Prix de la remarque carniste

N1C0LAS :
Ce qui m'a énervé ce n'est pas qu'ils ne soient pas d'accord mais qu'ils ne soulèvent même pas la question, je comprend qu'ils puissent vouloir éviter les plaintes pour prosélytisme mais à chaque fois on vois plusieurs points de vue différent, donc je vois pas le problème dans le fait de parler du végétarisme en tant que points de vue (surtout quand le philosophe est végé et lutte clairement contre la souffrance animale c'est quand même une perche tendue). J'aurais pus participer mais je me sentais pas de me prendre des remarques carnistes venant d'une trentaine de personnes (notamment un groupe de filles qui portent de la fourrure et qui "assument" :anger: ).

La prof de SVT ne risquait pas grand chose parce que quasiment tout était dans le programme, elle a quand même un peu parlé de la souffrance animale ce dont l'éducation nationale se contrefout puisque ça solution pour lutter contre la faim dans le monde est de bouffer des criquets pour les protéines :ccla:
Mais c'est pas qu'elle soit pas vgr ou vgl qui m'a énervé c'est l'argument "J'aime trop les entrecôtes", je suis pas végé ça aurait suffit.

liouba :
Oui, les cours de philo sont obligatoires mais seulement à partir de la terminale (moi, j'ai eu une initiation à la philosophie en première mais c'est pas obligatoire et ça à failli être supprimé dans mon lycée à cause du budget).
Non, mon prof ne sait pas que je suis végé et les autres n'ont pas relevé mais en même temps ils pensent que sans viande il n'y a aucun plaisir à manger et il y a un groupe de filles qui portent de la fourrure et se foutent "des hystériques qui manifestent contre la fourrure" parce que ça les fait rire de les voire s'énerver :'( .
Après pour la phrase zappé, je sais pas si c'était pour pouvoir avancer le cour sans lancer de débat ou pour pas avoir l'air de faire de prosélytisme mais ça m'avait vraiment saouler sur le coup parce que j'avais vu la phrase, je m'était dit que ça pourrait être intéressant, faire réfléchir et on l'a juste ignorer.
 
Hey salut à tous, puisqu'on est un petit peu dans le sujet et que j'ai vu des perches, je demande: personne n'aurait justement des lectures sur l'alimentation végéta*ienne dans les écoles? Je fais mon mémoire sur les spécificités alimentaires dans les cantines scolaires, et j'ai pratiquement pas trouvé de lecture, que ce soit sur une alimentation sans viande, sans porc, hallal, l'intolérance au lactose, les allergies etc...
Je n'avance plus, je demande votre aide (!)

Sinon, pour rebondir,

Chrys":1ccu2gdm a dit:
Ah si seulement l'isolé d'un groupe pouvait être l'omni!

Un ami s'est retrouvé dans cette situation. On a parlé végétarisme, avec mon ex-tout-frais et quelques amis végé, et l'ami omni écoutait, sans rien dire. A un moment, il nous a dit qu'il était d'accord avec nous, mais que lui pourrait pas. On argumentait et contre-argumentait tout ce qu'il disait, il trouvait plus rien. Il me faisait de la peine, à la fin, à répéter "Oui, oui vous avez raison. Oui j'entend bien." Il devait vraiment se sentir piégé. Et là, je me suis dit que si moi j'avais été la seule VG, je me serais faite moquée etc. J'en ai profité pour lancer:

"Tu trouves qu'on est agressif avec toi, là? A moitié te faire la morale?"
- Non pas du tout, vous m'expliquez, je trouve ça légitime, et vos arguments tiennent la route!
"Parce qu'on dit souvent que les végétariens sont agressifs, tu sais, ça arrive que quand on est en minorité, on nous trollent et généralement, on balance le même discours que l'on vient de te faire, et on est taxés d'agressifs."
- Bah, je sais pas si je vois où tu veux en venir, mais vous êtes pas agressifs. Et vous me trollez pas.
"Exactement, on te trolle pas. On est des mignons. On pourrait être carrément des connards, vu que t'es le seul omni, et se foutre de ta gueule. Mais ça sert a rien."

Un ami a surrenchéri
- Ouais c'est inutile, il nous fait assez de peine comme ça, déjà qu'il n'a pas eu sa portion de viande du soir, on va pas en plus le pourrir.

