Jezebel":335ldegh a dit:
A partir de quel moment une femme "s'offre" aux regard des hommes?
À partir du moment où elle est confrontée à des gens qui ne sont pas aveugles.
À partir du moment où t'es pas ermite, que t'es amené-e à croiser ou rencontrer des gens, tu "t'offres" au regard de l'autre (enfin, le verbe offrir me gêne ; je le prends dans le sens "être confronté", pas dans le sens "se soumettre avec l'idée que l'homme peut faire ce qu'il veut"). Homme ou femme, d'ailleurs. C'est inévitable. Et en soi, ya rien de mal à ça.
Mais ya deux choses. Le regardant et le regardé (je mets tout au masculin, parce que je généralise, et que la langue française est faite qu'il faut mettre au genre grammaticalement neutre, ie le masculin).
Le regardant a une position de force, de domination, puisqu'il impose son regard au regardé, qui lui se balade tranquillement pour acheter ses saucisses taifun et n'a rien demandé à personne. Il doit bien sûr en être conscient et rien ne justifie qu'il manque de respect au regardé. Mais il n'y a pas de raison non plus qu'il s'empêche de regarder le regardé s'il le trouve beau, joli, mignon, attirant, ou autre.
Le regardé subit le regard du regardant, il est en quelque sorte en position de victime. Rien ne justifie qu'il subisse un regard dégradant ou des paroles insultantes. Mais il ne faut pas non plus qu'il tombe dans la parano en se disant que le regardant ne peut avoir que des arrières pensées malsaines et irrespectueuses envers lui, quand bien même l'immense majorité des regardants qu'il a croisés auraient eu des propos déplacés ou odieux.
Emy_Spheres":335ldegh a dit:
Fushichô":335ldegh a dit:
Franchement, à te lire, frago, on a l'impression qu'un homme devrait détourner immédiatement les yeux dès qu'il croise une femme dans la rue, qu'il faut surtout rien dire, surtout rien faire, rester dans son coin voire vite se cacher, sous peine d'être taxé de gros lourdaud sexiste. Que c'est mal d'admirer une jolie femme et de lui dire qu'on la trouve jolie.
Je n'ai rien lu de tout ça en ce qui me concerne. Perso, j'en ai marre que certains hommes se sentent aggressés quand on leur dit que leur regard sur nous nous gène. En quoi serait-on obligée de le supporter ?
Quel droit supérieur de l'Homme sur la Femme oblige cette dernière à "ignorer" ou même à devoir se sentir flattée par les regards masculins, fussent-ils prétenduemment innoncents ?
Mais rien ne "t'oblige" à te sentir flattée ni à le supporter ! Mais rien ne t'oblige non plus à te sentir agressée, violée dès qu'un homme te regarde.
L'homme n'a aucun droit supérieur sur la femme qui l'oblige à se sentir flatté qu'on la regarde. Je ne pense aucunement ça. Mais faut pas oublier qu'à partir du moment où deux personnes se croisent, qu'il y a interaction, il y a regard de l'un sur l'autre. C'est ça qui oblige la femme à réagir face aux regards, que ce soit par l'ignorance, l'insulte ou que sais-je.
Je demande à personne de se sentir flattée parce que moi, Fushichô, mâle blanc, je la regarde. Mais faut arrêter de se sentir systématiquement agressée parce qu'un homme vous regarde, même si je comprends à 200 % que la répétition, que sur 10 min de marche 200 regards posés au choix sur votre cul, vos seins ou au mieux vos yeux, c'est chiant.
Oui je comprends que ça te gêne qu'on te regarde, je le comprends d'autant mieux qu'on me regarde régulièrement dans la rue, qu'on m'a même jeté des cailloux à cause de mon look.
Mais les regards sont IN-É-VI-TABLES. Faut autant apprendre à les supporter qu'à dire aux cons d'aller se faire foutre. Et tous les regards ne sont pas haineux ou libidineux.
