Tiens, j'aime beaucoup le sujet de départ de ce topic... C'est souvent une question que je me pose !
Oui, il l'est. Mon principe c'est de pas me lever à reculons pour aller au taff, c'est que quelque part, peu importe le salaire, tant que j'ai l'ivresse. Il faut que j'aime mon métier, il faut qu'il soit une passion car j'y passe énormément de temps rapporté à notre vie éveillée. En même temps, mes trucs à moi, c'est de pouvoir bouger, parler fort si je veux parler fort, chanter si je veux chanter, et sentir la lumière du soleil (ou l'eau de la pluie -_-) sur mon visage. Du coup, l'archéologie, c'est parfait. Une passion, la routine n'existe pas, un chantier n'est jamais pareil à un autre, les équipes changent souvent, on en apprend tous les jours, que ce soit sur la technique ou sur l'histoire elle même. On stimule le corps et l'esprit. Le tout aussi bien dehors qu'en bureau, et pour ma part, j'ai la chance de pouvoir fouiller un mois par an sur un gros site bien classou en Italie, donc ça me fait un peu voyager.
Je rigole pas mal, découvre des régions de France où je serais pas allée autrement, découvre des gens super de tous horizons, renoue avec le passé, met les mains dans la gadoue, bref, le pied !
Par contre, il ne l'est pas quand je vois qu'une pelle mécanique, qui consomme énormément, peut marcher à plein régime toute la journée pour décaper plusieurs dizaines de centimètres de terres (un écosystème qui s'est soigneusement mis en place) pour tomber sur les vestiges du passé.
Je me console sur ce dernier point en me disant que je fais de l'archéologie préventive (préalable à de grands travaux d'aménagement) et que donc, de toutes façons, ces terres (qui sont d'ailleurs souvent des terres rachetées à des agriculteurs qui mettaient la dose de pesticides) seraient ravagées par les aménagements. La seule différence, c'est que notre action est de sauvetage avec une vertu scientifique.
Le seul truc aussi qui me gène c'est que du coup comme c'est préventif, notre action est forcément annonciatrice d'aménagements et donc de l’appauvrissement de la quantité des friches et autres terres agricoles. Mais ça, nous, on n'y peut rien hein....