Et mon ami omnivore a rigolé. Je l'ai pas senti mal à l'aise, et pourtant, j'étais mal à l'aise pour lui. Le lendemain à la Fac, il a raconté à d'autres potes à quel point sa soirée avait été instructive, et qu'il avait adoré mes pancakes vegan (maintenant, tout le monde a la recette haha). :cuistot:
 
Lotte":2l1q53tj a dit:
"Parce qu'on dit souvent que les végétariens sont agressifs, tu sais, ça arrive que quand on est en minorité, on nous trollent et généralement, on balance le même discours que l'on vient de te faire, et on est taxés d'agressifs."
- Bah, je sais pas si je vois où tu veux en venir, mais vous êtes pas agressifs. Et vous me trollez pas.
"Exactement, on te trolle pas.
Je ne savais pas que le verbe "troller" était utilisé dans la vraie vie :whistle:
 
L'anecdote est sympathique, mais par contre ça :
Ouais c'est inutile, il nous fait assez de peine comme ça, déjà qu'il n'a pas eu sa portion de viande du soir, on va pas en plus le pourrir.
... même si c'est passé comme une lettre à la poste, parce que ça s'est limité à une seule phrase, c'est une forme de moquerie anti-carniste. (Qu'il ait ri ou pas. Les végés peuvent aussi rire quand des carnistes se foutent de leur gueule. De même que les homosexuels peuvent rire de blagues homophobes. On peut tout à fait intégrer l'oppression qui nous est faite, ça dépend des personnes.)
Donc c'est bien la réciproque de ce que fait vivre un groupe de carnistes à un.e végé seul.e. (Je fais juste un constat, je ne dis pas que c'est mal en soi, puisque l'idéologie carniste n'est de toute façon pas défendable.)

kob27g":3hq0ipul a dit:
Lotte":3hq0ipul a dit:
"Parce qu'on dit souvent que les végétariens sont agressifs, tu sais, ça arrive que quand on est en minorité, on nous trollent et généralement, on balance le même discours que l'on vient de te faire, et on est taxés d'agressifs."
- Bah, je sais pas si je vois où tu veux en venir, mais vous êtes pas agressifs. Et vous me trollez pas.
"Exactement, on te trolle pas.
Je ne savais pas que le verbe "troller" était utilisé dans la vraie vie :whistle:
Dans la vraie vie, il y a aussi des gens qui disent LOL et MDR. Tu fais une blague, et là ils ouvrent grand la bouche en se tenant les côtes, et au lieu de s'esclaffer par de grands "AH ! AH ! AH ! AH !...", ça fait "LOL ! LOL ! LOL ! LOL !...". (Enfin j'interprête avec mon imagination ce qu'on m'a raconté.)
 
Pers0nne":ycg2ofdn a dit:
Pour l'histoire des carnistes hystériques : L'humour/le rire est outil de hiérarchisation sociale. On sait qu'on est dans le bon groupe, ceux qui sont dans un groupe aux convictions opposées sont risibles, et le rire est là pour créer la barrière avec eux. Le simple fait d'être méchant avec quelqu'un d'un autre groupe est drôle en soi, sans avoir besoin d'évaluer la validité de ses convictions. "Il est de l'autre groupe, donc si on se met à plusieurs pour le martyriser/harceler/humilier, c'est forcément drôle.". Donc voilà, c'est juste "mécanique", pas besoin d'être très fin. En groupe, on est cons. Et c'est encore plus facile avec les minorités.
http://www.egalitariste.net/2013/04/21/ ... -une-arme/

Bonjour tout le monde.

Merci pour vos réactions. Oui, comme le dit Pers0nne, c'est bien comme cela que je l'ai interprété.
J'ai déjà vécu ce type de situations dans le passé. Je me suis toujours senti différent du groupe et j'ai naturellement tendance à y mettre mes distances. Mais cela faisait bien longtemps et pas en tant que Vegan.

Je rajouterais tout de même que le groupe peut devenir une émulation très positive.
C'est, selon moi, lié au leader du groupe qui le pousse dans le sens qui l'arrange.

En l'occurence, dans mon histoire, la leader était une ex-Vgr, très mégalo.
 
Je pense que cela va plus loin en l'occurrence Personne. L'effet de groupe les renforce dans leur ignorance, car leur copain voit les choses de la même façon. Ils sont simplement convaincus que les animaux sont là pour être mangés et ils ne comprennent pas quelqu'un qui se refuse de les manger car, eux, ça ne les atteint pas. C'est un problème d'ignorance et d'égo je pense.
 
