Pers0nne
Se gave de B12
Comparer, ça sert à souligner les points communs, entre autres. Même si pour être honnête, quand on fait une comparaison, il faut aussi souligner les différences. Et là, il y a quand même des points communs. Et ça permet de souligner le vécu des victimes, ce qu'elles endurent, le fait qu'on les ignore, le fait qu'on est parfaitement capables de construire une idéologie qui nous permet de complètement les ignorer et de continuer à croire qu'on est du côté des gentils.
La comparaison avec l'holocauste n'est peut-être pas géniale (Et je ne la fais jamais - parce que je pense que c'est trop sensible, trop difficile à entendre, qu'il faut prendre le temps de souligner différences autant que points communs, et de toute façon, il n'y a pas besoin de désigner directement la shoah, ni une horreur précise, pour souligner comment fonctionnent toutes les horreurs dont sont capables les humains, aussi bien entre humains que par spécisme. Je préfère laisser les gens trouver eux-mêmes les exemples et illustrations.), parce qu'on touche à un truc un peu intouchable (ce qui se comprend), parce que oui, il y a des différences (et que lorsqu'on présente mal la comparaison, on efface les différences)
Mais il n'empêche que ça permet aussi de se rendre compte qu'on peut réellement, nous aussi, être du côté des ordures et qu'on a encore des choses à remettre en question.
Et par ailleurs, la réflexion est valable pour toute comparaison avec n'importe quel crime, n'importe quelle horreur faite aux humains. Viols, homicides, etc. Il y a des points communs, il y a des différences. Et même en posant la comparaison la plus parfaite possible, il y aura toujours de la difficulté à se rendre audible. ("Est-ce qu'il serait moralement acceptable de pratiquer l'élevage d'un groupe humain pour les envoyer à l'abattoir à un dixième de leur espérance de vie hors élevage, un peu avant l'âge de dix ans par exemple ?", si je pose cette question à un mangeur de viande, il y a de grandes chances qu'il n'essaie même pas de la comprendre.)
Ca peut être utile pour essayer de souligner l'atrocité de ce qu'on fait subir aux victimes non-humaines, le fait qu'on n'est pas du "côté des gentils" (et ça peut fonctionner en y mettant les formes), mais ça peut aussi être totalement contre-productif parce que c'est choquant, parce que ça touche des tabous ou des sujets trop sensibles (et parce que ça peut provoquer de la souffrance psychologique, donc ça peut faire souffrir des opprimé.e.s humain.e.s, et donc flirter avec la misogynie, le racisme, etc.)
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Par contre, un peu hors sujet, mais moi, le truc que je trouve assez lourd concernant l'holocauste, c'est qu'on en fait le symbole ultime de l'horreur, le dernier truc innommable qui aurait été commis, mais que maintenant, c'est bon, on est tous guéris, on est tous des gentils, on ne sera plus jamais des nazis. Et plus rien n'est comparable avec l'holocauste, même en se limitant aux horreurs faites aux humains. Et c'est probablement dû au fait que ça s'est passé en plein milieu des pays occidentaux, par des occidentaux, pour des occidentaux, sur des occidentaux (mais pas que). Et que les pays coloniaux occupés ont finalement gagné la guerre. Donc LE symbole universel de l'horreur dont le monde entier doit se souvenir.
C'est bien qu'on s'en souvienne. C'est nécessaire qu'on entretienne le devoir de mémoire. Mais ça serait génial aussi qu'on se rende compte que le "plus jamais ça" était une grosse blague, que le devoir de mémoire ne suffit pas pour nous transformer en saints, et qu'on se souvienne que d'autres génocides d'humains par les humains (donc là, je reste toujours complètement dans une vision spéciste - même pas besoin d'étendre la réflexion à l'antispécisme) ont eu lieu par la suite, beaucoup plus récemment, avec des nombres de victimes tout autant astronomiques, avec l'implication des occidentaux également (de la France en particulier), et qui n'ont rien à envier à la shoah d'un point de vue horreur. Et quand j'en parle (de celui que je connais le mieux), on me dit "Ah oui, mais je connais pas trop ça, on n'en parle jamais.". Le devoir de mémoire, il est où, là ? (DTC est la réponse exacte.)... Et on trouve même des péteux de français pour en rire sans rien y comprendre.
