Cecil, le lion à la crinière noire du Zimbabwe, tué pour 50 000 euros
Le carnassier n'est pas toujours celui qu'on croit. Le lion Cecil, qui était depuis treize ans l'icône du parc national Hwange au Zimbabwe, en a fait les frais. Le fauve a été retrouvé dépecé, la tête tranchée, rapporte lundi 27 juillet la BBC. Les autorités ont fait savoir qu'elles recherchaient un homme de nationalité espagnole, soupçonné d'avoir versé 50 000 euros à deux guides locaux – arrêtés depuis – pour avoir l'opportunité de chasser le plus célèbre félidé du pays.
Le mâle a d'abord été attiré grâce à une carcasse d'animal à l'extérieur du parc national, dans l'enceinte duquel la chasse est strictement prohibée. Cecil a ensuite été blessé par une flèche, puis pourchassé pendant une quarantaine d'heures par les chasseurs. Epuisé, il a finalement été achevé d'une balle à bout portant. "C'est la manière la plus silencieuse de chasser, et c'est la technique employée quand il s'agit de chasse illégale", rapporte ainsi le directeur de la mission de conservation animale du Zimbabwe, M. Rodrigues.
L'association des chasseurs du Zimbabwe a affirmé que le chasseur recherché ne pouvait être accusé de braconnage, dans la mesure où l'animal se trouvait à l'extérieur du parc Hwange, rapporte le Guardian. Mais le gouvernement refuse l'argument, estimant que le lion, qui était à la tête d'une des plus importantes meutes du parc, vivait dans la réserve et devait à ce titre être protégé.
La police cherche désormais à retrouver chez les taxidermistes du pays les restes de Cecil, dont la crinière en partie brune le rendait facilement identifiable. La police espagnole, elle, a promis une vigilance accrue sur toute importation illicite de peaux et de têtes de lion. Mais l'Espagne est notoirement connue pour son goût des trophées carnassiers. "Entre 2007 et 2012, 450 têtes de lion ont ainsi été importés d'Afrique du Sud, contre 100 en Allemagne sur la même période", note ainsi le Guardian.
Les équipes du parc ont été en mesure de retrouver le corps de Cecil grâce à une puce GPS qu'il portait depuis qu'il faisait l'objet d'une étude menée par l'université d'Oxford. Ironie du sort, celle-ci porte sur les conséquences de la "chasse sportive" sur la population de lions dans la région. Selon les chercheurs, 34 des 62 lions suivis depuis le début de l'étude en 1999 sont morts, dont 24 sous les balles des chasseurs.
Un braconnage qui fait en plus de nombreuses victimes collatérales. Les six lionceaux de Cecil vont en effet subir les conséquences de ce parricide et seront tués par le nouveau mâle dominant de la meute, qui encouragera ainsi les lionnes à se reproduire avec lui et éloignera d'éventuels rivaux en devenir.
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