Viracocha65":3lr2mt5a a dit:
Je pense que cela va plus loin en l'occurrence Personne. L'effet de groupe les renforce dans leur ignorance, car leur copain voit les choses de la même façon. Ils sont simplement convaincus que les animaux sont là pour être mangés et ils ne comprennent pas quelqu'un qui se refuse de les manger car, eux, ça ne les atteint pas. C'est un problème d'ignorance et d'égo je pense.
Je ne pense pas que ça soit aussi simple. Il y a beaucoup de choses en jeu. Il y a effectivement le problème d'ego, la fierté d'avoir certaines croyances renforcée par le groupe (Et qui fonctionne sur n'importe quel sujet, d'ailleurs. Pour les végés aussi, c'est agréable de se retrouver entre végés pour se voir conforter, et dissiper la souffrance-doute qu'on ressent au milieu d'un groupe de carnistes. De manière générale, on aime tous entendre des gens nous conforter dans nos croyances, sans forcément toujours analyser scrupuleusement les arguments qu'ils posent. L'important est de se sentir soutenu. Ca nous rassure et nous apaise.).

Mais il y a aussi la possibilité du doute qui est refoulée face au constat de la norme. Cette possibilité de doute existe bien, le croyance carniste n'est pas invulnérable, puisque la plupart des enfants passent par là, et puisque les témoignages montrent qu'absolument tous les profils (chasseurs, bouchers, tueurs d'abattoirs, éleveurs, pêcheurs, personnes en apparence non-empathiques avec les animaux, etc.) sont susceptibles d'avoir une prise de conscience végétarienne (avec une probabilité certes bien plus faible pour certains, mais une probabilité qui est malgré tout non nulle). Mais lorsqu'on effleure le doute, c'est la norme sociale qui nous ramène à elle.
(Même ce végéphobe notoire de Jean-Michel Cohen a été capable de déclarer "Ca me gêne vraiment de manger de la chair animale, mais -blabla n'importe quoi, on ne peut pas faire autrement, c'est écrit dans les textes sacrés-". Donc même chez lui, il y a ce doute. Mais il n'est pourtant même pas végétaRien. Le constat de la norme le pousse à la végéphobie. Et peut-être un peu aussi les conflits d'intérêt, mais bon...)

Et c'est bien plus qu'un problème d'ignorance.
Personne n'ignore que pour manger des animaux, il faut les tuer. Personne n'ignore que les végétariens existent. Personne n'ignore que les animaux sont des individus sensibles. Trois constats tout à fait banals qui ne mènent qu'à une seule conclusion éthique.
Mais la question éthique de base est totalement annihiliée par le constat de la norme qui nous fait penser "Ca ne peut pas être mal -vraiment si grave-, si tout le monde le fait." ou "Ceux qui ne le font pas sont sûrement fous, déviants.".
Du coup, oui, il y a bien un besoin d'obtenir d'avantage d'informations (sur ce qui se passe réellement dans les élevages, sur le niveau de conscience/sensibilité des animaux, sur l'impact écologique de la viande et de la pêche, sur les "risques de carence" faciles à éliminer, etc.), pour donner du poids au besoin de remise en question. Mais ce besoin d'informations complémentaires, ce "problème d'ignorance" ne devrait même pas exister si la norme ne formatait pas à la base notre perception du problème éthique.
Preuve simple : Un certain nombre d'enfants deviennent végétariens très jeunes, et tiennent bon face à leurs parents jusqu'à l'âge adulte. Pourtant, ces enfants ne sont pas plus informés que le reste de la population.
Autre preuve : Un certain nombre d'adultes deviennent végétariens non pas après avoir acquis de nouvelles informations (sur le caractère viable et sain du végétarisme, par exemple), mais juste après une réflexion purement théorique sur le fonctionnement des systèmes de domination, sur l'antispécisme, sur la passivité absurde du consommateur carniste, sur la schizophrénie morale de notre société, etc. C'est bien une réflexion individuelle, autonome, qui n'était pas menée à terme, et non pas un manque d'informations qui était la cause du blocage.
 