Alors oui je me sens agressé, parce que je regarde les gens dans la rue, hommes ou femmes, parce qu'ils vont avoir un look particulier, que je vais trouver original, qui peut me donner des idées pour moi, parce que telle personne va avoir une fringue ou une coupe qui me plaît, ou parce que je vais trouver telle personne attirante, mignonne, jolie, etc. Une simple constatation en la croisant que "Ouah, elle est belle" ou "Ouah, j'adore son look", sans penser "putain, faut que je la serre dans une ruelle".
Je dévisage pas non plus les gens comme si c'était des bêtes curieuses et j'ai jamais accompagné mon regard d'un "t'sais qu't'es bonne ?" Pê qu'il a été perçu comme tel, mais ça n'a jamais été mon intention. Je regarde les gens, j'ai pas l'intention de m'arrêter, et je vois pas pourquoi je devrais ne plus les regarder vu que dans mon optique, dans mon intention, il n'y a rien d'agressif, ni de dominateur, je suis à 1000 lieues de me sentir supérieur aux autres, notamment par rapport aux femmes que je croise ou qui m'attirent. Je refuse qu'on me culpabilise parce que mon regard va croiser celui d'une femme qui m'attire, je refuse qu'on qualifie mon attitude de sexiste, parce qu'elle ne vise pas à inférioriser la femme que je regarde, mais juste à admirer la beauté extérieure d'une personne, éventuellement mise en valeur par un décolleté, du maquillage, un pantalon moulant, une démarche assurée, une désinvolture, une originalité, un trait physique notable quelconque.
Je ne m'excuserai je pense jamais d'un regard. Par contre, d'avoir mis la personne mal à l'aise, de l'avoir gênée, oui.
Emy_Spheres":335ldegh a dit:
lelfe":335ldegh a dit:
Il faut bien se rendre compte que si tu penses que c'est du sexisme quand un mec te regarde davantage parce que tu portes un décolleté, tu as un discours castrateur.
Pauvres hommes… Cette phrase me choque et j'ose espérer que je n'aurai pas à expliquer pourquoi…
Si vous mettez un décolleté, parce que ça vous plaît, que vous vous sentez bien, que c'est votre haut fétiche, que vous avez envie de vous sentir belle, élégante, il faut bien aussi avoir conscience que si vous vous trouvez belle en mettant ce décolleté qui va mettre votre poitrine en valeur, il y a toutes les chances pour que vous croisiez des types qui vont voir cette poitrine mise en valeur, et la regarder. Si vous vous sentez bien et belle, il y a toutes les chances que des hommes auront le même avis que vous sur vous. Ça me semble normal, logique et inévitable. Quand j'avais les cheveux rouges, par le fait je mettais ma coiffure en avant, c'était logique qu'on me regarde. Je le faisais pas pour être regardé, juste parce que j'aimais et que je me sentais bien avec cette coupe. Je savais que j'allais attirer les regards et les réflexions, faut l'accepter.
Par contre, le fait de mettre un élément en valeur, vos seins ou mes cheveux, ça ne justifie EN RIEN les agressions, les commentaires désobligeants, les regards lourds, insistants, etc. Mais une part de l'animosité est aussi dans nos yeux, dans la manière dont on reçoit le regard de l'autre, qui n'est pas toujours et systématiquement agressif. Si j'étais de mauvaise humeur, parce que c'était un jour comme ça ou parce que c'était la 32ème réflexion à la con que j'entendais dans la journée, forcément, la 33e, aussi sympa et innocente qu'elle pouvait être, par exemple un gamin de 5 ans qui me dévisageait, ça me gonflait au plus haut point et je supportais pas. Pourtant, ce petit gamin, il n'avait bien évidemment pas une once de méchanceté dans son regard ; juste qu'à 5 ans, il avait encore jamais croisé de types avec des cheveux rouges. C'est tout. Un regard innocent, curieux, rien d'autre.