On est restés figés dans l'Histoire sur le symbole de l'horreur qu'on peut regarder en face sans avoir trop honte, parce que c'est vieux (on n'était pas nés), parce qu'on (enfin nos grands parents, mais c'est pareil) était "du côté des gentils" (après tout on était sous l'occupation, c'était pas notre faute, on était des victimes, et puis on n'était pas d'accord, on a tous résisté comme des dingues -la grosse blague-), et qu'on peut complètement se laver les mains dessus.
La comparaison avec l'holocauste n'est peut-être pas géniale (Et je ne la fais jamais - parce que je pense que c'est trop sensible, trop difficile à entendre, qu'il faut prendre le temps de souligner différences autant que points communs, et de toute façon, il n'y a pas besoin de désigner directement la shoah, ni une horreur précise, pour souligner comment fonctionnent toutes les horreurs dont sont capables les humains, aussi bien entre humains que par spécisme. Je préfère laisser les gens trouver eux-mêmes les exemples et illustrations.), parce qu'on touche à un truc un peu intouchable (ce qui se comprend), parce que oui, il y a des différences (et que lorsqu'on présente mal la comparaison, on efface les différences)
Mais il n'empêche que ça permet aussi de se rendre compte qu'on peut réellement, nous aussi, être du côté des ordures et qu'on a encore des choses à remettre en question.
Et par ailleurs, la réflexion est valable pour toute comparaison avec n'importe quel crime, n'importe quelle horreur faite aux humains. Viols, homicides, etc. Il y a des points communs, il y a des différences. Et même en posant la comparaison la plus parfaite possible, il y aura toujours de la difficulté à se rendre audible. ("Est-ce qu'il serait moralement acceptable de pratiquer l'élevage d'un groupe humain pour les envoyer à l'abattoir à un dixième de leur espérance de vie hors élevage, un peu avant l'âge de dix ans par exemple ?", si je pose cette question à un mangeur de viande, il y a de grandes chances qu'il n'essaie même pas de la comprendre.)
Ca peut être utile pour essayer de souligner l'atrocité de ce qu'on fait subir aux victimes non-humaines, le fait qu'on n'est pas du "côté des gentils" (et ça peut fonctionner en y mettant les formes), mais ça peut aussi être totalement contre-productif parce que c'est choquant, parce que ça touche des tabous ou des sujets trop sensibles (et parce que ça peut provoquer de la souffrance psychologique, donc ça peut faire souffrir des opprimé.e.s humain.e.s, et donc flirter avec la misogynie, le racisme, etc.)
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Par contre, un peu hors sujet, mais moi, le truc que je trouve assez lourd concernant l'holocauste, c'est qu'on en fait le symbole ultime de l'horreur, le dernier truc innommable qui aurait été commis, mais que maintenant, c'est bon, on est tous guéris, on est tous des gentils, on ne sera plus jamais des nazis. Et plus rien n'est comparable avec l'holocauste, même en se limitant aux horreurs faites aux humains. Et c'est probablement dû au fait que ça s'est passé en plein milieu des pays occidentaux, par des occidentaux, pour des occidentaux, sur des occidentaux (mais pas que). Et que les pays coloniaux occupés ont finalement gagné la guerre. Donc LE symbole universel de l'horreur dont le monde entier doit se souvenir.
C'est bien qu'on s'en souvienne. C'est nécessaire qu'on entretienne le devoir de mémoire. Mais ça serait génial aussi qu'on se rende compte que le "plus jamais ça" était une grosse blague, que le devoir de mémoire ne suffit pas pour nous transformer en saints, et qu'on se souvienne que d'autres génocides d'humains par les humains (donc là, je reste toujours complètement dans une vision spéciste - même pas besoin d'étendre la réflexion à l'antispécisme) ont eu lieu par la suite, beaucoup plus récemment, avec des nombres de victimes tout autant astronomiques, avec l'implication des occidentaux également (de la France en particulier), et qui n'ont rien à envier à la shoah d'un point de vue horreur. Et quand j'en parle (de celui que je connais le mieux), on me dit "Ah oui, mais je connais pas trop ça, on n'en parle jamais.". Le devoir de mémoire, il est où, là ? (DTC est la réponse exacte.)... Et on trouve même des péteux de français pour en rire sans rien y comprendre.
On est restés figés dans l'Histoire sur le symbole de l'horreur qu'on peut regarder en face sans avoir trop honte, parce que c'est vieux (on n'était pas nés), parce qu'on (enfin nos grands parents, mais c'est pareil) était "du côté des gentils" (après tout on était sous l'occupation, c'était pas notre faute, on était des victimes, et puis on n'était pas d'accord, on a tous résisté comme des dingues -la grosse blague-), et qu'on peut complètement se laver les mains dessus.