Pers0nne":3rftapk1 a dit:
Viracocha65":3rftapk1 a dit:
Je pense que cela va plus loin en l'occurrence Personne. L'effet de groupe les renforce dans leur ignorance, car leur copain voit les choses de la même façon. Ils sont simplement convaincus que les animaux sont là pour être mangés et ils ne comprennent pas quelqu'un qui se refuse de les manger car, eux, ça ne les atteint pas. C'est un problème d'ignorance et d'égo je pense.
Je ne pense pas que ça soit aussi simple. Il y a beaucoup de choses en jeu. Il y a effectivement le problème d'ego, la fierté d'avoir certaines croyances renforcée par le groupe (Et qui fonctionne sur n'importe quel sujet, d'ailleurs. Pour les végés aussi, c'est agréable de se retrouver entre végés pour se voir conforter, et dissiper la souffrance-doute qu'on ressent au milieu d'un groupe de carnistes. De manière générale, on aime tous entendre des gens nous conforter dans nos croyances, sans forcément toujours analyser scrupuleusement les arguments qu'ils posent. L'important est de se sentir soutenu. Ca nous rassure et nous apaise.).

Mais il y a aussi la possibilité du doute qui est refoulée face au constat de la norme. Cette possibilité de doute existe bien, le croyance carniste n'est pas invulnérable, puisque la plupart des enfants passent par là, et puisque les témoignages montrent qu'absolument tous les profils (chasseurs, bouchers, tueurs d'abattoirs, éleveurs, pêcheurs, personnes en apparence non-empathiques avec les animaux, etc.) sont susceptibles d'avoir une prise de conscience végétarienne (avec une probabilité certes bien plus faible pour certains, mais une probabilité qui est malgré tout non nulle). Mais lorsqu'on effleure le doute, c'est la norme sociale qui nous ramène à elle.
(Même ce végéphobe notoire de Jean-Michel Cohen a été capable de déclarer "Ca me gêne vraiment de manger de la chair animale, mais -blabla n'importe quoi, on ne peut pas faire autrement, c'est écrit dans les textes sacrés-". Donc même chez lui, il y a ce doute. Mais il n'est pourtant même pas végétaRien. Le constat de la norme le pousse à la végéphobie. Et peut-être un peu aussi les conflits d'intérêt, mais bon...)

Effectivement, je l'ai déjà sentie chez certains interlocuteurs, cela se voit souvent dans certains regards, mais pas chez tout le monde, il y en a qui ne doutent pas le moins du monde. Mon père élève de la volaille et des lapins, et il les tue sans aucun scrupule. J'ai vu ma grand-mère agir de même de son vivant.

Pers0nne":3rftapk1 a dit:
Et c'est bien plus qu'un problème d'ignorance.
Personne n'ignore que pour manger des animaux, il faut les tuer. Personne n'ignore que les végétariens existent. Personne n'ignore que les animaux sont des individus sensibles. Trois constats tout à fait banals qui ne mènent qu'à une seule conclusion éthique.
Mais la question éthique de base est totalement annihiliée par le constat de la norme qui nous fait penser "Ca ne peut pas être mal -vraiment si grave-, si tout le monde le fait." ou "Ceux qui ne le font pas sont sûrement fous, déviants.".
Du coup, oui, il y a bien un besoin d'obtenir d'avantage d'informations (sur ce qui se passe réellement dans les élevages, sur le niveau de conscience/sensibilité des animaux, sur l'impact écologique de la viande et de la pêche, sur les "risques de carence" faciles à éliminer, etc.), pour donner du poids au besoin de remise en question. Mais ce besoin d'informations complémentaires, ce "problème d'ignorance" ne devrait même pas exister si la norme ne formatait pas à la base notre perception du problème éthique.
Preuve simple : Un certain nombre d'enfants deviennent végétariens très jeunes, et tiennent bon face à leurs parents jusqu'à l'âge adulte. Pourtant, ces enfants ne sont pas plus informés que le reste de la population.
Autre preuve : Un certain nombre d'adultes deviennent végétariens non pas après avoir acquis de nouvelles informations (sur le caractère viable et sain du végétarisme, par exemple), mais juste après une réflexion purement théorique sur le fonctionnement des systèmes de domination, sur l'antispécisme, sur la passivité absurde du consommateur carniste, sur la schizophrénie morale de notre société, etc. C'est bien une réflexion individuelle, autonome, qui n'était pas menée à terme, et non pas un manque d'informations qui était la cause du blocage.

Effectivement, ce n'est pas qu'un problème d'ignorance. Mais comment dire... A mon avis, pour certains hommes, ils ignorent que c'est mal de tuer des animaux, certains pensent sincèrement que les animaux ont été mis sur Terre pour que l'homme se nourrisse, d'autres pensent naïvement ou utilisent cette idée pour se justifier inconsciemment, que cela fait partie de la chaîne alimentaire. Et quand je pense à mon père ou ma grand-mère, il y a une forme d'ignorance. Nous n'avons pas tous le même niveau de conscience moral ou éthique tu sais. Certains s'interrogent, se posent des questions, certains doutent, mais certains ne se posent pas les questions.

