job d'été, on avait appris qu'une des filles qui bossait aussi là pour l'été était végétarienne. Et forcément, les gens ont commencé à lui faire des remarques à la con. Ça restait juste des remarques stupides jusqu'au jour où ils ont vu cette fille prendre des compléments en fer. Et là forcément, ils lui sont tombés dessus: c'est forcément à cause de son végétarisme qu'elle manquait de fer, c'est une preuve que ce n'est pas viable, qu'on a forcément des carences etc etc. La fille avait beau expliquer qu'elle avait des carences en fer depuis toujours alors qu'elle n'était végé que depuis un an, on ne la croyait pas. Du coup, dès qu'on parlait de nourriture (ce qui arrivait à peu près tous les jours quand l'heure du repas approchait), elle avait droit à des remarques, ce qui l'a fait péter un plomb, elle s'est énervée, et nous avait mis une photo de veau dans un pré sur l'ordi et avait sorti une phrase du style: voilà, ça c'est ce que vous mangez! et était partie pour sa pause.
Dès qu'elle est partie, les remarques ont encore fusées, elle était trop agressive, etc etc.

Et j'ai fermé ma gueule. J'ai rien dit. Je n'étais pas végé à l'époque, et je me fichais pas mal de son régime alimentaire, qui ne changeait rien à la vision que j'avais d'elle. A vrai dire, ça m'avait fait réfléchir je crois. Mais pas une fois, je ne me suis levée pour demander aux autres collègues d'arrêter leurs remarques, pas une fois je suis venue au secours de cette fille, et pas une fois je n'ai tenté de calmer le jeu. Je n'y participais pas, mais j'étais un témoin passif, et je m'en veux franchement. Alors que quand je parlais avec cette fille seule à seule de son végétarisme et de ses raisons etc, tout se passait calmement, elle m'expliquait ses choix, ses raisons, et les conséquences. Mais quand les autres étaient là, je ne disais rien. Les seuls moments où on avait reparlé de ça avec les autres collègues c'était quand la fille en question n'était pas là. Et en prenant toutes les collègues l'une après l'autre, et non pas en groupe, je me suis rendue compte que l'une d'entre elle était une végétarienne dans l'âme, qui tentait de diminuer au maximum sa consommation de viande, une autre était admirative des végé, parce qu'elle avait déjà essayé, sans y arriver, et l'autre, elle par contre était la seule omni convaincue. Comme quoi la force du groupe les poussait à aller contre quelque chose alors qu'elle n'était pas contre à la base...
 
Queenybout":3la50pxh a dit:
Je ne sais pas s'il faut faire un topic spécial, mais avez vous déjà observé le comportement / les sujets de discussion d'un groupe d'omis (des étrangers à mon cercle intime - pas des copains) pendant un repas (environ 8/10 personnes) quand ils apprennent qu'il y a un Vegan dans le groupe (moi en l'occurence) ?

Difficile de faire une liste de toutes les remarques car, avec le nombre, je ne peux pas tout entendre / retenir mais il est arrivé un moment tellement incroyable qu'il faut que je vous le décrive.

Au cours du repas, dans un gîte en pleine nature, une de ces personnes a raconté son voyage en Mongolie dans une tribus nomade. Plus particulièrement la mise à mort d'un mouton en menu détail (couteau, rituel et j'en passe) insistant bien que la mort était instantanée, que l'animal ne souffrait pas et qu'il ne se rendait même pas compte de ce qui lui arrivait.

A la fin de cette histoire, ils on tous tourné leur regard sur moi.
J'avais du mal à dissimuler ma désapprobation sur mon regard et là ils se sont tous mis à éclater de rire. Un rire hystérique et collectif. Incroyable.

Alors je me suis levé de table sans un mot et je suis sorti.
Durant tout ce temps, des hurlements de rires par à-coup, pendant plusieurs minutes, s'étouffant au fur et à mesure que je m'éloignais d'eux. Une sacrée expérience.
Je garderais toujours cette image d'omnis hystériques avec ce rire nerveux qui en dit si long...

Ca n'a pas du être facile. J'ai déjà vécu des moments dans ce genre-là. Dans ces cas-là, comme dans de nombreuses circonstances, je pense à une phrase associée à Jésus: "Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font." Il faut arriver je pense à prendre du recul (énormément même) dans ce genre de situation et comprendre que leur réaction est le symptôme de leur ignorance. Je pense que nous avons tous des niveaux de conscience et de sensibilité différents, et en général, c'est plus dur pour celui qui a plus de sensibilité que pour celui qui en a moins, il faut tolérer les manques des autres. Il m'est arrivé au fur et à mesure du temps de réagir, puis de montrer seulement ma désapprobation par mon comportement comme tu l'as fait, puis par ne plus rien dire et m'en détacher totalement car de mon côté, j'éprouve de la compassion vis-à-vis des autres êtres vivants. A eux de le comprendre par eux-mêmes.
 
Chrys":3uzatke6 a dit:
Et en prenant toutes les collègues l'une après l'autre, et non pas en groupe, je me suis rendue compte que l'une d'entre elle était une végétarienne dans l'âme, qui tentait de diminuer au maximum sa consommation de viande, une autre était admirative des végé, parce qu'elle avait déjà essayé, sans y arriver, et l'autre, elle par contre était la seule omni convaincue. Comme quoi la force du groupe les poussait à aller contre quelque chose alors qu'elle n'était pas contre à la base...

Milgram, Asch... et la société carniste dans son ensemble. Tout le monde mange de la viande parce que tout le monde mange de la viande. Et chacun, dans son coin, se dit "C'est vraiment con que je sois obligé de manger de la viande :( ... Mais tout le monde mange de la viande...".

Pour l'histoire des carnistes hystériques : L'humour/le rire est outil de hiérarchisation sociale. On sait qu'on est dans le bon groupe, ceux qui sont dans un groupe aux convictions opposées sont risibles, et le rire est là pour créer la barrière avec eux. Le simple fait d'être méchant avec quelqu'un d'un autre groupe est drôle en soi, sans avoir besoin d'évaluer la validité de ses convictions. "Il est de l'autre groupe, donc si on se met à plusieurs pour le martyriser/harceler/humilier, c'est forcément drôle.". Donc voilà, c'est juste "mécanique", pas besoin d'être très fin. En groupe, on est cons. Et c'est encore plus facile avec les minorités.
http://www.egalitariste.net/2013/04/21/ ... -une-arme/
 
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