J'adhère complètement aux propos de l'elfe, y compris sur ce point castrateur, j'avais failli d'ailleurs utiliser le terme. Pourquoi castrateur ? Parce que ça atteint un extrême qui aboutit à dénier toute attraction, toute appréciation physique, tout jeu de séduction, à couper court à toute volonté de montrer son intérêt, à rendre tabou le moindre regard. À nous faire culpabiliser pour ce simple fait. A y voir systématiquement le plus abjecte des sexismes. Il est castrateur d'interdire le moindre regard sous peine qu'il ait 98 % de chances qu'il soit sexiste. Si on ne peut pas poser notre regard sur vous, comment voulez-vous qu'on en vienne à vous approcher, vous dire bonjour, faire votre connaissance et découvrir votre personnalité ?
Dans la vraie vie, le premier contact se fait sur l'apparence, on voit d'abord les gens avant d'apprendre à les connaître, contrairement à Internet. Si vous fustigez tjs le regard des hommes, vous castrez cette possibilité d'apprendre à vous connaître et d'une relation amoureuse (je schématise) (et je comprends bien que vous cherchez pas systématiquement à vous caser, que ce soit parce que vous l'êtes déjà ou parce que pour X raison, vous ne le cherchez tout simplement pas, je sais bien que le but de la vie d'une femme n'est pas de trouver son prince charmant). Il est castrateur d'empêcher un homme de regarder (j'ai dit regarder, pas mater) une femme ; il est castrateur de renvoyer au sexisme toute expression d'une attirance, d'un intérêt, d'une constatation d'un signe de beauté extérieur. Si on peut plus draguer les femmes parce que systématiquement on nous traite de sexiste, alors il y a castration d'un désir, d'une attirance naturelle. C'est au final demander à l'homme d'appliquer la passivité sexuelle qu'on vous impose depuis des siècles. L'homme le regard baissé 10m derrière sa femme. Ce qui est parfaitement con.
Je pense que le but de l'égalité homme-femme, telle que je la conçois en tant qu'homme, c'est pas de rabaisser l'homme au niveau où il a foutu la femme depuis des lustres, c'est d'élever la femme au niveau où l'homme s'est installé depuis ces mêmes lustres.
Je ne veux en aucun cas justifier les viols, les mots déplacés, ni inverser les rôles en disant "les victimes, c'est les hommes pas les femmes". Qu'on m'enlève le "privilège" d'être un mâle agresseur dominant, très bien. Mais qu'on ne m'enlève pas, qu'on ne m'oblige pas à refouler l'expression naturelle de mon attirance via un regard, un sourire, un "vous êtes jolie".
Je ne vois pas de mal à regarder le cul d'une femme, je ne vois pas de mal et rien de sexiste dans le fait de dire à une femme qu'elle est belle, parce que je ne vois pas de mal à ce qu'on regarde mon cul dans la rue parce qu'on le trouverait beau, et que je ne vois pas pourquoi les femmes ne pourraient pas aborder les hommes en leur disant "t'es vraiment mignon". Tant qu'il y a respect mutuel et absence de volonté de dominer, de réifier l'autre, que c'est juste un jeu de séduction, j'vois pas le souci. Et c'est ça que mon premier com' visait à dénoncer (et celui-ci aussi, en fait). L'oubli du simple jeu de la séduction à cause d'une grille de lecture féministe appliquée en permanence, sur le moindre fait et geste des hommes. C'est pas parce que 98 % de nos faits et gestes le méritent qu'il faut condamner d'office les 2% restants.
Je sais pas si j'arrive à faire passer tout ce que je veux dire, d'autant qu'il y a sûrement des approximations ou des incompréhensions qui traînent, mais là, j'ai la flemme de me relire. D'ailleurs, si vous avez eu le courage de lire jusqu'au bout, bravo à vous !