Après, je suis d'accord sur de nombreux points avec toi.
 
Viracocha65":1i4l6p6k a dit:
Effectivement, je l'ai déjà sentie chez certains interlocuteurs, cela se voit souvent dans certains regards, mais pas chez tout le monde, il y en a qui ne doutent pas le moins du monde. Mon père élève de la volaille et des lapins, et il les tue sans aucun scrupule. J'ai vu ma grand-mère agir de même de son vivant.
Ils ne doutent pas quand tu les regardes. Mais qui te dit qu'ils ne doutent pas parfois, ou qu'ils n'ont pas douté dans leur enfance, avant que leurs parents ne leur apprennent à tuer ? Tu n'es pas dans leur tête, tu ne perçois qu'une fraction infime, vaguement visible, de leurs pensées. Comme pour n'importe qui. Comme tous les autres par rapport à toi.

Je te cite un témoignage d'une végétarienne inscrite sur ce forum :
Dans les 35 à 40 dernières années de ma vie d’omnivore j’ai cuisiné et mangé des tas et des tas de morceaux de viande, des poulets, des lapins, j’ai bu du lait et des produits laitiers, utilisé des oeufs… pas bio, pas cher…
Ado, chez ma grand-mère, j’ai même tué, dépecé, plumé, éviscéré moi-même des lapins et des volailles… En trouvant ça tout-à-fait naturel…
Même si depuis 4 ou 5 ans je me suis posé beaucoup de questions et ai ouvert une beaucoup plus large place chez moi à l’alimentation VG, le déclic définitif et irréversible n’a eu lieu qu’il y a environ 15 jours, sur le site d’Insolente Veggiee (toujours elle !) et surtout après visionnage et lecture de tous les liens possibles sur les abattoirs, Gary Y., vidéos de sang, terreur dans les yeux des bovins, etc (je ne vous apprends rien.)[...]
je-me-sens-mal-t12112.html

Viracocha65":1i4l6p6k a dit:
Effectivement, ce n'est pas qu'un problème d'ignorance. Mais comment dire... A mon avis, pour certains hommes, ils ignorent que c'est mal de tuer des animaux, certains pensent sincèrement que les animaux ont été mis sur Terre pour que l'homme se nourrisse, d'autres pensent naïvement ou utilisent cette idée pour se justifier inconsciemment, que cela fait partie de la chaîne alimentaire. Et quand je pense à mon père ou ma grand-mère, il y a une forme d'ignorance. Nous n'avons pas tous le même niveau de conscience moral ou éthique tu sais. Certains s'interrogent, se posent des questions, certains doutent, mais certains ne se posent pas les questions.
De faux raisonnements, un forme de refus, de peur ou de fainéantise de questionnement sur certains sujets, une absence de curiosité sur le fondement des choses, donc des réflexions inabouties, oui, mais on ne peut pas vraiment parler d'ignorance.
(Sauf, comme je l'ai dit plus haut, que plus on a d'informations en mains - écologie, santé, réalités de la condition animale -, plus on renforce la facilité de prise de conscience et plus on diminue la peur.)

Des croyants qui deviennent végétariens, qui remettent en cause "Dieu a mis les animaux sur Terre pour qu'on les mange." alors qu'ils le pensaient sincèrement, il y en a aussi. Et pourtant, ils ne changent pas d'avis en trouvant une nouvelle phrase dans leur livre sacré qui contredise cette croyance. Ils le remettent en cause en voyant ce que subissent réellement les animaux. Ca n'est donc pas cette croyance qui les bloquait, elle n'était là que comme écran de fumée.

La chaîne alimentaire, même chose. Ca n'est pas en déconstruisant la chaîne alimentaire que les gens deviennent végés, puisque la chaîne alimentaire n'est même pas un argument et ne présente aucune logique. C'est un outil de déculpabilisation, de libération de l'inconfort, un court-circuit de la réflexion à l'aide d'un mot-clé, pas une fausse information qui annihilerait logiquement la question éthique. Certains végétariens pour les animaux continuent même à donner du crédit à la chaîne alimentaire pour excuser leur entourage carniste, même après être eux-mêmes devenus végétariens.

Ce sont des raisonnements fallacieux qui sont faciles à remettre en cause quand on prend cinq minutes pour les analyser. Mais on ne les analyse pas parce qu'ils nous sont transmis par autrui, par nos parents, par notre famille, par notre entourage. Bref, par la société. Donc on admet automatiquement leur énoncé comme vrais, et suffisants pour justifier le carnisme (aussi flous et interprétables soient-ils dans leur signification), parce qu'ils proviennent de la majorité. Et parce qu'il est beaucoup plus confortable de ne pas les analyser. Parce que la remise en cause implique d'accuser la société entière, nos amis, notre entourage.

Personnellement, même en devenant végétarien par éthique, j'ai continué pendant des années et des années à me dépatouiller avec mes réflexions, principalement en les laissant de côté, sans remettre en cause la plupart des justifications carnistes, pour ne pas avoir à entrer en conflit avec autrui, avec mon entourage, avec ma famille, avec la société. Je devais leur laisser le droit d'avoir "quand même", pas totalement tort... Le poids de la société n'avait pas disparu. Je ne les remettais en cause que ponctuellement, quand ces raisonnements fallacieux étaient utilisés pour me décrédibiliser, donc je ne les remettais en cause que pour me défendre (Toujous en essayant dans ma tête de trouver un juste milieu impossible : "J'ai raison, mais vous avez le droit de continuer, c'est pas grave..."). Et j'ai dû batailler pour prendre conscience que le "mal" était dans toutes les assiettes et pas seulement dans la mienne, qu'une amélioration vers une société massivement végétarienne, voire l'abolition étaient envisageables, et que le militantisme était possible et utile... J'avais peur de simplement chercher sérieusement à faire évoluer mon entourage.

Et même aujourd'hui, je ne peux pas vraiment dire que le poids de la société sur moi ait disparu, je ne saisis pas chaque fois que je peux chaque occasion de remettre en cause le carnisme. Alors que des occasions, j'en ai certainement une infinité (même en restant diplomate, sans harceler). Il m'arrive encore d'avoir honte de trop parler de végétarisme.
 
Pers0nne":2i26de12 a dit:
Ils ne doutent pas quand tu les regardes.

Si, si. Je l'ai vu dans les yeux de certaines personnes lorsque j'expliquais mon végétarisme. Il y a certaines personnes quand tu leur en parles, tout d'un coup, elles baissent les yeux ou il y a comme une baisse d'intensité dans leur regard, c'est difficile à expliquer, à mettre les mots là-dessus, mais je t'assure que je ressens dans leurs yeux le doute chez certaines personnes. Bien sûr, cela reste une grande minorité des personnes avec qui j'ai pu converser du végétarisme.

En ce qui concerne le reste, je ne vais pas prendre le temps à répondre à tout ce que tu dis car tu t'exprimes de façon tellement pertinente à mes yeux. Même si je reste persuadé que pour moi, ils sont ignorants à un moment donné, et ensuite, ils évoluent. Il suffit parfois d'un déclic. Mais bon peu importe, ce n'est pas très important dans le fonds. Moi, je sais que je l'avais toujours en moi, il fallait juste en prendre conscience et oser passer à l'acte. Mais je sais que tout le monde ne ressent pas la même chose que moi, je sais que pour mon père, c'est bien différent.

Après, tu n'as pas à avoir honte de parler trop de végétarisme, ton humilité t'honore. Surtout que tu t'exprimes de façon éloquente. Tu sais, c'est une noble cause le végétarisme. Après, je ne suis pas spécialement pour le militantisme car je pense que chacun doit agir de son propre chef, réaliser par lui-même l'importance de ne pas faire de mal aux autres êtres vivants, je suis plutôt en faveur d'un encouragement subtil. Le problème, c'est que si tu remets en cause ouvertement le carnisme, dans un esprit d'équité et d'honnêteté, tu dois accepter qu'un carniste remette en cause le végétarisme. Même si tu sais que tu es dans le vrai, il faut respecter le libre-arbitre. Et tu auras beau déplier les meilleurs arguments du monde, quand tu tombes sur un mur, tu tombes sur un mur. Cela dépend de l'ouverture d'esprit de ton interlocuteur. Et ça, tu l'ignores bien souvent avant que la discussion ne démarre quand il s'agit d'une personne que tu ne connais pas ou très peu.
 
Pas plus tard que ce midi (et je ne m'y attendais pas à celle là! ) :

- "Ah tu nous fais ta crise d'adolescence ??" *grand sourire*.

C'était de la part d'une collègue qui doit bien avoir l'âge d'être ma mère (...) devant une loooongue table pleine. Je précise que j'ai passé l'âge de l'adolescence depuis bien longtemps maintenant, mais je suis la plus jeune de mon équipe.
J'ai préféré répondre juste "non" tellement ma réponse était assassine ^^'

En tout cas amis végés , finissez vite votre crise d'ado , nos "parents bienveillants" les omnis veillent à ce que tout rentre dans le droit chemin...!
 
Ce à quoi j'aurai répondu:
"Et toi la crise de la soixantaine?" *grand sourire*
(à varier selon l'âge de la personne bien sur :p mais après vive l'ambiance au boulot!)


J'ai eu le droit hier à une remarque de ma mère qui m'a profondément agacé, d'autant qu'elle accepte très bien mon alimentation, mais là, je sais pas ce qui lui a pris...
Je regardais la conférence de Gary, arrive le passage de la conférence où il sort l'histoire des œufs qui sont les règles des poules, et les étudiants se marrent. Ma mère me demande alors pourquoi ils rigolent, je lui raconte, et là...
"Non mais pourquoi il cherche à les écœurer?"
moi: "ben euh il ne veut pas les écœurer, il leur montre simplement ce que la société veut nous cacher, si tu trouves ça écœurant c'est peut-être que ça l'est, non?"
ce à quoi elle m'a répondu: "Non mais franchement, je ne pense pas que nous [comprendre les omni] soyons aussi virulents que ça envers vous [comprendre les végé]!" :cartonR:
"Si tu trouves ses propos violents, c'est parce qu'il parle d'une réalité violente, c'est tout!"
"Ha mais tu sais, je sais très bien ce qui se passe hein, je connaissais un type qui bossait dans un abattoir il m'a raconté, je sais ce que c'est, mais ça m'empêche pas d'en manger... je préfère faire l'autruche que de savoir!"

:mmm:

Vous imaginez bien ma tête quoi --'
Du coup, je ne lui ai plus parlé de la matinée, et quand elle a entendu les cris des vaches qui réclament leurs petits dans la vidéo, elle m'a demandé ce que c'était, je lui ai sorti, sur le même ton qu'elle : "tu ne veux pas savoir de toute façon, alors pourquoi tu demandes?"
 
Ahah c'est à peut près ce que j'ai voulu répondre (genre " la ménopause ça rend pas plus drôle " ^^). Mais comme tu dis vive l'ambiance au boulot ensuite et je sais qui serait alors tout de suite catalogué de méchante végé rendu imbuvable par les carences!
La même collègue m'avait déjà dis cash alors que je parlais de mes questionnement végé à table avec un autre collègue : " tu veux arrêter la viande? Non mais tu sais que ça te fera pas maigrir??" Je n'avais jamais parlé de perdre du poids, ça m'a complètement désarçonnée qu'on puisse considérer ça comme un régime à la mode.
J'ai du mal à imaginer ce que peut renvoyer le végétarisme pour qu'il suggère des réactions aussi peut réfléchies et offensives, c'est parfois déprimant! Heureusement j'ai d'autres collègues qui sont plutôt bienveillants !
J'ai déja eu le coup du "je sais mais je préfère pas savoir", je pense que c'est plus facile à gérer avec des proches car justement on peut parfois pousser le raisonnement un peu plus loin (jme dis que mes proches tolèrent plus mes remarques et peuvent moins fuir le débat qu'un omni inconnu !)
 
Surtout que chez beaucoup de personnes, la passage au végétarisme a abouti à une perte de poids xD (je ne dis pas que c'est le cas pour tout le monde, et je n'ai aucune idée si c'est lié ou pas d'ailleurs, mais c'est une simple observation que j'ai faite, si certains savent répondre, ça m'intéresse d'ailleurs :D)
Surement que dans sa tête ça a fait ce schéma là: changement d'alimentation = régime = volonté de perdre du poids, passage à une alimentation végé = changement d'alimentation = régime = volonté de perdre du poids. Mais bon, c'est con comme remarque franchement.
 
Oui en plus j'ai perdu du poids du coup mais je me garde bien de le dire :cool: . Je sais qu'elle fait un régime en plus, donc peut-être qu'il y a une notion de compétition ?? Ca reste un mystère ..

Pour répondre à ta question , je pense que pour ma part c'est tout simplement du au fait que mes repas avec des prot végétales sont presque toujours moins riches en graisse que mes anciens repas (quasi quotidiens..) à base de viande/poisson.D'un parce que je mange souvent en collectivité où la qualité de la viande n'est pas la priorité, de deux parce qu'à cause du fait n°1 elle est souvent cuisinée en sauce et de trois parce que mon changement de "régime" s'est accompagné d'une réflexion plus profonde sur mon alimentation : par ex je ne mange pas de plat préparés chez moi et j'essaye le plus possible de faire la moindre préparation maison (donc moins de gras cachés). Et tout ceci, ça pèse ( ou ça pèse moins du coup ^^) sur la balance en quelques mois!!
Après il existe peut-être d'autres moyens d'expliquer cette perte de poids au début du changement !
 
Chrys":3qm662rf a dit:
Surtout que chez beaucoup de personnes, la passage au végétarisme a abouti à une perte de poids xD (je ne dis pas que c'est le cas pour tout le monde, et je n'ai aucune idée si c'est lié ou pas d'ailleurs, mais c'est une simple observation que j'ai faite, si certains savent répondre, ça m'intéresse d'ailleurs :D)

Pour moi ça a été la prise de 5 kg ( passage de 55 à 60kg) en un mois.

Je pense que c'est dû au fait qu'on fait plus gaffe à notre alimentation (on nous répète que les végés sont carencé-e-s donc on veut prouver l'inverse) alors que pas mal d'omnis pensent "je mange normalement, j'ai pas à réfléchr à ce que je mange tant que je mange comme les autres à peu près".
 
Chrys":2fccy25t a dit:
"Ha mais tu sais, je sais très bien ce qui se passe hein, je connaissais un type qui bossait dans un abattoir il m'a raconté, je sais ce que c'est, mais ça m'empêche pas d'en manger... je préfère faire l'autruche que de savoir!"
Et moi, je préfère que quelqu'un admette cash être dans le déni d'une réalité intolérable, plutôt que de ressasser la même mauvaise foi pour justifier des pratiques qu'on refuse de reconnaître comme immorales.

Ce qui est dur, à force, c'est de se rappeler qu'on aurait agi pareil plus tôt, et qu'il ne faut pas projeter les défauts de l'ensemble sur une seule personne.
 
Chrys":ssnx8avv a dit:
Surtout que chez beaucoup de personnes, la passage au végétarisme a abouti à une perte de poids xD (je ne dis pas que c'est le cas pour tout le monde, et je n'ai aucune idée si c'est lié ou pas d'ailleurs, mais c'est une simple observation que j'ai faite, si certains savent répondre, ça m'intéresse d'ailleurs :D)
Surement que dans sa tête ça a fait ce schéma là: changement d'alimentation = régime = volonté de perdre du poids, passage à une alimentation végé = changement d'alimentation = régime = volonté de perdre du poids. Mais bon, c'est con comme remarque franchement.

Non, moi je me suis stabilisé, j'espérais en perdre mais même pas... Et je crois même que j'en ai pris petit à petit depuis le temps...
 
De mon coté, j'ai perdu 10kg le premier mois, 4 autres kg depuis, mais je suis passé végan donc plus de fromage ni de lait (hyper gras) que je mangeait en grande quantité. D'autant que j'était clairement en surpoids, je rejoins simplement un poids de forme plus correct.
 
IconOfSin":1ags7kvh a dit:
Chrys":1ags7kvh a dit:
"Ha mais tu sais, je sais très bien ce qui se passe hein, je connaissais un type qui bossait dans un abattoir il m'a raconté, je sais ce que c'est, mais ça m'empêche pas d'en manger... je préfère faire l'autruche que de savoir!"
Et moi, je préfère que quelqu'un admette cash être dans le déni d'une réalité intolérable, plutôt que de ressasser la même mauvaise foi pour justifier des pratiques qu'on refuse de reconnaître comme immorales.

Ce qui est dur, à force, c'est de se rappeler qu'on aurait agi pareil plus tôt, et qu'il ne faut pas projeter les défauts de l'ensemble sur une seule personne.

La mauvaise foi est aussi une sorte de déni.. On pourrait peut-être même dire que les gens qui préfèrent faire l'autruche s'y accrochent, mais déjà le fait de l'admettre (le déni), c'est commencer à le quitter (espoir donc!!!). Et comme tu dis c'est dur de côtoyer des gens dans le déni, alors qu'on est passé par là nous aussi, mais c'est un cheminement personnel.. (Je travaille avec des alcoolo-dépendants , ça m'a appris à être tolérante avec le déni ^^, mais ça se travaille (espoir bis!!)).
 
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